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  • Photo du rédacteurAnne

La pierre Œil-de-Dragon





Littérature :


Dans le roman policier intitulé L'Énigme de la pierre Œil-de-dragon (Édition originale Falü chubanshen 1996 ; traduction française Éditions de l'Aube, 2003) de He Jiahong, une mort suspecte semble liée à une étrange légende :

- Par chez nous, il y a une légende qui raconte qu'il y a très, très longtemps, un dragon céleste avait eut les deux yeux arrachés parce qu'il avait regardé en cachette les ébats amoureux du grand Empereur de Jade et de l'Impératrice ; il avait été condamné à vivre dorénavant sur terre en tant que gardien d'une montagne. Cette montagne, c'est celle du "Dragon-Roi", du "Dragon qui n'y voit" : ça sonne pareil, voilà pourquoi on lui a donné ce nom-là. On dit que ses yeux ont été jetés dans les montagnes alentour et qu'ils se sont changés en pierres précieuses, qu'on appelle les pierres "Œil-de-dragon". On dit que celui qui réussirait à s'emparer d'une de ces pierres ferait certes la fortune de toute sa famille qui prospérerait en richesses et en honneurs, mais qu'une personne de son entourage risquait d'être victime de quelque accident. De plus, celui qui regarderait la lumière bleue su'elles émettent dans la nuit y perdrait la vue. On dit encore qu'à l'époque des Song du Nord, quelqu'un avait ramassé une de ces pierres : une femme de sa famille était morte peu après de mort violente mais ses deux fils, plus tard, avaient fait une très belle carrière. Chez nous, tout le monde connaît cette légende et il semblerait même que les annales du district en aient gardé une trace écrite.

- Où ce Guangsheng a-t-il vu cette pierre Œil-de-dragon ?

- Il a dit que c’était sur le chantier au pied de la montagne. Un après-midi, ils étaient en train de travailler lorsqu'il a aperçu mon père ramasser par terre un objet brillant et le fourrer dans la poche de sa veste ouatée. A la fin de la journée, il lui a demandé quel trésor il avait découvert mais mon père lui a dit qu'il n'avait rien trouvé du tout. lui n'y a pas cru. Au beau milieu de la nuit, l s'est levé en cachette et, à tâtons, il a fouillé dans la poche de la veste où il a découvert un objet dur de la grosseur d'une coquille de noix, enveloppé dans un paquet de cigarettes vide. Tout doucement, il l'a ouvert. L'objet émettait une pâle lumière bleue. Aussitôt, il a senti un picotement dans les yeux ; il a remballé l'objet et l'a remis à sa place. Après s'être recouché, ses yeux le faisaient encore souffrir. Le lendemain matin, il eut du mal à supporter la moindre lumière et non seulement il ressentait une douleur, mais il y avoyait trouble. Affolé, il fit part à mon père des événements de la nuit. L'objet en question ne pouvait qu'être la pierre Œil-de-dragon ! avait dit mon père, tout excité. Tous deux s'accordèrent pour décider de mettre en commun ce trésor mais seul mon père en aurait la garde. Puis ils demandèrent un congé afin de rentrer chez eux, sous prétexte de devoir soigner les yeux du Guangsheng qui, très vite pourtant, devint aveugle !

- Ce genre de chose peut-il vraiment se produire ?

- C'est vrai qu'on a du mal à croire ! Mais pourquoi diable Gangsheng serait-il allé inventer cette histoire ? Je ne suis pas superstitieux. Cela dit, ce n'est pas parce que la science, de nos jours, n'arrive pas encore à expliquer certaines choses qu'il faut nier leur existence. Pas vrai, avocat Hong ?

[...]

Hong Jun se replongea dans la lecture attentive de l'article du journal. A son avis, ce journaliste n'était nullement dépourvu de talent littéraire ; le récit qu'il faisait de la façon dont Shi Guangsheng avait perdu la vue et des instants qui avaient précédé la mort de Shi Wugui était vraiment haut en couleurs :

C'était une nuit sans lune et le silence était total. D'une main tremblante, Shi Guangsheng ouvrit délicatement le paquet vide de cigarettes et dans le bruissement du papier argenté qu'il défroissait en frémissant, il vit apparaître un objet sphérique de la grosseur d'un oeil de boeuf, de couleur gris argenté et qui, de plus, émettait une faible lueur bleu pâle. Cette lumière lui donnait l'impression d'avoir sous les yeux un palais, d'où montaient des volutes de fumée d'encens et d'y voir le lit du dragon d'une blancheur aussi pure que du jade. Il était comme subjugué par cet objet étrange et magique ! Soudain, il vit briller un éclair rouge et ressentit comme la piqûre du'ne myriade de pointes d'acier qui s'enfonçaient dans ses yeux...

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