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  • Photo du rédacteurAnne

La Prenanthe




Étymologie :


Le terme scientifique Prenanthes est un mot composé de deux termes grecs : prénès, qui signifie "penché, incliné" et anthos, "fleur", en référence évidente à la forme de sa fleur.


Autres noms : Prenanthes purpurea ; Laitue de montagne (en italien) ; Laitue pourpre (en anglais) ; Prénanthe pourpre ; Prénanthès pourpre ;




Botanique :



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Usages traditionnels :


Guy Lalière nous confie sur son site professionnel que"[s]a grand-mère [l]'a initié aux plates sauvages ; elle disait souvent : « N’IO RE DE POSA QUE NE TORNO », ce qui voulait dire : « IL N’Y A RIEN DE PASSÉ QUI NE REVIENNE ».


Dans son livre intitulé Plantes comestibles, Cueillette & recettes des 4 saisons (Éditions Debaisieux, 2012), il précise l'usage de la Prénanthe pourpre :


Récolte : feuilles tendres de mai à juillet, fleurs en été.

Côté cuisine : Sans amertume, les feuilles crues constituent une agréable base de salade et les fleurs une belle décoration. Utilisez les feuilles légèrement cuites comme légume dans les soupes ou autres plats cuisinés.

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Symbolisme :


De retour d'un stage de survie douce avec Gabriella Caramana, ethnobotaniste généreuse de son savoir, j'ai vraiment envie d'en savoir davanatage sur cette plante qui nous aura accompagné toute la semaine dans la vallée du Chorsin, dans les hautes-chaumes des monts du Forez.

Cette expérience difficile en cette année de grande sécheresse m'aura fait assimiler la Prenanthe à deux axes symboliques :

  • tout d'abord un lien avec l'apprentissage car phonétiquement, j'ai entendu "l'apprenante" quand Gabriella nous la fait découvrir ; de plus, à force de la ramasser tous les jours, je suis certaine que c'est celle que j'aurai apprise avec le plus de constance et pour longtemps... (Néanmoins, en commençant cette fiche, je m'aperçois qu'officiellement la prononciation comprend un "é" dans la première syllabe et non un "e", ce qui met à mal mon intuition.)

  • ensuite, elle restera pour moi, la sauveuse, celle que nous aurons mangé chaque jour, en salade, en bouillie de feuilles ou incorporée à de la pâte, tant la disette nous guettait (les plantes ayant pour la plupart grillé pendant l'été ou s'étant délesté de leur fruit pour sauver leur vie...)

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Selon Gérard Guillot, administrateur du site Zoom Nature, le prénanthe (selon lui, les deux genres grammaticaux sont admis) entretient un lien privilégié avec le Chevreuil :


Dans la nature, on trouve très souvent des tiges dont une partie des feuilles ont été méthodiquement épointées : il s’agit le plus souvent des traces laissées par un chevreuil, un consommateur assidu de cette plante en montagne. En Suisse, le prénanthe a d’ailleurs servi d’espèce modèle pour tester expérimentalement l’impact de cette consommation. Les inflorescences et les fruits sont consommées essentiellement en plein été entre juin et juillet. Les chevreuils se montrent très sélectifs et ne défolient jamais complètement une plante se contentant de prélever les pointes des feuilles ou les fleurs seulement. Expérimentalement, même après plusieurs simulations d’épointage, la plante compense facilement cette perte de biomasse ; la biomasse des racines n’est même pas affectée. Curieusement, les tissus qui se régénèrent sont même enrichis en azote ce qui quelque part incite les chevreuils à les reconsommer de nouveau ! On a l’impression que la plante, dans la mesure où elle n’est qu’épointée, en tire profit en s’enrichissant en azote ce qui stimule sa production de protéines. Il y aurait donc une sorte de relation mutualiste entre le chevreuil et le prénanthe ! Dans le Jura, on peut aussi observer la consommation de jeunes feuilles par le grand tétras qui les épointe avec son bec tranchant courbé.

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