Étymologie :
ARA, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1558. arat « gros perroquet à longue queue » (Thevet, Sing., fo47 b ds König : un [oiseau] qu'ils nôment en leur langue Arat, qui est un vray herô quât à la corpulence, horsmis que son plumage est rouge côme sang de dragon [Kap Frio]) ; 1614 ara (Cl. d'Abbeville, Hist. de la Miss. des PP. Capucins à l'Isle de Maragnan, fo234a, ibid.) ; 2. 1651 arara (Rel. du voy. de Roulox Baro, p. 304, ibid. : des plumes des queües d'Arara [Rio Grande del Norte]). Empr. au tupi arara avec apocope ; araraca forme du guarani (Fried., p. 56) ; cf. Maupassant, Boitelle, 363 : un araraca monstrueux ... gonflait ses plumes ... s'inclinait, se redressait, semblait faire les révérences de cours du pays des perroquets.
Lire aussi la définition pour amorce la réflexion symbolique.
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Symbolisme :
Lire aussi la fiche concernant le perroquet.
Dans le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant on peut lire qu'
"à cause de ses longues plumes rouges l'ara est, chez les Maya, considéré comme un symbole du feu et de l'énergie solaire. Le glyphe Kayab, représenté par une tête d'ara, est un signe solsticiel que les Chorti traduisent par un soleil resplendissant. Dans la cour du terrain du jeu de paume de Copan, six statues d'aras alignées, trois vers l'Orient et trois vers l'Occident marquent la position astronomique des six soleils cosmiques qui - avec celui du milieu (représenté par la balle ) - figurent le septemvirat astrothéogonique du Dieu Soleil. On signale, chez les Indiens Bribi de Colombie, l'utilisation d'un perroquet rouge comme guide du mort.
La plume d'ara, symbole solaire, a des usages décoratifs et rituels parmi tous les peuples d'Amérique équatoriale et tropicale. Une observation d'Yves d'Evreux chez les Tupinamba, rapportée par A. Métraux, établit une distinction entre la signification symbolique de cet oiseau et celle de l'Aigle : il fallait éviter soigneusement de mettre comme empennage à une flèche une plume d'aigle à côté d'une plume d'ara, car celle-ci aurait été mangée par la première.
Les Bororos (Indiens) croient à un cycle compliqué de transmigration des âmes au cours duquel celles-ci s'incarnent temporairement dans l'ara.
Au Brésil, les aras font leur nid au sommet de falaises ou de rochers abrupts ; leur quête est donc un exploit : l'ara, symbole solaire, est un avatar du feu céleste, difficile à conquérir. En ce sens, il s'oppose au jaguar associé au feu chtonien ; ce que corroborent les nombreux mythes amérindiens sur l'origine du feu, où l'on rencontre fréquemment le héros aux prises avec la dualité chtono-ouranienne, incarnée dans l'ara et le jaguar."
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Claude-François Baudez, auteur d'un article intitulé « De l’aurore à la nuit : le parcours du roi-soleil maya », (In : Journal de la Société des américanistes [En ligne], 92-1 et 2 | 2006) rend compte de l'association de l'ara avec le quetzal chez les Mayas :
[...] Le motif principal : Les deux oiseaux, aux cous enlacés, sont à gauche un quetzal (k'uk'), à droite un ara (1110'), volatiles aux couleurs vives qui, dans l'iconographie maya classique, symbolisent tous deux le soleil diurne. L'un et l'autre ont sur la tête le préfixe T 16, yax, traduit dans ce contexte par« nouveau ». Les têtes humaines dans leur bec sont très semblables ; celle de droite, dans le bec de l'ara, se distingue cependant de celle de gauche par une lèvre supérieure saillante, d'où dépasse une dent de requin ou des dents taillées en T. Une ride profonde entoure sa bouche, faisant paraître son visage plus âgé. Les deux personnages pourraient être des formes ancestrales des « dieux pagayeurs » du Classique récent, bien que fassent ici défaut les éléments qui, à cette dernière période, distinguent ces êtres surnaturels. Au motif iconographique des deux oiseaux confondus correspond T744b, un glyphe hybride de quetzal et d'ara qui combine la crête du premier avec le bec crochu et la peau granuleuse autour de l'œil du second. Dans les inscriptions de Copan, ce glyphe précédé de l'expression k'inich désigne le souverain fondateur de la dynastie de cette cité, sur laquelle les rois ont régné du Ve au IXe siècle. Les épigraphistes déchiffrent littéralement ce nom ou ce titre en Yax K'uk' Mo', soit « Nouveau Quetzal Ara ». Il n'est pas sûr que les Mayas aient ainsi appelé leur roi ; en effet, leurs noms et leurs titres font appel à des symboles qui constituent une sorte d'héraldique et renvoient le plus souvent au soleil, auquel les rois mayas s'identifiaient. Notons, en outre, que comme Yax préfixe la tête de nos deux oiseaux, l'ensemble devrait être plutôt « lu » Yax K'uk' Yax Mo'.
[...]
L'ara est une autre icône du soleil diurne et on le trouve à Copan clans des contextes comparables à ceux clans lesquels figure le quetzal. Au sommet de la face ouest de la Stèle B, deux têtes d'ara (que les anciens voyageurs prenaient pour des têtes d'éléphant) reposent sur la tête du monstre cauac, de la gueule duquel émerge 18 Lapin (Bauclez 1994, figure Sa). Trois têtes d 'ara à tenon et des fragments de serres proviennent du temple de la Structure 26 et de son escalier hiéroglyphique : cet oiseau occupait la place supérieure du cosmogramme que constitue cette structure. Deux têtes d'ara sont les marqueurs latéraux d'au moins deux terrains successifs du jeu de balle A . Ces mêmes volatiles, entiers, décorent les structures latérales du terrain A-III (Fash 1991, plate Ill). Au Postclassique, l'ara était encore l'image du soleil diurne, conune l'indique le nom de l'astre vénéré à Izamal, K'inich k 'ak' mo', soit « face du soleil ara de feu » (Lizana 1893). Dans la mesure où quetzal et ara symbolisent tous deux le soleil diurne, on pourrait penser que l'on a à faire à des doublets, procédé stylistique d'usage courant en Mésoamérique où des termes voisins sont répétés ensemble. C'est le cas, dans l'iconographie classique, du crapaud et du crocodile qui, renvoyant au milieu aquatique des bajos, forment souvent une paire sans que l'on puisse distinguer leurs rôles respectifs. Les deux oiseaux cependant sont différents car tant l'image que le glyphe indiquent la fusion de deux créatures distinctes. La différence entre les deux volatiles tient, en réalité, à leur environnement : le quetzal est un oiseau des hautes terres, l'ara des basses terres. Je suggère que les oiseaux fu sionnés de Margarita, tout comme le glyphe T744b, forment le nom, le titre ou le blason adopté par le souverain fondateur pour proclamer la réunion des deux zones, peut-être sous son autorité. Ce serait l'équivalent de la coiffure pharaonique qui combinait les symboles de la Haute et de la Basse Égypte. Dans cette hypothèse, le choix d'un tel nom serait un acte politique.
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LE CRÉPUSCULE ; LE ROI S'ENFONCE EN TERRE
Monument 24, Quirigua. Le roi, dont le visage est recouvert d'un masque de jaguar à demi décharné, s'enfonce par une large fente pratiquée dans le T terrestre, orné ici de signes cauac. Le personnage est en mouvement, comme le montre le balancement du pagne. Il supporte un serpent bicéphale aux têtes squelettiques, dont la tête arrière est inversée. Deux serpents sortent de son crâne et de minces filets coulent de sa bouche.
Son successeur est représenté ici aussi comme un ara, mais de façon plus complète ; on reconnaît, de droite à gauche, la tête au bec crochu, l'aile dont l'armature est une tête de serpent et les pattes griffues. La différence de traitement des aras s'accorde bien à la position du roi-mort-jaguar. Sur le monument précédent, le roi défunt n'a pas encore touché terre, et seule pointe la tête de l'oiseau. Sur le Monument 24, le roi est déjà bien « enterré » et l'oiseau presque entièrement dégagé. La continuité de la séquence dynastique est ainsi démontrée.
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CONCLUSIONS : Le cycle commencé avec la frise de Placeres, où le roi est sur le point de quitter le monde souterrain de la nuit, est bouclé avec la Stèle 11 de Copân. Parmi les images qui illustrent les étapes du parcours solaire, certaines assimilent le roi au soleil en le situant par rapport à la terre et au ciel. D 'autres, plus explicites, montrent ensemble le roi défunt et son successeur, insistant ainsi sur la continuité de la succession dynastique. Quand le jaguar se couche dans le monde souterrain, l'ara s'apprête à monter au ciel. Le roi est mort, vive le roi ! Comme le cycle solaire, la succession dynastique ne souffre aucune interruption. La métaphore solaire, de plus, associe directement la fertilité terrestre au souverain qui émerge de terre et fait du roi-soleil au zénith, le maître absolu de l'univers.
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Dans son jeu de carte L'Oracle du peuple animal (Guy Trédaniel Éditeur, 2016), Arnaud Riou regroupe les animaux par famille. L'ara appartient selon lui à la famille de la communication avec l'abeille, le chien, le dauphin, le loup, le chat, le paon, le faucon, le singe et l'oie sauvage.
La communication. La qualité de nos relations dépend en grande partie de la qualité de notre communication. savez-vous parler de vos besoins, vous positionner, savez-vous demander, poser vos limites, rassembler ? Savez-vous motiver vos enfants, vos partenaires, vos collaborateurs ? Savez-vous parler en public, négocier ? Savez-vous comment sortir de votre comportement boudeur, manipulateur ou flou et développer une posture claire et constructive ? C'est sur cette voie que les animaux de cette famille vont vous inspirer.
[...] "Approche-toi, j'ai quelque chose à te dire...", "J'aimerais tellement trouver les mots justes", "Ce n'est pas ce que je voulais dire", "Il ne m'a pas compris", "Je n'ose pas lui avouer", "Comment ne pas le vexer ?" Oser parler et savoir dire est tout un art.
L'art de la rhétorique, l'art de prendre la parole en public, de demander, de refuser, de poser ses limites. La vie est plus facile lorsqu'en nous le verbe est fluide et les mots complices de notre pensée. C'est un entraînement alors que de trouver les mots justes, la distance juste. C'est tout un art aussi que de maîtriser le bon rythme, l'art de ponctuer, de laisser en suspension les points de notre histoire ou d'y mettre un point final. C'est tout un art que de respirer avec les virgules, de s'interroger, de s'exclamer !
C'est tout un art de négocier, de définir ses besoins en termes clairs, de poser ses limites, de savoir dire non, de refuser, mais aussi de négocier, de coopérer, d'accepter.
Certains animaux ont dominé cet art de la communication. Ils viennent ici nous accompagner dans notre évolution. Chaque fois qu'un animal lié à la communication vous apparaît, c'est une occasion d'affiner votre parole, d'apprendre à utiliser le verbe pour exprimer votre pensée, vos besoins et de construire le monde auquel vous aspirez.
Les animaux liés à la famille de la communication vont vous aider, vous inspirer et vous proposer d'utiliser cette grande force qu'est la communication.
A force d'accueillir dans ton cœur toutes les facettes du monde,
Tu deviendras toi-même le monde.
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La carte représente la végétation luxuriante d'une forêt tropicale. Nous sommes dans la jungle amazonienne. De larges feuilles, des plantes grasses. La pluie tombe et semble danser à la surface de la végétation. Des rayons de soleil viennent du haut de la carte et rappellent une présence céleste. Au centre de la carte se trouve un Perroquet. Il s'agit d'un Ara bleu et or. Une espèce élégante et très intelligente. L'Ara nous regarde. Son œil est vif, il semble nous épier avec malice.
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Le Perroquet est un animal fier, noble. Il est beau, intelligent, sensible. Il fait partie des oiseaux les plus colorés de la planète, ce qui exerce un pouvoir de fascination chez l'être humain qui aime l'approcher. Sa posture lui prodigue le respect et la réputation de messager des dieux. C'est du reste le grand Ara qui fut envoyé sur la Terre pour chercher en Amazonie le peuple du jaguar, une population autochtone considérée comme un peuple des étoiles. Comme les Aras oublièrent certains membres de la tribu, ils furent condamnés par les dieux à demeurer sur la Terre. Sa taille et sa lenteur apparente lui permettent un rapprochement de l'humain. Du reste, l'Ara est l'oiseau de la communication par excellence. Ses plumes aux couleurs chatoyantes symbolisent la beauté et la complexité de la parole. Elles sont utilisées par les chamans pour les rituels de communication entre les humains et les dieux. L'Ara a choisi l'une des régions les plus luxuriantes. Il se plaît dans l'abondance, la complexité et la beauté des végétaux. C'est un oiseau à la personnalité complexe qui observe attentivement son environnement et ses congénères. Il apprend à composer avec les uns et avec les autres. Ce grand oiseau traverse différentes périodes très distinctes durant son existence. La première est l'apprentissage. Le bébé naît dépendant, aveugle, sourd et sans une plume. Ce n'est qu'entre quatre et quinze semaines que ses plumes pousseront. Commence alors une lente exploration. Le Perroquet apprend à voler, à s'orienter, à reconnaître ses prédateurs, à s'en protéger, à trouver sa nourriture. Il apprend par imitation. Pendant cet apprentissage, le Perroquet continue à être dépendant de ses parents qui le nourrissent jusqu'à l'adolescence. Dans cette période de transformation de son comportement, le Perroquet s'affirme, s'oppose, découvre le monde de lui-même, affirme son mode de vie, peut choisir un partenaire, s'imposer au sein d'un groupe. C'est la période de l'affrontement. S'il vit en captivité, les humains peuvent ne pas le reconnaître. Le perroquet peut projeter ses besoins affectifs sur un membre de la famille et rejeter les autres. Durant cette période, il peut chercher la confrontation, comme tout individu qui explore son territoire, il recherche les limites de son environnement, il peut se mettre à crier, à rechercher des stimulations nouvelles. Sa troisième période de vie est la période de la sagesse. Le développement hormonal se régule et le Perroquet devient plus calme. Comme l'homme, il peut vivre jusqu'à quatre-vingt-dix ans, une vie d'apprentissages et d'expériences qui l'amène à la sagesse.
Lorsque l'Ara vous apparaît dans le tirage. Le Perroquet est l'envoyé des dieux pour vous connecter à votre origine divine. Il vous rappelle votre essence primordiale qui s'inspire et se nourrit de ce qui est beau, élégant, raffiné. L'élégance s'incarne autant dans votre communication, dans votre façon de vous habiller, que de décorer votre habitat. La façon dont vous vous nourrissez, vous maquillez, faites votre toilette s'inspire de votre origine divine. Le Perroquet vient vous rappeler que vous ne faites pas une expérience spirituelle. Vous êtes une âme divine qui vient réaliser une expérience terrestre. Il vous parle d'apprentissage. C'est par l'imitation qu'il maîtrise son comportement complexe. Pour imiter, développez l'empathie. Le Perroquet se fond totalement dans l'individu qu'il imite. Il dépasse le jugement l'a priori. C'est une question que l'Ara vient vous poser. Êtes-vous libre de votre comportement, de vos émotions ?
Mots-clés : La communication - La parole - Le chant - La maturité - La sagesse - L'identité - La reproduction - L'élégance - La répétition - la ressemblance - L'initiation - La qualité d'écoute - L'émotion.
Signification renversée : Pour acquérir la sagesse, le Perroquet passe par différentes phases. Lorsqu'il vous apparaît dans sa situation renversée, ça peut-être pour vous signaler que dans la recherche de votre personnalité, vous pouvez ne plus tenir comte de votre environnement. Vouloir à tout prix vous faire remarquer ou être considéré comme un individu à part. Le Perroquet peut vous signaler un conflit entre ce besoin d'imiter et cette peur de disparaître, de n'avoir plus de personnalité. Le Perroquet alors vous interroge sur la nature de la personnalité à laquelle vous tentez plus que tout de vous raccrocher. Il vous ramène à la nature illusoire de toute personnalité. Il vous rappelle que votre essence profonde dépasse de loin toute image et apparence auxquelles vous pourriez être tenté de vous identifier et que vous pourriez adopter comme un vêtement. au-delà de votre image, votre cœur est d'essence divine.
Le message de l'Ara : Je suis toi, je suis moi, je suis celui que je regarde et deviens celui qui croit me posséder. Je suis d'essence divine. Je viens des étoiles pour rappeler à l'homme ses origines. Je suis capable de comprendre et de cohabiter avec les personnalités les plus complexes. J'apprends par imitation, car je sais reconnaître l'essence de chacun. Avec moi, tu sauras maîtriser la parole, l'image et l'art de trouver les mots justes pour te faire entendre. Je te transmettrai les clés du charisme, de la conviction, de l'art de persuader. Pour recevoir les secrets que je viens te transmettre, tu devras t'aligner sur tes intentions. Au nom de quoi souhaites-tu ce pouvoir ? Souhaites-tu utiliser le verbe pour réunir ou pour faire douter ? Aligne ton intention à tes actions. Rappelle-toi d'où tu viens. Consacre ton énergie à transmettre la lumière. Alors, avec moi, tu découvriras le secret des dieux, le secret du verbe et de la parole.
Le rituel de l'Ara : Je reconnais mon essence divine. Je me connecte quelques minutes à la beauté de mon cœur. Je visualise au centre de ma poitrine un perroquet. Un Ara bleu et or. Ses plumes représentent les couleurs de l'arc-en-ciel. Bleu, vert, jaune, rouge. Cette radiance se prolonge depuis ma poitrine dans toutes les parties de mon corps. La lumière court à travers mes membres, mes bras, mes jambes, ma couronne. L'Ara vient colorer mon aura. Je ressens dans mon aura une nouvelle vitalité. Chaque couleur est plus vive, plus intense. Je sens que cette vitalité vient nourrir mon énergie vitale de créativité, de confiance et d'amour."
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