La Globulaire
- Anne
- 12 oct. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct. 2024
Étymologie :
Étymol. et Hist. 1694 bot. (Tournefort Bot. t. 1, p. 371). Empr. au lat. sc. globularia (1570-76 d'apr. Tournefort, loc. cit.), lui-même dér. du lat. globulus, v. globule.
Lire également la définition du nom globulaire afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Globularia alypum - Baguenaudier - Faux séné - Globulaire turbith - Herbe terrible - Lenga de passeroun - Pichot séné - Séné de Provence - Séné des Arabes - Turbith blanc -
Globularia vulgaris, L. - Globulaire commune - Globulaire ponctuée - Globulaire vulgaire - Yeux bleus -
Botanique :
Walid Bouchebrine, Abdallah Cheghib et Rabie Meftah auteurs d'un mémoire de master intitulé "Effets biologiques des composés phénoliques de deux plantes médicinales (Globularia alypum et Lavandula stoechas)." (université de Guelma, Algérie, 2015) décrivent la Globulaire turbith :
Habitat et description : Arbuste rameux d’environ 60 cm de hauteur. Feuilles coriaces, glauques, de forme obovale, se terminant en une petite pointe. Fleurs réunies en capitules denses à bractées ciliées, atteignant près de 2 cm de diamètre et disposées le long et au sommet des tiges. Calice velu à cinq dents aigues. Corolle bleue, bilabiée, ayant la lèvre supérieure très courte et l’inférieure, à trois dents ; quatre étamines, à anthères d’un bleu violacé, un style, Fruits akéniens. (Boutiti, 2007)
Cette plante originaire de sud de l’Europe sur le pourtour méditerranéen jusqu’en Grèce, Afrique du nord (Algérie, Maroc jusqu’au Sahara) et Asie mineure (Egypte, Arabie) en forets, dans les terrains rocailleux. (Boutiti, 2007) La période de la floraison se situe en hiver au début du printemps (janvier à mars/avril). Son nom Globularia fait référence à la forme globuleuse de l’inflorescence et le terme alypum vient du grec alypon qui signifie calmer la douleur. Globularia alypum appelée communément Tasselgha (Boutiti, 2007) «Chebra », « Zerga » (Quezel et al., 1963) Au Maroc elle est appelée Ein larneb. (Jouad et al., 2002)
Suzanne Amigues propose un compte-rendu d'un ouvrage de "Pierre Lieutaghi, Une ethnobotanique méditerranéenne" (In : Topoi. Orient-Occident, 2017, vol. 21, no 2, pp. 357-359) dans lequel elle prend l'exemple de la Globulaire :
Notre dernier exemple sera celui de la globulaire turbith (Globularia alypum), joli buisson porteur dès décembre de fleurs, effectivement globuleuses, d’un bleu céleste, dont l’auteur, qui les a observées de près, décrit en ces termes les caractères originaux : « Les petites feuilles étroites, plus larges dans le haut, de texture coriace (adaptation à l’aridité), entières ou à trois dents, d’un vert pâle, montrent à la loupe de nombreuses petites excrétions calcaires, visibles aussi sur les jeunes rameaux. » Non moins originaux sont les termes qui caractérisent la globulaire au niveau spécifique : Pierre Lieutaghi nous apprend (pp. 282-283) que « turbith » est un nom d’origine arabe, importé d’Orient probablement avec d’autres drogues douées de violentes propriétés purgatives qui ont valu à la globulaire les appellations de « séné de Provence », « séné des Arabes », très excessives par rapport à son effet réel. Le terme d’ « alypon », d’allure grecque, peut à la rigueur se traduire « qui calme la douleur », mais si la plante intéresse la recherche médicale pour son action antirhumatismale, voire anti-leucémique présumée, on ne lui connaît pas, semble-t-il, d’effet antalgique remarquable. Faute de quoi, on peut se contenter d’admirer dans la nature, par exemple sur les sables dolomitiques du Cirque héraultais de Mourèze, sa magnifique floraison hivernale.
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Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Globulaire :
Usages médicaux. — Les feuilles de notre globulaire sont amères et légèrement âcres ; Cazin estime qu'elles peuvent très bien remplacer celles du Globularia alypum, L. (Herba terribilis des anciens) qui sont toniques et purgatives ; on peut donner l'extrait à la dose de 3 à 8 centigrammes ou la décoction à celle de 30 à 40 grammes.
Walid Bouchebrine, Abdallah Cheghib et Rabie Meftah auteurs d'un mémoire de master intitulé "Effets biologiques des composés phénoliques de deux plantes médicinales (Globularia alypum et Lavandula stoechas)." (université de Guelma, Algérie, 2015) mentionnent également les bienfaits suivants :
Usage traditionnel et courant : Les feuilles de Globularia alypum pourraient être utilisées comme une source potentielle d’antioxydants naturels. (Khlifi et al., 2005 ; Ben Mansour et al., 2012) Elles sont utilisées aussi dans le traitement des maladies de la peau, et des troubles digestifs, y compris l’estomac et les douleurs intestinales (Ben Mansour et al., 2012). Ses feuilles sont traditionnellement utilisées comme agent hypoglycémiant, laxatif, cholagogue, stomachique, sudorifique et purgative. (Merghache et al., 2013) Elle est utilisée en médecine populaire pour le traitement des rhumatismes, la goutte, la typhoïde, la fièvre intermittente et le diabète. (Ferhi et Aiache, 2010).
Selon Saliha Smail-Iggui, autrice d'une Etude du lexique kabyle des plantes approche ethnolinguistique. (Thèse de doctorat. Universite Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou, 2020)
Bien que la plante [soit] supposée toxique, la population de la région d’étude utilise ses tiges fleures en infusion dans les affections gastriques (lourdeurs, ballonnements, constipation, hémorragies gastriques…). Le décocte des feuilles est un excellent purgatif.
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Yaici Karima ajoute dans son Etude floristique et Ethnobotanique des plantes médicinales dans le Tell Sétifien (forêt de Tamntout, Beni Aziz), Essai de caractérisation biologique et pharmacopée de l’espèce Erica arborea L. (Thèse de doctorat, Université Ferhat Abbas Sétif 1, 2021) :
Globularia alypum L. Les feuilles infusées sont employées dans diverses pathologies pour traiter les affections respiratoires et les troubles digestifs, les infertilités chez la femme et pour traiter les herpès. La racine en fumigation est utilisée pour les infections gynécologiques sous forme de bains de siège chez les accouchées.
Symbolisme :
Kheira Mekkid, grâce à son Etude ethnobotanique de la flore médicinale de la région d’Oran. (Thèse de doctorat. Université Ibn Khaldoun-Tiaret, 2018) aiguise notre curiosité :
A côté de ces plantes considérées comme médicinales, quelques-unes se voient attribuer des propriétés magiques (Peganum, Balanites, Globularia), mais les renseignements recueillis sur cette question sont naturellement très fragmentaires. (OZENDA, 1977).
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