Étymologie :
Dans Les noms des arbres (Éditions P.U.F collection Que sais-je ?, 1966) Pierre Gibassier et Lucien Guyot nous apprennent l'origine du nom de ce parasite :
cytinus (du grec kutinos « calice de la fleur du grenadier » : le calice est charnu comme celui de la grenade) installe ses suçoirs sur les racines des cistes [hypocistis] qu'il fait périr.
Autres noms : Cytinus hypocistis - Cytinet - Cytinet hypociste - Hypociste -
Botanique :
On trouve sur le site Prépas-SVT, la fiche suivante, plutôt bien détaillée bien que non signée :
Maurice Reille, auteur de "Garrigue 2 et Midi Plantes herbacées" (Site Arbres-Lozère, 2018) proposent une description du Cytinet :
C'est une plante vivace, sans chlorophylle, qui vit en parasite sur les racines des cistes et qui ne se remarque qu'au moment de sa floraison, en mai-juin. Elle forme à ce moment, au raz du sol, un paquet de fleurs colorées, jaunâtres ou rougeâtres, serrées les unes contre les autres. Ces fleurs, presque sessiles sont monoïques : celles du sommet de l'inflorescence sont mâles, les plus basses femelles. Le calice pétaloïde est à quatre divisions libres, sa base étant soudée à l'ovaire. Il n'y a pas de corolle. Les fleurs mâles ont huit étamines.
Le fruit est une baie infère et uniloculaire surmontée du calice persistant. Elle contient de nombreuses graines.
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Vertus médicinales :
Mickaël Welfringer, auteur d'une thèse intitulée La Thériaque : analyse d'un contrepoison de l'Antiquité et héritage dans la pharmacie d'officine d'aujourd'hui (Université de Lorraine, 2017) mentionne l'usage de la cytinelle dans la Thériaque :
L’hypociste aussi appelée cytinelle, Cytinus hypocistis (L.) L. des Cytinacées, est une plante qui parasite la ciste à sa base. Il s’agit de la seule espèce présente en France. La ciste parasitée est la ciste à feuille de sauge, Cistus salviifolius L..
On emploie le suc d’hypociste dans la Thériaque que l’on prépare préalablement en le hachant puis en le faisant dissoudre dans de l’eau pour en enlever les impuretés. On réalise une évaporation pour ensuite faciliter son incorporation sous une formule semi liquide au reste de la préparation. Le suc était utilisé contre les dysenteries, l’hémoptysie et les métrorragies. (Rigaud, Barthe, & Bouttes, 1689) (Charas, 1685).
Usages traditionnels :
Selon Ana-Maria Carvalho, autrice de "Racines anciennes et nouvelles pousses des plantes des femmes en Trás-os-Montes, Portugal." (In : Les plantes des femmes, 2010, no 1, pp. 91-107) :
Le cytinet (1), les graines des cistacées, Jes fruits de l'églantier, de l'aubépine et des mauves et les fleurs du lamier étaient données aux enfants comme supplément vitaminique et alimentaire. Les bergers les ajoutaient aux rhizomes au tubercules de certaines ombellifères, au pain et au vin et c'était tout ce qu'ils avaient à manger pendant toute une journée.
1) Cytinus hypocistis L.
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