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Le Rameau d'or

Dernière mise à jour : 5 mars


Voir aussi rameau.

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Symbolisme celte :


Selon Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, auteurs du Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982),


"Le rameau d'or est à rapprocher du rameau vert, qui est un symbole universel de régénérescence et d'immortalité. Le rameau d'or est la branche de gui, dont les feuilles vert pâle se dorent à la saison nouvelle. Aussi, sa cueillette coïncide-t-elle avec la naissance de l'année. Au gui l'an neuf !

Le nom même des druides se compose des deux racines dru-wid, qui ont le sens de force et de sagesse ou de connaissance, et qui sont représentées par le chêne et le gui. Le druide est donc le gui et le chêne, c'est-à-dire la sagesse unie à la force, ou l'autorité sacerdotale investie d'un pouvoir temporel. La conjonction gui-chêne indique que les deux vertus demeurent indistinctes dans le même individu. Guénon a incidemment remarqué que ce symbolisme était exactement semblable à celui du sphinx égyptien, tête humaine et corps de lion, symboles de sagesse et de force. Bien que la tradition gréco-romaine n'ait pas connu le modèle du rameau d'or, Virgile place un tel rameau dans la main d’Énée, pour la descente aux Enfers : Un rameau, dont la simple baguette et les feuilles d'or, se cache dans un arbre touffu, consacré à la Junon infernale. Tout un bosquet de bois le protège, et l'obscur vallon l'enveloppe de son ombre. Mais il est impossible de pénétrer sous les profondeurs de la terre avant d'avoir détaché de l'arbre la branche au feuillage d'or... Énée, guidé par deux colombes, se met à la recherche de l'arbre au rameau d'or dans les grands bois et soudain le découvre dans les gorges profondes. (Énéide, chant VI, traduction de A. Bellessort).

Muni de ce précieux rameau, il pourra désormais visiter les Enfers, Jean Beaujeu note à propos de ces textes de l'Énéide que la mythologie du gui, très pauvre en Italie, était riche dans les pays celtiques et germaniques ; le gui passait pour avoir une puissance magique : il permet d'ouvrir le monde souterrain, éloigne les démons, confère l'immortalité et, détail propre aux Latins, est inattaquable au feu. Tout se passe comme si Virgile avait adopté un thème de son pays natal (la plaine du Pô avait été occupée pendant plusieurs siècles par les Celtes), en lui donnant un caractère latin par la consécration à Proserpine.

Un rite de la cueillette du gui est à observer : le rameau ne devait pas être coupé avec un tranchant de fer. L'usage du fer est interdit dans la plupart des rites religieux, car il est censé chasser les esprits ; il ôterait au rameau de gui des propriétés magiques. Aussi les druides ne le cueillaient-ils qu'avec une faucille d'or.

Le rameau d'or est le symbole de cette lumière, qui permet d'explorer les sombres cavernes des enfers sans péril et sans y perdre son âme. Force, sagesse et connaissance."

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