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La Lampsane

  • Photo du rédacteur: Anne
    Anne
  • 9 nov.
  • 4 min de lecture



Autres noms : Lapsana communis - Condrille des murs - Géline - Gras de mouton - Herbe aux mamelles - Lampsane commune - Lapsane commune - Papillaire - Poule grasse -




Botanique :


François Munoz, auteur d'un article intitulé "Plantes introduites, naturalisées et envahissantes : modifications de la flore lyonnaise marquées par les activités humaines." "In : Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, hors-série numéro 2, 2010. Évaluation de la biodiversité rhônalpine. pp. 136-142) signale le changement de statut du Lapsane :


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Lapsana communis L. subsp. intermedia (M. Bieb.) Hayek a connu une extension spectaculaire dans le Dauphiné et plus récemment dans le Beaujolais. On l'observe par ailleurs de plus en plus dans le Massif Central. C'est un exemple d'espèce naturalisée devenant actuellement envahissante.

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Maria A. Borrello, Ursula Maier et Helmut Schlichtherle, auteurs d'un article intitulé "Céréales, mauvaises herbes et faucilles : à la recherche des premiers agriculteurs au nord des Alpes" (In : Le Globe, tome 155, 2015, pp. 47-64) mentionne le lapsane comme indicateur d'un défrichement liée au développement de l'agriculture :


Clairières et champs. Comment développer des activités agricoles dans le paysage dominé par les milieux boisés ? Les forêts riveraines formées de saules, d’aulnes glutineux, de frênes ou de chênes pédonculés – selon le degré d’humidité et le type de sol – occupent principalement les substrats alluvionnaires ; les forêts mésophiles (hêtraies, chênaies ou frênaies) caractérisent les reliefs en pente aux sols acides. L’abattage de surfaces importantes de ces massifs forestiers primaires permettront l’apparition de champs cultivés et, par la suite, le développement d’une végétation secondaire de ronces et d’arbustes, riche en fruits comestibles (fraises, framboises, pommes, noisettes). Ces mêmes espaces assureront l’alimentation du bétail (champs mis en friche, sous-bois herbacés, buissons, arbustes).

La création de clairières est un pas clé dans l’anthropisation progressive du paysage nord-alpin et exige l’utilisation d’instruments solides et performants. Les haches et les herminettes5 sont des outils caractéristiques du Néolithique, indispensables au défrichement et au travail du bois, de la construction des maisons à la fabrication des objets de la vie quotidienne. Les exemplaires les plus anciens proviennent d’Egolzwil 3 et de Horn-staad Hörnle 1A (4200-3900 av. J.-C.) (Schlichtherle, 2005 ; Wyss, 1994).

Plusieurs indicateurs botaniques marquent la progression des clairières : le lapsane (Lapsana communis), l’ortie royale (Galeopsis tetrahit) et le laiteron rude (Sonchus asper) sont des plantes rudérales souvent associées aux céréales stockées dans les villages néolithiques de Suisse centrale.

Hafida Talbi, autrice d'une Identification de quelques bioagresseurs dans une oliveraie dans la région de Draa El Mizan. (2024. Thèse de doctorat. Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou) décrit le Lapsane en tant que plante adventice de l’olivier :


Nom commun : Lapsane Commune

Nom scientifique : Lapsana communis L

Famille : ASTERACEAE


Plante adulte : la lapsane commune est une plante annuelle à port dressé. Elle peut atteindre 1 m de hauteur. La tige cannelée, creuse est souvent simple dans sa partie inférieure puis ramifiée dans sa partie médiane et distale. Les rameaux se terminent en pousses florifères dressées et proches de la tige principale. La pilosité caulinaire assez longue, un peu flexueuse, diminue en intensité de la base au sommet, près des fleurs, une pilosité glanduleuse est souvent décelable. Les feuilles basales comme celles de la rosette sont poilues, divisée et lycées. Les sommitales (5) sont lancéolées, dentées, plus ou moins étroites, courtement pétiolées ou sessiles, ciliées et à peine poilue. La floraison a lieu de mai à septembre. Les fleurs jaunes, discrètes, sont réunies en petits capitules pauciflores sur des pédoncules grêlés. Les capitules à involucre glabre sont disposés en panicule lâche.


Distribution – Ecologie – Nuisibilité. L’espèce commune présente partout en France, se raréfie dans la région méditerranéenne. Elle est tout à la fois sylvicole, rudérale et arvale .fréquente et abondante localement dans nos champs, elle montre une prédilection pour les zones bocagères et ombragées sur sols argilo-siliceux, frais, un peu acide et bien pourvus en azote, là surtout, elle peut être nuisible de l’ensemble des cultures.

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Vertus médicinales :


Rémy Willemet, dans Phytographie encyclopédique, ou flore de l'ancienne Lorraine et des départemens circonvoisins. (Volume 3, Edtions Guivard, 1805) mentionne la raison pour laquelle la Lampsane est appelée herbe aux mamelles :


Lapsana, peut-être d'un mot grec qui signifie évacuer, parce que l'espèce à laquelle on a donné le nom de Lampsane, relâche le ventre.

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Détersive, résolutive, émolliente. Utile pour les maux de seins. On peut la substituer à la Chicorée. On la mange en salade à Constantinople ; ce qui fait penser qu'au besoin on pourrait mettre la Lampsane au nombre des plantes potagères.

Selon Armand Thielens, auteur d'une Flore médicale belge. (A. Lacroix, Verboeckhoven, 1862) :


Lampsana communis (Linné), Lampsane commune. - Plante vivace à fleurs jaunes, petites, nombreuses, en panicule ; à pédoncules et involucres glabres ; très abondante dans les lieux incultes et fleurissant de juin à août. On s'en servait jadis pour guérir les ulcérations des seins.

Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une autre Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Lampsane :


Usages médicaux. Cette plante est alimentaire dans plusieurs pays ; on la mange cuite dans la soupe ou assaisonnée comme nos épinards. On la dit un peu laxative, calmante, émolliente. Appliquée en cataplasme sur les parties enflammées elle agit comme résolutive ; elle convient aussi pour dissiper les engorgements laiteux chez les nourrices et les nouvelles accouchées.

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Croyances populaires :


Johann Alfred Ulsamer, auteur d'une Pharmacie domestique : recueil des plantes médicinales qui doivent se trouver dans toute pharmacie domestique bien ordonnée ; collection faite pour le peuple dans les jardins, les prairies, les champs et les forêts. (Éditions Koesel, 1894) rapporte une croyance météorologique :


Lapsana communis - (condrille des murs). - Si cette plante a les fleurs ouvertes pondant la nuit, alors que par un beau temps elle les ferme, on peut s'attendre à la pluie pour le lendemain.



Symbolisme :



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