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Le Polygale




Étymologie :

  • POLYGALA, POLYGALE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1562 polygala fém. (Du Pinet, L'Hist. du Monde de C. Pline Second, 1. XXVII, chap. 12, t. II, p. 380 : quant à Polygala, elle est de la hauteur d'un palme) ; 1747 masc. (Essais et obs. de méd. de la Sté d'Edimbourg, t. VII, p. 8n ds Fonds Barbier : Le polygala de France [...] de Virginie) ; 1669 polygale fém. (Widerhold Fr.-all. all.-fr. ds FEW t. 9, p. 137) ; 1842 masc. (Ac. Compl.). Empr. au lat. polygala (Pline) et celui-ci au gr. π ο λ υ ́ γ α λ ο ν neutre subst. de l'adj. π ο λ υ ́ γ α λ ο ς « au lait abondant », formé de l'élém. π ο λ υ- (poly-*) et de -γ α λ ο ς, tiré de γ α ́ λ α « lait », parce que cette plante passait pour favoriser la production du lait chez les vaches.


Lire également la définition du nom polygale afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Polygala vulgaris - Polygale commun -

Polygala senega - Herbe au lait - Laitier - Polygale de Virginie -

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Botanique :





Croyances populaires :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


POLYGALA. Cette jolie petite plante était très estimée autrefois comme fourrage , parce que l'on croyait qu'elle améliorait la qualité du lait des vaches qui en mangeaient et leur en faisait produire avec plus d'abondance. On a même prétendu que les ermites qui se vouaient plus particulièrement à l'instruction religieuse des pâtres, en semaient autour de leur habitation, afin d'y attirer les bergers et leurs troupeaux.

 

Selon Ellen Wynne Larsen and Betty Ida Roots, autrices de Petite flore pour les longues fins de semaine dans l'est du Canada et le nord-est des États-Unis. (NRC Research Press, 2005) :


On a déjà prétendu que toutes les espèces de polygale peuvent accroître la lactation chez les femmes allaitantes et les vaches qui en consomment, mais cette affirmation est sans fondement selon au moins un des livres que nous avons consultés.

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du polygala :


POLYGALA - ERMITAGE.

Cette jolie plante, qui ne s'élève pas à plus d'un pied, conserve toujours ses feuilles, qui sont semblables à celles du buis. Les ermites, qui habitaient autrefois les lieux élevés, en environnaient leurs demeures. Les anciens croyaient que cette plante était favorable aux troupeaux, et qu'elle leur donnait beaucoup de lait. C'est ce qu'exprime son nom, poly, beaucoup, gala, lait.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Polygala - Ermitage.

Les ermites cultivaient beaucoup cette plante, et s’en donnaient en cadeaux en guise de buis bénit.

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Mythologie :


Dans Les Cultures médicinales canadiennes (Les Presses scientifiques du CNRC, Ottawa, 2000) Ernest Small et Paul M. Catling, nous transmettent certaines légendes liées à un polygale particulier :


Mythes, légendes et anecdotes :

  • Fidèles à l'ancienne tradition qui consistait à laisser aux dieux une partie des produits de la forêt, les autochtones du Manitoba qui sont cueilleurs expérimentés de polygale sénéca laissent dans le sol une partie de la racine, ce qui en permet la régénération.

  • On dit que l'essence florale du polygale sénéca peut ranimer les anciens souvenirs et réduire la vantardise et la fréquence des querelles.

  • Les Cris et les Ojibways croyaient que le polygale sénéca pouvait les protéger durant les longs voyages.

  • Le salicylate de méthyle que renferme la racine du polygale sénéca semble contribuer à son étrange propriété d'avoir au début une odeur et un goût agréables puis de devenir acide et acre.

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Contes et légendes :


Dans Soleils d'Occitanie: Contes, légendes, récits (Éditions FeniXX, 1982) de Henri Bellugou, on peut lire le récit suivant :

Polygale


La botanique est une belle science, et le botaniste sait être un homme ingénieux autant que sérieux et savant. Au début de ce siècle, un jour, dans un charmant petit village, entre au secrétariat de la mairie une fille-mère comme on disait jadis, une mère célibataire comme on dit aujourd'hui. Elle présente son nouveau-né.

- Pour des raisons personnelles, dit-elle, je ne puis et ne désire pas lui donner mon nom. Si j'y suis obligée, je préfère abandonner le bébé.

Le secrétaire essaie de raisonner la jeune femme et lui dit les conséquences de son acte.

- La déclaration de la naissance est obligatoire, fait-il remarquer. Quel nom voulez-vous donner à l'enfant ?

L'intéressée ne sait pas, mais maintient sa décision. Le secrétaire est tout pensif, embarrassé.

- Bah ! On pourrait bien l'appeler Caligula mais celui-là a été un monstre et je suis sûr que votre fils sera, lui, un brave homme.

L'employé municipal réfléchit encore un instant. Il est botaniste. Il connaît les plantes de la garrigue. Tout à coup, un éclair de joie illumine son visage. Eurêka, semble-t-il dire, j'ai trouvé !

- Nous pourrions l'appeler Polygale, déclare-t-il soudain. C'est le nom d'un arbrisseau de régions non cultivées, il fait des « fleurs irrégulières réunies en épis ou en grappes » et de plusieurs couleurs. Voulez-vous ce nom ?

Peu importait à la jeune maman cette appellation ou une autre.

- Comme il vous plaira, répondit-elle, soulagée, et n'ayant pas à se séparer de son enfant, Polygale ou un autre nom...

C'est ainsi que naquit l'illustre famille de Polygale qui honore la cité et la région....

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