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L'Argonaute




Étymologie :


  • ARGONAUTE, subst. masc.

ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin xve− début xvie s. myth. (Seyssel, trad. d'Appian, Guerres civiles, p. 220, éd. 1544 ds Delboulle, R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 260 : l'histoire des Argonautes) ; 2. 1809 zool. (J.-B. Lamarck, Philos. zool. t. 1, p. 323 : Les argonautacées, argonautes, carinaire). Empr. au lat. Argonautes (-a), -ae « Argonaute » (dep. Cicéron, De oratore, 1, 174 ds TLL s.v., 537, 22), lui-même empr. au gr. Α ρ γ ο ν α υ ́ τ η ς « id. », composé d'Α ρ γ ω ́, nom du navire des Argonautes et de ν α υ ́ τ η ς « matelot ».


Lire également la définition du nom Argonaute afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Argonauta argo - Argonaute voilier -

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Zoologie :


Philippe Verelst dans un article intitulé “DU NAUTILE AU NAUTILUS : Sur Une Source de Heredia.” (In : Francofonia, no. 15, 1988, pp. 45–71) revient sur les particularités de l'Argonaute :


[...] Mais voyons ce que dit de lui la zoologie moderne. L'argonaute, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un métacéphalopode (ou dibranche) appartenant à l'ordre des octopodes (huit bras) et au sous-ordre des octopoïdes (poulpes non ciliés) ; en clair, cela revient à dire qu'il est un très proche parent du poulpe, et qu'il est de ce fait fort différent du nautile :


Le seul céphalopode qu'un examen superficiel pourrait à la rigueur faire confondre avec le Nautile est l'Argonaute (Argonauta). Chez lui, la femelle semble en effet posséder une coquille, mais la frêle nacelle, blanche et striée, qu'elle occupe, en réalité n'en est pas une : c'est un nid, sécrété secondairement par deux des bras de la future maman, élargis en raquettes. Les Anglo-Saxons donnent le même nom générique au Nautile et à l'Argonaute ; ils appellent le premier pearly nautilus (nautile perlé) à cause de la nacre qui tapisse intérieurement sa coquille et le second paper nautilus (nautile de papier) parce que sa pseudo-coquille est blanche, mince et translucide. En réalité les représentants de ces deux genres très éloignés ne se ressemblent pas du tout. L'Argonaute mâle, qui n'a pas les bras élargis ni de fausse coquille, ne se distingue guère du poulpe ordinaire auquel il est apparenté : il possède comme lui huit bras garnis de ventouses. Le Nautile, par contre, a des bras très nombreux - une centaine - : ils sont courts et lisses, plus semblables aux tentacules d'une anémone qu'aux bras puissants des autres Céphalopodes. C'est pourquoi certains zoologistes préféraient distinguer autrefois les Tétrabranches des Dibranches en les appelant respectivement Tentaculifères (porteurs de tentacules) et Acétobulifères (porteurs de ventouses).

B. Heuwelmans, Dans le sillage des monstres marins (Plon, 1958).


Quant à sa distribution géographique, on le rencontre dans toutes les mers chaudes, y compris la Méditerranée, où l'espèce Argonauta argo (avec une coquille pouvant atteindre 20 cm) est bien connue depuis l'Antiquité.

C'est Aristote qui, le premier, a donné à l'argonaute ses lettres de noblesse. Son Histoire des animaux donne une description détaillée du mollusque et de ses mœurs supposées :


Il y a aussi le nautile, qui est un poulpe d'une nature et d'un genre de vie tout particuliers. Il vogue à la surface de la mer après avoir effectué une montée d'en bas, à partir des profondeurs marines ; son mouvement ascensionnel s'accomplit à l'aide de la coquille retournée, de manière à faciliter la montée et à permettre à l'animal de naviguer dans une coquille vide ; et une fois qu'il a atteint la surface il retourne sa coquille. Il possède entre ses tentacules une sorte de tissu, analogue à la membrane que les palmipèdes ont entre les doigts, avec cette différence que, chez ces oiseaux, il s'agit d'une membrane épaisse, tandis que la toile du nautilus est fine comme une toile d'araignée. L'animal s'en sert comme d'une voile, dès qu'un peu de vent se met à souffler, et, en guise de gouvernail, il laisse tomber de chaque côté deux de ses tentacules. S'il vient à avoir peur, il s'enfonce dans la mer en remplissant d'eau sa coquille. Le mode de formation et de croissance de cette coquille n'a pas encore fait l'objet d'observations précises. Il semble toutefois que la coquille ne soit pas le produit immédiat de la fécondation, mais qu'elle croît comme les autres coquillages. On ne sait pas bien encore non plus si l'animal est capable de vivre quand il en est séparé.

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Symbolisme :


Philippe Verelst dans un article intitulé “DU NAUTILE AU NAUTILUS : Sur Une Source de Heredia.” (In : Francofonia, no. 15, 1988, pp. 45–71) poursuit son article à partir des auteurs antiques qui mêlent réalité et fiction :


[...] Curieux mélange d'observations se voulant rigoureuses et de fantaisie, c'est ce texte [celui d'Aristote] qui a fait naître, ou qui est , du moins, le premier à rapporter la légende l'argonaute-navigateur, utilisant en surface ses deux bras élargis et membranés comme des voiles. L'image a fait fortune, au point même d'être devenue un lieu commun... Plusieurs auteurs de l'Antiquité se sont fait l'écho du grand Maître, à commencer par Pline l'Ancien (er siècle de notre ère), dont l'influence semble avoir été déterminante. Voici ce qu'il écrit au Livre IX de son Histoire naturelle :

Parmi les animaux les plus merveilleux on compte celui qui est nommé nautile, ou, par d'autres, pompile. Il monte à la surface des mers, renversé sur le dos, se soulevant peu à peu en évacuant par un conduit toute son eau ; allégé pour ainsi dire cette sentine, il navigue aisément. Ensuite, écartant ses deux premiers bras, il déploie entre eux une membrane d'une étonnante finesse ; tandis qu'elle fait voile au vent, il rame par-dessous avec ses autres bras, et, au moyen de sa queue placée au centre, il se dirige comme avec un gouvernail. Il s'avance ainsi en haute mer, se jouant comme les liburnes ; à la moindre alarme, il absorbe de l'eau et plonge.

(Texte établi, traduit et commenté par E. de Saint-Denis, Paris, Belles-Lettres, 1955)


Plus loin Pline mentionne encore une observation faite dans la Propontide (mer de Marmara). Cette fois l'animal est appelé nauplius, mais il s'agit de toute évidence de l'Argonaute, auquel est prêté un comportement sexuel plutôt surprenant - comme si la coquille contenait un locataire « régulier » auquel se joint un « intrus » durant la saison des amours ! A noter aussi que la rencontre de tels animaux aurait constitué un mauvais présage pour les navigateurs :

Mucien a rapporté qu'il a vu dans la Propontide un autre animal ressemblant à un navire : c'est une conque carénée en forme de barque, avec une poupe incurvée, une proue munie d'un éperon. Le nauplius, animal ressemblant à la seiche, s'y enferme, en vue seulement d'ébats communs. La manœuvre se fait de deux façons : par temps calmes, le passager frappe la mer de ses bras abaissés, comme avec des rames ; mais la brise est-elle engageante ? il les étend comme appareil de gouverne, et il ouvre au vent sa bouche qui se gonfle. L'un prend plaisir à porter, l'autre à piloter, et ce plaisir envahit simultanément deux êtres insensibles, à moins que peut-être, par le présage funeste qu'ils apportent aux navigateurs - présage bien connu - il ne faille mettre en cause quelque calamité pour l'homme. (Ibid.)


Oppien, auteur grec du IIe siècle, reprend la description d'Aristote, mais en y ajoutant des considérations qui confère à notre bestiole une toute nouvelle dimension : pour lui, l'Argonaute doit sans nul doute avoir servi de modèle au premier constructeur de navires ! Voici ce passage des Halieutiques, dans la traduction d'A. W. Mair :


Ah ! Whosnever first invented ships, the chariots of the sea, whether it was some god that devised them or whether some daring mortal first boasted to have crossed the wave, surely it was when he had seen that voyaging of a fish that he framed a like work in wood, spreading from the forestays those parts to catch the wind and those behind to control the ship.

(Londres, Putman's Sons, 1928)


Voilà donc l'image du « nautile » élevé au rang de mythe !

Tandis qu'Elien (IIe-IIIe siècles) se contente de reprendre la description d'Aristote sans rien ajouter, un auteur grece de la même époque, Athénée, rapporte, en complémente au commentaire traditionnel, une épigramme aujourd'hui perdue de Callimaque (IVe-IIIe siècles av. J.-C.). Dans ce texte curieux, souvent cité, un nautile, aussi qualifié d'« œuf d'Alcyon », s'adresse à Vénus (= Zéphyritis, Cypris, Arsinoë), après avoir été déposé dans son temple en guise d'offrande votive par une certaine Selenê, fille de Cleinias. Ceci témoigne d'une ancienne coutume grecque qui voulait que les jeunes filles, arrivées à l'âge de raison, consacrent à la déesse les jouets de leur enfance. [...]

La légende hérité du bestiaire de l'Antiquité a eu la vie dure, et les naturalistes modernes se sont souvent contentés d'un discret scepticisme sur certains points. Mais en rappelant ainsi la légende, ne l'ont-ils pas accréditée ? [...]

En zoologie comme ailleurs, les mythes ont décidément la vie dure, et il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que la science apporte un démenti formel à la légende. C'est ainsi que Chenu, auteur d'un Manuel de Conchyliologie, consacre plus de six pages bien documentées à notre mollusque, où il dénonce une fois pour toutes le merveilleux dont était auréolée cette espèce :


La forme élégante et singulière de sa coquille, la disposition non moins singulière de ses bras vélifères et les anomalies que présente l'animal, ont facilement prêté au merveilleux. La prétendue navigation de l'Argonaute est une fiction des anciens, répétée et propagée pendant longtemps. Ce poulpe ne navigue pas à l'aide de voiles ; il nage comme les autres céphalopodes, et le moteur principal qu'il emploie est le tube locomoteur dont il est pourvu et qui lui sert à refouler l'eau. Ses bras palmés lui servent parfois de rames, comme l'a constaté M. Vérany, mais ils ne suffiraient pas à la rapidité des mouvements et ne constituent réellement que des accessoires utiles. Si l'on avait autrefois connu la navigation à l'aide de la vapeur, la disposition anatomique et les fonctions du tube locomoteur, on aurait pu, en continuant la fiction, dire aussi qu'indépendamment des voiles et des rames, l'Argonaute employait encore, par le refoulement de l'eau, un moyen analogue à celui que présentent les navires à hélice, et la navigation mixte était trouvée.

(J.-C. Chenu, Manuel de Conchyliologie et de paléontologie conchyliologique, Paris, Masson, 1859.)

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Il y a environ un an, en avril 2021 Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com nous contactait pour nous faire découvrir son travail. Il se trouve que selon ses calculs, je serai du signe de celui qu'il appelle l'Argonaute :


L’Argonaute ou la construction protectrice

L’Animal Astral Argonaute est un Mollusque. Il cherche avant tout à se créer un abri sûr. Son action tournée vers la nostalgie du passé, vers la mère, vers la famille, peut paraître somnambulique. Tout en instinct, tout en protection ou défense de son être vis-à-vis de l’extérieur, il veut d’abord éviter tout risque inutile. A l’intérieur de sa coquille, il développe une vie intérieure riche basée sur le souvenir, sur une imagination fertile abreuvée de passé. Il ne se dévoile que lorsque la confiance est là, mais que l’on ne s’y trompe pas. Si cette personnalité se cache du monde extérieur, ce n’est pas par peur. Il se cache pour « comprendre », assimiler et créer à partir de ce qui a été appris. Fonder un foyer, ou donner vie à une œuvre personnelle, est son rêve.

L’Argonaute est introverti et froid, complètement contrôlé et flegmatique. Il est plutôt attiré par une forme de vie austère et dure. Il bâtit au plus profond de lui-même des échafaudages ambitieux, des désirs de constructions durables qui permettent d’abriter une famille, ou un groupe auquel elle tient beaucoup. Lent mais réfléchi, solide et équilibré, sec et rigide, il a un grand besoin de structure sociale et ne peut pas se passer du lien qu’il a avec sa civilisation, sa ville, ou sa maison. Cette passion pour la protection qu’offre la vie commune est certainement le point sensible de sa personnalité.


Les particularités de l’Argonaute : L’Argonaute a un cœur tendre et authentique, enfermé dans une solide coquille protectrice. C’est d’abord cette coquille que l’on sent à son approche; L’Argonaute manifeste une grande méfiance vis-à-vis de tout ce qui l’entoure. Se tenant à distance de l’agitation du monde, il garde jalousement sa tranquillité. Il peut sembler froid et rébarbatif parce que sa quête de quiétude le rend extrêmement prudent. « Pour vivre heureux, vivons caché » est sans doute sa devise.

S’il sent le besoin de se retirer dans une solitude sédentaire, c’est aussi et surtout pour échafauder des projets ambitieux à long terme. Bien que sa volonté soit tournée vers lui-même, l’Argonaute n’a en tête que de créer une œuvre durable, matérielle, inscrite dans le marbre, et qui lui survive après sa mort. Aussi ne travaille-t-il jamais pour lui seul. Il œuvre pour un groupe, qu’il s’agisse de sa famille, de son pays ou de sa civilisation. Toujours dans l’optique de préparer le terrain des générations futures. C’est donc avec le temps que l’on se rend compte que son esprit était bénéfique, et qu’il ne fallait pas se fier aux premières impressions rebutantes.


Les pouvoirs de l’Argonaute : L’Argonaute a en lui le pouvoir d’être le gardien d’une mémoire très ancienne. Il sait transmettre une œuvre immémoriale aux générations futures. Il place son intime conviction au profit d’une œuvre sociale de longue haleine.

Le natif de l’Argonaute a intérêt à s’orienter vers une activité créative où il pourra assouvir sa soif de construction sociale. Il saura imaginer, rêver et fonder, seul, une œuvre que le groupe s’appropriera à terme. Sa capacité à faire sortir de son esprit des projets socialement utiles sera repérée et exploitée par la société. Aussi pourra-t-il exceller dans des domaines tels que l’architecture, l’urbanisme, la finance, l’informatique, ou toute activité qui conceptualise et viabilise une structure collective. Quel que soit son choix, il devra faire attention à se faire respecter d’une société qui songera à tirer parti de ses ressentis.


Ex : Hemingway, Simone Weil, Liv Tyler, George de Cambridge

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Littérature :


Philippe Verelst dans un article intitulé “DU NAUTILE AU NAUTILUS : Sur Une Source de Heredia.” (In : Francofonia, no. 15, 1988, pp. 45–71) élucide le terme "nautile" utilisé dans un poème de José Maria de Heredia :


Résumé : Le point de départ de notre recherche est une pseudoimage du sonnet Plus Ultra : l'Océan où cinglent les nautiles. En fait, le mot ambigu de nautile désigne ici l'argonaute, et cingler est à prendre au sens propre, car une légende ancienne présente ce céphalopode comme l'initiateur des hommes à l'art de la navigation. Parmi les auteurs qui, depuis l'Antiquité, ont perpétué ce mythe, Jules Verne occupe une place de choix, avec Vingt mille lieues sous les mers, qui se révèle être la source de Heredia: à l'instar du capitaine Nemo prenant possession d'une terre inconnue au Pôle Sud, le poète rêve de rejoindre, dans un sublime élan vers l'Inutile, le dernier coin inviolé de la planète.


[...] La plus simple lecture laisse bien entrevoir qu'il s'agit d'une aventure plutôt imaginaire ou symbolique :


Plus ultra


L’homme a conquis la terre ardente des lions Et celle des venins et celle des reptiles, Et troublé l’Océan où cinglent les nautiles Du sillage doré des anciens galions.


Mais plus loin que la neige et que les tourbillons Du Ström et que l’horreur des Spitzbergs infertiles, Le Pôle bat d’un flot tiède et libre des îles Où nul marin n’a pu hisser ses pavillons.


Partons ! Je briserai l’infranchissable glace, Car dans mon corps hardi je porte une âme lasse Du facile renom des conquérants de l’or.


J’irai. Je veux monter au dernier promontoire, Et qu’une mer, pour tous silencieuse encor, Caresse mon orgueil d’un murmure de gloire.


[...] Autre chose, le second hémistiche du vers 3 constitue assurément une nouvelle et double énigme qu'Anny Detalle glose comme suit « Les nautiles sont des mollusques. » A quoi bon une telle définition, qui en dit moins que le moindre dictionnaire à portée de main de tout un chacun ? Une lecture plus exigeante eût été plus que récompensée : car c'est ici, faut-il le dire ? que commence notre curieuse odyssée, qui, par le biais de la conchyliologie - discipline dans laquelle excellait, semble-t-il, Heredia - nous mènera finalement à la source du poème.

Qu'est-ce donc qu'un nautile ? Dans la langue actuelle, c'est le nautilus, mollusque céphalopode appartenant à la sous-classe des protocéphalopodes (ou tétrabranches), ordre des nautiloïdes. Bien connu pour sa jolie coquille cloisonnée, il a la particularité de pouvoir flotter à la surface de la mer, comme une barque. A première vue, on serait donc tenté d'arrêter là les investigations. Et pourtant, nous sommes bel et bien en présence d'un faux-ami - ce cauchemar des médiévistes ! Car rien dans l'anatomie ni dans les mœurs réelles ou supposées du moderne nautile ne permet d'expliquer l'emploi de cingler, « faire voile », ce qui est autre chose que « flotter ». Et surtout, le nautilus est strictement confiné dans la province conchyliologique de l'Indo-Pacifique ; il ne peut donc en aucun cas fréquenter l'Atlantique, où croisaient les galions des Conquistadores. Ignorance, ou licence de poète ? Pas si sûr...

Anciennement le mot nautile désignait l'animal connu aujourd'hui sous le nom d'argonaute, terme introduit au XVIIIe siècle par Linné afin de bien distinguer les deux espèces. Certains dictionnaires modernes font d'ailleurs encore état de l'ancien sens de nautile : tel est le cas du Littré et du Grand Robert. Cependant, il est symptomatique que si les deux définitions sont parfois nettement distinctes, il y a confusion dans les exemples

[...]

Soit, dira-t-on, mais quelle est l'utilité de la distinction ? L'ex-nautile aurait un mode de locomotion assez particulier. Bescherelle (1858) y fait allusion :


Nautile papyracé ou argonaute. Mollusque de la famille des seiches qui conduit sa coquille comme une barque en s'aidant de ses pieds, dont deux sont élargis et servent de voiles.


Avant lui, le Dictionnaire de Trévoux (1704, mais cité d'après l'édition de 1771) y allait d'un développement plus explicite :

Il (le « poisson ») nage dans sa coquille, comme dans un petit bateau et (l)e conduit comme un Nautonier fait sa barque, à l'aide d'une forte voile formée par une membrane [...] Il est tout-à-la-fois le pilote & le vaisseau. De quelque part que le vent vienne, notre navigateur n'a rien à craindre & n'a jamais besoin d'aller chercher ailleurs, ni gouvernail, ni rame, ni cordages, ni pompes ; il trouve tout sans sortir de chez lui. (Spectacle de la Nature, tome III, pp. 231-233).


L'intérêt de l'affaire saute aux yeux, puisque voilà expliqué l'emploi du verbe cingler. On comprend aussi que Heredia, dont on connaît le goût pour l'archaïsme et le terme rare, ait eu recours à un mot, ou plutôt à une acception devenue obsolète. On devine encore que l'histoire de ce mollusque à voiles pourrait remonter loin. [...]

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