Étymologie :
BADAMIER, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1790 bot. « terminalia catappa L. » (Encyclop. méth. Med., t. 3, p. 515 : le badamier terminalia de linnéus est un genre de plantes exotiques qui renferme des espèces très importantes à connoître pour la matière médicale...). Dér. du persan badam « amande » (Stavorinus, Voyages dans l'archipel des Molucques, 1768 à 1778, trad. du holl. cité par Devic, Dict. étymol. des mots d'orig. orient., ds Littré Suppl. : les cauris [coquillages] servent de petite monnaie au Bengale ; à Surate, on emploie pour cet effet des amandes appelées badams...); suff. -ier*.
MYROBOLAN, MYROBALAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1256 mirabolan (Aldebrandin de Sienne, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p.53, 16) ; xiiie s. mirobolan (Livre des simples médecines, éd. P. Dorveaux, p.131) ; 1539 myrobalans (Est.). Empr. au lat. myrobalanum « espèce de noix aromatique », myrobalanus (ds Blaise Lat. chrét., sans réf.), du gr. μ υ ρ ο β α ́ λ α ν ο ς « gland parfumé », comp. de μ υ ́ ρ ο ν «parfum» et β α ́ λ α ν ο ς « gland ».
Autres noms : Terminalia catappa L. - Amandier des Indes - Amandier du Pacifique - Amandier pays - Santal indien -
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Botanique :
Utilisations traditionnelles :
Dominique Bourret et Hilda Boeglen, dans Bonnes plantes de Nouvelle Calédonie et des Loyauté. (Les Éditions du Lagon, 1981) nous apprend que :
Usage alimentaire :
L'amande du fruit consommée fraîche a un goût délicat et est parfaitement comestible. Il faut, comme pour les noix, laisser sécher l'enveloppe extérieure et casser la coque qui est très dure.
Séchée et concassée cette amande est utilisée par les Mélanésiens des Nouvelles-Hébrides pour farcir les sortes de puddings de pâte de manioc ou de taro qu'ils appellent "Iap lap". Elle apporte à la ration alimentaire des huiles et des protéines . Sur la côte Malabar des Indes elle est donnée comme aliment reconstituant aux femmes nouvellement accouchées.
Usage médicinal :
Ecorce : Découpez sur le tronc une plaque d'écorce d'environ cinq centimètres sur dix . Nettoyez la face externe et faites bouillir dans un litre d'eau jusqu'à obtenir une décoction rouge clair. Buvez un verre deux à trois fois par jour pour :
calmer les migraines (tempes battantes),
apaiser le "trac", l'appréhension , l'affolement,
calmer les crampes d'origine circulatoire,
calmer les crampes et fourmillements dus à la gratte ;
enfin, et ceci intéresse les chasseurs, préparer une course en montagne ; cette décoction donne du souffle et évite le "cœur qui tape".
ATTENTION : ce remède n'est pas recommandé aux femmes . Il peut accroître le volume et la fréquence des règles . Il n'est pas non plus recommandé à ceux qui ont des problèmes cardiaques, de la tension...
Feuilles : Les feuilles sont utilisées pour leurs vertus émollientes :
jus de feuilles chauffées versé sur des furoncles ou abcès ;
jus de feuille jaunie dilué avec de l'eau, en gargarisme contre les maux de gorge.
Ces emplois se retrouvent à Samoa et aux Tonga où l'on pense aussi que les feuilles ont des propriétés cicatrisantes.
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Mythes et légendes :
D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),
INGUDI (iñguda, iñgua, terminalia catappa). — On la confond avec la Nagelia putran’gîva ou gîvaputraka (Roxb.), plante à laquelle on attribue dans le Bengale la propriété d’engendrer des enfants. On l’appelle aussi tâpasataru ou munipâdapa, « arbre de l’anachorète », parce que, avec une huile tirée des fruits écrasés de cette plante, les pénitents indiens préparent l’huile pour leurs lampes. Cf. à ce propos le premier acte du drame de Kâlidâsa : Çakuntalâ.
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