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Le Ciste




Étymologie :


  • CISTE, CYSTE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1557 cisthe (B. Aneau, Trésor de Evonime, 290 ds Hug.) ; 1572 ciste (J. des Moulins, Comment. sur Mathiole, ch. 109, ibid.). Empr. au lat. impérial cist(h)os bot., gr. κ ι ́ σ θ ο ς.


  • LADANUM, subst. masc.

Étymol. et Hist. Ca 1256 « suc qui exsude spontanément des feuilles de diverses espèces de cistes » (Aldebrandin de Sienne, Reg. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 86, 31 [var. laudamum, laudanum]). Empr. au gr. dorien λ α ́ δ α ν ο ν « gomme du ciste », transcrit dans le lat. ladanum tandis que ledanum rend compte du gr. λ η ́ δ α ν ο ν et que la forme laudanum s'explique prob. par attraction de laus « louange » (cf. André Bot.).


Lire également la définition des noms ciste et ladanum afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Cistus ladaniferus - Ciste ladanifère - Lédon - Massuyo - Ciste à gomme - Ciste porte-labdanum - Ladanier -

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Botanique :


Pour Jean Pierre Haluk, auteur de "Les arbres à parfums" (Bulletin de l'Académie Lorraine des Sciences, 2005, 44 (1-4)) :


Le labdanum du Ciste ladanifère (Cistus ladaniferus L., Cistacées) : C’est une gomme résine extraite d’un arbuste méditerranéen de 2 m de haut à fleurs blanches ou roses ornementales. Les feuilles portent des poils sécréteurs glanduleux dont l’éclatement en juillet-août donne cette oléorésine du nom de labdanum ; on dit souvent ciste-labdanum. On immerge les rameaux et les feuilles dans l’eau bouillante, la résine surnage, puis elle est décantée et coulée en bloc. Ce produit est utilisé en parfumerie pour son odeur chaude, balsamique et aphrodisiaque. C’est aussi un puissant fixatif dont l’odeur rappelle celle de l’ambre gris (produit issu du cachalot) et c’est pour cette raison qu’on le nomme fréquemment ambre. On le trouve dans les accords ambrés et chyprés en note de fond.


Applications en parfumerie : « Poison » de Christian Dior (1985) ; « Rouge Hermès » d’Hermès (2000) ; « Youth-Dew » d’Estée Lauder (1952) ; « Vol de Nuit » de Guerlain (1933).


Biochimie aromatique : diterpénoides bicycliques, du type labdane et clérodane ; monoterpènes : (35 à 55 %) : a-pinène : 50%, camphène) ; monoterpénol : (bornéol) ; aldéhydes et cétones.

 

D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :


"Arbustes des garrigues du Midi de la France et de Corse, les cistes sont de petites plantes très odorantes à feuilles visqueuses. Leurs grandes fleurs blanches, un peu soyeuses, n'ont pas d'odeur. Elles apparaissent au printemps mais ne s'épanouissent que le temps d'une journée.


Pourquoi fait-il ça ? Comme la nasco, le ciste est recouvert d'un enduit poisseux pour se protéger des ardeurs du soleil.


Drôles de fouets : C'est sur cet arbuste, et plusieurs autres espèces du même genre, que l'on récolte en Orient une substance résineuse appelée ladanum. En Crète, les moines se servaient d'instruments en forme de râteau, avec des lanières de cuir en guise de dents, qu'ils passaient sur les cistes ; elles se chargeaient alors de la matière résineuse dont les feuilles sont enduites.


Par la barbe des chèvres : Dans l'Antiquité, on retirait le ladanum de la barbe des chèvres qui allaient brouter l'herbe des montagnes au milieu des cistes."

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Robert Castellana et Sophie Jama, auteurs de "Floriculture et parfumerie : les origines de l’acclimatation végétale sur la cote d’azur." (Issued by The Phoenix Project, 2012) nous apprennent les vertus du Ciste (Cistus ladaniferus) en lien avec la parfumerie :


Le Ciste est un arbuste omniprésent dans les maquis et garrigues du pourtour méditerranéen, où il fleurit entre le printemps et l'été. Il en existe de nombreuses variétés. La variété Cistus ladaniferus est utilisée de haute antiquité en parfumerie, pour la gomme qu’il sécrète naturellement, dénommée Ladanum ou Labdanum. Son odeur balsamique et ambrée, d'une concentration exceptionnelle, en faisait alors un équivalent des encens précieux dont le monde antique était particulièrement friand. Le Labdanum était alors directement récolté sur la plante au moyen de râteaux garnis de lanières de cuir, appelés Ladanisterion, ou de peignes qui permettaient de l'extraire de la toison des chèvres qui parcouraient les maquis. C'est à partir de 1920, que les parfumeurs de Grasse commencèrent à extraire l'huile essentielle du ciste des collines de l’Estérel. Le ciste est en effet l'un des rares végétaux à posséder des notes animales et l'essence obtenue entre ainsi dans la composition des parfums appartenant aux familles des chyprés ou des ambrés, comme note de fond. De nos jours, c'est principalement en Espagne que l'on continue de recueillir le labdanum, par immersion des rameaux feuillus dans de l'eau chaude auditionnée de soude. On extrait ensuite le labdanum à l'aide d'éthanol. Le labdanum est aussi utilisé en médecine douce, pour ses propriétés hémostatiques, cicatrisantes et antirides.

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Symbolisme :


Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Ciste - Jalousie.

Aglaure, fille de Cécrops, avait consenti à servir les amours d'Hersé, sa sœur, avec Mercure. Minerve, indignée, la punit en lui inspirant une jalousie furieuse contre Hersé, puis elle lui donna un ciste, sorte de panier ou de corbeille, avec ordre de ne pas l'ouvrir. Elle désobéit et il en sortit un monstre à pieds de lézard. Alors, irritée et poussée par la jalousie, elle se précipita du haut de l'acropole d'Athènes. La fleur du ciste, composée de cinq pétales, ressemble un peu à une petite corbeille, et ses étamines sont très irritables et s'agitent souvent sans cause apparente. Il en est ainsi de la jalousie, mal terrible qui n'a presque toujours pas raison d'exister.

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Sur le site Jardirom on peut lire que :


Le ciste de Crète (Cistus incanus creticus) est un bel arbuste assez répandu dans l’est du bassin méditerranéen. Il forme une touffe atteignant un mètre de hauteur. Ses grosses fleurs ont des pétales à l’aspect chiffonné qui tombent dès que la fleur est fécondée. A cause de cela, le ciste est le symbole de l’éphémère.

Aux heures chaudes de la journée, les feuilles sécrètent le ladanum que, dans l’Antiquité, on récoltait sur le poil des chèvres, d’après Hérodote. On le récolte maintenant avec un râteau muni de longs cordons. Le ladanum est très prisé comme encens et cosmétique. Il est aussi utilisé en médecine.

 

Selon Yaël Catherinet Buk auteur de Le féminin guérisseur : Manuel de reconnexion à sa magie de femme (Éditions Véga, 2020) :


Le ciste ladanifère : Archétype de la femme sauvage, femme assumant ses désirs et envies, à l'écoute de ses besoins, la ciste réveille notre chaleur intérieure, nos pouvoirs de guérisseuse, notre instinct, la louve qui sommeille en nous.

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Littérature :


Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque la Ciste :

13 janvier

(Mont Leuze)


Gris pâle ou bleu-vert, les cistes blanchissants prennent des teintes étranges entre les genêts nus. Rien ne suggère au promeneur hivernal la splendeur surréelle des corolles - papiers roses chiffonnés par les baisers du vent - que le soleil de mai déploie sur ces rameaux ordinaires.

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