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  • Photo du rédacteurAnne

L’Épervière


Étymologie :

  • ÉPERVIÈRE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1778 bot. (Lamarck, Candolle, Flore fr., Paris, Agasse, t. 2, p. 91). Dér. du nom de l'épervier, à cause de la croyance ancienne selon laquelle l'oiseau se sert de la plante pour s'éclaircir la vue, cf. aussi 1587 herbe d'espervier (Molinaeus ds Roll. Flore t. 7, p. 198), ainsi que le lat. hieracion « id. », empr. au gr. ι ̔ ε ρ α ́ κ ι ο ν « id. » (dér. de ι ̔ ε ́ ρ α ξ « faucon »).


Lire aussi la définition du nom épervière pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hieracium alpinum ; Épervière des Alpes ;

Hieracium lanatum ; Épervière laineuse ;

Hieracium murorum ; Épervière des murs ; Souveraine ;

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Botanique :


D'après Lionel Hignard et Alain Pontoppidan, auteurs de Les Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent (Gulf Stream Éditeur, 2008) :

"On rencontre la grimpole branchue un peu partout, au jardin ou dans les talus. De ses feuilles, étalées au sol en étoile, partent une ou plusieurs tiges cannelées se terminant par une fleur semblable au pissenlit. Le nom de la picride vient du grec pycros, qui veut dire "amer" ou "rude". Elle partage cette étymologie avec le picrate ou l'acide picrique.


Pourquoi fait-elle ça ? Si l'on observe la plante à la loupe, on découvre que la grimpole est entièrement garnie de poils blancs, équipés de minuscules crochets.

Les limaces, les chenilles et les petits insectes rampants ont fort à faire pour l'escalader. quant à dévorer cette plante, c'est presque mission impossible !


Soupe d'épervière : Lorsqu'elle est très jeune, l'épervière est encore assez tendre pour être consommée. On la mangeait surtout en soues pendant les famines, quand on n'avait rien d'autre à se mettre sous la dent. Dès qu'elle grandit et devient rugueuse, on ne peut plus la manger, même lorsque l'on a très faim !


Défilé militaire ! Comme les feuilles et les fleurs de l'épervière sont velues, elles adhèrent facilement aux vêtements. Parfaites pour un déguisement improvisé, en épaulettes ou en blason sur une casquette, la picride, c'est du dernier chic ! "


N.B. Il semble que cet article confonde l'épervière et la picride fausse épervière...

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Usages traditionnels :


Selon Pline l'Ancien, auteur de la célèbre Histoire naturelle (livre XX, XXVI, Paris : Durocher, 1848-1850, édition d'Émile Littré, disponible sur le site de Philippe Remacle ) :


XXVI. [1] Les propriétés communes aux laitues sauvages sont la blancheur, une tige haute quelquefois d'une coudée, et des feuilles rudes ainsi que la tige elle-même. Celle qui a les feuilles rondes et courtes est appelée par quelques-uns hieracia, parce que l'épervier (ἱέραξ ), en la grattant, et en s’humectant les yeux avec le suc, s'éclaircit la vue quand il sent qu'elle est trouble. Le suc de toutes est blanc, et, pour les propriétés, semblable au pavot; on le recueille dans le temps de la moisson en incisant la tige; on le garde dans un vase de terre neuf : c'est un excellent remède pour mainte affection. Il guérit toutes les maladies des yeux, avec du lait de femme : l'argema, les nuages, les cicatrices, toutes les ulcérations croûteuses, et surtout les brouillards.

[2] On s'en sert en application dans de la laine contre l'épiphora. Le même suc purge le ventre, bu dans de l'oxycrat à la dose de deux oboles (1 gr., 5) ; Il remédie aux blessures faites par les serpents, bu dans du vin; on en boit aussi les feuilles et les têtes pilées dans du vinaigre. On en fait des applications surtout contre les piqûres de scorpion ; on les mêle avec du vin et du vinaigre contre les araignées phalanges; elles combattent aussi d'autres poisons, excepté ceux qui tuent par suffocation ou qui attaquent la vessie, excepté aussi la céruse. Dans du miel et du vinaigre, on les met sur le ventre pour expulser les humeurs viciées. Le suc est bon contre les dysuries. Cratevas recommande de le donner aux hydropiques à la dose de deux oboles dans du vinaigre et dans un cyathe de vin. Quelques-uns recueillent aussi le suc des laitues cultivées : il est moins efficace.

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Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Le pansement des plaies récentes se fait avec les feuilles couvertes d'un duvet épais, telles que celles de l'épervière laineuse, Hieracium lanatum et andryaloides, [...].

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