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Le Polypore en touffe



Étymologie :


  • POLYPORE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1790 (J.-J. Paulet, Traité des champignons, I, 512 ds R. Ling. rom. t. 42, p. 452). Empr. au lat. sc. mod. polyporus « id. » 1729 (P. A. Micheli, Nova Plantarum Genera, 129 d'apr. NED Suppl. 2), formé de l'élém. gr. π ο λ υ-, de π ο λ υ ́ ς « nombreux » et du gr. π ο ́ ρ ο ς « pore, passage ».


  • GRIFFON, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1. [Fin xie s. grifon « griffon, oiseau » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1)] ; ca 1100 grifun « animal fabuleux, moitié aigle, moitié lion » (Roland, éd. J. Bédier, 2544) ; 2. ca 1250 gripon « nom de certains grands oiseaux de proie » (Bible, BN 899, f°85b ds Gdf. Compl.) ; [1595 griffon (Lettre de Henri IV à Mon compère le connétable de France ds Fr. mod. t. 22, p. 138)] ; a) 1672 (Sacy, Bible, Deutéronome, XIV, 12-13 ds Littré) ; b) 1779 « martinet noir » (Buffon, Hist. nat. oiseaux, t. 6, p. 644) ; 3. 1660 « chien de chasse » (Oudin Fr.-Esp.). Dér. de l'a. fr. grif « griffon (animal fabuleux) » (xiiie s. ds T.-L.) ; suff. −on*. Du lat. chrét. gryphus « sorte de vautour » qui, à la suite d'une substitution de consonnes inexpliquée, a remplacé le lat. class. grypus « oiseau fabuleux », var. de gryps de même sens, lui-même empr. au gr. γ ρ υ ́ ψ « griffon (animal fabuleux) ». En a. fr. on trouve encore les formes grip, au cas sujet (début xiie s., St Brendan, éd. E.G.R. Waters, 1011) et gripun, au cas régime (ibid., 1022) qui remontent au lat. class. grypus. Au sens 3 griffon est un dér. de l'anc. subst. masc. griffe « sorte de limier » (1611, Cotgr.).


  • GRIFFON, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1866 « point d'émergence d'une source minérale » (Littré). Prob. tiré du prov. mod. grifo, grifoul « jet d'eau, fontaine jaillissante » (Mistral), corresp. à l'a. prov. grifol « fontaine publique jaillissante » (Lévy Prov.), que l'on fait remonter à un b. lat. *grifoulus de même sens (Du Cange), dimin. de gryphus (v. griffon1), les anc. fontaines des places publiques étant souvent ornées de têtes de griffons.


Lire également les définitions des noms griffon et polypore pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Grifola frondosa - Barbasin - Bolet basson (Roussillon) - Coquilier en bouquet - Couveuse (Vosges) - Eudebietto (Hérault) - Fleurs de frêne (Japon) - Fraise de veau - Maitakê = "Champignon de danse", composé de "nymphe dansante" et "champignon" - Panse de vache (Meuse) - Pied de griffon - Polypore en bouquet - Polypore en fronde - Poule de bois - Poule-des-bois -

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Mycologie :


Description proposée par Anne Chapdelaine et Yolande Dalpé, auteures d'un article intitulé "Le maitaké, une médecine à savourer" (in La Corne d'abondance, vol. 23, n°2, 2007)


  • Fructification formée de multiples petits chapeaux (jusqu’à 200) disposés en touffes irrégulières (1 5-30 -50cm de dia mètre), imbriqués, horizontaux, chacun à l’extrémité de ramifications émanant d’un tronc commun.

  • Chapeau individuel aplati, spatulé, en éventail, 2-7 cm de diamètre, à surface vergetée, quelquefois zoné à la marge, gris-brun , olivâtre, à brun à maturité.

  • Pied de la fructification formé d’un tronc central court plusieurs fois ramifié et dont chaque branche porte un chapeau à pied latéral.

  • Pied individuel crème pâle à grisâtre, comprimé latéralement, 2-5-10 cm de longueur.

  • Pores fins (1-3/m m), blancs à crème à jaunâtre, ronds à anguleux.

  • Tubes courts (2-4 mm ), décurrents.

  • Chair blanche, coriace, fibreuse, molle, odeur agréable de noisette, de souris!, de houblon, de pomme de terre, saveur un peu poivrée et acidulée. Bon comestible.

  • Spores hyalines, blanches, ellipsoïdes, lisses, non-amyloïdes, 5-7 X 3.5-4.5 : m, sans cystides. Les filaments microscopiques du champignon s’agglutinent avec le sol pour former une masse dense de laquelle émerge la fructification.

  • Écologie et habitat : parasite puis saprophyte sur tronc et souches ou hémiparasite sur les racines de feuillus principalement le chêne, le hêtre et quelquefois de conifères, responsable d’une carie blanche. Préfère le sol calcaire, fructifie en août-septembre, rare, mais fidèle d’une année à l’autre.

 

Selon Jean-Baptiste de Panafieu, auteur de Champignons (collection Terra Curiosa, Éditions Plume de carottes, 2013),


"Le polypore en touffe, ou poule-des-bois, est comestible quand il est jeune, mais il est aussi réputé pour ses propriétés médicinales. [...] Il est aujourd'hui cultivé, ce qui a permis aux scientifiques de l'étudier en détail : il aurait une activité anticancéreuse et antidiabétique."

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Vertus thérapeutiques :


Intérêt médical du champignon selon B. Donatini : "Le Grifola frondosa (maïtaké) : un régulateur du syndrome métabolique : poids, cholestérol, glycémie et hypertension artérielle; accessoirement un immunostimulant. (Phytothérapie, 2011, vol. 9, n°6, p. 376-379) :


Résumé de l'article : Le maïtaké — Grifola frondosa (GF) — stimule les voies TH1 et TH2. L’activation de la voie TH1 se traduit par des effets anti-infectieux (listeria, virus de l’herpès ou de la grippe) et antitumoraux surtout objectivés in vitro. Les études chez l’homme peinent à convaincre. Le GF est supplanté par le Coriolus versicolor, l’inégalable mycélium immunostimulant. En revanche, les données concordantes contre le syndrome métabolique éveillent un intérêt certain dans cette pathologie polymorphe fréquente — diabète, HTA, cholestérol, surpoids— où le prescripteur reste encore souvent démuni ; même si aucune étude randomisée de taille suffisante ne conforte les données obtenues chez l’animal.

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Éléonore Blandeau, dans sa thèse pour le diplôme d'état de Docteur en pharmacie, intitulée État des lieux du potentiel anticancéreux de neuf champignons macroscopiques, (soutenue en 2012 à Angers) précise certaines qualités du polypore en touffe :


Pour les indiens d’Amérique du Nord, il est l’un des plus importants champignons médicinaux. Il est utilisé de manière ancestrale comme tonique général ou pour stopper les hémorroïdes (Bieuville, 2002).


Composition chimique et études scientifiques sur un potentiel anticancéreux : Il s’agit d’un champignon riche en minéraux et en vitamines (potassium, calcium, magnésium ainsi que des vitamines D ou ergostérol, vitamine B2 ou riboflavine, la vitamine PP ou B3 ou l’acide nicotinique ou niacine et la vitamine C ou acide ascorbique). Il contient également des fibres, des protéines et des polysaccharides.

Il existe différents constituants ayant une action potentiellement anticancérigène : le grifolane, la fraction D, des polysaccharides, le MT2, la lectine (GFL).


Un effet antiprolifératif du champignon : Une étude a montré qu’une supplémentation en champignon inhibait la prolifération de 4 lignées humaines de cancer gastrique (TMK-1, MKN28, MKN45 et MKN-741) de façon temps dépendante. L’inhibition de croissance la plus importante a été de 90% sur la lignée TMK-1 après 3 jours de traitement seulement. Pour ces quatre lignées, la coloration des cellules étudiées a montré une condensation nucléaire avec présence de corps apoptotiques. Les dosages ont permis de constater un taux en caspases 3 supérieur aux taux des cellules contrôles de l’étude (Shomori et al., 2009).

[...]

De nombreux composants de ce champignon ont montré une activité antitumorale. Cependant, la fraction D semble la plus prometteuse. De plus, elle est mieux absorbé oralement que le lentinane extrait du Lentinus edodes et que le schizophyllane du Schizophyllum commune décrits dans les paragraphes VII et IX (Mayell et al., 2001).

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Marie Rampin, propose une synthèse récente des vertus thérapeutiques du Polypore en fronde dans Champignons "médicinaux" : de l'usage traditionnel aux compléments alimentaires. (Thèse d'exercice en Pharmacie, Université Toulouse lll - Paul Sabatier, 2017, pp. 55-56) :


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Usages traditionnels :


Selon François Simon Cordier, auteur de Les Champignons, Histoire - Description - Culture - Usages des espèces comestibles, vénéneuses et suspectes... (J. Rotschild Éditeur, 1876) :


Sa chair, un peu coriace, a une saveur et une odeur agréables. Les gens de la campagne regardent comme un heureux hasard de rencontrer ce champignon, puisqu'un seul pied suffit au repas d'une nombreuse f




Symbolisme :


Daniel Thoen, dans un article intitulé « Usages et légendes liés aux Polypores. Notes d'ethnomycologie n° 1 », (Bulletin de la Société mycologique de France, 98 (3) , 1982) .rapporte les croyances suivantes :


Des croyances spéciales sont attribuées au champignon appelé «Yuk-karush », le Grifola frondosa (Maïtaké en japonais, qui signifie « Champignon danseur »). A Shiraura, Sahgalien, «Yuk » signifie primitivement « gibier », ou, en combinaison avec d'autres mots, « ours ». Actuellement «Yuk » signifie « cerf » . Lorsque les Aïnou de cette région découvrent ce polypore, ils tracent avec un bâton un cercle autour du carpophore, en espérant que le champignon en poussant atteindra la dimension du cercle. Avant de le récolter, ils feignent de le transpercer comme s'il s'agissait d'un ours, CHIRI (1953, in YOKOHAMA, op. cit.) pense que cette action symbolique procure aux Aïnou le même sentiment que s'ils avaient réellement tué un ours, qu'ils considèrent comme un animal sacré.

Lorsque les Aïnou de Touro, dans l'est de Hokkaïdô, trouvent le Yuk-karush, ils appellent joyeusement leurs enfants en criant « Enfants, venez vite et réjouissez-vous ! ». Ensuite seulement ils le cueillent. Jadis, les hommes et les femmes revêtus de leur « Attush » (vêtements Aïnou confectionnés à partir de fibres de l'Orme du Japon), dansaient autour du champignons et en le cueillant ils ôtaient leurs Attush en priant « K'okkari kun ! », ce qui signifie « échangeons ! ».

A Bihoro, dans le nord-ouest de Hokkaïdô, l'homme qui découvre le Grifola frondosa saute en l'air joyeusement en criant « wo ! wo ! ». La femme danse autour et chante « onon ! onon ! » ( joie ! joie !), de la même manière que lorsqu'un ours a été attrapé.

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Anne Chapdelaine et Yolande Dalpé, auteures d'un article intitulé "Le maitaké, une médecine à savourer" (in La Corne d'abondance, vol. 23, n°2, 2007) nous apprennent que :


Maitake signifie en japonais : le champignon qui danse. Certains prétendent que c’est pour la forme de sa fructification que ce nom aurait été attribué car elle rappelle celle des ailes de papillons se chevauchant et imitant une folle danse. Une autre hypothèse serait qu ’à une certaine époque au Japon, avant que ce champignon ne soit cultivé, la seule façon de l’obtenir était à l’état naturel. Étant très prisé à la fois pour sa chair et pour ses vertus médicinales, le cueilleur qui avait l’immense fortune de trouver du Maitake était assuré du paiement de sa récolte équivalent à son poids en métal d’argent. Ce qui, selon la légende, le faisait tout simplement danser de joie !


 

Selon Jean-Baptiste de Panafieu, auteur de Champignons (collection Terra Curiosa, Éditions Plume de carottes, 2013),


"En japonais, ce champignon se nomme maitakê, ce qui signifie "champignon de danse" car il ressemblerait à une nymphe dansante. Il est en réalité difficile d'y voir cette forme !

Il existe une autre version de l'histoire : ceux qui trouvaient un maitakê en forêt dansaient de joie tant il était rare et précieux, puisqu'il valait son propre poids d'argent !"

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