Étymologie :
Étymol. et Hist. 1. 1331 jeux « osselet » (Charte de Liège, t. 2, p. 415 ds Du Cange, s.v. hochia) ; 2. a) 1391 « jouet d'enfant » (3e Compte royal de Ch. Poupart, fol. 79 ds Gay) ; b) 1745 fig. « chose futile qui contente, qui console l'esprit » (Dulaurens, Chandelle Arras, p. 156). Dér. de hocher* ; suff. -et*.
Lire également la définition du nom hochet afin d'amorcer la réflexion symbolique.
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Symbolisme :
Dans Les symboles, les emblèmes et les accessoires du culte chez les Annamites, notes d'Ethnographie religieuse (E. Leroux, 1891), Gustave Dumoutier recense de nombreux symboles du Viet-Nam :
Les huit matières sonores : la calebasse , la terre cuite , la peau, le bois, la pierre, le métal, la soie, le bambou.
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La calebasse figure, dans tout l'Orient chinois, la corne d'abondance ; les médecins chinois renferment leurs drogues dans de petites calebasses vidées, ou dans des fioles de même forme, ce qui fait encore de ce fruit l'emblème de la guérison . Une très ancienne coutume encore en usage en Chine, veut que les conjoints , le jour du mariage, vident à moitié chacun une coupe remplie de vin, puis échangent ces coupes pour boire le reste. Les coupes qui servent à cette libation matrimoniale sont en porcelaine et réunies par un fil de soie rouge, emblème du bonheur ; elles étaient autrefois formées d'une courge ou calebasse coupée par la moitié.
La calebasse est aussi un porte-bonheur. Certains auteurs chinois recommandent de porter, attachée sur le côté gauche de la poitrine , une petite calebasse en bois de saule.
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La calebasse est encore rangée parmi les matières sonores.
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Quelques jours avant la fête des lanternes que l'on appelle au Tonkin le Têt des enfants, on fabrique à Hanoï d'énormes quantités d'un jouet que l'on ne retrouve plus du tout pendant le reste de l'année ; c'est un hochet cylindrique en bambou recouvert de papier et sur les deux faces duquel est peint le Am-Du'o'ng.
Le Musée ethnographique du Trocadéro possède un hochet semblable orné du même symbole qui a été recueilli chez les Indiens du Nouveau-Mexique.
Le Am-Du'o'ng décore les maisons, il attire sur elles le bonheur, il est dans ce cas toujours associé aux diagrammes de Phuc-Hi et aux tableaux magiques du Ha-Do et du Lac-Thu. Sur les broderies, les Annamites représentent souvent le Am-Du'o'ng entre deux dragons ; cette image est connue sous le nom de les deux dragons qui se disputent la lune.
Selon B. Nguessan Kotchy, auteur d'un article intitulé “Fonction Sociale de La Musique Traditionnelle.” (Présence Africaine, no. 93, 1975, pp. 80–91) :
Non seulement les émissions des tambours sont consubstantielles d'images et de signification, mais les divers instruments de musique sont signes et signification. Ils sont une forêt de symboles.
Chez les Dogons, le hochet, par exemple, est le symbole de la femme en tant que mère = par ce fait il « s'intègre dans une vaste conception de la musique considérée comme essentiellement fécondante ». En effet l'instrument considéré comme un sexe de femme, est enduit d'huile, ce qui est l'image de la semence masculine. La musique qui en résulte a une action fécondante : aux funérailles, elle contribue à faire renaître les principes spirituels de la mort dans un enfant destiné à les perpétuer. Cet attribut anthropomorphique des instruments de musique se retrouve chez les Abbey et généralement chez les peuples akan.
Ainsi donc la musique a une fonction épistémologique remarquable qui détermine en quelque sorte ses activités
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Angeles Arrien, autrice de Les Quatre Voies de l'initiation chamanique (Harper San Francisco, 1993 ; Éditions Vega 2004 pour la traduction française) fait du hochet l'emblème musical de l'archétype du Guerrier :
Les instruments de pouvoir du guerrier : Les cultures chamaniques disposent de diverses formes d'apprentissage et de formation pour développer ces compétences de leadership et d'énergétisation. Pour beaucoup de cultures indigènes, la recherche de l'âme est un savoir-faire acquis utilisé par ceux qui désirent ramener les parties perdues de leur âme chez eux. Sandra Ingerman, dans Soul Retrieval, décrit cette ancienne méthodologie. Les instruments d'énergétisation utilisés dans ce travail consistent en hochet, danse, méditation debout, animaux pouvoir et alliés.
Le hochet : L'usage de sons produits par des instruments, pour créer un état altéré (de conscience) est une part importante du travail de recherche de l'âme dans les traditions chamaniques. Le plus ancien instrument de musique pour le travail de retour de l'âme chez les peuples indigènes est le hochet, l'imitation humaine du crépitement de la pluie. C'est un instrument de purification utilisé pour remédier à la perte de l'âme. On appelle maintenant la perte de l'âme : « dépression », « abattement », « découragement ». Dans la pratique, la plupart des chamans utilisent d'abord le hochet pour nettoyer et purifier. Puis ils se servent de son crépitement pour appeler les parties de l'âme qui se sont égarées dans le passé dans un endroit particulier ou dans une ancienne relation.
La plupart des sociétés chamaniques attribuent trois fonctions au hochet :
travail de retour de l'âme,
nettoyage et purification,
aide au travail de voyance (qui est effectué en demandant au hochet par le biais du son, les conseils nécessaires à l'oracle).
Aujourd'hui encore, le hochet reste l'objet que partout la famille et les amis offrent au nouveau-né. Les êtres humains sont peut-être porteurs d'une identification subliminale du hochet comme source primale de confort, de revitalisation et de pouvoir, qui se perpétue encore de nos jours pour que nous pensions à conquérir des parties de ce que nous sommes.
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Pratiques importantes pour développer le guerrier intérieur : [...]
Consacrez du temps à la restauration de l'âme avec le hochet : Déplacez le hochet de haut en bas devant votre corps en longs mouvements verticaux et horizontaux. Le hochet est l'imitation humaine de la pluie ; aussi ces mouvements nettoient et purifient votre propre nature. Maintenant, décrivez avec le hochet de larges mouvements circulaires à droite de votre corps ; cela fera revenir les parties égarées de votre nature dynamique. Faites la même chose à gauche, pour faire revenir les parties égarées de votre nature magnétique.
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Muriel Levet, dans Objets chamaniques et leurs pouvoirs (Éditions Trajectoires, 2009) consacre également un chapitre aux hochets :
Le hochet, parfois plus connu en tant qu'instrument de musique sous son nom espagnol ou portugais de « maraca » en Amérique latine ou son nom anglais de « rattle » en Amérique du Nord, joue, dans le Nouveau Monde, un rôle similaire à celui du tambour en Asie.
Il s'agit du principal instrument de musique utilisé pour induire la transe chamanique. D'où son importance capitale. Le hochet est une représentation du monde ou des esprits qui l'habitent. C'est également un instrument de pouvoir, symbole de la puissance du chamane. Et son rôle ne se limite pas à induire la transe, puisqu'il peut être utilisé à des fins thérapeutiques.
Le hochet en Amérique : Le hochet est un instrument à percussion de type idiophone, c'est-à-dire un instrument à structure simple (sans membrane ni corde) dont le matériau lui-même (idio) vibre dans sa totalité pour produire le son (phone). En Amérique latine, où il est très présent, notamment dans la musique traditionnelle, cet instrument est souvent considéré comme un élément culturel important. Dans la musique traditionnelle, on utilise généralement les hochets par paire, mais sans la très large majorité des cas, les chamanes n'en agitent qu'un seul.
Du fait de son usage très répandu en Afrique, notamment chez les sorciers, ainsi que dans les Antilles (population métissée), certains ont pensé que le hochet était un instrument de musique d'origine africaine, qui se serait exporté sur le continent américain par le biais des esclaves africains.
Mais le hochet était présent sur le continent américain bien avant l'arrivée des colons et des esclaves. On sait que les Indiens Arawaks, qui vivent aujourd'hui près de l'Orénoque et de l'Amazone et qui peuplaient à l'époque les Antilles, utilisaient déjà les « maracas ». Ainsi au XVIIIe siècle, le père José Gumilla, dans son histoire de l'Orénoque, écrivait que « les Arawaks, Indiens intelligents » étaient les inventeurs de la « maraka ».
L'origine du hochet américain est donc très ancienne. On a d'ailleurs retrouvé des maracas vieilles de plus de 4000 ans au Chili, que l'on attribue à la culture Chinchorro. Mais d'après certaines sources, l'origine du hochet serait mésoaméricaine. Ils étaient déjà utilisés par les Mayas, les Aztèques et diverses autres civilisations précolombiennes au cours de différents rituels et cérémonies et se seraient diffusés dans tout le continent américain.
Ces hochets précolombiens sont-ils les ancêtres des hochets utilisés dans certaines cérémonies par les Indiens des plaines et par les chamanes indiens des côtes nord-ouest et nord-est, ainsi que de ceux qu'utilisaient, plus au nord, les Inuits et les Yupiks ? Il semble plus probable que ces hochets soient d'origine sibérienne et aient traversé le détroit de Béring avec les peuples asiatiques.
Il semblerait en effet que les chamanes selkoupe (nord de la Sibérie occidentale)aient utilisés des hochets avant de leur préférer les tambours. On sait que, jusqu'aux années 1920, ces chamanes utilisaient des battoirs de tambour creux, remplis de petites pierres, ressemblant étrangement à des hochets. Ce type de battoir se serait répandu chez plusieurs autres peuples de Sibérie. Et il semble probable que ces battoirs, ancêtres des hochets, se soient exportés en Amérique du Nord.
Le maraca, un microcosme de l'univers : Tout comme le tambour asiatique, en Amérique latine, la maraca est souvent considérée comme une représentation miniature de l'univers. Le plus souvent, la caisse de résonnance est fabriquée à partir d'une calebasse séchée et évidée, mais d'autres matériaux sont également possibles, tels que le bois, la pierre ou l'argile. Le corps de l'instrument est rempli de petites pierres ou de graines séchées. Le corps, de forme arrondie, représente le monde et les petites pierres ou graines es esprits qui l'habitent. un morceau de bois est souvent ajouté à l'instrument, afin de servir de manche. Lorsque le chamane finit par maîtriser la pratique de la maraca, après une longue phase d'apprentissage, il maîtrise le monde.
Les maracas portent différents noms selon les ethnies. il semblerait que le terme « maraca » proviennent du mot kali' na malaka, par lequel les Indiens de cette ethnie désignent le hochet utilisé par leur chamane. Lors des séances chamaniques, c'est de ce hochet et du tabac dont se sert le chamane pour entrer en transe. Pour trouver l'origine d'une maladie, par exemple, il récite une série de chants chamaniques, tout en fumant des cigares et en agitant la malaka. Au bout d'un certain temps, il entre en transe. Au cours de son voyage chamanique, il découvrira l'origine du mal.
Chez les Piaroas, la maraca du chamane se nomme rediñu. Il s'agit d'une calebasse évidée remplie de petites pierres et de graines d'une plante sacrée, considérée comme un esprit auxiliaire. Chez les Waraos, la maraca est appelée hebu-mataro. La calebasse dont elle provient est zébrée de rainures, qui représentent « les bouches » de l'instrument, considéré, tout comme le tambour, come un être vivant. Le chamane la remplit de petites pierres, chacune d'entre elles représentant un esprit auxiliaire. Pour devenir vivant, et, donc, efficace, le hochet doit nécessairement être orné de plumes de perroquet.
Rattles et esprits auxiliaires : En Amérique du Nord et dans les régions polaires, le hochet du chamane est le plus souvent fabriqué à partir de deux morceaux de bois évidés et attachés ensemble avec des fibres végétales, après avoir été remplis de petites pierres. Ces hochets sont le plus souvent peints et sculptés, de sorte qu'ils prennent l'apparence d'un animal ou d'un homme.
Sur la côte nord-ouest, il existe globalement deux types de hochets chamaniques. Certains d'entre eux ont une forme proche de la maraca : ils sont constitués d'une partie supérieure ronde et d'une partie effilée qui sert de manche. En règle générale, l'une des deux faces est un peu aplatie. L'autre, renflée, sert de support aux sculptures et aux peintures. Ce type de hochet est généralement anthropomorphe. On y retrouve des représentations typiques de l'art chamanique de la côte nord-ouest : chamane en transe ou tirant la langue pour effrayer les mauvais esprits (le visage est parfois décoré de petits animaux), visages d'esprits de défunts ou de puissances surnaturelles...
L'autre type de ratlle, plus fréquemment utilisé par les chamanes tlingits, est directement sculpté en ronde-bosse. Il prend la forme d'un oiseau, qui, comme on l'a vu, est un esprit électeur ou auxiliaire très fréquent dans le chamanisme. L'oiseau guide le chamane au cours de son vol magique. Il s'agit donc d'un animal tout particulièrement approprié pour figurer sur un hochet, moyen d'accès à l'état de transe.
L'oiseau dont ces hochets prennent la forme est un oiseau huîtrier, une espèce dont les individus se servent de leur bec pour ouvrir les coquillages. Sa relation particulière avec le chamane demeure mystérieuse. Bill Holm, historien de l'art, tente une explication : « L'huîtrier est un oiseau de nature bizarre, assez étrange lorsqu'on l'observe sur les rochers. Mystérieux. Le genre d'oiseau qui, il me semble, pet avoir quelque chose à voir avec les médecins. »
Sur le dos de l'huîtrier, est très souvent représenté le chamane. Tout comme le tambour, le hochet est un « véhicule », une monture. Au cours de son voyage dans la surnature, le chamane volera sur le dos de l'oiseau. Le chamane est parfois représenté seul, mais il peut aussi être entouré de divers esprits auxiliaires, qui prennent le plus souvent la forme d'animaux : loutres, grenouilles, poissons, pieuvres... Sur le dos des hochets-huïtriers, on trouve quelques scènes récurrentes : le chamane unit parfois sa langue avec ses esprits auxiliaires, ou bien étrangle un sorcier ou une sorcière, très souvent jugés responsables des maladies des hommes de sa communauté.
Hochet, transe et guérison : Tout comme le tambour, qui est d'ailleurs parfois utilisé par les assistants de chamane américain pendant les séances, le hochet, en Amérique du Nord comme en Amérique du Sud, a pour principale fonction d'aide le chamane à entrer en transe. Le son qu'il produit lorsque le chamane le secoue au rythme de ses chants ou de ses imitations de cris d'animaux permet au chamane de convoquer les esprits, de les appeler.
Âke Hultkrantz raconte une séance chamanique chez les Tlingits :
Lors de ces séances, le chamane coopère avec des assistants, souvent des neveux, dont l'un deviendra son successeur en temps voulu. Ainsi, on apprend qu'un des assistants veille sur son maître pendant qu'un autre bat la mesure sur le tambour du chaman, un grand tambourin d'environ un mètre de diamètre couvert d'une peau de phoque. Quant au chaman, il agite un hochet ayant la forme d'un oiseau, orné de dessins symbolisant vraisemblablement ses esprits gardiens. Tout en manipulant l'attirail du chaman, les assistants récitent ses chants. il incombe au premier assistant de choisir le bon,, car chaque esprit possède un chant personnel et se tromper aurait pour conséquence de chasser l'esprit qui a été appelé. Quand les esprits arrivent, on les entend comme s'ils se trouvaient à l'intérieur du chaman. Celui-ci fait le bruit de son esprit animal.
Le hochet permet donc au chamane d'entrer en transe en convoquant les esprits. Mais en Amérique du Sud, le hochet peut également avoir une fonction thérapeutique. Ainsi, chez les Waraos, si la maladie est attribuée à de mauvais esprits, la maraca a non seulement pour fonction d'induire la transe du chamane, mais aussi de chasser le mal :
Parfois, le hochet cesse de battre la cadence et es secoué violemment. C'est le pouvoir des jebu (esprits) qui se manifeste. [...] Au cours de la dernière partie de la pratique de thérapie, le wisidatu (« chamane ») pratique une succion sur le corps du malade, puis effleure son corps avec la maraca, qu'il secoue ensuite d'un coup sec en direction de la forêt en vociférant contre le jebu-maladie pour lui ordonner de partir.
[Velasquez, « Encuentro interamericano chamnico : Rios, mitos de la Amazonia »)
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