Étymologie :
Étymol. et Hist. Ca 1256 (Aldebrandin de Sienne, Le Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 52, 18). Du lat. médiév. cuscuta, « id. », empr. à l'ar. kušūṯ, kušūṯā (F. Nasser, Empr. lexicol. du fr. à l'ar. Beyrouth, 1966, p. 290) et celui-ci au gr. κ α συ ́τ α ς, qui a également donné le lat. impérial cassytas, -ae. Le lat. médiév. cuscuta figure dans le Pseudo-Aristote (xiiie s. ou fin du xiie s.), trad. lat. faite en Espagne d'une version ar. d'un original grec perdu. Cette forme résulte prob. d'une erreur de lecture pour *cussuta (Cor., s.v. cuscuta).
Lire également la définition du nom cuscute pour amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Barbe de moine - Biscuité - Blondiô - Bourre du lin - Cirounette - Cuscuite - Cheveux de la Bonne-Ange - Cheveux de la Bonne Vierge - Cheveux de Saint-Jean - Cheveux de la reine - Cheveux de Vénus - Cheveux de la vierge - Couche-moi ici - Cuscute du Thym - Fil d'abeille - Fil d'alouette - Fil de coucou - Fil de la Vierge - Fil de lièvre - Fil de perdrix - Fil du diable - Fil-madame - Filousse - Galeuse - Goutte du lin - Herbe aigre - Lacet de sorcière - Lin maudit - Mange-tout - Mille-fils - Mort de la luizette (luzerne) - Petite cuscute - Poil de chèvre - Perruque du diable - Podagre de lande - Râtche - Raisin barbu - Rougeron - Rougno - Yeignasse - Teigne - Teigne du lin - Tigne - Toile d'araignée -
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Antonin Duraffour dans un article intitulé "Notes sur le lexique franco-provençal" paru In : Romania, tome 59 n°233, 1933. pp. 1-11, nous donne quelques noms régionaux de la cuscute :
IV. — Quelques noms de la cuscute dans l'Ain et dans l'Isère. On sait que la cuscute — dont les variétés n'importent pas ici — est une plante parasite dont la tige, très ténue, s'enveloppe en spirale autour de celle du lin, du trèfle ou de la luzerne, surtout, y incruste ses suçoirs, et en vide le contenu ; un champ infesté par la graine de cuscute se trouve promptement recouvert, comme par un filet, de la plante intruse qui étouffe celle qui y avait été intentionnellement semée. L'Atlas Linguistique de la France. . consacre à la cuscute une demi-carte (n° 1 5 28), et ses noms vulgaires occupent les pages 64-68 du tome VIII, publié en 1910, de la Flore populaire d'E. Rolland. Toutes ces dénominations, dont quelques-unes seulement sont obscures, mettent en relief un des caractères saillants de notre plante ; le plus souvent elles l'assimilent à une maladie humaine ; parfois elles procèdent d'une croyance populaire. Les trois types de désignation se trouvent dans l'Ain et dans l'Isère. Le nom le plus répandu est, dans l'Ain, comme dans toute la région franco-provençale au sens large (avec Montbéliard, Châtenois, Bournois, en particulier), celui de « râche » qui, dans une vaste région aussi, a désigné la « teigne ». Au sens de « cuscute », « râche » couvre la Dombes (à Villars également, p. 913 de 1 'ALF), la Bresse — où apparaît aussi, dans la région de Jayat, commune de Montrevel, « perruque » preka — et le Revermont. Il se rencontre aussi à Surjoux, p. 935 de 1 'ALF, [où son. nom doit être lu avec une finale -si, cette localité, avec le village limitrophe de Craz, étant, dans ces parages, un îlot, tout à fait isolé, de. conservation de franco-provençal -i < palatal-a (final)], et dans la région au Nord de ce point, Michaille et pays de Gex (râw$e à Challex ; où tôrsâlê est le nom de l'orobanche).
A Vaux (Ain), comme dans la Creuse, le Cher, l'Allier, la Nièvre, là cuscute est appelée « chancre » ($âkro) : je n'ai pas eu l'occasion, d'entendre ce nom en dehors du canton de Lagnieu.
Immédiatement à l'Est de Vaux, Torcieu, p. 924 de l 'ALF, nous offre un terme plus intéressant : arselâ, bien fixé par Edmont. Le même mot, avec les mêmes nuances phonétiques, se trouve à une trentaine de km. de là, vers l'Est, dans un village montagneux : Thézillieu, canton d'Hauteville. Entre les deux localités, dans la cluse de Saint-Rambert, à Rossillon : swâ, lequel n'est pas aut.re chose que le français « soie » adapté à là prononciation locale. Arsela a donc, vraisemblablement. couvert toute cette région. C'est le continuateur normal de *herbicella.
Au Sud de ce domaine, dans la partie du département de l'Isère jalonnée par les points 921, 931, 921 de l 'ALF, Edmont a noté des termes qui semblent contenir le mot « chasse ». J'ai trouvé exact son relevé de Charavines, et j'ai noté moi-même à Biol [canton du Grand-Lemps (en patois byô < betullu ; « bouleau » y est dit byesi)] : ërbà de casè, à Châbons de saei. Dans son Dictionnaire des Terres-Froides , en dehors de gala à Estrablin, de pâ de lêvra à Meyssiès [où le même mot désigne aussi l'orobanche], le chanoine Devaux a noté eaeye à Saint-Didier, sese à Eydoche, sâse à Chapelle-de-Merlas, säsi à Chatonnay Il est probable que le mot et l'idée de « chasse » sont, phonétiquement, intervenus dans l'histoire de ce mot, y ont, en particulier, provoqué l'expression « chasse-vache » de Morestel. Mais le véritable étymon, dans l'ordre d'idées indiqué par le paragraphe qui précède, doit être cherché ailleurs.
Un paysan de Domène, près de Grenoble, me disait un jour que, ayant à faucher un champ envahi par la cuscute, il avait l'impression de jeter sa faux sur des paquets de coton. Nous sommes ici dans une région qui a connu l'élevage du ver-à-soie : c'est à un dérivé de saeta qu'il faut songer, à des « paquets de soie » : *saetacea. Saetaciu, au sens de « tamis pour la farine » étant représenté dans tout ce domaine, il ne saurait y avoir de doute à cet égard.
Au Sud de cette région, dans le bassin de Grenoble, l'ALF offre, au point 940, une forme erb a fœ, que j'ai trouvée, avec des variantes insignifiantes, de Moirans à Domène. Fœ continue filos. « Fil » est précisé dans l'Oisans, non loin dé 950, à Mizoën, sous la forme fyé d-ôdzèl « fil d'oiseau ».
La troisième catégorie de dénominations indiquée plus haut me paraît représentée par le mot relevé par Edmont au p. 826, Brion, 5 km. à l'ouest de Nantua. Ce mot doit être lu sardèrya, avec, à l'initiale, l'interdentale issue du traitement du c. Je ne l'ai rencontré nulle part ailleurs, mais je pense en avoir percé le mystère. Rolland note, d'après un correspondant, que, à Thénésol (Savoie), la cuscute s'appelle keûblèta parce qu'on accuse la keûblèta (chouette) de lui donner naissance en laissant choir ses excréments sur les champs qu'elle survole. C'est cette croyance qui a fourni le nom de la cuscute à Guernesey où, d'après Rolland encore, on la nomme « herbe d'émeute ». Or, à Brion, le « chardonneret » est appelé sardèrô, mot qui continue l'accusatif en -one de *cardarius. (Le plus curieux des nombreux mots de cette catégorie est, dans notre région, *calvarione attesté comme nom de lieu à date ancienne, et qui, sous la forme tsarvârô, désigne à Vieu-en-Valromey (canton de Champagne, Ain) la pierre plate sur laquelle le cordonnier tape le cuir des semelles). Le dérivé en -ata de *cardarius est normalement sardèrya : *consutariata aboutit, à Brion, à kotèrya « aiguillée de fil ». Bien que, à ma connaissance, les témoins de cette croyance aient disparu, la cuscute aurait été appelée primitivement, dans cette localité, « fiente de chardonneret » ou peut-être, plus simplement, « fil de chardonneret ».
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Botanique :
André Fer, Jean-Christophe Painset, et Lucien Rey, dans un articule intitulé "Caractéristiques de l'alimentation minérale de quelques types de Phanérogames parasites (Cuscuta, Orobanche, Thesium) se développant sur des plantes cultivées" paru dans le Bulletin de la Société Botanique de France. Actualités Botaniques, 1992, vol. 139, n°1, p. 111-121 montrent que :
Chez la cuscute (Cuscuta Jupulitormis Krock.), épiphyte que l'on peut considérer comme holoparasite, la nutrition minérale s'effectue principalement à partir du phloème de l'hôte (Vicia sativa l.). Ce parasite, bien qu'important des quantités élevées de K et des quantités très faibles de Ca et Na, ne modifie cependant pas de façon notable la teneur de ces éléments chez son hôte. La plante infestée semble mettre en œuvre un système de régulation lui permettant de maintenir constante sa teneur en K, Ca, Mg et Na, malgré le prélèvement sélectif du parasite.
Didier Van Cauwelaert, dans un ouvrage intitulé Les Émotions cachées des plantes (Éditions Plon, 2018) évoque la cuscute comme rare plante capable de se déplacer :
Certes quelques rares végétaux ont néanmoins développé la faculté de se déplacer tout seuls, [...] Il existe aussi une plante parasite, la cuscute, qui voyage en s'enroulant autour d'autres espèces, sélectionnant celles qui, en fonction de leurs qualités nutritionnelles, lui serviront de repas au long cours ou simplement de support temporaire. Il s'agit là, comme l'a définie en 1990 sa grande spécialiste, la botaniste Colleen Kelly, d'une véritable « plante de chasse ».
Vertus médicinales :
Henri Ferdinand Van Heurck et Victor Guibert, auteurs d'une Flore médicale belge. (Fonteyn, 1864) nous apprennent les propriétés thérapeutiques de la Cuscute :
Usages Médicaux. ― Ces plantes inodores, un peu amères et astringentes, croissent aux dépens des végétaux auxquels elles s'unissent. On les rencontre sur le thym, le serpolet, l'ortie, la luzerne, le lin, la pomme de terre, etc. On prétend qu'elles contractent une partie des propriétés des plantes sur lesquelles elles poussent. Les cuscutes jouissaient d'une grande réputation chez les anciens ; on les prescrivait dans les affections de poitrine (Hippocrate, Galien, Aëtius, Oribase). Plus tard on les a recommandées dans les obstructions viscérales (Pauli, Ettmuller, Wedel). On les a prescrites aussi dans le rhumatisme, la goutte, l'hydropisie. On donne 4 à 12 grammes en infusion. En Russie les cuscutes sont usitées contre la rage.
Sophie Lacoste et Marc Menant, auteurs de D'ici ou d'ailleurs, les Plantes qui soignent (Éditions Mosaïque-Santé, ) décrivent la cuscute chinoise et ses propriétés médicinales et font un petit excursus sur la cuscute européenne :
Cuscute chinoise (Cuscuta sinensis) : Plante de la virilité.
Cette plante médicinale, un peu particulière, nous arrive de Chine avec une redoutable réputation d'aphrodisiaque. Si elle est détestée pour sa tendance à tout envahir, elle est appréciée pour ses effets tonifiants par les messieurs.
La cuscute (Cuscuta sinensis), aussi appelée Chinese dodder, est une herbe orientale particulière… Sorte de liane parasite, sans feuille ni chlorophylle, elle aspire les nutriments de la plante hôte sur laquelle elle se fixe. Elle se présente sous forme de longues fibres, comme des cheveux, qui viennent s'enrouler autour des feuilles et des tiges. Son nom chinois, Tu Si Zi, signifie « graine de soie de lapin », ses fibres ressemblant à la fourrure soyeuse du petit mammifère. En Occident, il existe aussi plusieurs cuscutes aux propriétés différentes : son surnom est beaucoup moins flatteur, on l'appelle « cheveux du diable » parce que cette « mauvaise herbe » envahit tout ! La cuscute chinoise est très commune en Chine et en Asie du Sud-Est. Elle pousse en bord de mer et dans les champs, à l'orée des forêts, car elle apprécie la lumière. On ramasse les plantes entières en automne. Rassemblées en tas, elles sont battues pour en récolter les graines mûres.
En médecine traditionnelle chinoise
Le Qi, c'est l'énergie. Et la cuscute est employée depuis toujours pour renforcer le Qi des reins, c'est-à-dire qu'elle est conseillée aux personnes dont l'énergie au niveau rénal est défaillante, ce qui se traduit par les symptômes suivants : impuissance, envie fréquente d'uriner, troubles digestifs, maux de dos, mais aussi faiblesse hépatique et troubles visuels. La cuscute est donc indiquée comme stimulant de toute la sphère uro-génitale et comme aphrodisiaque : elle figure parmi les toniques sexuels les plus reconnus de la pharmacopée traditionnelle chinoise. on peut également tester ses effets en cas de maux de dos ou de transit intestinal irrégulier. En médecine ayurvédique, Cuscuta relexa (une variété proche) est, quant à elle, utilisée en cas de mictions difficiles, la jaunisse et les courbatures : éloignées par des milliers de kilomètres, deux traditions médicales très différentes se rejoignent.
Les études médicales se multiplient
Les traditions, c'est bien mais les preuves scientifiques, c'est encore mieux. Les chercheurs ne pouvaient pas laisser échapper une telle plante sans essayer d'en savoir plus ! Ce n'est qu'il y aune dizaine d'années que des chimistes de l'Université de Pékin ont pu isoler les principaux composants de la cuscute : flavonoïdes, quercétine, astragaline, galactosides, stérol, vitamine A et la cuscutine, une substance qui lui est propre, comme son nom l'indique. Au cours d'une étude se déroulant sur 50 jours, 76% des hommes qui avaient pris un mélange de cuscute et d'autres plantes aphrodisiaques ont pu guérir leur impuissance ; une enquête, réalisée deux ans plus tard sur ces mêmes patients, a montré l'absence totale de rechute. En Chine et au Japon, les études phytochimiques, expérimentales (sur des rats de laboratoire) ou cliniques se sont multipliées au cours de ces dernières années.
Infertilité, cancer et défenses immunitaires
En voulant démontrer l'efficacité de la plante dans tous les domaines où elle est utilisée traditionnellement (et notamment l'infertilité masculine, l'impuissance, le prostatisme ou le risque d'avortement spontanée), les chercheurs ont découvert que la cuscute possède une réelle activité phyto-hormonale. Elle stimule certaines glandes, ce qui augmente et régule - selon les cas - la production de progestérone, d'œstrogène, de testostérone et d'autres hormones. En conséquence, la cuscute limiterait la prolifération des cellules cancéreuses dans le cas du cancer du sein ; elle ralentirait le processus de l'hypertrophie de la prostate ; et elles augmenterait la spermatogénèse (production des spermatozoïdes). Même sa réputation d'aphrodisiaque ne serait pas usurpée !
Des plantes vraiment bizarres
Il existe près de 150 variétés de cuscutes, principalement en zone tropicale ou équatoriale. En Europe occidentale, on ne compte que 4 variétés. Le genre Cuscuta fait partie des Convolvulacées. Jaunes, oranges, roses ou rouges, rarement vertes, puisqu'elles ne synthétisent pas la chlorophylle, les cuscutes s'accrochent aux feuilles et aux tiges des arbres, des buissons ou des légumineuses. Pour en aspirer les nutriments, ces vampires végétaux utilisent des suçoirs appelés haustoriums. La couleur des fleurs varie du rose au blanc, en passant par le jaune. Considérée comme une plante envahissante et néfaste pour les cultures, elle est systématiquement arrachée, mais on n'en vient jamais à bout. Ses innombrables petites graines, disséminées par les déjections animales, peuvent survivre dans le sol entre 10 et 40 ans.
La cuscute d'Europe (Cuscuta europaea), encore appelée grande cuscute, parasite la luzerne. La cuscute du lin (Cuscuta epilinum) s'intéresse au lin. La cuscute du thym (Cuscuta epithymum), de taille plus petite, s'attaque eu thym et se plaît sur certaines landes à bruyère ou à genêts. Très utilisées en médecine populaire il y a une centaine d'années, les cuscutes de nos régions sont aujourd'hui complètement oubliées par la phytothérapie. Cholagogue, hépatique, hémostatique et carminative, la cuscute soigne les problèmes de foie, de vésicule biliaire et de gaz intestinaux. Dans les anciens écrits, J'ai relevé que la cuscute prend aussi les propriétés médicinales de la plante à laquelle elle s'attache : c'est sans doute la raison pour laquelle : c'est sans doute la raison pour laquelle la cuscute du thym était considérée comme la meilleure.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la cuscute :
CUSCUTE - BASSESSE.
La graine de la Cuscute germe dans la terre, mais aussitôt que sa tige peut rencontrer celle d'une autre plante, elle s'y accroche, sa première radicule se dessèche, alors elle vit entièrement aux dépens d'autrui. Semblable à un vil parasite, cette plante absorbe tous les sucs de son soutien, et ne tarde pas à le faire périr.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Cuscute - Bassesse.
Cette plante parasite s’attache à une autre plante, se nourrit à ses dépens, et la fait mourir quelquefois.
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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Cuscute a les caractéristiques suivantes :
On connaît cent espèces de Cuscutes, répandues principalement en Amérique. Ce sont des herbes parasites dont les tiges filiformes s'enroulent autour de certains végétaux cultivés auxquels elles se fixent à l'aide de suçoirs. La Cuscute commune (Cuscuta epithymum) s'attaque surtout aux légumineuses des prairies artificielles, enlaçant la plante attaquée d'une véritable chevelure qui s'étend rapidement en faisant tache d'huile. La Cuscute d'Europe (Cuscuta major) attaque le chanvre, le houblon, les vignes. Autrefois, les populations rurales se mobilisaient, sous la direction des autorités locales, pour combattre l'envahissement par les Cuscutes.
Genre : Féminin
Planète : Saturne
Élément : Eau
Pouvoirs : Prophétie amoureuse ; Nœuds magiques.
Utilisation magique : Ces envahissantes « perruques» servent à des fins de divination amoureuse. Une fille choisit de préférence un champ de lin ; un garçon une vigne. On arrache le pied de Cuscute, complet avec ses racines et, sans regarder, on le rejette par-dessus son épaule sur la plante qui lui servait de support. Il faut revenir trois jours plus tard. Si la Cuscute (plante quasi increvable) s'est à nouveau agrippée à la tige qu'elle parasitait, cela signifie une réponse positive : la personne à laquelle on pensait en accomplissant le rite éprouve elle aussi des sentiments tendres envers le questionneur. Si la Cuscute bat de l'aile et donne tous les signes d'une herbe flétrie, moribonde, dans ce cas l'amour n'était hélas pas payé de retour.
Vous pouvez aussi utiliser les « fils » des diverses Cuscutes pour confectionner des nœuds magiques.
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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :
Herbe parasite qui s'enroule autour de certains végétaux (légumineuses, chanvre, houblon, vigne), la cuscute est parfois appelée « perruque du diable » ou « fil du diable », ce qui fait référence à une vieille croyance selon laquelle c'était le diable qu filait la cuscute pour perdre diverses plantes. (voir Ajonc) Dans les Côtes-d'Armor, où la cuscute est surnommée « cheveux de la Vierge », on croit que « si on peut faire neuf nœuds se touchant sur un des filaments de cette plante on est assuré d'aller tout droit au ciel ».
La cuscute sert à la divination amoureuse :
Une fille choisit de préférence un champ de lin ; un garçon une vigne. On arrache le pied de cuscute, complet avec ses racines et, sans regarder, on le rejette par-dessus son épaule sur la plante qui lui servait de support. Il faut revenir trois jours plus tard. Si la cuscute (plante quasi increvable) s'est à nouveau agrippée à la tige qu'elle parasitait, cela signifie une réponse positive : la personne à laquelle on pensait en accomplissant le rite éprouve elle aussi des sentiments tendres envers le questionneur. Si la cuscute bat de l'aile et donne tous les signes d'une herbe flétrie, moribonde, dans ce cas l'amour n'était hélas pas payé de retour.
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Mythes et légendes :
Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :
En Haute-Bretagne c'est le diable qui, la nuit, file la cuscute pour perdre les trèfles et les ajoncs.