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Symbolisme du 1




Étymologie :


  • UN, UNE, adj. numéral cardinal

Étymol. et Hist. A. Adj. numéral cardinal. 1. a) fin xe s. expr. de l'unicité « qui est unique; un seul » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 273 : En huna fet, huna vertet Tuit soi fidel devent ester ; 303) ; ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 448 : Set a mei sole vels une feiz parlasses ; 531 : Ad une voiz crient la gent menude) ; ca 1100 un sul mot (Roland, éd. J. Bédier, 22) ; b) id. expr. de l'unité (ibid., 972 : Jusqu'a un an avrum France saisie ; 2751 : d'oi cest jur en un meis) ; c) ca 1165 expr. de l'identité (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. B. Constans, 5109 : il furent andui [des personnes] d'un grant e d'une groisse e d'un semblant) ; ca 1170 (Rois, III, III, 18, éd. E. R. Curtius, p. 117 : jo e ceste meschine avum mes en une maison) ; fin xiie s. estre d'un eage (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 1299) ; 2. empl. pronom. a) α) ca 1100 par uns e uns « un par un » (Roland, 2190) ; 1160-74 e uns e uns (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 6404) ; xiiie s. un a un (Benoît de Ste-Maure, Troie, 26251, var. M1) ; β) 1559 pas un « aucun » (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Périclès, 12, éd. G. Walter, t. 1, 1959, p. 340) ; b) α) ca 1165 venir a un « se réunir, former un tout » en parlant de choses (Benoît de Ste-Maure, Troie, 16728) ; β) 1176 fig. se tenir a un en parlant de pers. « ne faire qu'un, être uni » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2793) ; 1180-90 estre a un de (aucune rien) « être d'accord pour » (Thomas, Tristan, fragm. Sneyd1, éd. B. Wind, 367) ; γ) 1532 ce m'est tout ung « cela m'est indifférent, peu m'importe » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, XIV, 24, p. 116) ; c) 1176-81 en doner une « donner un coup » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 4210) ; 3. empl. nom. xve s. « le chiffre qui note l'unité » ne pooir dire ung ne deux « perdre la parole par l'émotion » (Myst. St Clément, 137 b ds T.-L., s.v. deus) ; 1718 un un (Ac.). B. Empl. ordinal 1. 1222, janv. St-Omer (Charte, éd. M. Gysseling ds Scriptorium t. 3, 1949, p. 199 : lan del incarnation [...] mil et deus cens et vinte un) ; 2. 1659 (Scarron, Virgile travesti, VIII, Lyon, Cl. La Rivière, 1664, p. 629 : Enfin les nefs si bien voguèrent, Q'entr' une et deux, après midy) ; 3. a) 1811 lang. des comédiens le un « premier acte d'une œuvre » (d'apr. Esn.) ; b) 1890 journ. La une (ibid.) ; 4. 1812 « qui porte le numéro 1 » (Mozin-Biber).

Du lat. unus, adj. numéral « un », d'ordinaire au sing., au plur. avec des subst. qui n'ont pas de sing. (una castra ; in unis aedibus, Térence, Eun., 367) [empl. auquel corresp. l'a. fr. un2A 4] ; fréq. relevé en rel. avec alter « autre, second » (una ex parte ... altera ex parte) et constr. avec un génitif partitif ou de, ex accompagnés de l'ablatif (unus e/de civibus ; pastorum unus) ; empl. subst. masc. : « une personne » (ad unum « sans exception, jusqu'au dernier ») − ou neutre (in unum cogere « en un point, en un lieu ») ; signifie spéc. « un seul » masc. (unus adhuc fuit, cui ... Cicéron, Verr., 3, 81) − ou neutre (nihil dico praeter unum, Id., Sest., 8) [de là, un3] ; de là, dans la lang. fam. un empl. proche d'un indéf. (Térence, Andr., 118 : unam aspicio adulescentulam ; Cicéron, De Or., I, 132 : sicut unus paterfamilias loquor) qui devient plus fréq. à basse époque : Ecce princeps unus accessit (Matth. IX, 18) ; accessit ad eum una ancilla (ibid. XXVI, 69) [de là un2]. Unus exprime également, dans la lang. class., l'identité « même, le même » (uno tempore ; una atque eadem causa) [de là, spéc. un 1A 1 c], et p. ext., à basse époque « un, uni, en harmonie » (quoniam unus panis, unum corpus multi sumus, I Cor. X, 17), « unique (spéc. en parlant de Dieu) » (Ephes. IV, 6) [de là, spéc. un 41-3], v. Vään., § 263. En a. fr., un art. indéf. réfère la notion du subst. à un obj. jusqu'alors non évoqué, sa valeur la plus cour. étant « un certain », tandis que l'absence d'art. montre le subst. dans son indétermination. Jusque vers le mil. du xiie s., un manque gén. dans les cont. indéterminés, notamment dans les phrases nég., hyp., interrogatives.

Lire également la définition de l'adjectif numéral un afin d'amorcer la réflexion symbolique.

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Symbolisme :


Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des Symboles (1ère édition, 1969 : Éditions revue et augmentée Robert Laffont, 1982),


Le 1 est le "symbole de l'homme debout : seul être vivant jouissant de cette faculté, au point que certains anthropologues font de la verticalité un signe distinctif de l'homme, plus radical encore que la raison.

L'Un se retrouve également dans les images de la pierre dressée, du phallus érigé, du bâton vertical : il représente l'homme actif, associé à l’œuvre de la création.

L'un est également le Principe. Non manifesté, c'est de lui que découle cependant toute manifestation et c'est à lui qu'elle revient, son existence éphémère épuisée ; il est le principe actif ; le créateur. L'Un est le lieu symbolique de l'être, source et fin de toutes choses, centre cosmique et ontologique.

Symbole de l'être, mais aussi de la Révélation, qui est la médiatrice pour élever l'homme par la connaissance à un niveau d'être supérieur. L'Un est aussi le centre mystique, d'où rayonne l'Esprit, comme un soleil.

Il y a lieu de distinguer avec Guénon l'un de l'unicité, celle-ci exprimant l'être absolu et sans commune mesure, le transcendant, le Dieu unique ; celui-là admet au contraire la génération du multiple homogène et la réduction du multiple à l'un, à l'intérieur d'un ensemble émanation retour, dans lequel joue le pluralisme interne et externe.

En dehors des caractères généraux et universels du chiffre n comme base et comme point de départ, ce chiffre présente quelques particularités, par exemple dans la littérature et le folklore iraniens.

Tout d'abord, le un (yak) représente Dieu l'Unique ; il s'écrit de la même façon que la lettre alif (= a), la première de l'alphabet arabo-persan. Dans l'alphabet abdjad (A, B, DJ, D) cette lettre a également la valeur de un.

Dans la littérature et les légendes chevaleresques, le héros affirme avec fierté son appartenance à une culture islamique florissante et répandue dans tout l'Orient, dont la devise est il n'y a d'autre dieu que Dieu l'Unique. Le héros se fait le défenseur de la pensée religieuse dont il a été nourri, et pour préserver sa propre communauté musulmane, s'attaque aux adeptes des autres religions, surtout les chrétiens, les juifs, les zoroastriens et les brahmanes. C'est une lutte dont le chiffre un représente en quelque sorte l'enjeu.

Lorsqu'un preux pénètre à la cour d'un roi ou d'un émir non musulman, il déclare dans une attitude de défi : Mon salut, dans cette cour, va à celui qui sait que dans les dis-huit mille univers Dieu est un.

Dans les récits légendaires et les thèmes folkloriques, le Dieu unique est souvent symbolisé par ce chiffre un.

C. G. Jung a distingué toute une série de symboles qu'il appelle les symboles unificateurs. Ce sont ceux qui tendent à concilier les contraires, à réaliser une synthèse des opposés, comme par exemple la quadrature du cercle, les mandalas, les hexagrammes, le sceau de Salomon, la roue, le Zodiaque, etc.

Le symbole unificateur serait chargé d'une énergie psychique extrêmement puissante. Il n'apparaît dans les rêves, selon les observations de Jacques de la Rocheterie, que lorsque le processus d'individualisation est déjà avancé. Le sujet est alors capable d'assumer toute l'énergie du symbole unificateur pour accomplir en lui l'harmonie d conscient et de l'inconscient, pour réaliser l'équilibre dynamique des contraires réconciliés, la cohabitation de l'irrationnel et du rationnel, de l'intellect et de l'imaginaire, du réel et de l'idéal, du concret et de l'abstrait. La totalité s'unifie dans sa personne, sa personne s'épanouit dans la totalité."

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D'après Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


Le 1 rassemble et unifie. Il forme un tout. Ici, ce n'est pas en tant que premier chiffre, ou nombre qu'il faut l'entendre, mais comme symbole unificateur des éléments de la vie. Pour certains, l'univers est l'envers du 1 ; pour d'autres, il est tout ce qui s'oriente, se dirige, se tourne ou retourne vers le 1. Si l'on s'en tient aux racines étymologiques du mot, le latin universus signifiait bien "tourné de manière à former un ensemble". En d'autres termes, il semble que le 1 ait toujours été conçu comme un tout, un principe absolu, un aboutissement ultime, une fin en soi. Cette notion du tout qui et contenu dans le 1, et réciproquement, se retrouve dans l'expression "C'es tout un", qui signifie : c'est la même chose, c'est tout comme.


Le point de lumière. Tout se passe comme si le 1 était le commencement et la fin, comme si le commencement et la fin formaient un tout, un ensemble, ne faisaient qu'un. Ce principe se révèle dan la figure ancestrale du point situé au centre exact du cercle. "Quand l'Inconnu des Inconnus voulut se manifester, dit le Zohar, il commença par produire un Point." Et en effet, si l'on imagine un monde immatériel et vide où rien n'est apparent, où rien n'existe, dans lequel surgirait de l'inconnu un simple point, on est tout à coup confronté au monde visible. Par ailleurs, ce point visible sur lequel nous pouvons fixer notre attention, mais aussi concentrer notre esprit, éveille et aiguise notre conscience. C'est ainsi que certains exercices de yoga nous amènent, après quelques mouvements de détente et de respiration, à faire le vide en nous, en apaisant ou apprivoisant l'agitation naturelle du mental, qui peut être considéré comme un jeune animal fougueux. Puis, lorsque c'est chose faite, il s'agit de visualiser un point lumineux. En plus d'être un merveilleux exercice de concentration, cette pratique stimule les facultés de discernement, de choix lucide et objectif et, paradoxalement, d'acuité visuelle. En effet, celle ou celui qui s'y adonne, de manière constante et rigoureuse, voit son champ visuel s'élargir au fil du temps, le point lumineux sur lequel il fixe son attention les yeux fermés, ayant tendance à s'agrandir, à l'envelopper, parfois même à l'absorber.

Ce phénomène a été également décrit par des personnes qui ont été plongées dans un coma profond, dont elles sont sorties parfois miraculeusement. Les témoignages se recoupent, chez des êtres qui, n'ayant eu aucun rapport les uns avec les autres, confirment qu'ils ont vu surgir un point lumineux de plus en plus grand qui, peu à peu, les a enveloppés d'une lumière bonne, généreuse, vivante, difficilement descriptible.


Les symboles unificateurs. Même si nous sommes là dans l'univers d'une vision intérieure, nous ne pouvons nous empêcher de faire le lien entre le point à l'intérieure du cercle, qui est comme le 1 dans le tout, et l'iris au centre de l’œil. Ce point au milieu du cercle, c'est aussi la représentation du symbole de Soleil, en astrologie, qui semble comme un œil brûlant accroché au ciel. C'est en tout cas ainsi que les Égyptiens percevaient Rê, le dieu Soleil, qu'ils figuraient aussi par un superbe cobra dressé sur sa queue, et dont l'œil unique et ouvert semblait envahir toute la tête. Il s'agissait de l’Uræus, souvent présent sur la couronne frontale des pharaons, qui symbolisait la chaleur vivifiante, le souffle de la vie. Ainsi, le point, le centre, l’œil, le soleil, le cœur, le souffle sont des symboles unificateurs. Nous nous devons de faire encore allusion au shrî-yantra, qui signifie littéralement "instrument du sublime". C'est un diagramme utilisé dans le tantrisme hindouiste - doctrine religieuse issue de l'hindouisme, axée sur l'éveil et la maîtrise des énergies primitives et la fusion des opposés, où l'on pratique notamment des exercices de kundalini-yoga -, aux fins de fixer l'attention et l'esprit du moine sur le point central qui est au cœur du Tout et éveille la force qui restitue la vie ou retourne à l'Un. Ce schéma est un mandala, qui exerce donc un pouvoir magique et unificateur sur celui qui en fait usage.

Enfin, nous ne serions pas complets si nous ne faisions référence à la monade, considérée comme le grand principe unificateur et l'âme du monde par les alchimistes, philosophes et praticiens de l'ésotérisme et e la kabbale chrétienne de la Renaissance. Elle fur représentée par l'astrologue anglais John Dee, selon un schéma qui s'inspire à la fois de l'arbre des Sephiroth de la kabbale et du symbole de l'astre Mercure surmonté du Soleil dont, pour conclure, nous rappellerons qu'il partage une étymologie commune avec "solitude" et "solitaire", bien sûr. D'où l'on peut déduire que si 1 égale unique, Soleil égale seul ! Unus solus, en latin, c'est "un seul".


Fiche d'identité du 1 :

Noms : l'unité, la monade, le tout.

Correspondances arithmomanciques, avec les lettres de l'alphabet : A, J et S.

Correspondance avec les lettres-nombres du code de la kabbale : Aleph

Correspondance astrologique : Neptune ou Uranus*

Couleurs : le blanc symbolisant l'unité spectrale et le rouge figurant le souffle vital.

Symbole géométrique : un point fixé au centre d'un cercle.


Quelques figures et symboles du 1 :

Le grec oinos, c'est l'as au jeu de dés. C'est aussi la racine indo-européenne du latin unus, qui signifie "un, un seul, unique", d'où ont dérivé "uni, uniforme, unique, unité, union, oignon" (plante à bulbe unique), "nul, annuler, annulaire" (le doigt qui porte l'anneau de l'union) et "non".

L'hydrogène est l'élément atomique numéro 1 de la table dite de Mendeleïev - du nom du chimiste risse qui fut l'auteur de la classification des éléments chimiques. Il est considéré comme l'élément le plus abondant de l'Univers, puisque c'est à partir de lui que se forment les étoiles. Le noyau de l'atome d'hydrogène est constitué d'un unique proton, autour duquel gravite un seul électron.

Nous avons cité l'hydrogène, plus à cause de la structure de son noyau formé d'un seul proton et d'un seul électron qu'en raison de sa présence à la tête des éléments atomiques.

En effet, il ne faut pas confondre le 1 de l'unité et du tout et le premier chiffre qui commence une énumération. "Être le premier ou à l'origine" ne signifie pas forcément être un ou unifié."

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Selon Nathalie Le Luel, auteure du Dictionnaire des Symboles (Éditions Jean-Paul Gisserot, 2015) :


"Particulièrement vaste et complexe est le symbolisme du chiffre Un. Dans la philosophie et la mystique, il est à la fois le principe et le point de départ de toute chose. A partir de cette base qu'est le un, tout est possible. Il est également le symbole de l'être, de l'homme debout - particularisme distinctif de l'espèce humaine - mais aussi de l'individualité.

Ainsi, le Un sert à exprimer la primauté, l'excellence, l'exclusivité. Il représente le moi, son ambition, sa force et son énergie. Il est aussi le centre mystique d'où rayonne l'esprit. Du point de vue de la mystique chrétienne et juive, Un est le Dieu unique qui crée toute chose, il est le souffle créateur, la cause première. Pour les chrétiens, il renvoie à Dieu le Père mais aussi au Fils qui ne forme qu'Un. Jean le rapporte ainsi dans son évangile : "Moi et le Père nous sommes un" (Jean : 10,30). "

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Dans La numérologie dans l'après-vie, Décryptage de la stratégie qui précède une incarnation (Éditions Arcana Sacra , 2017) écrit par Denis Schneider, voici comment est présenté le 1 :


Symbolique : Le Soleil. Élément : le feu. Masculin. Solitaire. Positif. L'unité.

L'origine, le commencement.

L'unité de l'âme universelle et de l'âme individuelle.

Le Bateleur des tarots.


Signification : La puissance, la création, l'action, le savoir-faire, la volonté, la détermination, l'intelligence, le courage, l'enthousiasme, le physique.


Personnalité : Aime l'action, aime concrétiser. Le pionnier, le créateur qui met en place ses projets avec le sens du commandement et de l'autorité - leader, âme de chef, tenace, endurant, enthousiaste, ambitieux, passionné, loyal, intelligent, qui ne compte que sur lui-même.

Personnalité puissante et originale qui sait motiver son entourage. Élément moteur dans un couple, il sait se montrer généreux et passionné.


Au négatif : Tendance à devenir égotiste, égoïste, tyrannique, explosif ; parfois un excès d'ambition peut le conduire à être obstiné, mégalomane,

suffisant, orgueilleux, fier, arriviste, sans prise en compte de l'autre.

 

Même analyse, mot pour mot dans La Numérologie appliquée, Ontologie et Holistique (Éditions Arcana Sacra, 2018) de Denis Schneider.

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