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  • Photo du rédacteurAnne

Le Quassia

Dernière mise à jour : 3 mars




Autres noms : Cassia amara - Arbre de vie - Bois divin - Couachi - Quinine de Cayenne -

Piraena excelsa -




Botanique :






Symbolisme :


Dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales. Troisième série, Q-T. Tome premier, QUA-RAD / (Paris, L. Masson et Asselin, 1885) de A. Dechambre puis L. Lereboullet (dir.) :


Le quassia a beaucoup perdu de la vogue dont il a joui à la fin du siècle dernier, c'était alors le bois divin, l'arbre de vie (Patris), Le marquis de Turgot (1770), faisait venir de Surinam dans notre colonie de Cayenne des pieds de la plante salutaire qui devait guérir tous les maux, et qui arrivait en Europe avec la réputation d'un antiseptique puissant, d'un antipériodique supérieur au quinquina lui-même.

 

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie


Quassi - Reconnaissance.

Le quassi est un arbuste de Surinam, dont les vertus ont été mises en lumière par un nègre nommé Quassi. Cet homme, pour témoigner sa reconnaissance à un officier hollandais, son bienfaiteur, lui révéla les propriétés fébrifuges de la racine, dont il se servait secrètement pour guérir les fièvres intermittentes pernicieuses. Le naturaliste Linné donna le nom du nègre à l'arbre qu'il avait fait connaître .

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Selon Armand Bouquet, auteur de "Féticheurs et médecines traditionnelles du Congo (Brazzaville)." (O.R.S.T.O.M. n°36, Paris, 1969) :


Parmi les autres espèces considérées comme sacrées signalons Ficus thonningii, Anonidium mannii, Quassia africana, etc. Comme aucune tradition, ni légende n'existe à ce sujet, il est impossible de savoir d'où provient le caractère religieux de ces plantes qui n'ont par ailleurs rien de particulièrement remarquable, ni dans leur port, ni dans leur forme, ni par leurs sécrétions.

Chez les Laadi, l'offrande consiste le plus souvent en une pièce de monnaie (cinq ou dix francs) qui est enterrée au pied de l'arbre : Mbôsi et Kôta se contentent de planter autour de la plante 3 ou 4 bâtonnets symboliques; je n'ai vu que deux fois, dans la région de Brazzaville allumer des bougies au pied de l'arbre.

Plus rarement l'offrande est constituée Dar une libation de vin de al me ou de nourriture: elle est parfois représentée par un simple morceau de noix de cola.

Le cadeau ne suffit pas, le féticheur est tenu d'expliquer à la plante ce qu'il attend d'elle : (( je viens te chercher pour que tu fasses telle ou telle chose » ou encore « je viens te prendre pour un tel qui souffre de telle maladie »; c'est parfois aussi à l'esprit de l'arbre que l'on s'adresse en lui demandant telle ou telle chose.

Au moment de la récolte, le féticheur doit parfois revêtir un costume particulier (M ... V... de Mpassa s'habille de blanc, dans certaines occasions N... S... de Boundji doit au contraire se mettre tout nu) et le plus souvent opérer seul à un moment bien déterminé : par exemple en pleine nuit. ou avant le premier chant du coq ou bien au contraire au lever du soleil : c'est-à-dire au moment où les mauvais esprits sont répandus dans la forêt, à celui où ils regagnent leur tanière, ou au contraire lorsque les forces vitales bénéfiques font leur apparition.

[...]

Quassia africana (Baill.) Baill : [...]

Les Koongo nord-occidentaux sont les principaux utilisateurs de cet arbre : la décoction des écorces ou des feuilles est prescrite en boisson comme traitement des affections gastrointestinales, des débuts de hernie ou comme vermifuge. Celle de racines est absorbée par doses fractionnées dans le courant de la journée dans les cas d'emphysème et de broncho-pneumonie. Séchées puis pulvérisées les écorces de racines servent à panser les plaies. Délayées dans de l'eau bouillante, elles sont utilisées sous forme de bains de vapeur comme fébrifuge et antirhumatismal.

Dans la région de Makoua, la plante est considérée comme très toxique et n'est employée qu'à l'extérieur comme pédiculicide. Les Babinga s'en servent comme vermifuge, tandis que les Téké font boire le jus des feuilles aux femmes qui ont des règles douloureuses, et la tisane d'écorces aux malades atteints de gonococcie.

Presque partout l'arbre est considéré comme possédant de grands pouvoirs magiques : il ne faut pas oublier, avant de récolter feuilles ou écorces de lui offrir une pièce de monnaie et de lui faire une prière en expliquant ce qu'on attend de sa puissance. Suspendu au linteau de la porte d'entrée, il interdit l'accès de la maison aux esprits, au-dessus du lit du malade il le protège des mauvais génies et des sorciers.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Quassia (Cassia amara et Piraena excelsa) a les caractéristiques suivantes :


Pouvoirs : Amour ; Protection.


Utilisation rituelle : Le Quassia amara, petit arbre guyanais, fournit le bois de Surinam qui, pulvérisé, entre dans la composition de certains parfums à brûler.

Le Quassia de la Jamaïque (P. excelsa) est brûlé en copeaux lors des cérémonies rituelles. Il se consume lentement en dégageant une fumée fauve, légèrement amère. Les magiciens italiens le préféraient souvent à l'oliban.


Utilisation magique : Le bois des deux Quassias, rouge, très amer au goût, est employé seul ou en mélange dans des charmes d'amour.

Après un jeûne de trois nuits, dans la quatorzième nuit de la quinzaine obscure, prenez un charbon d'un bûcher funéraire et, à l’embranchement de quatre chemins, faites un feu avec du bois de Quassia ; offrez au brasier un poisson et un krikara (sorte de perdrix) ; mettez les cendres dans une capsule, mêlez-y de l'orpiment et du sang cardiaque d'un coq, et répandez cela sur le lit et dans la maison de votre ennemi ; il ne restera pas dans le même village que vous (Pakistan oriental).

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L'affaire du Quassia amara : histoire d'une biopiraterie

Gérard Collomb, "L’affaire du Quassia amara : jeux et enjeux politiques en Guyane, du global au local." (Recherches amérindiennes au Québec, 2018, vol. 48, no 1-2, pp. 193-200 ) =>


 


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