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  • Photo du rédacteurAnne

Le Noyer de serpent




Étymologie :


  • CASCABELLE, CASCABÈLE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1867 subst. fém. cascabelle « ensemble des plaques cornées de la queue du serpent à sonnettes » (Lar. 19e); 1867 subst. masc. cascabel « serpent à sonnettes » (ibid.); 1926 cascabèle, supra. Empr. à l'esp. cascabel « plaque cornée de la queue du serpent à sonnettes » (dep. 1535, Oviedo d'apr. Al.), aussi « serpent à sonnettes » (ibid.), d'abord « grelot » (dep. 1140, Cantar del mio Cid d'apr. Cor.) qui, de même que l'a. prov. cascavel (xiiie s.) « grelot », est issu du lat. vulg. *cascabellus « clochette » (v. carcaveau).


Lire également la définition du nom Cascabelle afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Cascabela thevetia - Thevetia neriifolia - Ahouaï - Arbre à lait - Bois à lait - Cascabel - Cascabela - Cascavel - Chapeau de Napoléon (Brésil) - Hochet de serpent - Laurier à fleurs jaunes - Laurier jaune - Laurier jaune des Indes - Laurier-rose jaune - Petite cloche - Serpent à sonnettes -

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Botanique :


Selon Victoria Hammiche, Rachida Merad, and Mohamed Azzouz., auteurs d'un article intitulé "Laurier jaune." (In : Plantes toxiques à usage médicinal du pourtour méditerranéen. Springer, Paris, 2013, pp. 151-155) :


Le thévétia ou laurier jaune est un arbuste de 3 à 5 mètres, ramifie des la base, à longs rameaux flexibles. Bien que moins touffu, il ressemble beaucoup au laurier rose et contient, comme lui, un latex irritant ; il s' en distingue a peine par les feuilles isolées, plus étroites et les grandes £leurs, d'un jaune soutenu, groupées à !'extrémité des rameaux. Leur corolle, en entonnoir, a des pétales qui se recouvrent comme si on les avait tordus.

La différence essentielle avec Ie laurier rose repose sur Ie fruit qui ressemble a une grosse prune de 4 à 5 cm de diamètre qui contient du latex. D'un vert clair à l'état frais, il devient jaune à maturité, puis noir et ride en se desséchant ; il prend alors une forme tétraédrique. La pulpe présente une amertume prononcée. A l'intérieur, se trouve un noyau triangulaire, très dur, brillant, de couleur fauve, creuse a la partie supérieure par une fente profonde ; il renferme 1 ou 2 graines plus ou moins triangulaires de 1,5 à 2 cm sur 5 à 6 mm, très amères.


Toxicité : Parties et principes toxiques

Toute la plante est toxique, surtout Ie latex et la graine, particulièrement, riche en cardénolides. II s'agit de la thévétine composée, en realité, des thévétines A et B, dont les génines sont différentes : digitoxigénine pour la thévétine B et cannogénine (dérivé oxydé de la précédente) pour la thévétine A. Leur chaine osidique comprend deux molécules de glucose et une molécule de thévétose qui est un désoxymethylglucose. Elles représentent jusqu'à 4 % des graines deshuilées.

Les thévétines A et B et des glycosides voisins, neriifoside, péruvoside, sont, également, présentes dans les feuilles avec des glycosides de l'uzarigénine. Comme la digitaline et l' ouabaïne, la thévétine est un cardiotonique ; elle est, cependant, moins toxique. Dans les feuilles, existent d' autres composés : iridoïdes, flavonoïdes, terpènes. On attribue aux flavones et flavonol-glycosides la capacité d'inhiber le HIV.

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Vertus médicinales :


Dans leur Rapport de mission réalisée du 04 au 19 mars 2018. (Module" Systèmes agroforestiers et plantations forestières". Première partie" Agroforesterie en RDC et arbres dans les terroirs de zone tropicale de savanes". Projet" Formation, Recherche, Environnement dans la Tshopo (FORETS)". 2018) Régis Peltier et J. Ebuy mentionne rapidement l'arbuste qui nous intéresse :


... quelques plantes médicinales dont l’Apocynaceae Cascabela thevetia (syn. Thevetia neriifolia), arbrisseau dont les fruits pilés et mélangés avec du sel de cuisine servent à tuer les aulacodes (simbiliki) ;

 

Selon Victoria Hammiche, Rachida Merad, and Mohamed Azzouz., auteurs d'un article intitulé "Laurier jaune." (In : Plantes toxiques à usage médicinal du pourtour méditerranéen. Springer, Paris, 2013, pp. 151-155) :


Utilisations thérapeutiques : La plante a surtout servi it l'extraction de la thévétine prescrite, autrefois, pour les insuffisances cardiaques sous forme de gouttes orales (1 it 1,5 mg/jour). Des extraits éthanoliques de feuilles ont montré une activité inhibitrice de la prolifération du HIV-1, qui ouvre des perspectives intéressantes dans la lutte contre Ie SIDA.

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Usages traditionnels :


Selon Victoria Hammiche, Rachida Merad, and Mohamed Azzouz., auteurs d'un article intitulé "Laurier jaune." (In : Plantes toxiques à usage médicinal du pourtour méditerranéen. Springer, Paris, 2013, pp. 151-155) :


Usages traditionnels : La toxicité des graines a été mise à profit par les populations autochtones de Malaisie et des Antilles pour la confection de poisons de flèches. Le macéré d'écorces et de feuilles est employé, avec beaucoup de précautions, au Sénégal dans les aménorrhées. Au Nigéria, les extraits de fruits et de feuilles sont utilises comme larvicides ; l'huile de graine, traditionnellement utilisée pour soigner les plaies infectées et les blessures et éloigner les rongeurs, a montré une activité antibactérienne sur divers organismes (P. aeruginosa, E. coli, S. aureus) et une activité rodenticide.

 

Michel Arbonnier, auteur de Arbres, arbustes et lianes d'Afrique de l'Ouest (Nouvelle édition Quae, 2019) signale les usages les plus courants du Noyer de serpent :


La plante est réputée très toxique et ne doit être prise en usage interne qu'avec précaution, la limite entre les doses thérapeutiques et les doses toxiques étant très ténue. La plante est surtout utilisée en médecine pour ses propriétés cardiotoniques. Les propriétés de la plante sont peu connues des tradithérapeutes exerçant en Afrique de l'Ouest, donc peu utilisées.

Purgative et émétique. Aménorrhées ; Fièvres. Migraine ; Rhume ; évanouissement

Huile propriétés antibactériennes avérées contre Escherichia coli et le staphylocoque doré : plaies, infections cutanées. Gale, lèpre et psoriasis, durillon et cor aux pieds.

Morsure de serpent ; Paludisme ; Huile purgative ; Hydropisie ; Rhumatismes.

Usage magico-religieux contre le mauvais œil ; Ordalies ; Divinations.


Arbuste communément planté en ornement et en haie vive, sous lequel presque rien ne pousse. Il pourrait servir de pare-feu.

Bois : Manche d'outils ; Bois de feu

Latex : Poison de pêche (Indonésie).

Écorce : Poison utilisé à des fins criminelles (poison de chasse) et raticide.

Fleurs : Propriétés insecticides.

Graines broyées : Insecticides ; Fongicide (contre le rhizoctone noir, pathogène de la pomme de terre). Poison de pêche.

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Symbolisme :


Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


NOIX DE SERPENT - IMPIE.

Malheur à vous, hommes impies qui avez délaissé la loi du Dieu très-haut. Tout ce qui est de la terre retournera à la terre, ainsi les impies tomberont de la malédiction dans une ruine éternelle.

Ecclésiastes : XLI, 12-13.

La noix de serpent dont le nom véritable est ahouai [Thevetia], est un arbrisseau qu'on rencontre souvent à Cayenne et aux Antilles, et qui produit un fruit vénéneux excitant le vomissement. L'écorce de l'arbre est un drastique violent que les naturels emploient pour se purger. Les mêmes naturels emploient le fruit de l'ahouai pour en orner leurs jarretières, leurs tangas ou leurs ceintures, afin d'entendre le bruit que font ces noyaux secs, lorsqu'ils se heurtent les uns contre les autres , ce qui remplace pour eux les grelots.


MAXIMES.

Il n'y a qu'un petit nombre de gens bien instruits qui reconnaissent que la vaine et trompeuse félicité des impies est la plus grande marque de la colère de Dieu sur eux.

(SAINT AUGUSITN, Sermons.)

Il n'y a rien que l'impie ne profane et dont il n'abuse.

(BOUDALOUE, Pensées diverses.)

La prospérité des impies n'a jamais passé à leur descendants.

(MASSILLON, Petit-Carême.)

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