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L'Asaret

  • Photo du rédacteur: Anne
    Anne
  • 29 août
  • 8 min de lecture


Étymologie :


ÉTYMOL. ET HIST. I.− Asoron, 1. xiiie s. bot. « plante dicotylédone » (Médicinaire liégeois, éd. J. Haust, p. 132, cité par A. Goosse ds Fr. mod., t. 21, p. 221 : Une fuelh de ceste herbe Ke ons apelle asoron) ; 2. 1694 asarum (Corneille : Asarum : petite plante qui a ses tiges fort courtes, anguleuses et tendres, ses fleurs sont en forme de clochettes et odorantes et sortent près de la racine parmy les feuilles qui sont vertes, rondes et pointuës par le bout). II.− Asaret, 1789 (Jussieu, Genera plantarum : Asarum, asaret, cabaret). I 1, 2 empr. au lat. asarum (Pline, Nat., 12, 47 ds TLL s.v., 749, 59) lui-même empr. du gr. α ́ σ α ρ ο ν (Dioscoride, 7, 9 ds Bailly) ; v. aussi André Bot. 1956, p. 43. II dimin. formé sur le rad. de I 2; suff. -et*.


Lire également la définition du nom asaret afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Asarum canadense L. - Asaret du Canada - Gingembre sauvage -

Asarum Europaeum, L. - Asaret d'Europe - Cabaret - Cabaret d'Europe - Herbe de Cabaret - Lierre musqué - Nard commun - Nard sauvage - Oreille d'homme - Oreillette - Panacée des fièvres quartes - Raifort sauvage - Rondelle - Roussin -

Asarum sieboldii Miquel - Asaret - Asaret de Siebold - Han Cheng Xi Xin - Xi Xin (chinois) - Oreille d'homme - Gingembre sauvage -

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Botanique :


Emilie Coste, autrice d'une thèse intitulée Trente-sept plantes chinoises (Magnoliidae, Ranunculidae, Asteridae) Caractères botaniques, étude pharmacologique et intérêt thérapeutique (Université de Montpellier 1, 2015) présente l'Asaret que l'on trouve en Chine :


Description botanique [de l'asarum sieboldii] : L’Asaret est une herbacée vivace par un rhizome vertical ou horizontal, charnu et noueux, émettant des racines nombreuses et très fines de quelques millimètres de diamètre.


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Les feuilles sont appariées par deux. Elles sont simples, ovales, profondément cordées à la base, membraneuses, pubescentes à la face inférieure, particulièrement le long des nervures et glabres à légèrement pubescentes à la face supérieure. L’apex est courtement acuminé ou aigu. Le pétiole mesure de 8 à 18 cm de long et présente parfois un aspect pubescent. Le limbe de la feuille est de couleur uniforme et mesure environ 4 à 11 cm de large sur 5 à 13 cm de long. Les cataphylles sont bien plus petites. Elles mesurent environ 2 cm de large sur 4 cm de long et sont de forme arrondie à réniforme.

Les fleurs sont solitaires, portées par un pédoncule de 2 à 4 cm. Elles sont dépourvues de corolle et ont un calice en tube globuleux, membraneux de couleur rougeâtre à violet foncé et mesurant de 10 à 15 mm de diamètre.

Les fleurs sont hermaphrodites. Il y a douze étamines dont le filament est légèrement plus long que les anthères. L’ovaire est supère, les styles sont libres et courts.

Le fruit est une capsule anguleuse. (Pinkas M., 1996) (Missouri Botanical Garden, 2008).

La floraison à lieu aux mois d’avril et de mai. La plante prospère en plein soleil ou à mi-ombre sur sols humides, riches en humus, acides à neutres et bien drainés notamment en forêt. (Missouri Botanical Garden, 2008).

L’Asaret est originaire de la Chine et du Japon. Il est cultivé au nord de la Chine dans les provinces de Liao Ning, Ji Lin et Shan Xi ainsi qu’au Japon. (Guillaume G., 2009) (Pinkas M., 1996).


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Vertus médicinales :


Félix-Archimède Pouchet, dans son Traité élémentaire de botanique appliquée : contenant la description de toutes les familles végétales, et celle des genres cultivés ou offrant des plantes remarquables par leurs propriétés ou par leur histoire. (Vol. 2. chez J.-B. Baillière, 1836) transmet un savoir venant de l'Antiquité :


Dioscoride dit qu'on appelait ces plantes ασαρον , mot qui signifie je n'orne pas , et qui sans doute leur avait été imposé à cause de leur sombre livrée. Selon Pline, ce nom vient de a privatif et de σειρα, lien, parce que les asarets étaient rejetés des couronnes obsidiennes des anciens, et en général des ornements des fêtes, ce qui probablement tenait à leur odeur forte et résineuse.

L'Asaret d'Europe, ou Oreille d'homme, nommé encore Cabaret, parce que, selon quelques-uns, on s'en servait pour faire vomir les ivrognes, produit une racine de saveur âcre, poivrée, que MM. Lassaigne et Feneulle ont reconnue être formée par une huile volatile concrète analogue au camphre, une huile grasse acre, une matière jaune vomitive, de la fécule, de l'albumine, quelques sels et un peu de silice et de fer. Déjà cette plante avait été employée par les médecins de l'antiquité et les Arabes, dans les obstructions et les maladies cutanées. C'est un vomitif énergique, et la meilleure succédanée de l'ipécacuanha qui croisse sur notre continent ; sa poudre est prescrite à la même dose que celle de ce dernier.

Elle est employée dans la médecine vétérinaire.

Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Asaret :


Propriétés Physiques et Chimiques. Toutes les parties de cette plante sont acres. La racine a une odeur forte, pénétrante analogue à celle du poivre et une saveur âcre et poivrée ; elle fournit une poudre grisâtre. Les feuilles sont presque inodores ; elles ont une saveur faiblement aromatique, amère, âcre et nauséeuse ; leur poudre est vert-jaunâtre. Toutes ces parties perdent rapidement leurs propriétés par la dessication. Elles cèdent leurs vertus à l'eau et à l'alcool et les perdent par la coction. L'asaret contient une huile volatile, une huile grasse très âcre, une matière jaune analogue à la cytisine , de la fécule, du ligneux, de l'acide citrique et quelques sels (Feneulle et Lassaigne). Quelques auteurs y mentionnent la présence de substances cristallines (Asarine et Asarite) non encore suffisamment étudiées.


Usages Médicaux. Les médecins de l'antiquité ont connu les propriétés vomitives de cette plante ; ils l'ont aussi donnée dans les obstructions viscérales et les maladies cutanées. Les auteurs modernes sont d'accord sur son efficacité comme médicament émétique ; c'est le meilleur succédané de l'ipéca. Il faut remarquer qu'après six mois de conservation la racine n'est généralement plus vomitive, mais seulement purgative ; on dit qu'après deux ans elle n'a plus même cette propriété et qu'elle devient alors diurétique. Les feuilles possèdent les mêmes vertus , mais à un degré moindre. La racine et les feuilles sont excitantes, sialogues, sternutatoires, et anthelminthiques ; appliquées sur la peau dépouillée de son épiderme ou sur une muqueuse elles l'enflamment. Leur poudre est particulièrement utile en prise dans les céphalées opiniâtres par suite de suppression d'un flux nasal habituel. J'y ai eu recours avec succès pour un individu chez lequel ce flux s'était supprimé brusquement ; le malade se croyait sous l'imminence d'une attaque d'apoplexie et demandait à être saigné. On a employé aussi cette plante dans la migraine, les ophtalmies chroniques, le rhumatisme, la surdité, les affections paralytiques de la face, de la bouche et de la gorge. L'asaret entre dans plusieurs préparations anciennes : Orviétan, poudre sternutatoire Saint Ange.


Formes et doses. Poudre des feuilles et des racines, 1 à 2 grammes. (vomitif) ; 5 à 20 centigrammes (excitant). Infusion des racines, à 8 grammes par 250. - Infusion des feuilles, 4 à 12. - Extrait aqueux, 1 gramme à 1, 50. - Extrait alcoolique, 60 centigrammes à 1 gramme - Teinture des feuilles et de la racine.

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Emilie Coste, autrice d'une thèse intitulée Trente-sept plantes chinoises (Magnoliidae, Ranunculidae, Asteridae) Caractères botaniques, étude pharmacologique et intérêt thérapeutique (Université de Montpellier 1, 2015) s'intéresse à la pharmacopée chinoise :


Indication en médecine traditionnelle chinoise : La plante entière d’Asarum sieboldii, dénommé « Xi Xin » en médecine traditionnelle chinoise est de saveur piquante et de nature tiède. Son mode d’action est de disperser le froid et le vent, calmer les douleurs, réchauffer les poumons, et éliminer les liquides. Les méridiens auxquels il s’adresse sont les méridiens des poumons et des reins. (Guillaume G., 2009).

Ses indications en médecine traditionnelle chinoise sont le rhume avec crainte du froid, fièvre et pouls profond. Il est également utilisé en cas de céphalées dues au vent froid ou au vent humidité. C’est aussi un antalgique dans les douleurs dentaires et les algies rhumatismales, et il est utilisé pour la toux avec essoufflement et expectorations claires. (Chen, 2003) (Pinkas M., 1996).

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Asarum sieboldii a été utilisé en médecine traditionnelle pour traiter la carie dentaire et les maladies parodontales. Les résultats d’une étude menée dans ce sens montrent que les extraits à l'éthanol et aqueux de A. sieboldii ont inhibé la production d'acide et la croissance de Streptococcus mutans. Dans le test d'adhérence bactérienne, les extraits d’A. sieboldii ont considérablement réduit l'adhérence de S. mutans et sa production de glucane. Ces résultats suggèrent que l’extrait de A. sieboldii peut inhiber les propriétés cariogènes de S. mutans. (Hyeon-Hee Yu, 2006).


Dosage et posologie : La posologie en médecine traditionnelle chinoise est de 1 à 5 grammes par jour en décoction ou de 0.5 à 1 gramme par jour en poudre de décoction. (Chen, 2003).

Mickaël Welfringer, auteur d'une thèse intitulée La Thériaque : analyse d'un contrepoison de l'Antiquité et héritage dans la pharmacie d'officine d'aujourd'hui (Université de Lorraine, 2017) confirme certains usages :


L’Asarum L., aussi appelé nard sauvage, est une plante herbacée de la famille des Aristolochiacées, aux feuilles réniformes et assez communes en France. On utilise la racine de la plante dans la préparation des trochisques. On lui prêtait des propriétés diurétiques, cholagogues et cholérétiques, ainsi que des vertus contre le paludisme.

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Usages traditionnels :


Ellen Wynne Larsen et Betty Ida Roots, autrices d'une Petite flore pour les longues fins de semaine dans l'est du Canada et le nord-est des États-Unis. (NRC Research Press, 2005) rapportent que :


La racine de l'asaret [du Canada], séchée et confite, a déjà été employée comme substitut du gingembre. Cependant, comme les Amérindiennes employaient cette racine comme moyen de contraception, nous ne recommandons pas son utilisation en cuisine, tant que ses constituants n'auront pas été étudiés de manière plus approfondie !

Dans La Magie des plantes (Éditions Le léopard d'or, 1992) Eric Vigneau rapporte un usage ancien :


Outre ses applications médicinales, il [l'asaret d'Europe] a sa place en teinturerie car il teint la laine en une jolie couleur vert pomme.

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Symbolisme :


Selon Wikipédia :


Dans le calendrier républicain, créé pendant la Révolution française de 1789, l'Asaret correspond au 6 Ventôse, ce qui équivaut au 24 février du calendrier grégorien.

Francine Hérail et Michinaga Fujiwara, auteur de Poèmes de Fujiwara no Michinaga : ministre à la cour de Hei. an (995-1018). (Vol. 28. Librairie Droz, 1993) expose un usage symbolique de cette plante par le poète :


La plante a. o. i. asarum caulescens Maxim., asaret, sert de décor à la fête de Kamo. Elle est caractérisée par ses deux feuilles, futaba, d'où son nom de futaba a. o. i. D'un beau vert soutenu, elles ont la forme d'un cœur ou d'un miroir. Cet objet étant souvent le support de l'esprit d'une divinité, cette plante était le décor tout naturel d'une fête de sanctuaire. Dans ces poèmes, la plante est l'image du jeune prince. En effet, la graphie ahuhi pour le nom de la fleur a. o. i. peut se comprendre :  « soleil devant qui on se trouve », soit le jeune prince, futur empereur.

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