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L'Excrément surnaturel




Autres noms : Pleurotus tuber-regium ; "Champignon de la tortue" ; Champignon du badamier ;



Myconymie :


Selon K. J. Muluwa et al. auteurs de "Champignons consommés par les Pygmées du Gabon analyse linguistique des myconymesbaka et Koya." (In AFRICANA LINGUISTICA, 2013, vol. 19, pp. 109-135) :


Myconymes kóya :

dune (CL. 5) (Pleurotus tuber‑regium (Rumph. ex Fr.) Singer)

♠ Aucune explication de la part des locuteurs. Le terme existe pourtant en fang pour désigner la même espèce de champignon. Vu le prestige dont jouit le groupe fang aux yeux des Pygmées, il est possible qu’un terme kóya ait existé et qu’il ait été remplacé par le terme fang. Néanmoins les Pygmées ayant une meilleure connaissance des produits forestiers que leurs voisins agriculteurs (Mayer 1987), il n’est pas non plus exclu que les Fang aient emprunté ce mot aux Bakóya.

● En fang, dunǝ désigne la même espèce (Nzang‑Bie à paraître). Galley (1964: 84) donne le terme dúná, ‘un champignon blanc qui a une mère’, c’est‑à‑dire une partie ligneuse servant à la reproduction. ‘C’est du reste le seul champignon qui ait une mère et qui puisse se planter’, ajoute‑t‑il.

[...]

Myconymes baka :

túrú kutu (Pleurotus tuber‑regium (Rumph. ex Fr.) Singer)

♠ ‘Champignon de la tortue’. Nom métaphorique.

● Composition de túrú ‘champignon’ et ‘tortue’. Selon Paulin (2010), les Baka distinguent deux espèces de tortues : kunda (péluse du Gabon ou tortue terrestre) et lende (tortue d’eau). Le deuxième composant du myconyme n’est pas attesté comme nom de tortue en baka, mais évoque le thème bantu commun reconstruit comme *‑kúdù ‘tortue’ (Bastin et al. 2002), même si on s’attendrait plutôt à une liquide comme deuxième consonne. Un tel terme – mais avec une autre voyelle finale – est attesté dans d’autres langues oubanguiennes, à savoir kúlá (Moñino 1988). Quoique l’association à la tortue ne soit pas évidente à partir des éléments linguistiques actuellement disponibles, cette analogie s’expliquerait facilement par l’association métaphorique de la carapace de tortue au sclérote volumineux de ce champignon à partir duquel se développent les sporophores (Eyi Ndong et al. 2011). Brisson (2010b : 215) donne aussi le myconyme kútu qui désigne un ‘champignon gros et blanc, comestible’, qui s’appelle aussi ‘champignon‑hernie’.

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Mycologie :


Mwinyi Waziri et al. auteurs d'un article intitulé "Culture de Pleurotus tuber-regium (Fr.) Singer sur substrat ligno-cellulosique en République Démocratique du Congo." (In : Tropicultura, 2021) présentent ce champignon :


Pleurotus tuber-regium (Fr.) Singer est une espèce comestible saprotrophe, dont le cycle de vie est associé au développement d’un sclérote souterrain globuleux qui peut atteindre jusqu’à 30 cm de diamètre. Ce caractère très rare chez les macromycètes en permet une identification immédiate et ne prête à aucune confusion. Bien que son rattachement au genre Pleurotus ait été confirmé par des études moléculaires (Hitoshi &Takao, 1995 ; Njouonkou, 2011), de nombreux auteurs persistent à maintenir l’espèce sous Lentinus tuber-regium Sing. (Zmitrovich & Kovalenko, 2016) en raison de ses caractères macroscopiques plus proches de ceux des lentins que des pleurotes, et notamment par la présence de tissus dimitiques. L’origine australasienne de Pleurotus tuber-regium a été révélée par l’étude phytogéographique d’Isikhuemhen et al. (2000).

Elle est ainsi rapportée d’Australie et de Papouasie-Nouvelle Guinée, mais également de Madagascar, d’Inde, du Sri Lanka, des Iles Salomon et de nombreux pays d’Afrique où elle est très appréciée comme aliment (Pegler, 1983).

En Afrique tropicale, l’espèce est signalée dans tous les types de forêts et dans les plantations, notamment au Bénin, au Burundi, au Cameroun, en République du Congo, en République démocratique du Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Ghana, en Guinée, au Kenya, au Liberia, au Nigéria, en Ouganda, en Sierra Leone, en Tanzanie, au Tchad, en Zambie et au Zimbabwe (Degreef & De Kesel, 2017). Outre les qualités nutritionnelles du sporophore (Apetorgbor et al., 2013 ; Okhuoya & Isikhuemhen, 1999), le sclérote est également utilisé à des fins thérapeutiques et est alors généralement réduit en poudre après séchage (De Kesel et al., 2017 ; Eyi et al., 2011 ; Isikhuemhen & Nerud, 1999).

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G. C. Yian, B. M. S. Pitta & M. S. Tiébré, auteurs d'un article intitulé "Champignons Sauvages Comestibles Et Pharmacopée Traditionnelle En Zone Forestière De La Côte D’Ivoire" (Journal Of Pharmacy And Biological Sciences (IOSR-JPBS), volume 15, Issue 2 Ser. II (Mar –Apr 2020), pp. 35-45) décrivent la Pleurote tuber-regium :


Pleurotus tuberregium (Rumph. Ex Fr.) Singer (Pleurotaceae) Le chapeau est d’abord déprimé au centre puis infundibuliforme. Il présente une surface lisse, sèche, squamuleuse au centre, floconneuse détersive, puis glabre mat à maturité et de couleur brun pâle. Le diamètre varie de 3,6 à 9,7 cm et la marge floconneuse, laissant apparaître des restes de voile est enroulée, infléchie puis recourbée et ensuite incisée à laciniée avec l’âge. Les lamelles simples, sont décurrentes, uniformes, étroites, serrées, minces et dures. Elles présentent une coloration jaune pâle avec une arête entière et des lamellules nombreuses. Le pied, long de 6,9-7,2 × 0,7-1,8 cm, est robuste, central, non séparable au chapeau. Il est plein, cylindrique, parfois excentrique, droit, souvent légèrement atténué vers la base et il est fixé à un sclérote souterrain volumineux, de forme variable. Le revêtement est sec, tomenteux. La chair blanche, est plus ou moins charnue, cependant, devient mince et coriace avec l’âge.

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Usages traditionnels :


Selon Yolene Rellea Kouagou, Gaston Noubo Tsopmbeng et André Ledou Njouonkou, auteurs de la "Diversité et ethnomycologie des champignons sauvages utilisés dans la préfecture de la Lobaye en République Centrafricaine". (In : Bulletin scientifique sur l’environnement et la biodiversité, 2016, vol. 1, pp. 30-38) :


Pleurotus tuber-regium : tumeur, abcès, furoncles


Six espèces (Auricularia spp. Pleurotus tuber-regium, Schizophyllum commune et Psathyrella tuberculata) font partie des champignons comestibles utilisés en pharmacopée traditionnelle locale. Pleurotus tuberregium, utilisée en RCA contre les tumeurs, les abcès et les furoncles est largement sollicitée dans la médecine traditionnelle en Afrique tropicale et en Asie orientale (Buyck 1994).

 

Sur le site Edible Fungi of Tropicla Africa, on apprend que :


Pleurotus tuber-regium est très facilement reconnaissable à ses grands sporophores à pied distinctement tomenteux, toujours émergents d’un sclérote généralement souterrain, globuleux et de grande taille.

Bien que le rattachement de cette espèce au genre Pleurotus (Singer, 1961) ait été confirmé par les études moléculaires de Hitoshi & Takao (1995) et plus récemment de Njouonkou (2011), de nombreux auteurs (dont Zmitrovich & Kovalenko, 2016) persistent à la maintenir sous Lentinus tuber-regium.

Outre les qualités alimentaires du sporophore, la poudre du sclérote est utilisée en médecine traditionnelle dans de nombreux pays d’Afrique, notamment pour traiter l’anémie, les maux d’estomac et l’hypertension. Un compte rendu ethnographique est donné dans Baeke (2005). Au Nigéria, l’utilisation de cette espèce est très bien documentée (Oso, 1977) et des tests de culture ont été effectués en conditions contrôlées (Isikhuemhen & Okhuoya, 1995, 1996; Isikhuemhen et al., 1999, 2000 ; Okhuoya et al., 1998).

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G. C. Yian, B. M. S. Pitta & M. S. Tiébré, auteurs d'un article intitulé "Champignons Sauvages Comestibles Et Pharmacopée Traditionnelle En Zone Forestière De La Côte D’Ivoire" (Journal Of Pharmacy And Biological Sciences (IOSR-JPBS), volume 15, Issue 2 Ser. II (Mar –Apr 2020), pp. 35-45) s'intéressent eux aussi aux vertus médicinales de la Pleurote tuber-regium :


Champignons sauvages comestibles à usage thérapeutique : Les résultats ont montré que onze espèces de champignons sauvages comestibles sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle. Parmi celles-ci, [...] Pleurotus tuberregium (Pleurotaceae) (15,31%).

[...]

Usage thérapeutique : selon les populations enquêtées, Pleurotus tuberregium est utilisée pour le traitement de la hernie, les plaies incurables et le rhumatisme. Pour le traitement de la hernie et le rhumatisme, les personnes malades utilisent le sclérote en décoction. S’agissant des personnes souffrantes de plaies incurables, le sclérote est pulvérisé puis appliqué sur les plaies.

​Espèce

​Affections traitées

​Modes d'usage

​Références

Pleurotus tuberregium

​Hernie, plaies incurables,

​Boire le décocté

​Asthme, maux de cœur


Rhumatisme

​Pulvérisation et application locale

​et hypertension artérielle, Présente étude

[...] Pleurotus tuberregium intervient dans le traitement de l’asthme, les maux de cœur et l’hypertention. Les populations nigérianes utilisent cette espèce pour développer le fœtus des femmes enceintes et pour prévenir les infections.

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Mwinyi Waziri et al. auteurs d'un article intitulé "Culture de Pleurotus tuber-regium (Fr.) Singer sur substrat ligno-cellulosique en République Démocratique du Congo." (In : Tropicultura, 2021) ajoutent quelques éléments :


Au Nigéria, les médecins utilisent ces sclérotes pour la préparation d’un remède qu’ils administrent aux femmes enceintes afin d’aider le développement du fœtus (Oso, 1977). Au Ghana, ce même sclérote est utilisé pour soulager les maladies liées à la malnutrition et à l’anémie chez les enfants (Isikhuemhen & Okhuoya, 1995). Le sclérote aurait également des pouvoirs coagulants et désinfectants (Chengua et al., 2000 ; Yongabi et al., 2011).

Un compte rendu ethnographique sur les bénéfices de la consommation de ce champignon a été publié par Baeke (2005). Le mycélium de Pleurotus tuber-regium aurait même la capacité d’améliorer les sols pollués aux hydrocarbures (Adenipekun, 2008 ; Isikhuemhen et al., 2003).

Une technique empirique de culture de Pleurotus tuber-regium est pratiquée dans la plupart des pays où l’espèce est signalée. Elle consiste à repérer la présence de l’espèce aux sporophores qui émergent du sol, à creuser quelques dizaines de centimètres et à prélever le volumineux sclérote souterrain qui est alors ramené au village et généralement enterré dans un endroit frais, humide et ombragé (Zadrazil & Kurtzman, 1982).

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Symbolisme :


Pierre Baudin, propose ne réédition d'un ouvrage de G. Bourriquet intitulé Principaux Champignons de Madagascar (Société des Amis du Parc botanique de Tananarive, 1942 ; révision 1969)


Le Lentinus tuber-regium, terricole, abondant dans le territoire betsimisaraka, où on l'appelle l'Olatafa, ce qui peut se traduire : « Champignon du badamier ».

Du sclérote de l'Olatafa, énorme masse à chair blanche recouverte d'une partie brune, naît, lorsque les conditions sont favorables, le champignon proprement dit. Celui-ci atteint 35 centimètres de hauteur, 25 de large ; il comporte un pied cylindrique dur, terminé par une partie large, coriace, ondulée, de couleur rousse. Il est possible d'obtenir de beaux exemplaires en plaçant des sclérotes dans du sable humide.

Ce Lentinus est connu depuis longtemps. Une lettre daté du 8 mars 1804 dont l'original fait partie des archives de Port-Louis (Maurice), contient des renseignements qui lui sont relatifs. Dans cette lettre, le naturaliste Chapelier indiquait au Citoyen Préfet de l'Île de France, curieux des choses touchant le monde végétal, que, dans les environs de Tamatave, on utilisait la chair de l'Olatafa broyée et délayée dans l'eau comme antidote de plusieurs poisons. En 1935, Roger Heim qui a consacré une étude à cette Agaricacée, relate que le « tubercule » est employé en sorcellerie : en pays tanala, les femmes enceintes se passeraient sur le front et les pommettes des fragments de cet organe soumis au feu avant de pénétrer dans une habitation où se trouve un mort. Ce végétal permettrait aussi d'éloigner les esprits qui poursuivent parfois les responsables de mauvaises actions. Enfin, dans d'autres régions, la poudre desséchée du même sclérote serait répandue sur le sol pour écarter la foudre.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante qui concerne le surnom de ce champignon :


Les excréments sont considérés comme « réceptacle de force » : ils symbolisent « une puissance biologique sacrée qui résiderait en l'homme et qui, évacuée, pourrait, d'une certaine manière, être récupérée. Ce qui serit ainsi, apparemment, le plus dénué de valeur en serait au contraire le plus chargé : les significations de l'or et de l'excrément se rejoignent en mainte tradition. Certains radiesthésistes prétendent même que leurs vibrations sont équivalentes. »

Les excréments, qui éloignent les mauvaises influences, sont souvent associés à la chance et à la richesse : on sait que marcher involontairement dans une crotte est de bon augure, et signe d'argent, ce qui vient peut-être de l'ancien terme « ordure » (excrément), qui comprend le préfixe « or ». pour certains, le présage n'est valable que du pied gauche. Cette idée, très populaire encore aujourd'hui, et qui tient sans dote au fait que la gauche est le côté préféré des démons (lesquels sont mis en fuite par les matières fécales), ne semble toutefois pas générale : pour nombre d'ouvrages, il est bénéfique de piétiner une crotte quel que soit le pied. Outre-Manche, s'essuyer le soulier lorsqu'on a marché dans de l''excrément est maléfique.

Se trouver taché, d'une manière ou d'une autre, par des matières fécales est de bon augure (et signe de richesse). Selon l'adage anglais : « Là où il y a de la "merde", il y a de la chance. » Il ne faudra pas se plaindre qu'un chien (ou autre animal) se soulage devant chez soi : ces excréments sont protecteurs et mettent à l'abri du mauvais œil. Autrefois, on apportait même dans la maison du crottin de cheval. Recevoir des fientes d'oiseau est bénéfique.

Rêver d'excréments promet la fortune.

De tous les souhaits de bonne chance, e mot de Cambronne est le plus efficace. Il ne faut pas hésiter à l'employer à la place de compliments ou de vœux de réussite (qui attirent les mauvais esprits) ou à le dire à toute personne s'apprêtant à partir en voyage.

Selon une croyance répandue chez les cambrioleurs d'Outre-Manche, le fait de déféquer à l'endroit du vol met à l'abri de toutes poursuites.

A la fin du XIXe siècle, des commerçants parisiens mirent en vente des amulettes, parfois en céramique, représentant des excréments humains. Vers 1885, « certaines personnes avaient à leur bracelet des sortes de breloques, figurant une petite cabane surmontée du numéro 100, et avec porte à charnière. Quand on ouvrait la porte, on voyait un petit bonhomme dans a posture de celui qui est aux cabinets. Il y a des gens qui croyaient, paraît-il, à l'heureuse influence de ce bijou malpropre ».

Une dizaine d'années plus tard, une médaille porte-bonheur appelée « Thermidor » (en hommage à la pièce du même nom de Victorien Sardou qui se jouait alors à la porte Saint-Martin) fit également son apparition. Lionel Bonne mère la décrit ainsi : Au droit, une scène représentant le gendarme Merda tuant Robespierre d'un coup de pistolet. Dans le fond la guillotine. En exergue, deux noms : Merda-Robespierre. Au verso : une palme avec ces mots en exergue : A la mémoire des victimes de la Terreur. puis dans le creux formé par la palme ce distique latin ainsi disposé :

Grata

Dies patria

Vivat, namo

Digna tyranno

Terrorique

Simul, funera

Merda

Dedit.


Ce qui se traduit ainsi « Qu(il vive, cher à la patrie, ce jour. Car merda enterra dignement le tyran et, en même temps, la tyrannie. » L'idée de faire un porte-veine de cette médaille provient du nom du gendarme Merda. « Tout le monde sait, en effet, que beaucoup de gens s'imaginent que cela porte bonheur de marcher dans un excrément humain. Ne voulant pas porter le simulacre de cet objet repoussant et malpropre, on a étendu au gendarme Merda ou plutôt à son image l'idée amulétique attachée à la matière fécale [...]. une idée politique, ou plutôt d'opposition politique, se mêlait aussi à l'idée amulétique. Souvent, à cette époque (mai et juin 1896) les journaux parlaient d'un coup d'Etat que devait tenter le duc d'Orléans. Robespierre symbolisait peut-être pour bien des gens à la République tuée par la monarchie représentée par un gendarme, représentant l'ordre. Cette médaille était vendue attachée sur un carton portant une notice historique et la tradition française d distique latin. Je ne l'ai vu d'ailleurs que chez M. Hirsh, marchand de bijoux faux pour le théâtre, passage Jouffroy, à Paris ».

Signalons qu'au Tibet, les fidèles portaient dans un sachet suspendu autour du cou les excréments séchés et pulvérisés du dalaï-lama dont les familiers « faisaient commerce » ou encore en « saupoudraient leurs aliments, moyen certain de communier avec leur dieu vivant ».

Autre preuve de la puissance des matières fécales : les tenglôt, sorte d'amulettes des sorciers arabes, en contenaient. Les excréments, tout comme les excrétions et sécrétions humaines (urine, sperme, sueur, sang, salive), peuvent servir aux philtres magiques et aux envoûtements : les auteurs du Malleus maleficorum (1ère édition 1486) ont connu, disent-ils, « une vieille qui non seulement enchanta par boissons amoureuses trois abbés l'un après l'autre, mais aussi les fit mourir, et mit le quatrième hors du sens. Encore n'a-t-elle point de honte de confesser, en public, qu'elle a fait cette méchanceté et la fait encore, et que les abbés ne se sont pas retirés de son amour, parce qu'ils avaient mangé autant de sa fiente que son bras était gros ».

La diable aime, dot-on, à souiller d'excréments « le vêtement, le visage ou les mains des religieuses ». Ce qui n'a pas empêché de baptiser un fromage fabriqué en Allemagne « crotte du diable ». Saint Philipe appelait « crottin du diable » l'argent sous toutes ses formes.

Brûler des excréments donne la fièvre à celui dont ils proviennent : s'il s'agit des selles d'un enfant, il souffrira de constipation et de douleurs d'entrailles.

Une tradition arabe veut que « les enfants qui ont mangé de la merde de djinn deviennent surdoués ». [...]

Le recours à l'excrément dans la médecine populaire, commune à de nombreux peuples, s'explique par le fait qu'il est considéré comme « chargé d'une partie importante de la force vitale de celui - homme ou animal - qui l'a éjecté ». Il peut donc régénérer les individus. [...]

En Afrique noire les excréments passent pour être le siège de « forces communiquées par les hommes ». Les Bambaras du Mali les brûlent et en jettent les cendres dan le Niger, « en offrande au dieu Faro, organisateur du monde, qui est censé restituer ces forces purifiées et régénérées sous forme de pluies dot il abreuvera la terre ». Chez certaines populations du Nord-Cameroun (les Fali) ou du Congo (les Batcké), les âmes siègent dan les matières fécales.

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Mythologie :


A lire, une étude très complète :

Pleurotus tuberregium
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Viviane Baeke, « Pleurotus tuberregium ou l'excrément surnaturel. » (In : Revue du Cercle de Mycologie de Bruxelles, 2005, vol. 5, pp. 19-42) :


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Philatélie :



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