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L'Esprit du Tambour

Dernière mise à jour : 11 oct.


Kodo : Spirit of Taïko




Étymologie :

Empr. soit au persan tabι ̄r « tambour » (Devic ; FEW t. 19, pp. 177-178 ; Bl.-W. ; Cor., s.v. tambor), peut-être avec infl. de l'ar. ṭunbūr « instrument à cordes, ordinairement formé d'un corps creux sur lequel est tendue une peau », soit à l'ar. ṭubūl, plur. de ṭabl « tambour » (Lammens), peut-être également avec infl. de l'ar. ṭunbūr (EWFS ; Klein Etymol.).


Lire également la définition du nom tambour pour amorcer la réflexion symbolique.



Croyances populaires :


Selon Jacques Albin Simon Collin de Plancy, auteur du Dictionnaire infernal, ou bibliothèque universelle, sur les êtres, les personnages, les livres, les faits et les choses : qui tiennent aux apparitions, à la magie, au commerce de l'enfer, aux divinations, aux sciences secrètes, aux grimoires, aux prodiges, aux erreurs et aux préjugés, aux traditions et aux contes populaires, aux superstitions diverses, et généralement à toutes les croyants merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et surnaturelles. (Tome troisième. La librairie universelle de P. Mongie aîné, 1826) :


LAPONS.- Les Lapons sont faits autrement que les autres hommes. [...]

Ils se servent souvent du tambour, pour les opérations de leur magie. Par exemple, quand ils ont envie d'apprendre ce qui se passe en pays étrangers, un d'entre eux bat ce tambour, mettant dessus, à l'endroit où l'image du soleil est dessinée, quantité d'anneaux de laiton, attachés ensemble avec une chaîne de même métal. Il frappe sur ce tambour avec un marteau fourchu, fait d'un os, de telle sorte que ces anneaux se remuent. Ils chantent en même temps d'une voix distincte, une chanson que les Lapons nomment jonke, et tous ceux de leur nation qui sont présents, hommes et femmes, y ajoutent chacun la leur, exprimant de temps en temps le nom du lieu dont ils désirent savoir quelque chose. Le Lapon ayant frappé quelque temps, le met sur sa tête d'une certaine façon et tombe aussitôt par terre, immobile, et sans donner aucune marque de vie. Les assistants continuent de chanter jusqu'à ce qu'il soit revenu à lui ; car si on cesse de chanter, l'homme meurt, ce qui lui arrive également si quelqu'un essaie de l'éveiller en le touchant de la main ou du pied. On éloigne même de lui les mouches et les autres animaux qui pourraient le faire revenir.

Quand il est revenu à lui, il répond aux questions qu'on lui fait sur le lieu où il a été envoyé. Quelquefois il ne se réveille qu'au bout de vingt-quatre heures, selon que le chemin qu'il lui a fallu faire a été long ou court ; et pour ne laisser aucun doute sur la vérité de ce qu'il raconte, il rapporte du pays où il a été, la marque qu'on lui a demandée, comme un couteau, un anneau, un soulier, ou quelqu'autre chose.

Les Lapons se servent aussi du même tambour, pour savoir la cause d'une maladie, ou pour faire perdre la vie ou la santé à leurs ennemis.

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Symbolisme :

Lire également la page du site consacrée au tambour.

 

Dans Dieu d'eau, entretiens avec Ogotemmêli (Librairie Arthème Fayard, 1975) de Marcel Griaule, on peut lire le témoignage suivant :


"Dans le brouhaha, l’entretien avait pu reprendre. Ogotemmêli exposait l’octroi de la troisième parole incluse dans les travaux de culture et de résurrection.

— Le plus important de tous les tambours, dit-il, est le tambour d’aisselle. C’est le Nommo qui l’a fait.

Il s’agit de deux coupes hémisphériques de bois reliées en leur pôle par un cylindre de petit diamètre. Il rappelle un sablier dont l’étranglement serait très allongé. Plaçant l’instrument entre le bras gauche et l’aisselle, le joueur, en appuyant plus ou moins fortement sur la cage de lanières ainsi formée, exerce une tension plus ou moins forte sur les peaux, modifiant la tonalité.

— C’est le Nommo qui l’a fait. Il en a donné l’image avec ses doigts, comme font aujourd’hui les enfants avec les jeux de ficelles.

Écartant les mains, il passa dix fois le fil dans chacun des quatre doigts, le pouce n’étant pas utilisé. Il obtint ainsi dans chaque main quarante boucles qui faisaient quatre-vingts fils, nombre même des dents d’une de ses mâchoires. Ses mains, palmées, figuraient les peaux des extrémités. Symboliquement, frapper sur le tambour, c’est frapper sur les mains du Nommo. Mais que représentent-elles ? Plaçant les deux paumes en cornet derrière ses oreilles, Ogotemmêli rappela que le génie n’avait pas de pavillons, mais seulement des trous auditifs :

— Ses mains lui servent d’oreilles, dit-il, pour entendre, il les place toujours de chaque côté de sa tête. Battre le tambour, c’est battre les mains palmées du Nommo, c’est battre ses oreilles.

Tenant devant lui le jeu de ficelles qui figurait une trame, le génie, à l’aide de sa langue, fit passer dans les fils une sorte de chaîne sans fin composée d’une mince bande de cuivre ; il la fit tourner en hélice, lui donnant quatre-vingts spires et durant tout ce travail il parlait comme il avait fait lors de l’enseignement du tissage.

Mais sa parole était nouvelle ; elle était la troisième qu’il révélait aux hommes. Car la technique de construction du tambour était semblable à celle du tissage et, dans la main de l’artisan, le poinçon pour percer le bord des peaux et faire passer la corde de tension est le symbole de la navette et de la langue du génie. Et frapper le tambour est aussi tisser : le son, sous les coups de la baguette, bondit d’une peau à l’autre à l’intérieur du cylindre, comme glissent la navette et son fil d’une main à l’autre entre les deux plages croisées par les lices.

— Mais pourquoi les spires de cuivre ? Les tambours ordinaires n’en comportent pas.

— Le tambour avec l’enroulement de cuivre se fait mieux entendre du Nommo. Il est réservé à la chefferie des Arou et ne se trouve pas entre les mains des autres gens. De plus, il n’est battu qu’en de rares occasions. Quant au rôle de ce cuivre en hélice, il est de conduite du son, de conduite de la parole. Battre la peau anime le cuivre et le verbe que le Nommo a pris dans les entrecroisements des tendeurs et de la bande de métal. Du cuivre, le son va au tambour ; puis il revient dans la bande et de là se répercute dans les oreilles du génie déjà alertées du fait que les peaux les représentent. Mais le tambour n’était pas seulement destiné à relier les hommes au Nommo ; il leur apprenait la nouvelle parole complète et claire des temps modernes. Or le tambour d’aisselle ne pouvait suffire pour l’enseignement de cette parole qui devait être multiforme et répondre aux besoins divers des hommes. Chaque chef des huit familles, sur les indications du Nommo Septième, confectionna un tambour propre à son groupe.Pour la taille du sien et la tension de la peau, le forgeron de la première famille prit modèle sur son soufflet. Le corps donna l’idée de la caisse sonore et le cuir de soufflerie, avec son système d’attache, servit d’exemple pour la peau à battre.

Ainsi fut fait le tambour en demi-fruit de baobab sur lequel était tendue une peau de batracien. Il ressemble à un sein et son bruit imite celui que fait l’enfant tétant sa mère.Sur ce tambour, le forgeron battit les premiers rythmes qu’il avait trouvés sur la double peau du soufflet lorsqu’il animait son feu, au temps de la résurrection souterraine du Nommo.

La seconde famille eut un tambour d’aisselle de petit modèle. La troisième reçut celui qui avait été enseigné par le Nommo. La quatrième confectionna une caisse cylindrique rappelant la petite taille des premiers hommes. La cinquième fit de même dans un tronc plus grand. Elle obtint ainsi une voix puissante comme celle du lion. La sixième tendit une peau sur l’ouverture d’une grande calebasse sphérique, image d’un ventre de femme. Le son qu’elle donne rappelle les plaintes de la parturition. La septième tailla une caisse dans un tronc, lui donnant une dimension ne correspondant pas à celle de la cinquième. La huitième eut la plus grande caisse. Elle ressemble au ventre de la vache et du fait de sa taille donne un grand roulement .A chaque tambour correspondit une voix particulière. Ainsi chaque famille reçut son langage propre et c’est ce qui explique les langues diverses d’aujourd’hui.

Les deux premières familles, établies au sud, parlèrent deux toro, assez proches, la troisième le mendéli, la quatrième le sanga, la cinquième un autre toro, la sixième le bamba, la septième l’iréli. Enfin la huitième reçut une langue comprise dans toute la falaise.

— De même que le huitième tambour domine tous les autres, de même la langue est entendue en tous pays.

Ainsi les hommes reçurent la parole définitive, complète et multiple qui convenait aux temps nouveaux. Elle était intimement liée, comme les deux premières, et plus qu’elles, à des matériels. Et le Nazaréen se faisait à part lui une curieuse remarque :La première parole, fruste, était associée à une technique simple sans doute la plus archaïque, qui avait donné le vêtement élémentaire : la fibre. Cette fibre non nouée, non tissée, se coulait selon une ligne serpentante, selon, pourrait-on dire, une seule dimension.

La seconde parole, plus déliée, émanait du tissage, poursuivi sur une chaîne large recevant des fils perpendiculaires, selon une surface, c’est-à-dire deux dimensions.

Enfin la troisième parole, claire et parfaite, se développait dans un réseau cylindrique au travers duquel passait un serpentin de cuivre, c’est-à-dire selon un volume, selon trois dimensions. L’étranger pensait aussi que ces trois techniques dont la ligne ondulée ou en chevrons était le cheminement fondamental, étaient marquées chacune par trois phénomènes :

— humidité des fibres, garantissant la fraîcheur nécessaire à la procréation,

— lumière du tissage, travail diurne interdit de nuit sous peine d’aveuglement,

— sonorité du tambour.

On passait aussi, du point de vue matériel, de l’écorce dégrossie au fil de coton, du fil aux lanières de cuir et au ruban de cuivre."

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Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :

Il semble bien que l'origine de ce mot nous renvoie à la Perse antique, non pas pour désigner un instrument en bois creux ou en terre cuite, creuse également, sur lequel on a posé une peau d'animal séchée et distendue par la chaleur du Soleil, comme l’était et l'est toujours le fameux tam-tam d'Afrique, mais un instrument à cordes plus proche de la cithare que l'instrument à percussion, donc. Il est vrai que, de nos jours encore, dans divers pays du monde, les musiciens donnent souvent le rythme ou marquent le tempo en frappant sur leurs instruments à cordes. De fait, on confond souvent tambour et tam-tam. Pourtant , le premier est n instrument de guerre et de mort, tandis que le second est l'ancêtre de tous nos instruments de communication modernes. En effet, en schématisant, on pourrait dire que le tam-tam africain ou indien était une sorte de téléphone portable, pouvant transmettre un message à n'importe quel individu, sur de très longues distances.

Ainsi, entendre le tambour ou le tam-tam dans un rêve n'a pas du tout la même signification. S'il s'agit du tambour, c'est souvent un signe de crise, conflit, désaccord dans la vie du rêveur, ou d'un danger qui le menace, et dont il peut déjà percevoir les premiers symptômes, comme l'indique clairement son rêve, car le tambour s'entend de loin. Tandis que s'il s'agit d'un tam-tam, le rêveur doit s'attendre à recevoir une nouvelle importante, un message le prévenant d'un fait ou d'une situation le concernant personnellement qu'on va lui délivrer très rapidement. Ou alors, le tam-tam toujours symbolise parfois la rumeur qui court..."

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Angeles Arrien, autrice de Les Quatre Voies de l'initiation chamanique (Harper San Francisco, 1993 ; Éditions Vega 2004 pour la traduction française) fait du tambour l'emblème musical de l'archétype du Guérisseur :




Contes et légendes :

Et Corbeau créa tambour

Mythe koriak


Au commencement du monde, Ñaniñinen, l'Esprit-Créateur, avait conçu le Ciel, la Terre et le monde souterrain. Il en avait brossé les grandes lignes et ne s'était pas embarrassé des détails. Certains prétendent que sa création est mal faite car il aurait bâclé ce harassant travail tant il avait hâte d'aller se reposer avec sa femme céleste au Pays d'En Haut. Et là, il aimerait, paraît-il, jouer avec elle toutes sortes de jeux divins propres à maintenir l'harmonie des mondes.

Des initiés affirment qu'en réalité il aurait agi avec une grande sagesse et une infinie bienveillance. Il créa en effet Kujkynnjaku. Grand-Père Corbeau, qu'il plaça sur la terre avec la responsabilité d'y achever sa création. Et il lui confia quelques-uns de ses pouvoirs. L'Esprit-Créateur aurait donc agi comme un bon père qui souhaite que ses enfants deviennent responsables et trouvent leur propre chemin dans le grand jeu de sa création. Un pari fou. Mais ce qui ravirait le plus le Créateur, ce serait justement d'être surpris par ses créatures, pour le meilleur et pour le pire. Histoire de ne pas s'ennuyer.

Kujkynnjaku fut donc tout à la fois le premier animal, le premier homme et le premier chamane. Sa tâche était colossale car la terre était encore invivable. Grand-Père-Corbeau dut la remodeler, y creuser des vallées pour drainer les eaux, aplanir de grandes surfaces pour que lui et ses descendants, les hommes, puissent se déplacer et s'établir plus aisément. Il dut aussi percer avec son bec le grand dôme du ciel afin que la lumière d'en haut éclaire et réchauffe le monde d'ici-bas. Les petits trous sont les étoiles, les deux plus grands, la Lune et le Soleil. C'est aussi lui qui enseigna aux hommes comment survivre, chasser, se chauffer, construire sa yarangue, sa tente d'été, ou sa hutte d'hiver, sur le modèle du cosmos.

Mais Ñaniñinen, le Grand Esprit, n'avait pas donné tous ses secrets à Kujkynnjaku qui, souvent, s'en rendait compte à ses dépens.

Depuis des jours et des jours, la pluie ne cessait de tomber. La terre était boueuse, toutes les affaires de Grand-père-Corbeau et de ses enfants étaient mouillées. Leurs habitations semi-enterrées étaient inondées, les provisions commençaient à moisir.

- Je ne sais pas à quoi joue là-haut le Créateur, ronchonna Kujkynnjaku. Il faut que j'aille voir ce qu'il fabrique. Il enfila son manteau de plume et s'envola. Il passa par un trou dans le ciel et atterrit tout trempé près de la maison céleste de Ñaniñinen. Un grand vacarme en sortait, pareil à des coups de tonnerre Mais quand le Corbeau s'en approcha, le barouf cessa et la pluie aussi. Il regarda par le trou à fumée et aperçut le Grand Esprit qui semblait somnoler près de son épouse, Femme-Nuage. N'osant pas les déranger, et comme il s'était arrêter de pleuvoir, Kujkynnjaku fit demi-tour. Mais à peine avait-il fait quelques pas que la pluie recommença avec le tapage. Il s'approcha de nouveau de la maison et le barouf s'arrêta.

- C'est toi, Kujkynnjaku ? Entre, dit le Créateur omniscient.

Grand-Père Corbeau descendit par le trou à fumée dans la maison céleste.

- C'est gentil de nous rendre visite. As-tu besoin de quelque chose ?

- Je ne sais pas ce qu'il se passe mais il pleut tout le temps sur la Terre. Un vrai déluge ! C'est insupportable. Tout est mouillé et en train de pourrir. Si ça continue, tout sera noyé.

- Ah bon ? répondit sur un ton innocent Ñaniñinen. c'est bizarre ça ! Il doit y avoir quelque chose de détraqué.

- Oui, c'est vraiment bizarre. Et quand il pleut, on entend du raffut qui semble sortir d'ici.

- Tiens, quelle curieuse coïncidence ! Serait-ce le couvercle de la marmite quand elle bout ? Ou bien quand ma femme fait la vaisselle ? C'est sûrement ça. Elle doit utiliser trop d'eau et avec tous ces trous que tu as faits dans le ciel, c'est devenu une vraie passoire ! Chérie, utilise moins d'eau à l'avenir, tu inondes les voisins du dessous !

- Bon, merci pour les explications et excusez-moi du dérangement.

Corbeau s'envola par le trou à fumée et s'éloigna à grands pas tout en réfléchissant, les ailes croisées dans le dos :

- Le Créateur me cache quelque chose. Il faut absolument que je surprenne son secret.

A peine s'était-il éloigné que le tintamarre reprit avec la pluie.

Kujkynnjaku se changea en moucheron pour tromper la clairvoyance du Grand Esprit et pénétra incognito dans la demeure céleste. Il vit alors Ñaniñinen jouer d'un tambour ovale. Il n'en crut pas ses yeux quand il s'approcha et découvrit que le Créateur se servait de son pénis en guise de baguette pour frapper une peau tendue sur la vulve de sa femme. Et du sexe de Femme-Nuage s'échappait un ruisseau qui s'écoulait par les trous du ciel. Le couple divin semblait y prendre un plaisir extrême. Voila donc pourquoi la pluie ne cessait pas.

- Il faut absolument que j'arrête ça,s e dit Corbeau.

Il provoqua des incantations. Le Créateur et sa femme finirent par sombrer dans un profond sommeil. Kujkynnjaku reprit sa forme de Corbeau, cisailla d'un coup de bec le pénis et découpa la vulve qu'il suspendit ensuite au-dessus du foyer, de façon à les faire sécher. Il activa le feu et reprit son apparence de moucheron afin de vérifier si son plan fonctionnait.

Quand le couple céleste se réveilla, quelle ne fut pas leur surprise de voir pendre leurs sexes au-dessus de l'âtre !

- Ah, s'écria le Créateur, voilà encore un tour de Corbeau !

Il décrocha son pénis qui ressemblait maintenant à une saucisse et la vulve de sa femme qui était toute sèche. Il se remit aussitôt à battre du tambour, mais le son n'était plus le même. C'était beaucoup plus aigu, plu sec, quoi. Et l'eau ne coulait plus. Au contraire, les battements du tambour chassaient les nuages. Le couple divin trouva ça moins agréable et finit par se lasser. Chacun remit son sexe à sa place,. Au bout de quelques jours, ceux-ci avaient retrouvé leur humidité naturelle et le Créateur se remit à battre du tambour pour son plus grand bonheur et celui de Femme-Nuage. De nouveau ce fut le déluge sur la Terre.

Corbeau remonta dans le ciel refaire son opération magique et la pluie cessa quelques temps. Tous les deux ou trois jours il devait recommencer. Il finit par en avoir assez de tous ces allers-retours. Alors il eut l'idée de fabriquer une réplique du tambour du Créateur pour pouvoir réguler d'en bas la météo divine. Quand il pleuvait, il chauffait son tambour et la sonorité aiguë chassait les nuages. et quand c'était la sécheresse, parce que les parents célestes avaient une baisse de libido, il remettait peau et pilon en place pour les réhydrater. Le premier tambour fut donc la première climatisation !

Corbeau, le chamane primordial, lui découvrit aussi d'autres propriétés. Il en fit le premier véhicule pour voler dans les airs et aller d'un monde à l'autre. C'était moins fatigant qu'à tire-d'aile. Il avait aussi la vertu de chasser les mauvais esprits.

Voilà comment est né le premier tambour chamanique, qui à l'origine était ovale. Bien sûr, les chamanes d'aujourd'hui, moins puissants que ceux d'autrefois, ne peuvent couper leur sexe et le recoller à volonté. Ils se contentent d'imitations en bois et en peaux animales. A moins que certains ne nous cachent encore des choses dans des rites très secrets..."

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