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  • Photo du rédacteurAnne

Les Allumettes des Lutins




Autres noms : Secotium erythrocephalum (Louis René Tulasne, 1845) ; Weraroa erythrocephala (Rolf Singer et Alexander H. Smith, 1958) ; Leratiomyces erythrocephalus (2008) ; Champignon de poche rouge ; Pochette écarlate ; Tête rouge ;

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Mycologie :

Mycological Notes 16-Leratiomyces_0
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Jerry Cooper, dans un article intitulé "Mycological Notes 16 : Growth and variability of Leratiomyces erythrocephalus, the Scarlet Pouch Fungus" (Septembre 2012) attire notre attention sur la variabilité de ce petit champignon : =>

 

Phil Pinzone propose un article sur son site Forest Floor Narrative (posté le 12 octobre 2018) dont je vais m'efforcer de traduire (librement) certains passages :


Le Mimétisme du Champignon de poche rouge


[...] A première vue, ce champignon ressemble à une vesse-de-loup sur tige. Mais jusqu'à maintenant, la vesse-de-loup a beaucoup évolué, empruntant plusieurs fois des voies indépendante. Ainsi, lorsqu'on appelle une espèce "vesse-de-loup", on ne fait par référence à sa lignée ancestrale mais plus simplement aux caractéristiques actuelles de sa fructification. Bien qu'il ressemble à une vesse-de-loup, Leratiomyces erythrocephalus ne relâche pas des nuages de spores lorsqu'un animal ou une goutte de pluie frappe son chapeau de structure sphérique. Ce champignon choisit plutôt, à l'instar des truffes, de séduire les animaux afin qu'ils le consomment dans le but de favoriser sa dispersion. Mais, plutôt que de créer des arômes âcres afin d'être localisé, ce champignon attire visuellement ses principaux agents de dispersion.

Selon leur physiologie voire l'écologie de laquelle ils dépendent, les animaux ne font pas appel aux mêmes sens pour trouver leur nourriture. Les mammifères ont un odorat aiguisé et une vue relativement peu efficace là où les oiseaux comptent davantage sur leur incroyable vision pour dénicher leur repas. {...]

Les plantes qui ont co-évolué avec les oiseaux utilisent la couleur rouge parce que leurs homologues aviaires la voient particulièrement bien. Les plantes qui sont adaptées à la pollinisation par les oiseaux produisent des fleurs rouges, celles qui le sont à la dispersion par les oiseaux, produisent des fruits rouges. C'est aussi simple que cela. C'est là que Leratiomyces erythrocephalus entre en jeu. En effet, ce champignon imite les fruits rouges pour attirer les oiseaux et favoriser ainsi la dispersion de ses spores. En ressemblant d'aussi près à de petits fruits rouges, ce champignon gagne également à être dispersé très loin par les oiseaux. Ce système est plus efficace que le vent car l'Allumette des Lutins a ainsi accès à des ressources azotées rares contenues dans les déjections d'oiseaux.

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Croyances populaires :


Dans ses Légendes rustiques (Éditions A. Morel, 1858), George Sand collecte des légendes de son pays natal, le Berry, qui s'ancrent dans une mémoire gauloise encore vivante à son époque :


Les Flambettes
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Légende des Flambettes =>




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Symbolisme :


Champignon emblématique de la Nouvelle-Zélande.

 

On me raconte à l'oreille que :


Pendant de nombreuses ères, les Lutins de nos régions occidentales durent se contenter des foudres du ciel et d'un peu d'amadouvier pour entretenir leurs foyers... ou bien d'aller marauder chez les humains des boîtes d'allumettes, souvent bien trop grandes pour eux.

Mais les temps ont changé et, la mondialisation touchant désormais toutes les zones de la planète, (atteignant même des plans insoupçonnés), les navires des humains ont charrié dans leurs cargaisons de bois quelques spores de Leratiomyces erythrocephalus, à la grande joie des Lutins des côtes maritimes qui s'empressèrent de les multiplier afin d'obtenir enfin des allumettes dignes de leur règne des mousses et des bois.

Généreux avec leurs homologues des autres régions, les Lutins de l'extrême Ouest de l'Europe font depuis lors commerce de leurs magnifiques allumettes spongieuses afin d'approvisionner tous les habitants lutins des contrées forestières et prairiales du vieux continent.

On rapporte même que certains Elfes prirent goût également à cette nouvelle manière de produire du feu de manière beaucoup plus sécurisée...

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :


Si marcher inopinément sur une allumette porte chance, trouver une boîte d'allumettes vide attire l'infortune. Il ne faut jamais allumer plus d'un bougie avec la même allumette, au risque d'être déshérité, ni trois cigarettes. De plus, si l'allumette s'éteint avant d'avoir pu transmettre sa flamme, c'est signe de déception.

S'il vous faut gratter trois fois une allumette abant de l'enflammer, vous recevrez une nouvelle mais le faire par le mauvais bout présage une désillusion amoureuse. Il est maléfique de gratter une allumette sur son fond de culotte ou un poêle alors que le même geste effectué sur un mur entraîne l'arrivée d'une lettre importante.

Disposer des allumettes en forme de croix sur la table ou dans un cendrier, pendant une partie de cartes, porte malcjhance à l'adversaire. Aux États-Unis, faire une croix avec des allumettes est un gage de beau temps ; mais si elles prennent cette forme en tombant, la maison risque de brûler. qu'une allumette s'éteigne toute seule, et la maison sera frappée par la foudre.

Selon une croyance écossaise, si on vous demande une allumette un lundi, cassez-en le vout avec les dents pour que la chance ne vous manque pas pendant toute la semaine.

En Hollande, une jeune fille qui veut savoir si elle se mariera dans l'année enflamme une allumette et la tient entre deux doigts : si elle se consume jusqu'au bout sans s'éteindre, la réponse est positive.

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