Étymologie :
Étymol. et Hist. Fin du xie s. judéo-fr. estomaq(u)e « orifice, ouverture (de la panse) ? » (Raschi Blondh., 1929, p. 58)] ; a) mil. xiiie s. anat. estomach (A. de Sienne, Regime du corps, éd. L. Landouzy, p. 14, 33) ; b) 1461-64 désigne p. ext. le cœur, siège des sentiments (G. Chastellain, Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 4, p. 48 : de plain estomac). Empr. au lat. class. stomachus (du gr. σ τ ο ́ μ α χ ο ς) « œsophage, estomac ; goût ; humeur, irritation ».
Lire également la définition du nom estomac afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Anatomie :
Symbolisme :
Dans Le Livre du Ça (Paris : Gallimard, 1973) Georg Groddeck fait un lien entre l'estomac et le Ça :
les maux d’estomac nous renseignent sur les tréfonds de l’âme, car le Ça a situé le siège de l’âme dans le ventre ;
Annick de Souzenelle établit dans Le Symbolisme du corps humain (Éditions Albin Michel, 1991) une analogie entre l'estomac et la forge, à la manière de la vision chinoise :
Le premier forgeron que le mythe biblique nous propose est Tubal-Qaïn, fils de Lemekh et descendant d'Adam par Qaïn à la septième génération. Le nombre 7 (sheva en hébreu, mot bien proche du nom du dieu hindou Shiva !) est symbole de changement de cycle, de mort pour une résurrection.
Tubal-Qaïn, le forgeron, a pour sœur Naamah, dont le nom signifie « Beauté », synonyme de Tiphereth. Naamah est aussi intimement liée à son frère que sont liés en Tiphereth l'épreuve du feu et de la Beauté.
Seul naîtra à la Beauté, à la splendeur de la Lumière divine, celui qui, poussière, aura connu l'épreuve du feu et sera devenu cendres. Il aura transformé le Ayin en Aleph, le 7 en 1. Mort et ressuscité, il entrera dans les splendeurs éternelles.
Découvrons notre corps à ce niveau. Il est une forge.
4) La Forge. a) L'estomac : L'estomac en est le fourneau qu'il importe d'alimenter de sains combustibles.
Manger, c'est intégrer.
Ontologiquement, c'est intégrer la totalité des énergies divines qui, sous le symbole de l'herbe et du fruit - prémices du pain et du vin - sont dans la Genèse (I, 29) la nourriture de l'Adam.
Okhel, « manger », est Elohim qui se donne en totalité à l'Adam. C'est encore, pour l'Homme, « saisir » (prendre en main) Elohim.
Ontologiquement donc, il s'agit de manger Dieu, car le Père-Époux nourrit Son épouse qui, s'enrichissant de Ses énergies, grandit ainsi vers le mariage. A la limite de la croissance elle est épousée de Dieu et entre dans la jouissance archétypielle.
Ontologiquement, la nourriture est de même nature que le mariage, elle est jouissance. Après la chute, l'Homme séparé du Père-Époux se donne au faux époux Satan qui le mange et dont il devient la jouissance.
Dévoré dans son cosmos intérieur, l'homme se nourrit du cosmos extérieur qu'il épuise. Il n'y a plus mariage.
Cette unique fonction ontologique nourriture-mariage connaît alors la division, et l'Homme cherche désormais la jouissance à travers la sexualité d'une part et la nourriture de l'autre, dont nous connaissons en psychologie les intimes imbrications.
L'estomac ne retrouvera sa fonction ontologique que si, renversant peu à peu le désordre la chute, l'Homme redonne à cet organe sa place dans l'ordre cosmique et le fait réceptacle du divin.
Chanter la gloire divine est nourriture.
Prier est nourriture.
Aimer est nourriture.
Vivre de beauté est nourriture.
La haine et la laideur nourrissent le Satan et détruisent. Certains repas rituels peuvent être diaboliques. Le repas rituel juste tend vers un retour aux normes ontologiques.
L'Eucharistie des Chrétiens est ce retour.
L'Homme qui arrive à connaître la jouissance à ce niveau peut effacer peu à peu la vie sexuelle et la nourriture psychique.
La nourriture psychique est celle de l'émotion ; elle demande d'« avoir de l'estomac » ; elle entretient en nous l'Homme-en-tunique-de-peau, l'Homme identifié à l'animal constituant la jungle qu'est encore le monde.
La nourriture du corps est celle qui, nécessaire à notre état présent, devrait être choisie avec justesse pour ne pas alourdir le laboratoire du Grand Œuvre car, ontologiquement, l'Homme a faim de Dieu.
Il le traduit existentiellement par une faim de bonheur qu'un bon repas, la vie affective et sexuelle ainsi que toutes les idéologies prometteuses d'Éden, tentent de compenser. Tous ces aspects peuvent êtres justes dans la mesure où ils s'inscrivent dans l'économie de la démarche humaine vers la conquête divine.
Par contre, ils détruisent l'Homme tôt ou tard s'ils prennent la place divine. Je ne fais que confirmer ici ce que la séphirah Yesod nous a déjà révélé de son « secret divin ».
« L'estomac, pour les Chinois, est la mer des liquides et des céréales. Il est le réceptacle des grains qu'il reçoit, cuit et digère. » Sur tous les plans, il est un lieu de maturation et d'élaboration. Si l'estomac est le fourneau du laboratoire, on est alors amené à se demander quel en est le feu.
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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision symbolique de l'estomac :
Tout au long de sa vie, l'homme reçoit et intègre l'énergie du ciel (notamment par les poumons et la respiration, le « Souffle » et de la terre (notamment par l'estomac et l'alimentation, la « Nourriture »).
La façon dont il les consomme puis les assimile en les combinant pour former l'Énergie Essentielle donne la qualité et la texture de celle-ci, du carburant brut. Puis la combinaison de cette Énergie Essentielle avec l'Énergie Ancestrale donne son supercarburant, qui implique sa force du moment, sa résistance, sa typologie caractérielle et la qualité de l'énergie qu'il transmet (s'il procrée à ce moment-là). Cette Énergie Ancestrale joue un rôle important de régulateur qualitatif et quantitatif de l'Énergie Vitale. En effet, si la qualité de l'Énergie Essentielle laisse à désirer parce qu'elle présente un déséquilibre (trop d'énergie du ciel ou de la terre, ou bien une mauvaise qualité de celles-là), c'est l'Énergie Ancestrale qui intervient et joue son rôle de régulateur en puisant « dans son stock » pour rétablir l'équilibre qualitatif ou quantitatif qui a été perturbé.
[...]
Le Principe de la Terre : Il a la charge de la pensée, de la réflexion, de la méditation. Tout ce qui touche à la mémoire, ou plus exactement à l'acquis expérimental, dépend de lui. La raison, le réalisme, le bon sens sont gérés par la Terre, ainsi que les soucis ou le ressassement.
L'énergie de la Terre est assimilée grâce aux deux méridiens associés à ce même Principe. C'est donc lui qui va avoir la charge de notre rapport à la « matière », dans l'axe de sa maîtrise, de sa possession, de sa domination, de son appropriation et du pouvoir sur elle. La terre va nous permettre de digérer et d'assimiler tout ce qui touche au monde tangible, matériel. La jalousie, l'envie, mais aussi l'abondance, la prodigalité viennent de la terre. Les méridiens associés au Principe de la terre sont les méridiens de l'Estomac et de la Rate-Pancréas.
Le méridien de l'Estomac (signe astrologique chinois du Dragon) : L'Estomac reçoit et transforme l'énergie de la Terre par la digestion. Son méridien concerne l'Estomac et le tube digestif entier. Il a la charge de la digestion des choses, tant sur le plan physiologique (ce que nous avons mangé) que sur le plan psychologique (ce que nous nous sommes approprié, événements, expériences, etc.). 11 se charge de la réception des aliments physiques (nourriture) ou psychologiques (événements), de leur stockage momentané et de leur première transformation. Il s'occupe donc de tout ce qui touche à la nourriture « matérielle » de chacun de nous, en nous permettant la maîtrise, la possession et l'appropriation de cette matière que nous avons ingérée.
Il est en relation avec les mouvements des membres et la chaleur produite par le corps, car ceux-ci aident à un bon fonctionnement de l'Estomac et du tube digestif. Ce méridien, qui est en rapport avec l'appétit, dirige aussi la formation du lait maternel (nourriture de l'autre), le fonctionnement des glandes génitales, des ovaires et la menstruation. Nous voyons combien son rapport avec la nourriture est important, car il gère celle que nous recevons (aliments, informations) comme celle que nous donnons (lait maternel) ou que nous transmettons (éducation, formation).
Au niveau physiologique, ce méridien correspond, comme son complémentaire la Rate-Pancréas, à la chair, aux tissus conjonctifs, à la masse musculaire, et se localise physiquement à la bouche et aux lèvres. Sur le plan psychologique, il est associé à la pensée, à la mémoire, à la raison et au réalisme, à la réflexion et aux soucis.
Son heure solaire de force se situe de 7 à 9 heures et il termine son trajet au bout du deuxième orteil « index » du pied).
Le système digestif : Il nous permet de digérer les aliments solides et liquides que nous consommons. C'est grâce à lui que nous pouvons assimiler la nourriture matérielle que nous offre la Terre et que la gastronomie élabore pour notre plaisir. À travers lui, nous allons transformer ces aliments. Par une alchimie extrêmement élaborée qui va les rendre utilisables, acceptables pour notre organisme, ils vont devenir un des éléments essentiels de notre carburant final. Le système digestif est celui qui comporte le plus d'organes. Cela nous laisse voir à quel point cette alchimie est élaborée et s'explique par le fait que les aliments « solides » sont une forme d'énergie «lourde », dense, complexe à transformer et qui nécessite de ce fait des opérations et des niveaux de transformation multiples. C'est pourquoi, avant de pouvoir passer dans le sang, les substances nutritives transitent d'abord dans un certain nombre de réceptacles et reçoivent un certain nombre d'additifs (notre estomac va même jusqu'à produire de l'acide chlorhydrique) qui vont les dissoudre. Le système digestif est composé de la bouche, de l'œsophage, de l'estomac, du foie, de la vésicule biliaire, de la rate, du pancréas, de l'intestin grêle et du gros intestin.
Les maux du système digestif : Ils vont nous parler de notre difficulté à avaler, à digérer, à assimiler ce qui se passe dans notre vie. « Je n'ai pas pu avaler ce qu'il m'a dit » ou bien « Je n'ai toujours pas digéré ce que tu as fait » ou encore « Ça m'est resté sur l'estomac » sont autant d'expressions populaires qui nous le disent simplement. Selon l'organe digestif concerné plus particulièrement, nous avons une précision sur la tension ressentie ou la difficulté à digérer l'expérience.
L'estomac : Il est l'organe qui reçoit, en premier, par l'œsophage, les aliments bruts qui viennent simplement d'être préparés par le masticage de la bouche. Il est donc le premier réceptacle de la nourriture matérielle. C'est celui qui est chargé du gros œuvre et qui joue un peu le rôle de « bétonnière ». Il malaxe, mélange mais aussi dissout grâce à l'acide chlorhydrique, les aliments ingérés, les préparant ainsi pour le processus de l'assimilation. L'estomac est donc l'organe qui a en charge le côté directement « matériel » de la digestion, qui met réellement la « main à la pâte » et qui doit prendre en charge et maîtriser la matière alimentaire.
Les maux de l'estomac : Ils nous parlent de notre difficulté ou des tensions que nous rencontrons dans notre maîtrise ou notre gestion du monde matériel. Contrariétés financières ou professionnelles, scolaires ou judiciaires choisiront de s'exprimer ainsi, si elles provoquent chez nous des soucis réels ou imaginaires. Du fait de son rôle de malaxage des aliments, l'estomac qui nous fait souffrir peut aussi signifier que nous avons tendance à ruminer, à ressasser les choses et les événements d'une façon excessive. L'acidité gastrique peut alors nous dire d'arrêter.
Je citerai comme exemple les multiples cas d'ulcère qui est souvent le fait de contrariétés professionnelles et qui a été pendant longtemps la « maladie préférée » des hommes d'affaires. Les chiffres ont bien diminué de nos jours car on sait maintenant comment faire taire l'estomac. Les nombreux étudiants qui ont ressenti des crampes ou des aigreurs à l'estomac avant leurs examens savent combien elles sont le signe de leur inquiétude.
Aigreur, acidité gastrique, ulcère ou cancer sont autant de manifestations dont l'intensité est progressive et qui expriment cette difficulté à digérer ce que nous vivons, les chocs de la vie ou les situations qui ne nous satisfont pas. Les vomissements sont alors le signe supplémentaire du rejet pur et simple, du refus.
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Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :
ESTOMAC : Cet organe reçoit tout ce qu’on lui donne, le broie, le mélange, le malaxe, le triture, le dissout, sans trop faire de tri, évoquant l’accueil de ce qui est étranger, les vertus d’acceptation inconditionnelle et de tolérance générale. Associé à la capacité d’acceptation, de digestion, d’assimilation des concepts nouveaux, il révèle comment on peut faire sien tout ce qui se présente. Il est en rapport avec la sécurité, les relations humaines et les liens qui relient les gens, donc également, dans le négatif, aux énergies de conflit. Il marque le début des nouveaux changements, révélant comment on accepte ces changements. Associé au centre des émotions, on le relie au degré d’acceptation de la différence et de l’inconnu et à la qualité de l’humeur. On l’associe à l’usage du feu sacré.
Les affections de l’estomac : Difficulté à avaler, à digérer, à assimiler ce qui se passe dans sa vie. Manque d’ouverture ; rigidité de la pensée ou du psychisme ; surmenage ; refus d’intégrer une situation ou d’assimiler une vérité ; peur des idées nouvelles ; manque de franchise ; fermeture aux idées des autres. Angoisse ou anxiété diffuse ; hyperactivité, sentiment de contrainte ; difficulté à se concentrer sur un seul projet ; instabilité. Esprit énigmatique ou velléitaire ; irritabilité ; perte du moral ; esprit trop méticuleux et méthodique, humeur triste, situations conflictuelles. L’éternel insatisfait. Hypocondrie ; manque de maturité (surtout sexuelle) ; appétits démesurés ; impression d’être dépassé par les événements ou d’être écrasé par ses responsabilités ; peur de l’échec ; problème conçu comme insurmontable ; on ne parvient pas à refaire surface dans la vie. Sentiment d’impuissance ou émotion lourde. Quelque chose pèse sur le cœur ; on ne se sent pas apprécié ou reconnu ; vérité difficile à accepter ; on rumine ses difficultés ; on ravale les griefs ; difficulté à être réceptif. Propension à faire sien tout ce qui se présente. État de torpeur qui empêche de voir la vérité en face ou d’être efficace dans sa vie. Confort moral qui s’accommode de quelques concepts philosophiques qui ne contribuent qu’à engourdir sa conscience. Difficulté à appliquer dans le concret ce qu’on capte de façon abstraite.
Les gaz stomacaux expriment l’insécurité et l’angoisse résultant d’un mal de vivre par inadéquation à la vie. L’hémorragie stomacale dénote une perte importante de la joie face à une situation qu’on juge intenable ou injuste. L’acidité d’estomac annonce que le temps est venu de cesser de s’inquiéter, de tant ressasser les idées ou les pensées. Difficulté à digérer ce qu’on vit, à encaisser un choc, à accepter les situations insatisfaisantes. Les brûlements d’estomac démontrent le résultat de ses pensées acides, de ses critiques acerbes, de ses colères violentes, d’un stress qui consume, de grandes inquiétudes inavouées. Grands regrets ou grands remords.
Le controversé Olivier Soulier est l'auteur d'un opuscule intitulé "Le Sens des maladies" (© http://www.amessi.org/LE4SENS4DES4MALADIES) dans lequel nous pouvons lire que :
Nous nous différencions des paramécies presque dès la conception, et de l’étoile de mer vers le 14e jour. Des poissons quelques jours plus tard et des mammifères vers le 19e jour. Comme si toute l’histoire de l’humanité et de la différenciation vers l’homme se rejouait à chaque grossesse.
Chaque grossesse, pour prendre des termes scientifiques, résume l’ontogenèse (la genèse de l’homme et de ses organes) et la phylogenèse (la genèse des espèces les unes par rapport aux autres, la filiation des espèces). Nous gardons de cela des codes communs.
La fonction est fortement liée au code : Cela a une base symbolique et un aspect fonctionnel. Plus un organe est sollicité, plus il risque de porter la somatisation. L’estomac est l’organe qui absorbe en premier ce qui nous nourrit et qui vient de l’extérieur. L’estomac est touché par des problèmes physiques de vomissement en cas de surplus et d’ingestion de toxique. Il est aussi touché dans des situations où nous ne pouvons accepter une situation et cherchons à la rejeter. L’acupuncture nous a appris que c’est le méridien des mutations, celui de l’intendance (qui doit suivre selon Napoléon qui a passé sa vie avec la main sur l’estomac). Il est très sollicité face à l’adaptation et au nouveau.
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Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations de l'estomac et de ses atteintes :
ÉRUCTATION OU ROTER : L’éructation est l’émission bruyante par la bouche de gaz provenant de l’estomac.
Bien que, dans nos coutumes, ce soit considéré comme très impoli, les Orientaux y voient un signe d’appréciation et de remerciement pour un bon repas. L’éructation est reliée à ma volonté d’aller trop vite. Je ne prends pas le temps d’intérioriser et d’assimiler chaque étape d’un processus, que ce soit au niveau personnel ou professionnel. De cette façon, j’évite aussi d’affronter mes peurs. La tension monte dans le fait d’avoir à digérer de nouvelles idées et je sens le besoin de me libérer de cette tension. Je suis envahi par quelque chose ou quelqu’un et le morceau est trop gros pour l’avaler d’un seul coup. Une relation me pèse lourd et j’ai le sentiment de manquer d’air, de liberté. Je repousse ou rejette inconsciemment quelqu’un, surtout si en plus une mauvaise odeur est présente. Je me sens instable et j’ai peur de perdre le contrôle. Le rot peut me rappeler toutes ces impressions, autant positives que négatives qui me dépassent. Je ne sais pas comment les intégrer à ma vie. Si je vais trop vite, que je suis angoissé, les rots sont plus fréquents et puissants.
J’accepte ↓♥ de ralentir et de prendre le temps nécessaire pour mes repas. Je prends conscience qu’en allant trop vite, je passe à côté de tant de belles choses qui rendent la vie agréable. J’accepte ↓♥ de prendre le temps de vivre, je me sens moins essoufflé par le rythme trépidant de la vie et je ne m’en porte que mieux.
ESTOMAC (EN GÉNÉRAL) : L’estomac reçoit la nourriture et la digère pour combler les différents besoins de mon corps en vitamines, en protéines, etc.
Je nourris mon cerveau de la même manière par les situations et les événements de ma vie. Chaque estomac a son fonctionnement propre. Même si la forme générale est la même, la digestion peut être différente d’une personne à l’autre. Mon estomac reflète la façon dont j’absorbe et j’intègre ma réalité et ma capacité à digérer les nouvelles idées ou les nouvelles situations. Il peut être comparé à un baromètre indiquant mon degré d’ouverture et ma façon de réagir dans la vie.
J’accepte ↓♥ d’accueillir les nouvelles idées dans l’ouverture et le non-jugement.
ESTOMAC (MAUX D’...) : Les malaises affectant mon estomac se rapportent au « pain quotidien », au côté matériel et maternel de mon existence. Je connais le travail effectué par mon estomac et je sais qu’il représente ma façon de digérer, d’absorber et d’intégrer les événements et les situations de ma vie. Les problèmes d’estomac surviennent lorsque ma réalité quotidienne est en conflit avec mes désirs et mes besoins. Ces conflits se retrouvent habituellement au niveau de mes relations familiales, amicales ou au niveau de mes relations de travail. Je vis des angoisses importantes. Certaines choses me « restent sur l’estomac » et j’en suis estomaqué ! Ma digestion, autant au niveau de mes pensées que de mes émotions, se fait difficilement car j’ai tendance à rester accroché au passé et j’ai de la difficulté à me pardonner à moi-même et aux autres. Si je ne communique pas, si je cache des choses, mon estomac réagit. Si j’ai des choses à me reprocher ou si je n’ai pas bonne conscience, des troubles à l’estomac apparaissent. Si j’ai des crampes à l’estomac, je me demande par rapport à quelle situation de ma vie je vis une immense insécurité. Je me sens perdu et je me résigne, pensant que cette situation est sans issue. Les tiraillements dans l’estomac sont souvent reliés à un besoin d’amour, de « nourriture émotionnelle » et d’aliments. La nourriture représente l’affection, la sécurité, la récompense et la survie. Si je vis un vide quelconque dans ma vie, je voudrais le combler avec de la nourriture, particulièrement dans les moments de séparation, de mort, de perte ou de pénurie d’argent. La nourriture peut aussi m’aider artificiellement à me « libérer » des tensions matérielles ou financières. J’éprouve comme un manque indispensable à ma survie. La fermentation, pour sa part, provient du fait que je ne veux pas faire face à certaines émotions que je vis par rapport à des personnes ou des situations. Je mets ces émotions de côté, mais celles-ci sont toujours présentes, s’accumulent, « fermentent », sous l’effet de mon attitude « acide ». Je ressasse sans cesse certaines situations que j’ai vécues et que « je ne digère pas ». J’ai donc tendance à « ruminer » des situations passées et à vivre les mêmes attitudes et les mêmes émotions négatives, j’évite ainsi des conflits. Celles-ci me restent donc sur l’estomac. Il est très difficile pour mon estomac de digérer des émotions non vécues. Comme ma réalité est en conflit avec mes rêves et mes besoins, cela m’amène à vivre diverses émotions. Je n’exprime pas mes contrariétés, je suis irrité. La colère et l’agressivité grondent en moi, mais je les refoule. Et vlan ! Voilà l’ulcère et les brûlures d’estomac. J’ai de grandes peurs, ma digestion devient laborieuse parce que mon estomac est nerveux et fragile. Quelle est la situation de ma vie « que je ne digère pas » ? Il s’agit habituellement de quelque chose qui s’est passé récemment. Il peut s’agir d’une contrariété dans ma famille, mon milieu de travail, mon cercle social, le voisinage et dans lequel j’ai joué un rôle actif. Je vis beaucoup d’inquiétude, due notamment à ma faible confiance en moi, qui rend difficile l'acceptation ↓♥ de mes émotions. Les maux d’estomac vont survenir lorsque je vis une contrariété dans le domaine de mes finances personnelles ou de ma vie professionnelle. Certaines situations sont tellement répugnantes et dégoûtantes que mon estomac refuse de les digérer. Quelle est la situation ou la personne que je côtoie et que je voudrais voir disparaître de ma vie ? Ou est-ce une partie de moi ou de ma façon de vivre que je désire changer car je prends conscience que je suis trop artificiel, rigide ? Je me sens incompris par rapport à quelle personne ou situation ? Pourquoi me traite-t-on de façon ingrate ? Je réagis à ma réalité d’une façon négative et « acide » et je souffre d’indigestions et de nausées. La digestion est très lente si mon estomac est tendu et rigide, évitant que des changements prennent place dans ma vie. Je me demande si dans ma vie je suis moi aussi lent et passif, évitant de mettre des choses en avant à cause de mon insécurité. Cet inconfort digestif apparaissant après les repas (dyspepsie) dénote une inactivité et de l’indécision.
Je prends conscience que je dois montrer plus d’ouverture dans la vie et j’accepte ↓♥ que les situations et les événements sont là pour me faire grandir. L’acceptation ↓♥ fait en sorte de les transformer en expériences et la pression ou la tension disparaît. J’accepte ↓♥ de vivre dans la vérité et la transparence afin d’apprivoiser mes émotions profondes et d’être en harmonie avec mon entourage. Le pardon et la réconciliation sont la clé pour ma guérison. Je trouve ainsi à l’intérieur de moi un vrai sentiment de sécurité et de plénitude.
ESTOMAC — AÉROPHAGIE : L’aérophagie est le fait d’avaler de façon involontaire une certaine quantité d’air qui pénètre dans l’œsophage et l’estomac. Elle est physiologique à tout âge mais lorsque ce phénomène est trop fréquent, il peut provoquer la dilatation de l’œsophage ou de l’estomac (aérogastrie).
Je vis une grande nervosité, une tension intérieure. J’ai de la difficulté à gérer, « digérer » ma vie, surtout l’aspect matériel et financier. Je deviens préoccupé en permanence. Mes angoisses dirigent ma vie. Je me sens menacé, saturé et je ne peux plus rien ingérer, intégrer de nouveau. Est-ce que j’ai besoin de prendre de l’air dans ma vie ? Qu’est-ce que je veux gober tout d’un coup ? Je veux aller trop vite et je ne prends pas de temps pour moi, ce qui augmente mes chances d’expérimenter des échecs. Qu’est-ce qui me bouscule dans mon travail, dans mes relations, dans ma vie ?
J’accepte ↓♥ de prendre du recul afin de reprendre mon espace vital. J’apprends à respirer, à mastiquer, à prendre le temps de vivre et je cesse de laisser les autres contrôler mon existence. J’apprends à me choisir lorsque c’est nécessaire. En acceptant ↓♥ mes forces intérieures et en acceptant ↓♥ de les laisser s’exprimer, je retrouve mon sentiment de sécurité et mon équilibre.
ESTOMAC — BRÛLURES D’ESTOMAC : Comme son nom l’indique, une brûlure d’estomac (communément appelée « brûlement d’estomac » au Québec) est le signe que quelque chose, une situation, un événement, une personne me brûle, m’acidifie, me met en colère. Je trouve la situation irritante, injuste, sinistre et je vis de l’impuissance intérieurement. J’ai le sentiment que ce sont des éléments extérieurs à moi qui me contrôlent. On me domine et je ne peux pas me libérer de cette emprise, ce qui fait naître de la colère et même de la rage à l’intérieur de moi. Lorsqu’une telle situation m’arrive, je peux me demander : « Qu’est-ce qui me brûle ou me met en colère ? Qu’est-ce que je n’aime pas et que « je n’arrive pas à digérer ? » J’ai une attitude « acide » et amère par rapport à la vie. Il est fort possible également que je m’accroche à cette colère d’une manière inconsciente car j’ai peur de m’affirmer, de me laisser aller et d’exprimer mes besoins, mes désirs et mes intentions au niveau du cœur♥. Je suis unique en tout et les autres sont différents de moi en tout. Je dois donc rester ouvert et attentif à mes propres besoins et accepter ↓♥ la responsabilité entière de mes actes, même si les gens sont différents de moi. Le fait de ravaler, de refouler une émotion (de la colère, du chagrin, de la rage) augmente l’acidité des gaz gastriques et, du même coup, m’empêche d’avaler n’importe quoi d’autre (car les brûlures manifestent une forme de pression intérieure dans la région de l’estomac).
J’accepte ↓♥ de voir les liens entre mes vrais sentiments et les brûlures d’estomac. Je reste calme et j’observe ma façon d’être, mes réactions par rapport aux situations que je vis ainsi que mon attitude par rapport aux événements quotidiens. En centrant mon attention sur ma conviction que la vie est bonne et que mes besoins sont tous comblés au moment opportun, mon estime personnelle augmente et mes prochaines colères seront moins intenses. Je prends le temps d’apprécier chaque moment de ma vie et mon estomac s’en porte mieux !
ESTOMAC — GASTRITE : La gastrite est une inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse de l’estomac, ce lieu où commence le processus de digestion.
S’il y a inflammation, il y a irritation et colère par rapport à quelque chose ou à quelqu’un que je ne digère pas. Je ne comprends pas que certaines choses ne se passent pas comme je le voudrais, ou que certaines personnes n’agissent pas comme je le désire. Je peux avoir le sentiment d’avoir été trompé et d’être pris dans une situation ou trahi par le silence d’une personne. Je suis irrité par quelque chose absorbé par mon système de digestion et la réalité « digérée » me dérange au plus haut point. Je vis de l’insécurité et je me demande ce qui m’attend. J’ai l’impression que mon monde peut s’écrouler à tout moment. Je suis comme un chien de garde qui est à l’affût constamment du danger.
J’apprends à accepter ↓♥ les situations et les autres tels qu’ils sont, sachant que le seul pouvoir que j’ai est le pouvoir sur moi-même. Je change mes attentes en positif : j’attends que ce qu’il y a de mieux de la vie. Je cesse de me tracasser et j’apprends à jouir de chaque moment de ma vie.
INDIGESTION : L’estomac est l’endroit dans lequel mon corps physique assimile la nourriture. Si je fais une indigestion, mon corps rejette cette nourriture et j’en suis affecté par des nausées qui dévoilent mon malaise, des vomissements, des douleurs abdominales ou le ballonnement relié à l’air ambiant négatif qui m’entoure. Il en est de même avec la réalité, les pensées, les sentiments, les émotions que je vis et qui vont aussi causer une indigestion si j’ai de la difficulté à transiger avec celles-ci. Il y a un « trop-plein » quelque part dans ma vie. Il y a un désordre, une disharmonie à l’intérieur de moi. Quelle est la situation ou la personne que j’ai de la difficulté à digérer, à attraper ou à assimiler dans ma vie ? Qu’est-ce qui se passe dans ma vie que je ne peux plus endurer, car cela en fait trop en même temps et c’est devenu insupportable ? Quelle est la nouveauté que je refuse d’intégrer dans ma vie ? Je peux même en venir à être révolté contre cette situation ou contre cette personne que je critique sévèrement. Cela peut aussi être quelque chose que j’ai vu ou entendu qui m’était désagréable et qui « ne passe pas bien ». Je dois me positionner dans une situation et j’en suis pour l’instant incapable. Je ne tolère pas que les gens soient incohérents dans leurs gestes et leurs paroles. Je ne sais pas comment gérer cette situation ; les paroles que je voudrais exprimer restent emprisonnées à l’intérieur de moi. L’anxiété, l’insécurité, l’agressivité me mettront « l’estomac à l'envers » et la digestion ne pouvant se faire normalement, je vais rejeter physiquement la nourriture comme je rejette des nouvelles idées ou des situations que je vis. Je me sens menacé, soit physiquement soit émotionnellement. Tout m’angoisse car je ne suis pas en contact avec mon pouvoir intérieur. Puisque je ne digère pas ce qui se passe en dedans de moi, j’aurai de la difficulté à digérer ce qui se passe à l’extérieur de moi.
J’accepte ↓♥ d’aller voir à l’intérieur de moi tous les trésors qui s’y trouvent. Je me regarde en face et je vois que toutes les émotions qui m’habitent font que je suis un être différent et extraordinaire. En étant conscient de qui je suis, je peux changer ce que je veux dans ma vie. J’apprends à mettre de l’amour dans la ou les situations, car j’ai une prise de conscience à faire. L’amour est l’ingrédient qui m’aidera à digérer et à faire passer les situations dans ma vie, en harmonie avec mon être. Je peux ainsi prendre les décisions qui m’amèneront vers la réalisation de mes buts les plus grands.
ULCÈRE PEPTIQUE OU GASTRIQUE (DUODÉNUM OU ESTOMAC) : Des ulcères à l’estomac peuvent se produire si j’ai une faible estime de moi. Je veux tellement faire plaisir aux autres que je suis prêt à avaler n’importe quoi. En agissant ainsi, je refoule mes émotions et mes propres désirs ; je ne me respecte pas et je finis par reprocher aux autres de ne pas me respecter. Je me sens grugé en dedans de moi et j’en arrive à dramatiser chaque événement de ma vie. J’ai de plus en plus de difficulté à digérer toutes ces contrariétés, ces inquiétudes, ces incertitudes qui font grandir mon sentiment d’impuissance. C’est comme un trop-plein d’irritants qui se transforme en ulcère. Cet irritant peut être une personne ou une situation que je veux éviter de voir ou d’affronter mais cela est impossible et « cela » me reste sur l’estomac ! Je voudrais « expulser » cet irritant de mon espace vital, de mon « territoire ». Je me sens incompris, en partie parce que j’ai de la difficulté à communiquer mes besoins. Comme je veux à tout prix faire plaisir aux autres, je préfère me taire et « ronger mon frein ». Comme j’ai de la difficulté à m’affirmer, la frustration grandit en moi, jusqu’à devenir agressivité que je dois reconnaître et accepter ↓♥ pour pouvoir mieux la canaliser. Sinon, celle-ci pourra prendre des proportions démesurées, voire même devenir envie de vengeance. J’ai tendance à me critiquer sévèrement et je peux même en venir à m’autodétruire. Je m’inquiète énormément d’un aspect particulier de ma vie : ce peut être autant le côté affectif que professionnel. Cette inquiétude « me mange par en dedans ». J’en ai des nœuds dans l’estomac. Tout ce tourment me rend plus fragile et vulnérable. Si j’ai un ulcère au duodénum, celui-ci fait référence particulièrement à ma peur de ne pas être à la hauteur par rapport à toutes les personnes qui représentent l’autorité pour moi.
J’accepte ↓♥ que mon corps m’indique qu’il est grand temps que je découvre les qualités qui sont en moi, que je m’apprécie à ma juste valeur et que j’accepte ↓♥ mon besoin d’amour.
L’ESTOMAC : Ma capacité de digérer de nouvelles idées.
NB. : Que se passe-t-il lors de l'application de cette technique qui consiste à lire syllabe par syllabe le texte en prenant au moins une seconde pour chaque syllabe. Ce qu'il faut comprendre d'abord c'est que plus vite je lis et plus ma lecture se situe au niveau de mon mental, dans ma tête. Plus je lis lentement, plus la lecture est en contact avec le centre d'énergie du cœur aussi appelé chakra du cœur. Tous les malaises et les maladies sont des interprétations, conscientes ou inconscientes, que j'ai faites par rapport à une situation ou une personne lors d'un manque d'amour. Alors c'est comme si ce message, ou même cette blessure, pourrions-nous dire, a été enregistré au niveau de l'amour qui correspond pour l'être humain au centre d'énergie du cœur.
Mes blessures par rapport à un manque d'amour sont enregistrées dans mon cœur sous forme de rejet, d’abandon, de colère, d'incompréhension, de tristesse, de déception, etc. Pour pouvoir faire le changement de ce message enregistré à l'intérieur de moi-même je dois activer l’information au point de départ, c'est-à-dire, je dois être en contact avec la mémoire de cette blessure qui s'active lorsqu'une situation semblable se produit dans ma vie. C'est comme si la situation permettait d'activer l'émotion, car elle est mise en résonance avec l'événement.
Ainsi lorsque j'active dans mon cœur le souvenir de ce qui m'a causé de la peine, de la tristesse, de la colère, etc., j'ouvre ainsi le centre d'énergie du cœur pour laisser l'énergie d'amour entrer et apporter la guérison, par le fait même de la prise de conscience accompagnatrice.
Afin que l'exercice de prononciation soit plus efficace, j’imagine que ma bouche se trouve au niveau de mon cœur et que des paroles en sortent. Je puis ressentir durant l'exercice soit des picotements dans différentes parties de mon corps ou des courants de chaleur, de la peine, de la tristesse ou toute autre sorte d'émotions qui peuvent monter. En cas d’émotions fortes de peine ou de tristesse, il suffit de rester calme, car tout est sous contrôle et le corps sait ce qu'il est capable de gérer.
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Littérature :
LES MEMBRES ET L'ESTOMAC
Je devais par la royauté
Avoir commencé mon ouvrage :
À la voir d'un certain côté,
Messer Gaster en est l'image.
S'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent.
De travailler pour lui les Membres se lassant,
Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans rien faire, alléguant l'exemple de Gaster.
Il faudrait, disaient-ils, sans nous, qu'il vécût d'air.
Nous suons, nous peinons, comme bêtes de somme ;
Et pour qui ? Pour lui seul, nous n'en profitons pas ;
Notre soin n'aboutit qu'à fournir ses repas.
Chommons, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre.
Ainsi dit, ainsi fait. Les Mains cessent de prendre,
Les Bras d'agir, les Jambes de marcher.
Tous dirent à Gaster qu'il en allât chercher.
Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent.
Bientôt les pauvres gens tombèrent en langueur ;
Il ne se forma plus de nouveau sang au coeur :
Chaque Membre en souffrit : les forces se perdirent ;
Par ce moyen, les Mutins virent
Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux,
A l'intérêt commun contribuait plus qu'eux.
Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale :
Elle reçoit et donne, et la chose est égale.
Tout travaille pour elle, et réciproquement
Tout tire d'elle l'aliment.
Elle fait subsister l'Artisan de ses peines,
Enrichit le Marchand, gage le Magistrat,
Maintient le Laboureur, donne paye au Soldat,
Distribue en cent lieues ses grâces souveraines ;
Entretient seule tout l'Etat.
Ménénius le sut bien dire.
La Commune s'allait séparer du Sénat :
Les mécontents disaient qu'il avait tout l'empire,
Le pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ;
Au lieu que tout le mal était de leur côté,
Les tributs, les impôts, les fatigues de guerre.
Le peuple hors des murs était déjà posté.
La plupart s'en allaient chercher une autre terre,
Quand Ménénius leur fit voir
Qu'ils étaient aux Membres semblables,
Et par cet apologue, insigne entre les fables,
Les ramena dans leur devoir.
Jean de La Fontaine, "Les Membres et l'Estomac", Fables, Livre III, 2, 1678.
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