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  • Photo du rédacteurAnne

L'Hypholome en touffe




Étymologie :

  • HYPHOLOME, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1902 (Nouv. Lar. ill.). Formé sur le rad. des mots gr. υ ̔ φ η ́ « tissu » (v. hyphe), et λ ω ̃ μ α « frange ou bordure d'un vêtement ».

  • TOUFFE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1. 1352 touffes de fueillaiges (Comptes de l'argenterie, éd. L. C. Douët d'Arcq, p. 146) ; 1564 « partie épaisse d'un bois, d'une forêt » (Thierry) ; 2. ca 1393 « assemblage naturel de plantes rapprochées par la base » (Ménagier, II, 44 ds T.-L.) ; 1539 « ensemble de cheveux » (Est.). D'une forme aléman. *topf « touffe de cheveux, toupet », de même racine que l'a. b. frq. *topp-, all. Zopf « tresse » (v. toupet).


Lire également la définition des noms hypholome et touffe afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hypholoma fasciculare ; Hypholome fasciculé ; Géophile ; Nématolome en touffes ;

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Mycologie :


Jean-Louis Lamaison et Jean-Marie Polese auteurs d'une Encyclopédie visuelle des champignons. (Éditions Artémis, 2005) mentionne la dangerosité de l'hypholome en touffe :


Toxicité : Très amer, dégageant une odeur très désagréable, comme iodée, l'hypholome en touffes semble inconsommable. Malgré tout, il ne paraît pas rebuter tout le monde et on lui doit quelques intoxications. On le considérera donc comme toxique, car capable de provoquer des gastro-entérites, voire des troubles plus graves, comme cela s'est produit en Extrême-Orient.

 

A. Jaeger, F. Flesch, et C. Tournoud., auteurs du chapitre intitulé "Intoxications d'origine alimentaire, intoxications par les champignons" (In : Réanimation médicale : volume IV, thème XIV chapitre 182, 2014) précisent les symptômes de cette intoxication :


INTOXICATIONS À SYMPTOMATOLOGIE PRÉCOCE (MOINS DE 6 H) => Syndrome résinoïdien


Le syndrome résinoïdien (également appelé syndrome gastrointestinal, lividien, dysentérique ou encore pardinien) est le plus fréquent. Les champignons responsables concernent de nombreux genres et espèces dont l’agaric jaunissant, le bolet satan, l’entolome livide (Entoloma sinuatum), le Chlorophyllum molybdites, le Tricholoma pardinum, la clavaire dorée, la russule émétique et l’hypholome en touffes. Les toxines sont pour la plupart non identifiées. Certains sujets avec un déficit en tréhalase intestinale présentent une intolérance digestive aux champignons contenant du tréhalose.

Le délai d’apparition des symptômes est de 30 min à 3 h, exceptionnellement plus long. L’irritation gastro-intestinale comporte des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales et des diarrhées, parfois profuses, qui peuvent persister plusieurs jours et entraîner une déshydratation importante avec choc hypovolémique. La sévérité du syndrome digestif varie selon le type de champignon et est plus marquée avec l’entolome livide, le Tricholoma pardinum et le Chlorophyllum molybdites. Le traitement est symptomatique et comporte la réhydratation, la correction des anomalies électrolytiques et éventuellement des antispasmodiques. Les antiémétiques et les antidiarrhéiques, en ralentissant le transit gastro-intestinal, risquent de prolonger l’action des toxines et sont donc déconseillés. L’évolution est habituellement favorable en deux à trois jours [3, 4].

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Lyra Ceoltoir autrice d'un magnifique Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) décrit l'hypholome en touffe de la manière suivante :


On le voit si souvent qu'on l'oublie parfois, tant ce champignon est répandu sur le sol de nos forêts. De temps en temps, il attire l'œil et nous surprend par ses imposantes colonies, qui peuvent compter une centaine d'individus serrés les uns contre les autres. Ce n'est pas pour rien qu'on le dit « en touffe » ! Un seul pied peut donner naissance à plusieurs dizaines de champignons, poussant en faisceau (d'où son nom latin, dérivé de fasces, « faisceau ») et illuminant le sol de la forêt de grandes taches d'un jaune roux.

Vie de champignon : L'hypholome en touffe est l'un des champignons les plus répandus en Europe. Le mycologue britannique Ronald Rayner, de la British Mycological Society, estime même qu'il est le plus courant en Grande-Bretagne. Chez nous non plus il n'est pas en reste, et domine largement le paysage forestier. Son chapeau, d'un diamètre de 3 à 6 centimètres environ, est assez mince, convexe, s'aplanissant avec l'âge, avec un léger mamelon au centre. Sa couleur oscille entre le jaune citron et l'ocre chez les sujets jeunes, le brun-roux en vieillissant, avec une zone plus sombre au centre. La marge est fine, rattachée au pied par une cortine à l'état jeune, qui se délite rapidement en débris noirâtres. C'est elle qui lui a donné son nom : en grec ancien, ûphos signifie « tissu » et lôma « bord », évoquant cette marge semblable à du tissu frangé. Ses lames serrées sont jaune soufre au début de sa vie, mais se teintent, au contact des spores violettes, de verdâtre à noirâtre en vieillissant. Cette coloration est l'un des meilleurs critères pour identifier ce champignon, en particulier pour éviter de le confondre avec l'Armillaire couleur de miel (armillaria mellea, dont les lames sont blanches) ou encore quelques-uns de ses cousins, notamment l'hypholome couleur de brique (Hypholoma lateritium) ou encore l'hypholome à lames enfumées (Hypholoma capnoides).

Son pied est fin et élancé, de 3 à 10 centimètres de haut sur 3 à 7 millimètres de diamètre, d'une couleur jaune soufrée, souvent plus foncée à la base, portant parfois les restes de la cortine claire sous le chapeau. La base du champignon forme un faisceau de pieds multiples soutenant chacun un individu, sans tronc commun, mais soudant plutôt leurs pieds entre eux. Sa chair est de jaune pâle à citron, fine, dégageant une odeur désagréable évoquant la rave pourrissante et une saveur particulièrement amère qui rendent sa consommation impossible. tant mieux, car il est toxique ; pas au point d'être systématiquement mortel, mais il peut facilement entraîner un syndrome gastro-intestinal sévère.

Sa période de pousse est particulièrement longue, du début du printemps jusqu'au début de l'hiver, sur les souches et les bois tombés des forêts de feuillus (avec une préférence pour les hêtres) et de conifères (notamment en compagnie des pins et des épicéas).

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Usages traditionnels :


Dans Le tour du monde des champignons en 60 tableaux (Éditions Les Presses de L'Université de Montréal, 2014) Jean Després mentionne l'usage suivant :


... et l'hypholome fasciculé qui permet d'obtenir un jaune vif. [On parle de teinture]




Symbolisme :


Dans son Grimoire de Magie forestière (Alliance magique Éditions, 2021) Lyra Ceoltoir rend compte de son expérience magique avec les champignons :


Dans le chaudron : Sa pousse en groupes imposants le rattache tout naturellement à l'idée de groupe, de famille, de coven, de clan. En magie, on l'emploie ainsi volontiers pour les sortilèges destinés à raffermir et resserrer les liens entre les êtres et les membres d'un même groupe. Il aide aussi évidemment à combattre la solitude et l'isolement.

Sa toxicité ne permet pas de le consommer, mais on peut l'utiliser séché dans les sachets et autres préparations magiques, ou directement sur place en glissant un charme, un vœu ou une intention au cœur de la touffe de champignons, qui en prendra soin durant tout le temps de sa croissance.


Le Message de l'Autre Monde : « Je suis la multitude. Seul, je ne suis rien, car c'est dans la colonie que je trouve ma place et ma raison d'être. Vois comme je suis proche de mes frères, comme nous poussons ensemble, soudés, serrés, étroitement liés les uns aux autres. Nous avons compris que l'union fait la force et que grâce à notre synergie et à notre coopération, nous sommes plus forts et plus vigoureux. La preuve, nous sommes les plus nombreux, les plus persistants, les plus remarqués. un pour tous et tous pour un, nous sommes légion. »


Sortilège : Photo de famille : Pour protéger les membres de son Clan

Pour placer votre famille, votre coven ou votre clan sous la protection de l'hypholome en touffe, munissez-vous d'un rectangle de papier non teinté de la dimension d'une photographie standard (environ 10 x 15 centimètres) et d'un crayon de papier.

Réunissez votre famille (ou groupe, coven, clan...) et demandez à chacun de se dessiner sur le rectangle de papier, comme pour composer une photo de famille. Aucune importance si vous ne savez pas dessiner : l'idée n'est pas de faire une œuvre d'art, mais de déverser l'essence de chacun dans la « photo ». Vous pouvez donc vous contenter d'esquisser un petit bonhomme en fil de fer pour votre portrait, pourvu que vous lui rajoutiez quelques singes distinctifs permettant de le lier à vous (lunettes, coupe de cheveux, caractéristiques physiques importantes, etc.), même si cela reste très schématique et maladroit.

Roulez le papier en un rouleau serré et liez-le avec un fil ou un ruban en fibres naturelles. Chacun de vous fera un nœud pour sceller le charme. Vous pouvez en profiter pour y glisser une petite bénédiction, chacun adressant un vœu pour sa famille (ou groupe, coven, clan... vous avez compris), un peu à la manière des bonnes fées marraines sur le berceau d'un nouveau-né.

Emportez le charme en forêt, trouvez une colonie d'hypholomes en touffe (une entreprise assez facile, vu la répartition très large de ce champignon) et glissez délicatement le rouleau entre ses pieds, jusqu'à le dissimuler à l'intérieur de la touffe. Demandez-lui de prendre soin des personnes que vous lui confiez, par exemple à l'aide d'une petite incantation :


Beaux hypholomes, grande colonie,

Je vous confie mes êtres chers.

Veillez sur eux, qu'ils soient bénis,

Protégés, gardés et toujours prospères.


Remerciez les champignons par une offrande appropriée et terminez votre promenade.

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