Étymologie :
Étymol. et Hist. Fin xe s. (Passion, éd. D'Arco S. Avalle, 249 : De davant lui tuit a genolz Si s'excrebantent li fellon). L'a. fr. genoil (cas régime sing.) est issu du b. lat. genuc(u)lum « genou », résultat du croisement du lat. class. geniculum proprement « petit genou » avec genu « genou » ; la forme mod. genou (Ac. 1740, s.v. genouil, note ,,on écrit ordinairement genou``) est issue du plur. genolz, genous (écrit genoux).
Lire la définition du nom genou afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Anatomie :
Alain Froment, dans un ouvrage intitulé Anatomie impertinente, Le corps humain et l'évolution (© Éditions Odile Jacob, 2013) nous permet d'en apprendre davantage sur le genou :
Vus de face, les membres des tétrapodes sont éloignés du corps qu'ils supportent perpendiculairement comme des étais, mais chez les mammifères quadrupèdes, ils passent sous le corps. L'articulation du coude et celle du genou se correspondent anatomiquement mais se plient chez ces animaux en sens inverse, disposition conservée chez nous : la pliure du coude regarde vers l'avant et la pliure du genou vers l'arrière.
[...]
GENOU : Une étymologie hypothétique serait le grec gonia, « angle ». En sémitique, la racine est brk, qui donne baraka (le fait de s'agenouiller, d'où la bénédiction) : on fait baraquer un dromadaire. Le genou est rigide et en extension chez l'homme, toujours fléchi chez les autres primates qui sollicitent constamment leur quadriceps, ce puissant muscle à « quatre têtes » qui occupe le devant de la cuisse. En 1974, Le Genou de Lucy, un livre d'Yves Coppens qui se référait implicitement au Genou de Claire, le film à succès d'Éric Rohmer sorti en 1970, montrait que cette articulation, chez un australopithèque de 3,3 millions d'années, était déjà compatible avec la bipédie. La peau des genoux est épaisse car, malgré notre bipédie, nous passons encore beaucoup de temps « à quatre pattes ». C'est une articulation qui s'use et justifie de plus en plus de prothèses à mesure que la population vieillit. En Asie, le fait de s'accroupir impose davantage de stress sur l'articulation, et l'arthrite du genou y est plus fréquente qu'en Occident.
Mou du genou : Une rotule est une petite roue (rota, qui donne « rotation »). La nomenclature actuelle lui donne un nom de coquillage, patella. D'après Héliodore et Origène, on extirpait la rotule aux esclaves éthiopiens, dits sarapodes, pour les empêcher de s'enfuir. C'est dire combien le rôle de ce sésamoïde, gigantesque par sa taille, est important dans la stabilisation du genou ; il n'y a pas d'équivalent au membre antérieur des quadrupèdes, qui se plie dans l'autre sens et a besoin d'un butoir postérieur, l'olécrane ou pointe du coude. La surface articulaire du genou, comme toutes celles du membre inférieur, est beaucoup plus large que celle du membre supérieur en raison de la charge à supporter et à répartir. Ce qui est gagné en résistance est perdu en mobilité. La congruence articulaire entre fémur et tibia est améliorée par la présence des ménisques, cartilages en forme de demi-lune (leur nom provient de la déesse romaine de la Lune, Mens, racine qui a aussi donné « menstrues » et « mensualités », signifiant « ce qui vient tous les mois lunaires »).
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Symbolisme :
Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,
Les Bambaras appellent le genou le nœud du bâton de la tête, et y établissent le siège du pouvoir politique.
Ils rejoignent en cela de nombreuses traditions anciennes qui font du genou le siège principal de la force du corps... le symbole de l'autorité de l'homme et de sa puissance sociale. De là le sens des expressions : plier le genou = faire acte d'humilité ; faire plier les genoux = imposer sa volonté à quelqu'un, voire le tuer ; s'agenouiller devant quelqu'un = faire acte d'allégeance, adorer ; dans les genoux des dieux = en leur pouvoir ; toucher les genoux = demander protection, etc. Pline l'Ancien signalait le caractère religieux des genoux, symbole de la puissance.
Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique du genou :
Correspondances des niveaux d’appui et de maturation :
– pieds, chevilles : vie fœtale, naissance ;
– jambes, genoux : enfance ;
– cuisses, hanches : adolescence
[...]
Les genoux : Ils font suite à la jambe pour permettre la flexion des membres inférieurs. Là encore nous retrouvons le symbolisme lié à l’Arbre de vie, puisque la traduction latine de genou est genu, geniculum, qui signifie « nœud dans une tige » et qui fait référence à la botanique.
Le genou est une articulation des plus complexes, permettant la flexion de l’appui béquille, symbole du soutien parental. C’est la seule grande articulation qui soit souple en flexion, mais en même temps très solide en extension. La nature a, dans cet exemple, réalisé une prouesse dans la mesure où elle a créé une synthèse parfaite entre deux notions contradictoires. Elle a su mécaniquement organiser le paradoxe.
En flexion, le genou peut effectuer une rotation et, en extension, il permet la rigidité, condition indispensable pour l’appui monopodal. En pratique, cette articulation ne rompt pas si elle peut plier, ce qui est toujours vérifié lors des traumatismes.
Par extension symbolique, toute souffrance à ce niveau empêche la flexion et signifie le refus de plier, de lâcher prise, l’impossibilité de céder, montrant que l’évolution intérieure est fondée sur une béquille que le souffrant refuse de quitter. Les sens de la souffrance à ce niveau sont fort nombreux, variables en fonction de l’âge, mais toujours en relation avec la vie menée par rapport aux parents. Non-accomplissement de la personne qui n’est pas individualisée, et qui dépend étroitement, affectivement et émotionnellement, des valeurs familiales.
Toute douleur est une invitation à un lâcher-prise des valeurs d’encadrement. D’ailleurs, la posture du chevalier servant (un genou à terre) exprime la position d’obéissance, d’humilité et de fidélité au roi et, par extension, la soumission devant toute autorité. Cela ne veut pas toujours dire que cette position soit juste, car elle s’inscrit dans un rapport à l’autre. Cette posture symbolique a été reprise par les institutions chrétiennes pour signifier la juste position de l’homme par rapport à Dieu.
Finalement, le problème du genou exprime cette idée avec force que celui qui ne plie pas devant la Volonté divine se pliera de douleur.
La voie du Tao parle de cette manière de voir très simplement, comme si cela était une évidence :
Plie-toi en deux, tu resteras entier
Incurve-toi, tu seras redressé
Sois vide afin d’être rempli
Usé, tu seras rajeuni
Possède peu, ce peu fructifiera
Beaucoup, ce beaucoup se perdra
Le Sage embrasse l’Un, à toute créature
Devenant un modèle
Il ne s’exhibe point et du coup resplendit
Ne se justifie point, ce qui fait qu’on l’exalte
Ne se glorifie point, pour son plus grand crédit Tait ses succès et par là même se maintient
Ne rivalisant point, il n’a pas de rival
Le dicton ancien : « Plie, tu resteras entier »
N’est pas un mot en l’air
Reste entier, tout viendra à toi.
Accepter de s’agenouiller, en signe d’humilité vis-à-vis de Celui qui fait Sa volonté dans la nôtre, semble être inscrit en filigrane dans l’anatomie du support de notre vie terrestre. Quand il nous arrive quelque chose de fâcheux, ne tombons-nous pas à genoux ? Aussi, ne vaudrait-il pas mieux le faire volontairement avant d’être obligé de le faire sous la contrainte ?
Ce même symbolisme s’appliquera également à la colonne vertébrale, qui devra, elle aussi, plier pour ne pas rompre.
Sachant qu’il est difficile, voire dangereux, de généraliser le sens de tous les problèmes des genoux, il est bon de rappeler que ces lignes ne sont qu’une piste d’orientation : chaque sens est particulier, individuel et personnel. Toutefois, la valeur symbolique de l’organisation du corps humain exprime, à n’en pas douter, le Sens sacré et divin. Le langage du corps est écrit dans le livre de la Vie, afin que tout un chacun puisse comprendre.
L’homme est fait à l’image de Dieu et, s’il a reçu un corps, c’est afin de pouvoir y puiser le savoir qui lui manque, car je reste persuadé que tout ce qu’il faut à l’être humain pour être heureux est au-dedans de lui.
Si nous ne savons pas, cherchons dans le corps et non ailleurs.
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ! »
Phrase du fronton du Temple d’Apollon à Delphes.
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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision du genou, empreinte de la philosophie chinoise :
Le genou : C'est la deuxième articulation de la jambe, celle qui sert à plier, à se plier, à se mettre à genou. C'est J'articulation de l'humilité, de la souplesse intérieure, de la force profonde, à l'opposé du pouvoir extérieur qui donne la rigidité. Il est le signe manifesté de l'allégeance, de l'acceptation, voire de la reddition et de la soumission. Le genou représente la «porte de l'Acceptation» (voir le schéma page 164). TI est le pendant, la continuation de la hanche dont il prolonge la mobilité mais dans le sens inverse. La hanche est une articulation qui ne peut en effet plier que vers l'avant alors que le genou ne peut plier que vers l'arrière. Il signifie donc la capacité à lâcher, à céder, voire à reculer. C'est aussi l'articulation qui fait la bascule entre le Conscient et le Non-Conscient. Il représente ainsi l'Acceptation d'une émotion, d'un ressenti, d'une idée qui émerge du Non-Conscient vers le Conscient, si nous sommes dans le processus de Densification ou bien, à l'inverse, qui va vers ce Non-Conscient depuis le Conscient, si nous sommes dans le processus de Libération (voir le schéma page 164). C'est l'articulation majeure de la relation à l'autre et de notre capacité à accepter ce que cette relation implique comme ouverture, voire comme compromis (je n'ai pas dit compromission). Il est d'ailleurs intéressant de remarquer que «genou» peut aussi s'écrire « je-nous »...
Les maux du genou : Il est facile de déduire que lorsque nous avons mal à un genou, cela signifie que nous avons de la difficulté à plier, à accepter un vécu particulier. Nous sommes au niveau des jambes, la tension est donc d'ordre relationnel avec le monde extérieur ou intérieur, avec les autres ou avec soi-même. Les douleurs ou problèmes «mécaniques» aux genoux signifient qu'une émotion, un ressenti, une idée ou une mémoire en rapport avec notre relation au monde ne sont pas acceptés, voire refusés. Il s'agit de quelque chose qui est vécu dans le Conscient et qui bouleverse, chamboule, perturbe nos croyances intérieures et que nous refusons intérieurement. Il peut s'agir, à l'inverse, d'une émotion, d'un ressenti ou d'une mémoire qui émergent du Non-Conscient (message du Maître Intérieur) et que nous avons de la difficulté à « accepter », à intégrer dans notre quotidien, dans notre Conscient car ils y perturbent, bouleversent des «habitudes» ou des croyances reconnues et établies.
Si c'est le genou droit, la tension est en relation avec la symbolique Yin (maternelle). Nous pouvons reprendre ici l'exemple que je citais précédemment de cet homme qui s'était blessé au genou droit au cours d'un match de football, alors qu'il venait de recevoir la lettre de demande de divorce de sa femme, divorce qu'il refusait. Je pense ici aussi à un cas personnel tout aussi significatif. Il y a quelques années, je pratiquais assidûment l'aïkido avec mon professeur de l'époque. Avec quelques amis, nous avions construit, à Paris, un magnifique dojo, pour lequel nous avions sué sang et eau et mis en péril pour certains nos structures familiales et sociales, car cette construction passait avant tout le reste et nous rendait « indisponibles » pour beaucoup d'autres choses. Peu de temps après la fin de cette réalisation, dont nous étions particulièrement fiers, les relations avec la structure que représentait l'association se dégradèrent. Mais au fond de moi, je ne pouvais accepter les messages qui me venaient en permanence et me montraient que ma route avec elle était terminée. Il m'était trop difficile d'accepter cette idée, après tout ce que j'avais investi en elle, malgré le vécu de « trahison » qui s'associait au reste.
Ce fut mon genou droit qui« lâcha» et m'obligea à arrêter tout, les cours que je donnais mais aussi ceux que je recevais. Une double entorse se fit d'une façon quasiment anodine au cours d'un échauffement d'aïkido, alors que ce genou me faisait déjà souffrir depuis plusieurs semaines. je ne pouvais pas « entendre » que ma relation avec l'association et sa dynamique « familiale » arrivait à sa fin. Cette tension ajoutée à celles produites dans le milieu familial pendant la construction du dojo m'ont amené jusqu'à l'entorse, tout en ayant dans le même temps un problème de décalage de ma hanche droite (vécu de trahison). je m'étais « obligé » ainsi à quitter cette association, cette représentation maternelle. Après une réflexion difficile, je finis par comprendre le message. Malgré la « gravité médicale », je pus reprendre rapidement ma pratique ailleurs et mon genou droit s'est parfaitement remis et me permet à nouveau de faire de l'aïkido, même si mon emploi du temps actuel ne va pas toujours dans ce sens.
S'il s'agit du genou gauche, la tension est en relation avec la symbolique Yang (paternelle). je prendrai comme exemple une jeune femme, Françoise, qui était venue me consulter pour des raisons globales de «mal-être ». Lors de l'entretien que nous eûmes, il ressortit qu'elle souffrait de son genou gauche. À ma question de savoir si elle vivait une tension relationnelle avec un homme, après m'avoir regardé comme si j'étais un sorcier, elle reconnut traverser avec son ami une phase difficile, où elle n'acceptait plus son comportement à son égard. je lui expliquais alors la relation qui pouvait exister entre son genou et ses tensions relationnelles avec un homme. Après quelques instants de réflexion, elle s'écria : « Ça alors ! C'est vrai car il y a quelques années, je vivais avec un autre garçon qui m'avait posé le même problème et j'avais eu aussi de fortes douleurs au genou gauche, qui cessèrent peu après que nous nous soyons séparés. » je lui ai bien entendu proposé de réfléchir au pourquoi elle revivait la même expérience et pourquoi son corps tirait la sonnette d'alarme. Nous pûmes ainsi faire rapidement le point sur son « mal-être ».
[...]
Le genou est, quant à lui, la « porte, la barrière de l'acceptation ».
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Patricia Verhaeghe, autrice d'un article intitulé "Le Corps, architecture du temple divin" (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous permet d'avoir une vision résumée du symbolisme de la colonne vertébrale :
Les Mystères ont pour seule fonction d’amener tout chercheur de Vérité à révéler les secrets qu’ils contiennent. Décider de percer le sens sacré du corps humain – grand livre de la Vie – revient à percer la Porte des Mystères, autrement dit à dévoiler le sens caché de notre être et par conséquent sa finalité. Or, pour ouvrir cette porte, il nous faut plonger au plus intime de nous-même à la rencontre de Celui en qui nous avons l’être, le mouvement et la vie. Nous découvrons l’œuvre potentiellement divine du Grand Organisateur – Rayon 7 - et la révéler consiste à enlever le voile.
Le corps symbole du temple divin : Le corps est l’instrument de notre âme et le Temple de notre Esprit. La Parole Divine est en effet au centre de notre corps.
Le corps, en tant que livre de chair, nous offre un enseignement d’une très grande richesse. En effet, le langage anatomique relève d’une science secrète en ce sens qu’il est révélateur des secrets de la vie occultés. Il s’agit de retrouver cette Parole sacrée enfermée au plus profond de nous-même par l’intermédiaire des symboles anatomiques. La seule finalité de notre vie étant l’accomplissement du Soi. Notre chair devient alors parlante.
Anatomie symbolique : Il y aurait beaucoup à dire sur les différents organes composant notre corps ainsi que sur les organes des sens mais il faut bien poser un cadre. Je me limiterai donc à une étude succincte des différentes parties de notre anatomie squelettique.
[...]
Le genou : A un autre niveau de lecture, il est l’articulation entre le « je » et le « nous » ainsi que l’expression de notre vie intérieure lorsque « je noue ». Le méridien de l’Estomac passe au niveau du genou et ce dernier exprimera tout ce qui nous reste sur l’estomac.
Le genou est également le symbole d’humilité face à ce qui nous est supérieur autrement dit au divin et aux lois de la vie. Ce même symbolisme concerne également le rachis.
Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :
GENOU : Subtilement en relation avec le coup de pied et la plante du pied, régis par le centre racine, les genoux constituent le siège principal de la force du corps, symbolisant le degré d’autorité d’un sujet, sa puissance sociale, son influence politique, sa puissance d’action et l’ampleur de sa protection. En politique, il évoque la majesté et la grandeur du roi. Reliés à ce qui est déjà accompli dans une vie, ce dont ils ont tiré leur force, ils induisent encore des notions de révérence, de vénération, d’obéissance et de respect, notamment à l’endroit des réalités les plus élevées comme Dieu et l’Évolution. La puissance des genoux peut témoigner de l’amour des grands espaces, du goût des déplacements et de l’exploration, de la vénération pour tout ce qui est sublime. Ils éclairent soit la recherche de la grandeur soit celle du pouvoir. Associés à la lettre Q, ils devraient incliner vers le désir de se conformer à la Loi cosmique et de lui obéir avec diligence. Dans l’ensemble de la jambe, pilier parental, le genou renvoie à la période de l’enfance.
On comprendra ces notions si on se rappelle que les genoux, organes articulés, évoquent la capacité de plier, de s’incliner, de se soumettre au plus grand, pour l’homme ordinaire, ou à ce qui est transcendant, pour l’homme évolué. Non pas que Dieu réclame les salamalecs, mais que l’être humain accorde naturellement de la déférence ou de la révérence pour ce qui le dépasse. Dans certains cas, ils ne fléchiront du reste que pour exprimer une addition qui permet de sauver la face ou d’acheter la paix. Les genoux très puissants peuvent dénoter de l’entêtement, un refus de se plier aux idées des autres, de tolérer les excès, de passer l’éponge sur un incident, un manque de respect ou de considération pour les autres, la volonté d’imposer des limites à autrui, de les soumettre à son pouvoir, car on considère toujours avoir raison et ne jamais se tromper. Porte de l’acceptation qui peut signifier allégeance, reddition, soumission, aptitude à céder, à reculer, à lâcher prise, à faire des compromis.
En rêve, les genoux peuvent révéler le degré de support qu’on offre ou qu’on reçoit; le degré d’adéquation dans les relations, en regard du pouvoir, du contrôle ou de la maîtrise; le niveau d’émotivité. En négatif, ils peuvent renseigner sur le fait qu’on en porte plus qu’on ne peut en prendre ou en endurer. Ils expriment comment on sait plier, céder, lâcher prise, se soumettre à l’autorité en référence avec l’attitude parentale pendant la phase d’éducation.
Les affections aux genoux révèlent une incapacité de plier, de s’incliner, de se soumettre. Entêtement ou obstination. Rejet des idées des autres. Refus de poser des limites à quelqu’un. Refus de passer l’éponge sur un fait ou de tolérer un excès. Manque de respect d’une réalité supérieure. Manque d’humilité. Manque de souplesse intérieure. On croit toujours avoir raison. Mépris de l’autorité ou révolte contre elle. On n’abdique que pour sauver la face ou acheter la paix. On refuse de donner raison à quelqu’un. On manque de flexibilité et de spontanéité dans le quotidien. Orgueil, prétention, vanité, condescendance, arrogance. Incapacité d’avancer. Peur de la réalité. Problèmes souterrains. On reste trop sur ses gardes. L’accumulation d’eau dans un genou peut évoquer les agressions d’une personne qui veut toujours avoir raison ou s’imposer. Le fait de flancher des genoux dénote une nature trop influençable, flexible, qui attache peu d’importance à ses idées. Mais il peut évoquer tout l’inverse, la résistance de celui qui ne cède que lorsque la force s’impose.
GENOU DROIT : On l’associe à la fermeté, à la stabilité, à la quête de sécurité, voire à la domination et à la rigidité, mais d’abord au courage. La jambe gauche repliée derrière le genou droit symbolise le Mouvement éternel, générateur des choses. Cette station exprime le désir de concentrer en soi les forces cosmiques. Genou relié à la mère et à la femme.
GENOU GAUCHE : On l’associe à l’élévation, à la dignité, à la grandeur, à la splendeur, à la quête de l’idéal spirituel, à l’intuition. Genou relié au père et à l’homme. Il peut évoquer la souplesse d’adaptation, la soumission ou la démission.
ROTULES : Ces os courts, chacun situé à la partie antérieure du genou, pour protéger les articulations, symbolisent la flexibilité à la Loi ou à l’autorité. Les affections de la rotule évoquent un manque de flexibilité à la Loi cosmique ou à l’autorité humaine
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Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations du genou et de ses atteintes :
GENOUX (EN GÉNÉRAL) : Les genoux sont les articulations sur lesquelles je m’agenouille, je m’abandonne à la hiérarchie normale ou à ce qui est au-dessus de moi et aussi au mouvement et à la direction qui prennent place. Lorsque je marche, les genoux entraînent tout le corps dans le mouvement. Les genoux manifestent donc mon degré de flexibilité et servent à amortir les chocs quand la pression est trop forte. Ils représentent aussi mon degré de persévérance mais aussi d’indécision. Ils seront affectés si je me dévalorise par rapport à mon physique ou mes performances sportives. Si j’ai de la difficulté à plier les genoux, je démontre par là une certaine rigidité. Cela peut venir de mon ego qui est très fort et qui est orgueilleux. J’ai peur de perdre ma liberté. Un genou qui plie facilement est un signe d’humilité et de flexibilité. Cela indique que j’ai de la facilité à écouter ma voix intérieure. Les genoux sont nécessaires pour maintenir ma position sociale et mon statut. De bons genoux indiquent que je suis ouvert à mon entourage et aux changements.
GENOUX (MAUX DE ...) : Les dommages osseux ou des tissus mous sont reliés à un profond conflit intérieur et impliquent l’abandon, à un niveau plus profond, l’abandon de mon ego et de mon orgueil. Un malaise à mes genoux me parle de ma difficulté à faire un choix entre mon individualité (JE) et celui d’un groupe (NOUS). Ce peut être moi par rapport à mon couple, ma famille, mon cercle d’amis, une organisation religieuse, sociale ou politique, ou les deux parties de moi-même (féminin et masculin). Lorsque les ménisques sont touchés, je vis une dualité intérieure qui me rend nerveux et tendu. Je me retrouve souvent « pris entre deux feux ». Je me cramponne tellement à quelque chose, quelqu’un ou à ce que les autres peuvent penser de moi que cela m’empêche d’avancer. La dislocation d’un genou me montre comment je me sens déséquilibré par rapport à une personne ou une situation et mon genou ne peut plus soutenir le poids de mon corps. Les genoux « qui flanchent » me montrent combien je suis influençable et que j’ai peu de confiance et de conviction. Quel que soit le malaise aux genoux que j’expérimente, je me demande devant qui ou quoi j’ai l’impression de devoir abdiquer ? Ce peut être par rapport à une autorité extérieure à moi. Ce peut être aussi tout simplement par rapport à la vie car j’ai l’impression d’en porter trop lourd. Je croule sous le poids des responsabilités et mes genoux veulent « fléchir » bien malgré moi. Je dois assumer mes paroles et gestes mais cela demande parfois un effort. Je peux vivre un échec par rapport à un de mes grands rêves ou de mes grandes ambitions et ce constat me fait fléchir les genoux en guise d’abdication. Si mes genoux craquent, je peux avoir l’impression de craquer109 ou d’avoir peur de craquer sous le poids des responsabilités, de la pression, des efforts, etc. Puisque je suis très perfectionniste, je vois cela un peu comme un échec, ou, à tout le moins, je suis déçu de moi-même, de ma performance... Dans le cas de l’hygroma110 qui affecte plus particulièrement les religieuses ou les gens pour qui la religion occupe une grande place, je dois me demander quel conflit je vis par rapport à ma spiritualité et les implications qui en découlent dans ma vie. La douleur que je vis chaque fois que je me mets à genoux (pour prier par exemple) me rappelle mon conflit intérieur et le besoin de décider pour moi-même ce que je veux dans ma vie et de faire les changements appropriés. Cela peut même aller jusqu’à un déchirement spirituel. Les émotions que je refoule ne demandent qu’à être exprimées. J’ai à me positionner par rapport à une facette de mon travail (que ce soit à la maison ou au bureau) que je n’aime pas et qui me dérange, et à voir les côtés positifs de ce dernier. J’ai peur de trahir quelqu’un si je me choisis, que je prends soin de moi. Si je veux éliminer les malaises qui affectent mes genoux, je dois accepter ↓♥ de m’ouvrir au monde qui m’entoure et accepter ↓♥ d’avoir à changer ma manière d’être sur certains aspects. Je prends conscience de la colère que je porte depuis des années et que je réprime. J’ai à apprendre à aller avec le courant, à laisser aller mes vieilles façons de penser.
J’accepte ↓♥ de m’agenouiller devant quelqu’un ou devant une situation, ou peut-être tout simplement devant la vie en général, afin de pouvoir recevoir de l’aide et de m’ouvrir à une nouvelle réalité que je ne pouvais voir avant puisque j’étais emprisonné dans mon propre univers. Et j’ai tout le potentiel nécessaire pour accepter ↓♥ de nouvelles responsabilités. Si je vis de la frustration et de la culpabilité parce que je me rends compte que je veux toujours avoir raison et que mon désir d’une puissance sociale supérieure est insatiable, je m’arrête et je me questionne sur mes vraies valeurs afin de revenir à l’essentiel et afin de me permettre de revenir dans mon cœur ♥ au lieu de laisser mon côté rationnel tout décider. Je me donne ainsi la permission de faire vivre la créativité en moi et je redonne pouvoir à mon intuition qui sait ce qui est bon pour moi. Je suis désormais protégé par mon autorité intérieure. J’ai maintenant la capacité de rebondir dans n’importe quelle situation !
GENOU — MÉNISQUE : Les ménisques sont formés de fibres et de cartilage, un à l’intérieur et l’autre à l’extérieur du genou. Ils assurent le bon ajustement des os dont les surfaces articulaires ne s’adaptent pas : c’est donc une gaine, un soutien.
Lorsqu’il y a déchirure, c’est que je résiste dans ma façon de m’adapter, je suis rigide et je ne veux pas me soumettre (aux situations, aux autres, etc.), à l’autorité. Une usure prématurée peut aussi survenir. Le genou est lié aux mouvements de la vie. Lorsque mes ménisques lâchent, c’est que je préfère rompre plutôt que de m’adapter. Un malaise à un ménisque me montre que je dépends des autres dans certaines situations, ayant peu confiance en moi. Je me plie aux exigences des autres. Je suis brusque et tendu, et la moindre tension imprévue affecte mes ménisques. J’ai l’habitude d’être le conciliateur, d’arranger les choses pour que l’harmonie règne ou que les disputes se règlent à l'amiable. Si je pense avoir échoué dans ce rôle d’intermédiaire, mes ménisques vont réagir. Je laisse aller la rigidité et j’essaie de comprendre pourquoi je m’entête autant.
J’accepte ↓♥ de m’adapter et de changer ma façon d’être sur certains aspects de ma vie. Je suis de plus en plus souple au lieu de vouloir forcer les événements ou les personnes. En prenant conscience de mon potentiel, je fais de plus en plus confiance à la vie qui me donne tout ce dont j’ai besoin. Je peux réaliser toutes mes aspirations en écoutant la seule autorité qui existe, ma voix intérieure.
[...]
LUXATION : La luxation concerne le déplacement de deux extrémités osseuses d’une articulation. Ce peuvent être l’épaule, le coude, les doigts, le genou, les vertèbres, la hanche. Souvent, une luxation survient à la suite d’un coup, d’un choc ou d’un mouvement forcé.
Je connais l’expression québécoise qui dit : « Je me suis déboîté le genou » ou « Je me suis déboîté l’épaule ». Selon l’endroit où s’est effectuée la luxation, je dois me demander quelle peur ou quel choc émotionnel me donnent l’impression d’être pris « comme si je me faisais mettre en boîte ». Je veux m’échapper, me dégager d’une obligation mais je me sens forcé, pris par cette situation. C’est comme si je portais une camisole de force et que j’essayais de toutes mes forces de m’en défaire. Mon corps a ainsi réagi à l’inverse en assumant le contrecoup émotionnel. Est-ce que j’ai l’impression de ne plus avoir ma place dans ce monde ? Est-ce que je suis déstabilisé dans mes émotions par une personne ou un événement ? Par rapport à qui ou à quoi suis-je si intransigeant ? Si la luxation atteint mon épaule, je me demande de qui je veux me rapprocher. À la mâchoire (déboîtement de l’articulation temporo-mandibulaire), je me sens pris dans une situation, ne pouvant ni avancer ou reculer. Je suis déchiré entre la raison et la passion.
J’accepte ↓♥ de prendre conscience de la liberté que j’ai à l’intérieur de moi et je laisse entrer de la lumière intérieure sur toutes situations qui semblent me limiter, afin de dissoudre et dissiper mes craintes, et que je développe plus d’harmonie envers la vie.
ROTULE : La rotule est un os de forme triangulaire qui permet les mouvements de flexion / extension de l’articulation du genou. L’expression « être sur les rotules » signifie que je suis épuisé. Si j’ai de la douleur ou que ma rotule est déformée, je peux vivre de la colère, de la déception et de l’irritation par rapport à mes rêves qui me semblent hors d’atteinte ou irréalisables. Je « fléchis les genoux », je me sens battu. Il y a une situation qui semble stagnante, bloquée dans le moment présent et je suis en attente qu’elle s’améliore mais je doute fort que cela se produise. Je peux refuser de céder devant l’autorité, n’étant pas prêt à me mettre à genoux. Je me sens dominé par ma famille. Je me sens descendre dans un trou et je ne sais pas comment m’en sortir. Mon autonomie est limitée.
J’accepte ↓♥ que le moment soit venu de prendre du temps pour moi, de me mettre debout et de prendre des initiatives afin de réaliser mes rêves les plus chers. C’est en y croyant qu’ils pourront prendre forme.
LES GENOUX : Ma flexibilité - ma fierté - mon orgueil - mon entêtement.
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