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La Pulicaire




Étymologie :


  • PULICAIRE, subst. fém. et adj.

Étymol. et Hist. 1. 1784 subst. bot. (Saint-Germain, Manuel des végétaux, p. 35); 2. 1810 adj. « qui porte des taches semblables aux piqûres de puce » (Capuron, Nouv. dict. de méd.). Empr. au b. lat.pulicaria « herbe aux puces » (v. André Bot.) fém. subst. de l'adj. pulicarius (ou pulicaris) « relatif aux puces », dér. de pulex « puce »; cf. judéo-fr. erbe policaire (fin xies., Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 48), et herbe pollicaire en 1314 (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, § 1863) ainsi que le subst. pollicaire au xves. (Grant Herbier, p. 106 ds Gdf. Compl.); le nom de cette plante s'explique soit par le fait que ses graines ressemblent à des puces (cf. J. Daleschamps, Hist. gén. des plantes, Lyon, 1615 et André Bot.), soit parce qu'elle avait la réputation d'éloigner les puces (Nouv. dict. d'hist. nat., 1819, pp. 216-217; cf. les dénom. chassepuce (1541), herbe aux puces (1546) ds Roll. Flore t. 7, p. 97).


Lire également la définition du nom pulicaire afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : lnula dysenterica - Pulicaria dysenterica - Chasse-puces - Conyze commune - Fausse vergerette - Herbe à la dysenterie - Herbe aux puces - Herbe de Saint-Roch - Herbe dysentérique - Inule des prés - Pulicaire - Pulicaire dysentérique -

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Botanique :


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Croyances populaires :


Dans une plaquette intitulée "Saint Roch et ses herbes miraculeuses" (Histoire et tradition) du Conseil général du Loiret, on peut découvrir la vivacité de la croyance en saint Roch :


Le 16 août, saint Roch est fêté dans les campagnes du Loiret. Et son nom est alors invoqué pour la protection des troupeaux. La prière du bon saint aurait aussi la vertu de pouvoir guérir les maladies infectieuses.


Une quarantaine de paroisses. Le bon saint Roch (1295-1327), selon la légende dorée, aurait passé son existence à combattre le fléau de la peste dont il guérit lui-même miraculeusement grâce à l’assistance d’un chien venu lui apporter sa nourriture dans la forêt où il s’était isolé. C’est pour cela qu’il fut spécialement invoqué contre la peste et les autres maladies infectieuses telles que la lèpre ou le choléra.

À l’exception du Gâtinais de l’est, son culte populaire était assez répandu dans le Loiret et on peut dénombrer une quarantaine de paroisses qui honoraient ce saint . Dans ces diverses localités on en trouve des représentations : croix, oratoires, reliquaires, statues ou vitraux. A la fin du XIXème siècle, Jean-Baptiste Patron signale encore des pèlerinages à Givraines, Grigneville (Grenev ille-en-Beauce), Saint-Maurice-sur-Aveyron, Sceaux-du-Gâtinais, Villemurlin et Vitry-aux-loges.

Mais, le 16 août, jour de sa fête calendaire, saint Roch était surtout célébré, dans nos campagnes, pour la protection des troupeaux. A cette occasion on cueillait des fleurs jaunes dites « herbes de saint Roch », que l’on faisait bénir par le prêtre et que l’on donnait ensuite à manger au bétail. Ainsi en 1850, le curé Fortin déclare au sujet de sa paroisse d’Ouzouer-sur-Loire : « il n’y a pas de superstitions, sauf toutefois l’usage de faire bénir le jour de Saint Roch certaines herbes pour préserver les animaux des maladies contagieuses ».


L’inula dysentérique. Dans cette région de la Puisaye, il était également de coutume, nous dit A. L. Mercier, d’en suspendre à la porte du logis « pour attirer la protection divine et le prévenir de l’incendie, de la grêle, de la foudre, voire des malices du diable » ; on en plaçait aussi dans les étables pour protéger le bétail des épizooties. En Sologne, à la Ferté-Saint-Aubin, une grande messe avait également lieu le 16 août au cours de laquelle on bénissait l’herbe de saint Roch destinée aux moutons. Christophe Sauvageon prieur de Sennely précise même, qu’au XVIIIème c’est quelquefois tout le troupeau que l’on mène à Saint-Aubin, et auquel on fait faire trois fois le tour de l’église, avant de le faire asperger d’eau bénite par le curé.

A Vannes-sur-Cosson et à Villemurlin, c’était en ce jour, le pèlerinage des bergères qui, elles aussi, faisaient bénir un petit bouquet d’herbes de Saint Roch. Cette fameuse fleur jaune, dont les vertus astringentes sont attestées contre les diarrhées et les coliques est, en fait, l’aunée de la famille des inules (inula pulicaria, dysenterica ou helenium). Le Larousse universel, de 1948, mentionne encore que la racine de l’inula helenium, tonique et vermifuge, est employée pour les bestiaux.

Plusieurs médecins signalent également d’excellents résultats obtenus suite à son emploi, en décoction des fleurs ou des racines, et H. F. Jaubert dans son Glossaire du Centre de la France (1856), déclare que le pulicaire dysentérique est employé par les gens de la campagne pour se préserver, eux et leur bétail, de la maladie du charbon. Les propriétés de cette plante ne sont donc point imaginaires. Coïncidence heureuse toutefois que cette plante soit en fleur le jour où l’on fête saint Roch, par ailleurs invoqué contre les épidémies .... La croyance populaire fit le reste !


N.B. Dans cet article, la pulicaire semble confondue avec la grande aunée.

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Symbolisme :

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Inule (lnula dysenterica) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Vénus

Élément : Eau

Pouvoirs : Protection ; Chasteté.


Utilisation magique : Depuis l'Antiquité, cette plante des prairies humides et des bords de rivières est utilisée pour repousser les mauvaises influences et leur interdire l'accès de la maison. Faites une gerbe avec des tiges d'Inules, du blé et un peu de millepertuis, et suspendez-la au linteau de la porte.

Quelques semences d'Inule des prés, glissées dans les draps, rendront chaste le couple qui couchera dans ce lit.

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Mythologie :


Selon Tony Goupil, auteur d'un article intitulé "Croyances phytoreligieuses et phytomythologiques : plantes des dieux et herbes mythologiques" et (paru dans la Revue électronique annuelle de la Société botanique du Centre-Ouest - Evaxiana n°3 - 2016) :


Enfin on peut souligner un aspect très intéressant qui est celui des saints patronnant plusieurs plantes. Saint Roch est à ce titre très caractéristique. Ce saint protecteur des épidémies a sous son patronage plusieurs plantes dites « herbes de Saint Roch » très souvent de couleur jaune. On peut citer comme telles la pulicaire annuelle (Pulicaria vulgaris), le séneçon, l’Aunée dysentérique (Pulicaria dysenterica).

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Voir aussi Grande aunée ; Inule ;

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