La Turquette
- Anne
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
Étymologie :
Étymol. et Hist. 1. 1611 subst. fém. « herniole » (Cotgr.) ; 2. a) 1704 adj. chirurgien herniaire (Trév.) ; b) 1752 « relatif aux hernies » (ibid.). Dér. de hernie* ; suff. -aire*.
HERNIOLE, subst. fém., bot.
Étymol. et Hist. Ca 1370 (Trad. de la grande chirurgie de Guy de Chauliac d'apr. Sigurs ds Fr. mod. t. 33, p. 208). Empr. au lat. hernia, de même sens, cf. les formes plus pop. herne « bosse, défaut » (fin xiie-ca 1230 ds T.-L.) ; hergne « hernie » (Est. 1538 ds FEW t. 4, p. 416a) ; hargne « id. » (Est. 1564, ibid.) ; cf. aussi herine « id. » (1380 ds T.-L.).
Étymol. et Hist. 1635 (L. Bourgeois, Rec. des secrets, chap. IV, p. 69 : chardon benit, fraisiers, saponaire, turquette). Dér. de turc* ; suff. -ette (-et*). Cf. d'autres noms de cette plante : herbe du turc (1565, S. de Vallambert, Cinq livres de la manière de nourrir et gouverner les enfans, p. 367 : en Latin, Herniaria, et en François, l'herbe du Turc) ; herbe au turc (1600, O. de Serres, Théâtre d'agriculture, p. 624).
Autres noms : Herniaria glabra, L. — Casse-pierre - Erbo de maire (= de mère) - Erbo del Mascle (= au mâle) - Herba turca (Wallonie) - Herbe au turc - Herbe du turc - Herniaire glabre - Herniole - Masclou - Millegraine - Milligrane - Turquette -
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Botanique :
Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de l'Herniaire glabre :
Propriétés Physiques. - Cette plante est inodore, d'une saveur légèrement amère, acre et un peu salée ; son infusion aqueuse colore le sulfate de fer en brun.
Usages Médicaux. Son nom de herniaire ou de herniole lui vient de la propriété qu'on lui avait prêtée de guérir les hernies étant appliquée en cataplasme et son suc ou l'eau distillée pris à l'intérieur ; on la vantait aussi autrefois dans la rétention d'urine et dans la colique néphrétique. Après avoir été complétement abandonnée, cette plante a été remise en honneur par Herpain, de Mons, qui l'a expérimentée avec un médecin principal de l'armée belge, M. Vandenbroek. Ces praticiens prescrivaient 30 à 60 grammes en infusion dans un litre d'eau et obtenaient une diurèse abondante ; ils en recommandent l'emploi dans les différentes maladies ressortissant d'un type qui est l'anasarque.
Adelin Moulis, auteur de “MÉDECINE POPULAIRE EN ARIÈGE.” (In : Arts et Traditions Populaires, vol. 9, no. 2, 1961, pp. 115–26) révèle d'autres vertus thérapeutiques de la Turquette à partir de ses différents noms patois :
Erbo de la Grábelo = à la gravelle, herniole.
Erbo de Maire = de mère (propriétés curatives contre l'hystérie), herniaire glabre.
Erbo del Mascle = au mâle (propriétés curatives contre certaines coliques masculines), herniaire glabre.
Erbo del Masclum = aux mâles, herniaire glabre.
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Symbolisme :
Ignace Mariétan, auteur d'un article intitulé "Légendes et erreurs se rapportant aux animaux." (In : Bulletin de la Murithienne, 1940, no 58, pp. 27-62) rapporte deux pouvoirs magiques de la Turquette :
Au sujet du Pic vert Mce Loye de Haute-Nendaz me fit le récit suivant : Un Valdotain était venu à Fey (Nendaz) pour exploiter de la résine de conifères. 11 logeait dans un chalet. Un jour il perdit la clef. 11 partit alors dans la forêt, chercha un nid de Pic vert dans un arbre : l'ayant trouvé il boucha le trou avec un mouchoir. Le Pic ne pouvant entrer repartit et revint avec une plante au bec qu'il déposa contre le mouchoir et aussitôt celui-ci tomba avec la plante. L'homme prit la plante, alla la déposer en l'appliquant contre la serrure de sa maison qui se détacha aussitôt et il put entrer. Cette plante devait être la Turquette (Herniaria glabra).
Parlant de la Turquette le Messager boiteux, almanach de Berne et Vevey, la désignait par le nom de « pouette » (mauvaise) plante, et disait que si les chevaux marchaient dessus leurs fers tombaient.
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