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La Navette




Étymologie :

  • NAVETTE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1323 Artois, désigne la graine (Comptes de T.d'Hireçon ap. J. M. Richard, T.d'Hireçon ds Bibl. Éc. Chartes, t. 53, 1892, p. 402, note 4) ; 1600 (Olivier de Serres, Théâtre d'Agriculture, 1. VI, chap. VII, p. 529). Dér. de l'a. fr. nef (v. navet) ; suff. -ette*.


Lire également la définition du nom navette afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Brassica rapa subsp. oleifera ; Navette fourragère ; Rabette : Rave à l'huile

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Botanique :


Selon Auguste Chevalier, auteur de "La culture des Plantes oléagineuses en France. Prospérités de cette culture de 1750 à 1870. La régression depuis 1880. Essais et amélioration à entreprendre". (in Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1941, vol. 21, no 233, pp. 3-39) :


Une des plus anciennes plantes oléifères cultivées en France est la Navette qui dérive d'une Crucifère que l'on rencontre encore à l'état sauvage en de nombreux points de l'Afrique du Nord et de l'Europe et notamment dans les champs bordant la mer dans l'ouest de la France : à Cancale, à l'île d'Ouessant, dans la Gironde. Cette plante est B. campestris L. var. Brigsii (Watson in Briggs) Chev. Un nombre considérable de races culturales et de variétés sont issues de formes sauvages ; les unes ont la racine tubérisée et constituent les légumes connus sous le nom de Navets et de Turneps ; les autres, celles qui nous intéressent ici, sont les Navettes dont il existe quelques variétés.

La Navette était autrefois très cultivée en France, principalement dans l'E et le N. Elle ne subsiste guère que dans les départements du Nord et de la Seine-Inférieure. Sa culture couvrait de grandes étendues en France dans la première moitié du XIXe siècle ; en 1862, elle ne couvrait plus que 40 000 ha. ; elle était tombée à 7 000 ha. en 1904 ; aujourd'hui elle a presque disparu de notre territoire. On la cultive encore en Roumanie sous le nom de Navette du Danube. Il existe aussi dans l'Inde des formes particulières cultivées pour leurs graines.

La race la plus cultivée chez nous est la Navette d'hiver ou Rabette (B. campestris L. var. oleifera autumnalis DC), plante bisannuelle qui se sème fin août ou début de septembre, à la volée, à raison de 6 à 7 litres par ha.; la floraison a lieu en avril; on récolte en juin ou juillet. Le rendement varie de 15 à 35 hl. à l'ha. ; parfois il tombe à 8 hl.; l'hl. pèse 66 à 70 kg. et fournit 32 à 33 % d'huile. La Navette de printemps (ou d'été) ou Navette Quarantaine, ou N. précoce, N. d'Alsace, etc. (B. campestris L. var. oleifera annua DC.) est une plante annuelle qui peut être semée très tard au printemps, quand la première n'a pas réussi; on récolte en août-septembre ; les rendements sont faibles : 15 hl. au maximum et plus souvent 5 ou 6 hl. seulement; l'hl. de graines pèse 50 à 60 kg. et l'on retire 27 à 29 kg. d'huile par quintal. H. Jumelle donne sur la Navette les renseignements suivants : La graine de Navette est petite, globuleuse, à tégument finement chagriné; la couleur varie du brun au noir. Elle rend environ 33 % d'huile. L'huile de Navette d'hiver non épurée est brun jaunâtre et a pour poids spécifique à 15° : 0,9154. De la « stéarine » s'en sépare à - — 8° et la solidification a lieu à — 10°. En France la production d'huile de Navette est aujourd'hui très limitée; elle est presque entièrement employée sur place pour l'alimentation. En savonnerie c'est une huile froide; elle sert pour la fabrication des savons mous noirs. D'après A. Duchesne, elle était surtout employée pour l'éclairage et dans la préparation des laines.

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Le Dr Gregor Kozlowski, auteur d'un article intitulé "Rave sauvage Brassica rapa subsp. campestris (L.) Clapha) en Suisse" (Université de Neuchâtel, Laboratoire de botanique évolutive) nous rappelle les caractéristiques de la famille et du genre auxquels appartient la navette :

Avec ses quelque 340 genres et 3 700 espèces, les Brassicacées appartiennent aux familles les plus importantes chez les angiospermes (Stevens 2001, Hall et al. 2002). L’Europe abrite 700 espèces réparties en 110 genres (Tutin 1993, Tableau 1). Grâce à leur morphologie homogène, plus particulièrement la forme de leurs fleurs et la structure de leurs fruits, les Brassicacées sont facilement reconnaissables (4 pétales et 4 sépales disposés en croix, fruits en forme de siliques ou de silicules). Mais cette ressemblance entre de nombreux genres, mais aussi au sein du genre Brassica, a été la cause d’une détermination difficile sur le terrain.

L’origine de la famille des Brassicacées se situe très probablement dans l’Ancien Monde (Asie/Europe). Actuellement, les chercheurs ne sont toutefois pas sûrs de l’âge de cette famille. Certains l’estiment à env. 40 millions d’années (Schranz & Mitchell-Olds 2006) ; en revanche, d’autres supposent qu’elle s’est séparée des autres groupes botaniques apparentés, il y a seulement 20 millions d’années (Wikström et al. 2001). Aujourd’hui, la famille des Brassicacées a une répartition cosmopolite. Elle est très rare ou manque complètement dans les forêts tropicales primaires. Ses centres de répartition et de diversité se trouvent dans le Bassin méditerranéen, dans le sud-ouest asiatique et en Asie centrale.

[...] A l’échelle mondiale, seules quelque 40 espèces de Brassica ont été décrites à ce jour (Gomez-Campo 1999). En comparaison, le genre Brassica est pauvre en espèces si l’on sait que certains autres genres de Brassicacées regroupent quelques centaines d’espèces (par ex. Draba, Cardamine, Erysimum, Lepidium) (Stevens 2001). 25 espèces de Brassica poussent en Europe, dont quelques-uns d’entre elles sont endémiques (par ex. B. oleracea, B. cretica, B. insularis). Ces endémiques, qu’elles soient cultivées ou sauvages, sont très importantes, puisqu’elles ont rapidement servi de nourriture aux premiers habitants de l’Europe (Tutin 1993, Körber-Grohne 1995).

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Selon le site Le Guide des plantations :


La Navette est le nom commun donné à une sous-espèce de Brassica rapa, une plante proche du Navet cultivé. Elle fut beaucoup cultivée en France du XVème au XIXème siècle pour en extraire de l'huile puis fut supplantée par le Colza, issu d'un croisement entre le Chou et la Navette.

C'est une plante fourragère et comestible dont on mange les feuilles et qui peut aussi servir de couvert ou d'engrais vert. La navette permet d'améliorer la disponibilité de certains minéraux dans le sol comme le phosphore et le soufre.

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Croyances populaires :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de croyances populaires :


A Luzy dans la Nièvre, ils [les jeunes mariés] recevaient une véritable pluie de navette : cette graine ronde symbolise les souhaits d'une nombreuse postérité mâle, par opposition à l'avoine et au blé, graine longue, qui est une allusion grivoise à la postérité femelle et qu'on y mêle parfois.

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