Étymologie :
Étymol. et Hist. 1765 (Buffon, Hist. nat., t. 13, p. 91). Dér. de tarse* ; suff. -ier*.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 talse « extension fibreuse placée dans l'épaisseur du bord libre des paupières » (Trad. de la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac ds Sigurs) ; 1478 tarse « id. » (ibid., foIII, ibid.) ; 2. 1575 « partie postérieure des os du pied » (Paré, Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 289) ; 1814 cartilages tarses (Nysten) ; 3. 1762 « partie terminale de la patte des insectes » (Geoffroy, Hist. des insectes qui se trouvent aux environs de Paris, Explication des termes les moins fam., xxviij) ; 4. 1812 zool. « troisième article du pied d'un oiseau » (Mozin-Biber). Empr. au gr. τ α ρ σ ο ́ ς « rangée des doigts au bout du pied », « le pied lui-même ».
Lire également la définition du nom tarsier afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Carlito syrichta - Tarsier des Philippines -
Tarsius tarsier - Tarsius spectrum · Tarsier des Célèbes - Tarsier spectre -
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Zoologie :
Fabien Génin et Judith C. Masters, auteurs de "Le mythe du microcèbe primitif." (In : Revue de primatologie, 2011, no 3) évoquent une particularité des tarsiers :
Par exemple, l’étude des extraordinaires yeux des tarsiers, qui sont dépourvus de tapetum, a révélé que ceux-ci possédaient une vision nocturne des couleurs, peut-être associée à leur régime alimentaire insectivore (Tan et al., 2005).
Carrie Arnold est l'autrice d'un article consacré à la découverte de nouveaux tarsiers, intitulé "Découverte insolite de minuscules « gobelins des forêts » aux faux airs de Yoda" (Nationalgéographic, 9 novembre 2017) :
Selon les experts, ces deux nouvelles espèces vivent sur l'île de Sulawesi, où les forêts sont en train de disparaître à vitesse grand V.
Au fur et à mesure que la lune se lève sur l'île de Sulawesi en Indonésie, des primates aux yeux en forme de soucoupe et aux faux airs de Yoda pointent leur nez à la recherche de nourriture. Dans un duo cacophonique, les mâles chantent pour les femelles et vice-versa, tissant ainsi des liens forts et marquant leur territoire.
Selon une étude publiée le 4 mai, journée dédiée à Star Wars, ces mélodies ont permis aux chercheurs d'identifier deux nouvelles espèces parmi ces minuscules habitants des arbres répondant au nom de tarsiers.
Les créatures récemment désignées sous le nom de Tarsius spectrumgurskyae et T. supriatnai portent à 11 le nombre total d'espèces de tarsiers.
Découverts dans les forêts du nord-est de l'île, les animaux doivent leur nom à la biologiste spécialiste de la conservation Jatna Supriatna ainsi qu'à l'experte en tarsiers Sharon Gursky, primatologue à l'Université A&M du Texas.
« S’ils se ressemblent presque comme deux gouttes d’eau, leurs cris sont très différents », explique le directeur d'étude Myron Shekelle, primatologue à l'Université Western Washington et dont l'équipe a confirmé la découverte au moyen d'une analyse ADN réalisée sur 10 échantillons, collectés par ses soins et ceux d'autres primatologues.
Ils attirent tous les regards : L'ancêtre des tarsiers était une espèce diurne (qui vit le jour) qui s'est distinguée des autres singes et anthropoïdes à l'époque de la disparition des dinosaures, il y a environ 64,2 à 58,4 millions d'années. Autrefois aperçue en Asie et en Afrique du Nord, environ 18 espèces de tarsier connues sont de nos jours dispersées dans les îles de l'Asie du sud-est.
Les tarsiers ont des caractéristiques physiques pour le moins peu communes. Leur ancêtre diurne avait perdu son « tapis clair », une couche réfléchissante cellulaire située au fond de l’œil qui permet d'amplifier la lumière. Afin de compenser, les tarsiers ont développé d'énormes yeux (chaque œil fait la taille de leur cerveau) grâce auxquels les créatures voient la nuit. Avec ses mirettes trop grandes pour tourner dans leurs orbites, le tarsier n'a d'autre choix que de pivoter complètement sa tête à la manière du hibou : il est ainsi le seul primate capable de faire pivoter sa tête à 360 degrés.
Un petit prédateur des plus mignons : « Ils me surprennent tout le temps dans la jungle », affirme Rafe Brown, herpétologiste à l'Université du Kansas qui n'a pas participé à l'étude. « On devine les yeux brillants des chats sauvages même dans le noir, mais pas ceux des tarsiers. Ils sont comme des petits gobelins poilus. »
La vie dans les arbres les a également rendus très agiles : les adultes ne pèsent qu'environ 110 grammes et ce sont d'habiles acrobates.
« Personne ne s'attend à ce qu'un animal de la taille d'une plaquette de beurre soit en mesure de sauter trois mètres depuis sa cachette », explique Myron Shekelle, qui a bénéficié de financements de la National Geographic Society pour ses recherches.
Une course contre la montre : Les tarsiers se ressemblent entre eux ainsi qu'à leurs ancêtres. « J'ai vu des fossiles datant d'il y a 50 millions d'années qui sont presque identiques aux tarsiers contemporains », déclare Sharon Gursky, dont l'étude récente a été publiée dans la revue Primate Conservation.
Cependant, leurs similitudes physiques ont entravé les efforts d'identification de nouvelles espèces, y compris sur l'île de Sulawesi.
Cette île est le résultat de plusieurs îles différentes qui se sont fondues en une seule masse terrestre il y a environ un million d'années. Des traces géologiques attestent de l'évolution d'une espèce de tarsier sur chacune de ces îles avant qu'elles ne fusionnent.
Il s'agit d'une course contre la montre afin de les identifier avant qu'ils ne disparaissent à cause de la déforestation.
« C'est probablement d'ores et déjà le cas pour certains d'entre eux », explique-t-elle.
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Symbolisme astrologique :
Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :
Le Tarsier ou le Rêve collectif : Les Primates cherchent l’amitié et la fraternité dans leurs relations, car ils se perçoivent comme le maillon d’une chaîne, différent et original certes, mais qui n’est pas entier s’il est seul. Ils créent ce lien social et cette entraide qui leur est essentielle. Les Singes génèrent donc toutes sortes de réseaux sociaux, par le développement de projets et d’idéaux permettant d’animer une communauté de pensée. Ils sont doués pour les techniques et les technologies susceptibles d’améliorer la cohésion sociale.
Mais le Tarsier est d’avantage introverti car il a un besoin vital de repli et de protection, afin de favoriser des créations personnelles. Il se nourrit d’une vie intérieure riche, autarcique, et peut puiser ses ressources dans une imagination très fertile. Le Tarsier est de nature rêveuse, tournée vers la nostalgie, vers la mère, vers la famille : tout en instinct, tout en défense de sa psychologie vis-à-vis de l’extérieur. Il a tendance à tisser des relations fusionnelles et indéfectibles avec les quelques rares personnes qui savent lui apporter une sécurité affective. Pour le reste du monde, il reste caché derrière des murs impénétrables.
Les particularités du Tarsier : Le Tarsier a une sensibilité imaginative mise au service d’une volonté collective. Chez lui, l’imagination personnelle est ce qui motive l’insertion dans le débat social. Grand rêveur, grand idéaliste, farouche défenseur de sa vision personnelle de la vie, le Tarsier cherche à partager autour de lui ce qu’il a ressenti au plus profond de lui-même. Il peut paraître perché et noctambule, un peu à l’écart, mais il apporte beaucoup de nouveauté et de fraicheur à son groupe.
Pour cela, il doit surmonter sa pudeur, et s’assurer que son intime conviction est suffisamment forte et belle pour être déballée sur la place publique, et débattue par tous. Il doit également défendre sa propriété intellectuelle sur les idées dont il enrichit le débat social. Sa position est donc délicate, et il lui arrive d’être tiraillé entre un besoin farouche de retrait et une soif de participation.
Jonglant entre idéal et utopie, le Tarsier espère dans son for intérieur des changements radicaux dans son groupe, et tient fermement ses positions une fois exprimées, comme les suffragettes qui défendent le droit de vote des femmes parce qu’elles portent en elles l’espoir d’un monde meilleur pour les générations à venir. Compréhensif à l’égard des siens, il est en revanche assez fermé vis-à-vis des personnes étrangères à son groupe.
Les pouvoirs du Tarsier : Le Tarsier n’a pas son pareil pour embarquer son groupe dans un rêve fabuleux. Sa devise pourrait être : « Ensemble, nous pouvons décrocher la Lune ». Ce rêve est déjà dans ses yeux, et il garde toute sa vie la candeur de son enfance.
Le natif du Tarsier aura tout intérêt à choisir une activité qui exalte son désir d’animation sociale, où il pourra assouvir cette soif de concevoir de nouvelles idées. Il saura donner une publicité à des idées nouvelles, et pourra trouver sa place dans la société comme innovateur, créateur, publicitaire, ou toute carrière artistique où il s’agit de partager une compréhension personnelle du monde. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il aura pour priorité de valoriser son imagination.
Ex : Lord Byron, Franklin Roosevelt, Christian Dior, Shakira.
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Mythologie :
Selon Jacques Dournes, auteur de "Bois-Bambou (köyau-ale), aspect végétal de l'univers jörai." (In : Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1968, vol. 15, no 4, pp. 89-156)
Kra-ale (singe-bambou) désigne le nycticebus, ce tarsier est considéré comme un ancêtre des hommes [chez les Joraï, minorité ethnique du Vietnam central].
Littérature :
Halia Koo, dans un article intitulé "La continuité géographique et temporelle : Une vision polyphonique du monde." (Roman 20-50, 2018, no 1, pp. 79-94) évoque le Tarsier comme jumeau de Nicolas Bouvier :
Lorsqu’il évoque l’Arche et nomme les villages situés au pied du Mont Ararat, qui passent pour avoir été fondés par les survivants du déluge, Bouvier va au-delà des implications purement zoologiques de cet épisode biblique.
L’écrivain établit en effet des liens de parenté entre l’espèce humaine et les animaux : selon lui, chaque être humain possède son « jumeau zoologique » (1), son équivalent dans le règne animal : « Quand je rencontre un nouveau visage, je n’ai pas de repos que je ne lui aie trouvé son animal, son homologue en physionomie dans les univers immenses de Cuvier, de Fabre ou de Linné. Ces apparentements, je ne sais pourquoi, me rassurent ». Lui-même a un « jumeau animal », un petit lémurien de Madagascar appelé tarsier spectre ; et à la naissance de son deuxième fils au Japon, il écrit : « Mon fils… existe depuis 10 h 12 du matin, heure du serpent, mois du sanglier, année du dragon », se servant de l’horoscope chinois pour multiplier les analogies animales. Puis il ajoute : « Pour parrain et pour marraine, le hibou et la baleine », des animaux-totems, des « amis tutélaires qui remontent à l’Arche de Noé » et qu’il considère comme les compagnons inséparables du matelot, les anges gardiens du flâneur et les mascottes porte-bonheur du nomade, choix pertinent pour un enfant né en terre étrangère, sous le signe du voyage. Pour Bouvier, la complicité avec le monde animal est le vestige d’une « alliance ancienne » qui remonte « aux jours lointains de cette Arche où nous vivions plutôt serrés mais tous ensemble et où, pendant mille interminables journées de pluie, de solides connivences se sont établies ». Ce lien génésiaque renvoie par extension à l’état premier, à l’harmonie originelle de l’humanité, s’inscrivant dans la volonté de renouveler le rapport à l’altérité et de restaurer une unité perdue.
Note : 1) Nicolas Bouvier, Le Hibou et la Baleine, Carouge-Genève, Zoé, « Minizoé », 2003.
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