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La Piloselle




Étymologie :

Étymol. et Hist. Mil. xiiie s. peluselle (Vocabulary of the names of plants. Ms. Harl. 978, éd. Th. Wright, p. 140a ds T.-L.) ; ca 1300 piloselle (La Chirurgie de l'abbé Poutrel, éd. O. Södergard, 4 r°17). Du lat. médiév. pilosella (av. 1250 ds Latham), dér. du lat. pilosus (pileux*). Cf. aussi les var. a. fr. peluette, pelusete (xiiie s., Medical Prescriptions, éd. A. Bell, 138, 5 et 133, 18 cité par W. Rothwell ds Z. fr. Spr. Lit. t.86, p. 250).


Lire également la définition du nom piloselle afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Hieracium pilosella ; Pilosella officinarum ; Epervière ; Herbe-à-épervier ; Oreille-de-chat ; Oreille-de-souris ; Veluette.

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Botanique :


Dans Les Langages secrets de la nature (Éditions Fayard, 1996), Jean-Marie Pelt évoque les différents modes de communication chez les animaux et chez les plantes :


Nombreux sont les arbres ou les herbes qui protègent leur territoire par des sécrétions ou des excrétions toxiques pour les autres plantes, voire pour les insectes. De tels végétaux qui font ainsi souffrir les autres sont qualifiés d'« allélopathiques ». Aucune graine ne parvient à germer dans ces ambiances délétères. C'en est à tel point que de petites herbes - comme la piloselle - finissent par se contrarier mutuellement et en viennent à s'empoisonner les unes les autres par excès de leur sécrétion : c'est la version végétale du suicide.

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Dans sa thèse intitulée Prise en charge des douleurs articulaires par aromathérapie et phytothérapie. (2013, Thèse de doctorat, UNIVERSITE TOULOUSE III), Nelly Cazau-Berret présente ainsi la piloselle :


Caractéristiques botaniques :

La piloselle est une astéracée. Elle est surnommée herbe-à-épervier, oreille-de-souris, oreille-de-chat ou veluette. La croyance populaire voulait que les éperviers boivent de son suc pour fortifier leur vue. Elle est répandue en Europe, en Asie occidentale et en Afrique du Nord. Elle pousse sur des sols secs, des landes, des rocailles.

La piloselle est une petite plante vivace de 10 à 15 cm. Elle a des allures de pissenlit.


Mode d’utilisation et précautions d’emploi :

La plante est utilisée entière. Elle contient des flavonoïdes, des coumarines, des acides-phénols. Elle est diurétique par ses composés azotés et chlorés.

Elle est administrée par voie interne. Sous forme de tisane : 5 à 10g de plante sèche par litre d’eau, infusés 10 min. 1 à 2 tasses par jour suffisent.

Des gélules d’extrait sec à 200mg, à prendre deux fois par jour, matin et midi au repas. Pour les extraits fluides, la posologie est de 30 gouttes 3 fois par jour.

Aux doses thérapeutiques, il n’y a pas de contre indication. Mais elle sera évitée chez la femme enceinte et allaitante, chez les insuffisants rénaux.

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Symbolisme :


Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Cette plante herbacée commune à fleurs jaunes, appelée également "épervière" car elle fortifie la vue des éperviers, passait dans l'Antiquité grecque pour remédier à la cécité, d'où le surnom d'Hiérakion (herbe sacrée) que lui donnèrent les médecins de l'époque.

Ses propriétés contre l'état fébrile, reconnues par la phytothérapie, ont été révélées, dit-on dans les Vosges, par l'ange Gabriel inquiet de la fièvre dont Adam souffrait lorsqu'il fut chassé du paradis.

La piloselle, qui jouait un grand rôle dans les préparations magiques des druides, éloigne les démons lorsqu'elle est jetée dans le feu. En Souabe, on en met le jour de l'Ascension dans les étables pour les protéger de la foudre.

On disait également qu'une lame de couteau, trempée dans une décoction de cette plante, pouvait couper n'importe quel matériau, même les plus solides, comme le fer.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


HIERACIUM (Piloselle, myosotis, hieracium pilosella, le nec’ui-viter des Russes, Mouse-ear des Anglais, oreja de raton des Espagnols, Vergissmeinnicht des Allemands, Nontiscordar di me des Italiens), herbe dont la fleur a été maintes fois chantée par les poètes ; une ballade italienne voit dans le myosotis l’âme d’une jeune noyée métamorphosée en fleur sur le rivage. Les médecins grecs appelaient la piloselle hiérakion (herbe sacrée), et ils croyaient que, par elle, on pouvait rendre la vue aux aveugles. Cette opinion était probablement fondée sur une équivoque. On sait que les Egyptiens représentaient le soleil sous forme de faucon, hierakos, à cause de sa longue vue. Le soleil éclaire tout, sait tout et voit tout. Les hymnes védiques l’appellent Viçva veda, les slaves Vseveda. L’herbe du faucon, l’herbe du hierakos, le hierakion, est devenu à son tour, la plante qui donne la vue.

[...]

NECUI-VITER. — Le nom populaire russe du Hieracium Pilosella, L. (Cf. Volkoff, dans les actes de la Société impériale géographique russe.) M. Markevic (Obicay, Povieria, etc. Malorossian, Kiev, 1861) nous fournit les détails suivants à propos de cette plante magique et propice : « Elle pousse l’hiver, sur le rivage des fleuves et des lacs. On la cueille du 13 décembre au 1er janvier, à l’heure de minuit. Ceux qui voient ne peuvent pas la trouver ; seuls, les aveugles doivent la chercher ; ils sentent la présence de cette herbe ; dès qu’ils s’approchent, l’herbe leur blesse les yeux. Cette herbe est utile aux pécheurs, et pour la traversée des fleuves »

[...]

PILOSELLE (Pilosella ; cf. Saint-Jean, Ier vol.). — En Souabe, le jour de l’Ascension, on place la piloselle et l’auricula muris au-dessus du bétail dans les étables, pour les préserver de la foudre. (Cf. Mannhardt, Germanische Mythen.)

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