Autres noms : Frangula purshiana ; Rhamnus purshiana ; Cascararinde ; Écorce amère ; Écorce de chittem ; Nerprun cascara ;
Botanique :
Selon K. Guédira et P. Goetz, auteurs d'un article intitulé "Cascara Rhamnus purshiana DC (Rhamnaceae)." (In : Phytothérapie, 2018, vol. 16, no 4, p. 230) :
Description botanique : Le cascara est un grand arbuste ou un petit arbre de 4, 5–10 m de haut, avec un tronc de 20–50 cm de diamètre. Ses feuilles sont simples, caduques, alternes, groupées près des extrémités des rameaux. Les fleurs sont minuscules, de 4–5 mm de diamètre, avec cinq pétales jaune verdâtre, en forme de coupe. Les fruits forment des grappes en forme d’ombelles et sont attachés à l’aisselle des feuilles.
Partie utilisée : L’écorce de la tige séchée entière ou fragmentée de Rhamnus purshiana. Elle se présente en fragments assez épais (jusqu’à 5 mm). L’écorce externe est brunâtre à gris argenté, parsemée de lenticelles peu fréquentes. Elle est habituellement recouverte de lichens blanchâtres, de mousses et d’hépatiques foliacées, la surface interne de l’écorce est lisse et jaunâtre (brun foncé avec l’âge et/ou l’exposition au soleil).
*
Usages traditionnels :
Dans les Commentaires Thérapeutiques de la Pharmacopée française (Éditions J.B. Baillières et fils, Paris, 1896) Adolphe Gubler s'intéresse au Cascara :
Composition. — D'après Albert B. Prescott, on y trouve trois résines, une substance cristallisée en pyramides blanches, se sublimant à 30° ; les acides tannique, oxalique, malique; deux huiles, l'une fixe, jaune, l'autre volatile rappelant par son odeur celle de l'écorce ; de la cire et de l'amidon ; enfin de l'a. chrysophanique (Limousin), de l'émodine (Swabe) , de la rhamnine (Eccles) et un corps cristallisé trouvé par Leprince, la cascarine.
Les résines paraissent être l'élément important ou thérapeutique. L'une est brune, d'une saveur forte et amère, peu soluble dans l'eau , soluble dans l'alcool, le chloroforme, la benzine, le sulfure de carbone et la potasse. Une autre est rouge, presque insipide, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, le sulfure de carbone et la potasse. La troisième, la principale (Leprince ), est jaune clair, insipide, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool bouillant.
[...]
Usages. On a dit de la Cascara Sagrada qu'elle était le véritable spécifique de la constipation (Bundy). C'est en tous cas un excellent eccoprotique déterminant des selles faciles chez les sujets habituellement constipés, sans coliques ni nausées ; à recommander aux hémorroïdaires. On peut même espérer, par un emploi prolongé et judicieux du médicament, guérir l'atonie intestinale d'où résulte la constipation. Cette action élective sur les voies digestives l'a fait conseiller dans la dyspepsie atonique, comme favorisant un peu les sécrétions des glandes propres, gastro-intestinales, et celles des glandes annexes, le foie et le pancréas. La médecine infantile pourrait l'utiliser avec profit en raison de la douceur de ses effets et de sa saveur qui n'est nullement désagréable. Bundy a indiqué de l'associer aux antipériodiques pour combattre la fièvre intermittente ; à l'aconit et au gelsemium contre l'élément fièvre. Stephens le considère comme un ténifuge utile. Haines l'associe à l'iodure de potassium dans la syphilis.
*
*
Symbolisme :
Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Cascara sagrada a les caractéristiques suivantes :
On appelle Cascara sagrada (Écorce sacrée) l'écorce d'un arbre américain, le Rhamnus purshiana, dont l'aire de végétation est géographiquement très limitée : on ne trouve en effet le Rhamnus que sur le versant ouest des montagnes Rocheuses, dans les états d'Oregon, de Washington, et un peu dans la province canadienne de Colombie-Britannique. Il pousse exclusivement à l'ombre des grandes forêts de conifères. On décolle l'écorce en été, par plaques que l'on fait sécher.
Pouvoirs : Protection ; Prospérité matérielle ; Affaires juridiques.
Utilisation magique : Les Indiens connaissent depuis longtemps cette écorce odorante qui prend une coloration rouge sang en milieu alcalin. En décoction, ou réduite en poudre, elle entrait dans les rites de protection du clan.
On peut supposer que des trappeurs et coureurs de prairies connurent la Cascara sagrada par leurs échanges avec les natifs. Il est certain que les Espagnols établis en Californie s'en servaient dès la fin du XVIe siècle. D'où lui vient son insolite réputation de « gagneuse de procès » ? Nul ne saurait le dire. Est-ce un vieux fonds de tradition amérindienne que l'homme blanc aurait assimilé à sa façon ? S'agit-il au contraire d'une croyance populaire importée de l'Ancien Monde et que les nouveaux arrivants ont greffée sur un produit purement américain ? Nous nous posons nous-mêmes la question, sans pouvoir y apporter de réponse.
Ce que l'on sait avec certitude, c'est que les pionniers de la « ruée vers l'or » aimaient beaucoup cette écorce-fétiche. Ils en faisaient des amulettes porte-chance. Et plus d'un digne patriarche anglo-saxon, lecteur de la Bible, fier de son instruction autant que de sa religion, cachait de la Cascara sagrada sous sa redingote quand il allait démêler des problèmes juridiques.
*
*
Commenti