Étymologie :
CASSIS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. [1552 d'apr. Pt Rob., Bl.-W.5 et Le Tessier ds Fr. mod., t. 26, p. 131] ; 1561 cassis désigne la plante (Du Fouilloux, Vénerie, 12 ro, Favre ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 296) ; 1809 p. ext. cacis « boisson faite avec le fruit » (Wailly Vocab.) ; 1860 cassis désigne le fruit, supra ex. ; 2. 1907 arg. « tête » d'apr. Esn. ; 1936 (Céline, loc. cit.). Peut-être transposition du lat. cassia (casse2*) le cassis ayant les mêmes vertus médicinales que la casse (EWFS2 ; FEW, s.v. cassia et Roll. Flore t. 6, p. 88) avec -s final inexpliqué ; cependant FEW t. 21, p. 207a considère le mot de m. fr. supra comme d'orig. inc. ; 2 p. métaph., cf. aussi arg. citron, poire, pomme au sens de « tête ».
Lire également la définition du nom cassis afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Ribes nigrum - Cassis - Gadelle noire - Gadellier noir - Groseillier noir -
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Botanique :
Jean-Marie Pelt, dans son ouvrage intitulé simplement Des fruits (Librairie Arthème Fayard, 1994), brosse le portrait du Cassis :
Le cassis, ou groseillier noir, paraît a priori fort différent de son cousin le groseillier rouge ; son origine est cependant similaire : nord-européenne et sibérienne. Le botaniste G. Bauhin signale que, dès , il était cultivé comme fruit consommable. Son usage ne se vulgarisa cependant qu'à partir de 1749, lorsque l'abbé P. Bailly de Montaran lui consacra un ouvrage publié à Nancy. Sa culture commence alors à se développer, en particulier dans la région de Dijon et de Gray. D'ailleurs, la Côte-d'Or reste aujourd'hui encore le lieu privilégié de sa production. En fait, le cassis recherche les mêmes sols que la vigne, ce qui explique son développement en Bourgogne. Là, en 1841, un liquoriste dijonnais mit au point la formule de la crème de cassis. Puis, après la dernière guerre, le cassis s'est marié au vin blanc pour donner naissance à un célèbre apéritif : le kir, du nom d'un chanoine dijonnais devenu maire de la ville après la Libération.
Le cassis est le plus riche des fruits européens en vitamine C : avec de 200 à 250 mg pour 100g, il est quatre fois plus riche que l'orange. Il doit la forte couleur noire de ses baies à des pigments anthocyanes qui lui donnent, comme à la myrtille, le pouvoir d'accroître l'acuité visuelle ainsi qu'un heureux effet sur la circulation capillaire, ce qui en fait un protecteur de l'appareil circulatoire.
Le cassis est aussi médicamenteux par ses feuilles, prescrites sous forme d'infusions pour leurs propriétés antiarthritiques, lesquelles peuvent être renforcées par l'addition de feuilles de frêne et de fleurs d'ulmaires (ou reines-des-prés). Le mélange de ces trois plantes est recommandé aux rhumatisants, aux goutteux, aux artérioscléreux.
Diurétique, digestive, dépurative, apéritive, la baie de cassis possède toutes les propriétés de ses deux cousines, les groseilles rouges et les groseilles à maquereau.
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Pour en savoir davantage sur la composition chimique et les effets thérapeutiques du Cassis, on peut lire la thèse en pharmacie suivante : Stéphanie Gerbaka, Le cassis (Ribes nigrum L.) : ´etudes botanique, chimique et effets thérapeutiques. (Sciences pharmaceutiques, 2013).
Vertus médicinales :
Dans Histoire et traditions orales des Franco-Acadiens de Terre-Neuve (Les Éditions du Septentrion, 1995) Gary Reginald Butler rapporte quelques usages phytothérapeutiques du Cassis dans le Nouveau Monde :
Au moment de la naissance, la « chasse-femme » aidait, comme elle pouvait, la femme à accoucher. Ses seuls outils étaient des ciseaux et une bobine de fil à coudre, qu'elle employait pour couper et nouer le cordon ombilical. En cas d'hémorragie, on préparait et on donnait à boire à la femme une infusion chaude composée de racines de cassis.
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Mal du roi : Appliquer sur le mal un onguent composé de racines jaunes, de cassis et d'écorce d'épinette bouillis ensemble.
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Rhume : infusion de cassis et de racines jaunes. [...]
Sang faible : [...] Sirop fait de cassis et de racines jaunes, bouilli et laissé en bouteille pendant quelques semaines.
Marie d'Hennezel, autrice de Les Plantes pour tout guérir et booster sa santé (Éditions Rustica, 2015) nous offre des recettes concrètes :
Un peu d’histoire : Le nom scientifique du cassis vient de l’arabe ribas (aigre). Lorsque ce fruit a été utilisé pour remplacer la casse, reconnue pour ses propriétés laxatives, le nom de cassis est né.
Déjà reconnu au XIIe siècle pour ses nombreuses vertus, ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle que le cassis fut considéré comme une véritable panacée, sous forme d’infusion, de vin ou de liqueur. Si bien que tout le monde avait un pied de cassis dans son jardin.
En 1841, Auguste-Denis Lagoutte produisit à Dijon la première crème de cassis, rendue célèbre un siècle plus tard par le chanoine Kir.
Utilisations : Plusieurs parties de la plante peuvent être utilisées à des fins médicinales.
Les fruits renforcent le système immunitaire et permettent de lutter contre les infections respiratoires, la grippe et les maladies virales. Ces baies ont un effet antioxydant et provoquent une diminution de la tension artérielle. La pectine agit contre la diarrhée. Les cassis peuvent être consommés frais, mais leur goût étant peu attrayant, on les trouve le plus souvent sous forme de jus, d’extrait liquide ou de poudre.
Les feuilles, au goût agréable, une fois séchées, sont utilisées principalement en infusion et peuvent remplacer le thé. Elles sont diurétiques, favorisent l’élimination de l’acide urique, soulagent les rhumatismes, l’arthrite, la goutte et la tendinite. Elles permettent de contrer les effets de certaines allergies, de fluidifier le sang et d’abaisser la tension artérielle. Elles soignent aussi les troubles circulatoires de la ménopause.
Par voie externe, en cataplasme, elles soulagent les piqûres d’insectes, soignent les furoncles, les abcès et les plaies.
Les bourgeons, en gemmothérapie, sont efficaces contre les allergies, les migraines d’origine allergique, l’urticaire, le rhume des foins et les affections du foie.
Stimulant des glandes surrénales, du rein, du pancréas et du foie, le macérât de bourgeons de cassis est particulièrement utile pour le drainage des organes et de leurs tissus. Il agit efficacement au niveau respiratoire contre l’asthme, les bronchites chroniques, l’emphysème et les rhinites allergiques.
Les pépins procurent une huile utilisée pour renforcer le système immunitaire des personnes âgées, contre l’arthrite rhumatoïde, la neuropathie diabétique, la mastodynie cyclique et la maladie de Raynaud, ainsi qu’en prévention des maladies cardio-vasculaires, des inflammations et des pertes de mémoire.
Préparations : En fonction de la partie utilisée, le cassis se présente en jus, en tisane, en macérât glycériné ou en huile.
Pour la tisane, réalisez une décoction légère : portez à ébullition 1 litre d’eau, puis ajoutez les plantes. Laissez bouillir 3 minutes puis, feu éteint et récipient couvert, laissez infuser encore 3 minutes. Filtrez la préparation dans un thermos pour la boire tout au long de la journée.
Le macérât glycériné concentré, réputé pour être la meilleure forme galénique, est obtenu par la macération du bourgeon frais dans un mélange solvant comprenant un tiers d’alcool, un tiers de glycérine végétale et un tiers d’eau, suivie d’une filtration. Son utilisation, qui peut être dangereuse, doit être recommandée par un médecin.
L’huile de cassis est une huile alimentaire extraite des pépins du fruit par pression à froid puis raffinage. Elle constitue notamment un excellent antirides en préservant la peau du vieillissement précoce, lui apportant de surcroît souplesse et élasticité. Vous la trouverez en pharmacie.
Le jus de cassis est récolté par pression, à chaud ou à froid (cette deuxième méthode permet de conserver enzymes et nutriments du fruit), puis clarifié.
Une recette simple : Pour soigner une tendinite, mélangez des inflorescences de tilleul, des fleurs de reine-des-prés et des feuilles de cassis et préparez une décoction avec 1 pincée de chaque plante dans 1 litre à 1,5 litre d’eau. Faites une cure de deux fois 9 jours, avec une pause de 3 jours.
Si la tendinite persiste, après une nouvelle pause de 3 jours, continuez encore 9 jours.
Toxicité et précaution d’emploi : Aucune toxicité connue à ce jour.
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Spagyrie :
Voici la fiche proposée par Viviane Le Moullec dans Élixirs floraux de Viviane à faire soi-même (Éditions du Dauphin, 1997, 2020) :
Mot clef : U
Qui est le Cassis ? Vous
Avec quoi réaliser votre élixir ? U
Utilisation traditionnelle : On
Aide alchimique : La b
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