Étymologie :
Symbolisme :
Selon Solange de Mailly-Nesle auteure d'un ouvrage intitulé L'Interprétation du thème astral (Éditions Nathan, 1989 sous le titre Le Thème astral ; Éditions du Rocher, 2000) :
Le symbole représente "Un cercle surmonté de la croix de la Terre séparant deux demi-cercles."
Uranus symbolise ce qui pousse l'homme à renverser les barrières de la tradition pour trouver un sens nouveau, à se libérer de la routine pour découvrir sa spécificité. Il représente l'originalité, le génie inhérent à tout être humain et la force qui l'incite à s'affranchir de ses conditionnements. Mais, au négatif, il peut être signifiant d'une quête prométhéenne, isolant l'être dans un délire paranoïaque.
[...]
Symbole | Fonctions psychologiques, tendances, aptitudes, capacités. | Modes d'expérience, circonstances, événements. | Fonctions biologiques et physiologiques. |
Unicité, originalité, sens nouveau, différenciation, excentricité, tension, contraction. | Tendance à la différenciation, à l'originalité et à l'indépendance vis-à-vis des habitudes, des traditions. | Situations explosives, ou qui demandent à l'individu de manifester des aptitudes nouvelles. | Système nerveux. |
*
*
Selon Didier Colin, auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :
Les mythes d'Uranus en Mésopotamie. Dans cette ancienne civilisation, berceau de notre culture, de l'écriture, de la science des nombres et de l'astrologie entre autres, les astres-dieux étaient au nombre de sept. Dès lors, s'il fut relativement aisé de trouver dans les mythes assyriens des correspondances avec les caractéristiques attribuées au Soleil, à la Lune, à Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne en astrologie, ce n'est pas aussi simple à propos d'Uranus, qui nous intéresse ici. Toutefois, quand on sait que les mythes élaborés par les Grecs, dont nous nous inspirons encore de nos jours, furent aux-mêmes puisés aux sources légendaires et mythiques d'Akkad et de Babylone, on doit pouvoir trouver des récits et personnages mythiques, eux aussi, dont les aventures et les caractéristiques présentent des analogies avec Uranus. C'est le cas du dieu que les Akkadiens nommaient Anu (qu'il faut prononcer Anou) et les Sumériens An, c'est-à-dire le Ciel, régnant sur l'En-haut. Selon la Cosmogonie akkadienne, c'est-à-dire la création du monde selon Akkad, c'est Anu qui créa les cieux. Ainsi lit-on au début d'un traité d'astrologie datant du IIIe millénaire avant notre ère ! : "lorsque Anu, Enlil et Éa, les grands dieux, ont établi dans leur conseil (purbum) les desseins (usurâti) des cieux et de la terre et les ont confiés aux grands dieux " (cité par Elena Cassin, directeur de recherche au CNRS, "Cosmogonie, Mésopotamie", in Dictionnaire des Mythologies, sous la direction d'Yves Bonnefoy, éditions Flammarion, 1981). Selon la légende mythique à laquelle nous avons fait longuement allusion à propos des mythes de Jupiter. Anu n'interviendra pas lorsque Tiamat menacera de plonger le monde dans le chaos. C'est alors Marduk, figure de Jupiter en Mésopotamie, qui réussira à la vaincre et à restituer à Anu la tablette des destins que Tiamat lui a volée. Par ailleurs, selon le mythe d'Atrahasis, le Super-Sage, héros dont les rédacteurs de la Bible se sont inspirés en créant le mythe biblique de Noé, Anu est considéré comme le père des Sept Annunaki, les grands dieux dont les esclaves et les serviteurs étaient les Igigi, des dieux inférieurs que l'on peut considérée comme les ancêtres des hommes. Or c'est Anu qui prendra la défense des Igigi lorsque ceux-ci, harassés par leurs trop durs labeurs, se révolteront et que leurs lamentations parviendront jusqu'aux cieux. Comme on le voit, Anu ne résiste pas aux chaos, mais il est solidaire de ceux qui travaillent, souffrent, se lamentent et se révoltent. Ne sont-ce pas là des caractéristiques typiquement uraniennes ?
Les mythes d'Uranus en Égypte. Si l'on assimile Uranus au Ciel, comme ce fut le cas en Mésopotamie avec Anu, et comme ce sera le cas ensuite avec Ouranos en Grèce, on est enclin à voir en Nout, la déesse du Ciel, une représentation mythique de cet astre en Égypte. Toutefois, Nout ne désigne que la voûte céleste, tandis que son frère et époux Geb figure la terre ferme. Il s'agit donc là de deux représentations du Ciel et de la Terre, qui furent séparés par leur père, Shou, comme ils le furent aussi, selon la légende mythique assyrienne, après que Marduk eut transpercé le corps de Tiamat d'une flèche mortelle. Il faut donc remonter plus haut dans la hiérarchie du panthéon divin de l’Égypte antique. Le père de Nout et de Geb est donc Shou, le dieu cosmique, personnification de l'atmosphère terrestre, qui fut souvent représenté debout, les bras levés pour soutenir Nout, le Ciel, sa fille, tandis qu'entre ses jambes se trouvait Geb, la Terre, son fils. Là encore, l'atmosphère ne suffit pas à figurer parfaitement les éléments qu'évoque Uranus. Toutefois, Shou et sa sœur, Tefnout, qui symbolisait quant à elle l'humidité, furent le premier couple divin engendré par Atoum, le dieu créateur par excellence, qui fut plus tard associé à Rê, et devint un dieu solaire. C'est donc dans l'Atoum originel, tel qu'il fut conçu avant d'être assimilé à Rê pour devenir une représentation du Soleil couchant, qu'il faut voir une figure allusive d'Uranus en Égypte.
Les mythes d'Uranus en Grèce. Ouranos, le Ciel fécond, le dieu que les Grecs surnommaient le "Roi des montagnes", tout simplement parce que le Ciel, dont il était la personnification à leurs yeux, est évidemment plus haut que les montagnes, était donc tantôt le fils, tantôt le frère, tantôt l'époux de Gaïa, la terre. Le vaste Ciel étant censé ouvrir tout le corps de la Terre, on comprend comment Ouranos eut tant d'enfants de Gaïa, et comment cette dernière, lasse de son époux trop prolifique, obtint de l'un de ses fils, Cronos, qu'il émasculât son père. Cependant, si cette mésaventure mythique dont la psychanalyse fit grand cas - voyant en elle un parricide castrateur aux conséquences symboliques et psychologiques, bien sûr, - édifiantes - semble la plus connue, il en existe une autre, que l'on attribue à Ouranos, et qui nous parait du plus grand intérêt. Elle conte que ce dieu fur le premier roi des Atlantes, c'est-à-dire le roi de la fameuse et non moins mythique et légendaire Atlantide dont, à ce jour, nous n'avons retrouvé aucune trace archéologique et historique sérieuse. Or les Atlantes, tels qu'ils sont présentés dans cette tradition, donnent l'impression d'une grande sagesse, d'un grand savoir. Et c'est Ouranos qui leur aurait apporté la civilisation et la culture, leur livrant par exemple les secrets du calendrier et des mouvements des astres, ainsi que des prévisions qu'ils pouvaient en déduire. Ainsi, à l'instar d'Anu en Mésopotamie, Ouranos possédait aussi une espèce de tablette des destins qui lui permettait de prédire l'avenir, et les Atlantes ont de nombreux points communs avec les Anunnaki."
*

*
Michel Odoul, auteur de Dis-moi quand tu as mal, je te dirai pourquoi (Éditions Albin Michel, 2013) explicite la cyclicité d'Uranus en lien avec les âges de la vie humaine :
Uranus : le cycle d'une vie (84 ans). Uranus est une planète dite lente. Il lui faut 84 ans pour faire une révolution compète autour du soleil, le temps d'une vie. C'est le premier cycle qui nous intéresse. Cette durée importante se décline en « quantièmes », en quarts de cycle de 21 ans chacun, qui correspondent à des hases évolutives pour l'individu, à l'instar de ce que nous évoquerons pour Saturne. Nous verrons que cette similitude va même jusqu'à une durée commune de certains quantièmes (12 quantièmes de 7 ans pour Uranus et 4 quantièmes de 7 ans pour Saturne). Or souvenons-nous des 7 cervicales et de la résonance symbolique du 7 avec le ciel. La mythologie de ces deux planètes va nous le confirmer.
Dans la mythologie, Uranus est le Dieu du ciel. C'est le Yang suprême, le père fécondant, à tel point d'ailleurs que sa femme, Tellus Mater (la Terre / Gaïa / Vesta), fatiguée d'être sans cesse fécondée par lui (rôle du Ciel qui féconde la Terre en permanence), demanda à l'un de leurs fils, Saturne, d'émasculer son père à l'aide d'une serpe. Ce qu'il fit. Malgré cela, de sa blessure, Uranus continua de féconder la Terre avec son sang (qui engendra les Furies Vengeresses, les Nymphes et les Géants), comme avec son sexe, jeté à la mer, qui donna naissance à Vénus. Nous voyons là les principales caractéristiques symboliques associables à Uranus, à savoir la capacité à féconder en permanence la vie, y compris différemment, après une coupure brutale de ce qui apparemment permet cette fonction. Et c'est effectivement cela qui caractérise Uranus dans son action sur l'individu : l'obligation d'accepter ce que le Ciel ordonne, de naître à cela ou de renaître à autre chose. Tenter de l'éviter, de l'empêcher ou de le castrer en vain. Cette obligation peut avoir un caractère parfois brutal, tranchant, de coupure nette envers les anciens schémas obsolètes, et envers la capacité à créer de la vie, de différentes façons; De fécondateur (au premier sens du terme) de premier degré Uranus, devenu de fait eunuque est devenu fécondateur de deuxième degré, symbolique et multiforme. Il féconde l'incarné (réalisation matérielle) et permet la croissance de l'être (réalisation de soi), mais ce, comme pour lui-même, à travers des épreuves, des rites de passages où c'est la perte (acceptée ou non) des anciens schémas fécondants (son sexe) qui permet la réalisation des nouveaux défis (féconder autrement). En Chine, cela se traduisait même dans la structure sociétale, puisque les postes clés des dirigeants (qui fécondent la vie sociale) n'étaient confiés qu'à des eunuques. Tout prétendant devait donc se faire émasculer, en conscience et sans anesthésie, montrant ainsi son courage à dépasser les épreuves et à abandonner la puissance vulgaire et pulsionnelle. Cela lui permettait d'accéder à une puissance considérée comme plus noble et plus grande ou plus longue dans le temps.
Ce processus se décline, pour l'individu, tout au long de la vie (84 ans) et à travers chaque quantième du cycle, qui représente une phase évolutive, séparée de la suivante par un « seuil ». A 21 ans, 42 ans et 63 ans, l'individu rencontre en effet un seuil, ce que l'on appelle un « défi d'Uranus ». Chacun de ces seuils peut être franchi sans encombre si l'individu progresse sur son Chemin de vie en étant capable de « se débarrasser des vaines attentes ou croyances du passé ». Mais il peut parfois résister, voire régresser, parce qu'il s'attache à elles. C'est alors que le caractère « tranchant et brutal » d'Uranus conduit à la crise, à l'épreuve, dont le but est de le pousser à la métamorphose. Nous verrons ce principe éclairé plus loin, à travers un autre angle. C'est le sens de l'épreuve. Mais ce qui est certain, c'est que le sujet qui présente une pathologie ou un traumatisme important sur l'un ou plusieurs de ces seuils (21, 42 ,63) est en train de traverser l'une de ces crises.
[...]
Revenons à Uranus. Nous voyons que son cycle présente 3 seuils avant de se terminer à 84 ans. Chacun de ces seuils clôt la phase qui précède et, selon ce qui a été réalisé ou non, détermine le contenu de la période qui suit. De son acceptation dépendant le confort et la conformité de la « suite », de la croissance de l'être, de la réalisation de son Chemin de vie.
Chacun de ces quantièmes correspond à une phase de vie, à une étape dans le processus de croissance de l'individu. Chaque étape propose à l'individu d'apprendre, d'intégrer un certain nombre de principes, afin de réaliser sa vie, à l'instar du petit enfant qui apprend à marcher, à parler puis à devenir « propre », etc. afin de conquérir l'autonomie, l'indépendance. Ensuite il doit aller à l'école, passer des examens auxquels parfois il échoue, puis des tests pour un travail dans lequel il pourra éventuellement se réaliser, etc. Les quantièmes d'Uranus correspondent pour l'individu à différentes phases.
De 0 à 21 ans, nous sommes dans la phase de la croissance, de développement et de confrontation aux opportunités. L'individu est plein de vie et tout semble facile, à portée, mais en même temps, il a souvent de la difficulté à en mesurer le prix, comme l'enfant qui veut tout mais ne peut ou ne veut rien payer (ne pas faire d'effort). Chaque fois qu'il prend conscience de ce prix, de ce qu'il coûte et implique, l'individu est confronté à la question du choix et de la décision. Lorsqu'il arrive au premier seuil (21 ans), il peut décider de le franchir, de prendre le risque de l'aventure et décider ainsi de « grandir ». [...] C'est le seuil de passage vers la majorité, qui doit se réaliser dans le cycle suivant. Si l'individu ne le passe pas, il reste dans le statut inconscient de l'enfant, c'est-à-dire de la prise en charge et de la dépendance. Il sera confronté à l'absence d'autonomie, au fait que d'autres décideront pour lui, à la frustration « d'être resté petit ».
De 21 à 42 ans, nous sommes dans la phase de la majorité, qui prépare à la maturité. L'individu a pris son envol et réalise tout ou partie de ses aspirations de vie, déterminées par la phase précédente. S'il a par exemple travaillé et assumé l'effort de sa scolarité, il aura réussi ses examens et pu choisir le métier qui lui convient le mieux. Selon ce qu'il réalise et la cohérence avec ses besoins profonds, l'individu se sent en phase ou non avec sa vie.
Dans son ouvrage de vulgarisation intitulé Décryptez votre thème astral, Éclairez votre chemin de vie grâce à l'astrologie (Éditions Hachette Livre, 2019), Julie Gorse donne le B.A Ba de chaque planète :
Ouranos chez les Grecs, il est une divinité primordiale personnifiant le Ciel. Il a le cheval pour animal symbolique.
Uranus est le maître du Verseau. Dans le thème, il symbolise le besoin de liberté, d'exprimer son originalité, de sortir de l'ordinaire, d'être hors norme. Uranus, découvert en 1781, période de la Révolution française, est porteur des principes de « Liberté, Égalité, Fraternité ». il décrit la capacité à recevoir des intuitions fulgurantes, l'inattendu.
Les personnages représentés par Uranus sont les amis, le rebelle, le révolutionnaire.
L'énergie d'Uranus mal orientée pourra donner naissance à la séparation, la contradiction, la revendication, l'anonymat, la perte de l'affirmation de soi, le drame, etc.
En regardant la position d'Uranus dans votre thème, posez-vous les questions suivantes : Suis-je à l'aise avec l'inattendu, le nouveau ? Dans quel domaine suis-je invité à me libérer, à sortir du cadre ? A quoi pourrait servir mon génie intuitif ?
Mots-clef : Les amis - les relations - les appuis - la liberté - la libération - la révolution - la foudre - l'inattendu - le supra-conscient - les projets - les drames - l'originalité - l'excentricité - les nouvelles technologies - l'ouverture d'esprit - les surprises - l'imprévu - le rebelle.
*
*