Étymologie :
COURLIS, subst. masc.
Étymol. et Hist. xiiie s. corlieu (Bataille de Caresme et de Charnage, éd. G. Lozinski, 220) ; 1555 corlys (Belon, De la nature des oiseaux, IV, 12 ds Littré). Mot d'origine onomatopéique tiré du cri de l'oiseau (cf. Belon).
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Croyances populaires :
Selon Paul Sébillot, auteur de Le Folklore des pêcheurs (1901) :
Les pêcheurs de Douvres et de Folkstone détestent entendre le cri des Seven Whistlers, les sept siffleurs, nom qu’ils donnent au courlis à long bec ; c’est pour eux l’annonce de mort et de naufrage.
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Symbolisme celte :
Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :
Cet oiseau échassier migrateur qui vit près de l'eau est un messager de mauvaises nouvelles et l'entendre la nuit fait craindre le pire. Les marins le redoutent particulièrement et refusent souvent de prendre la mer si un courlis.
Toutefois, dit une légende bretonne, le sixième sens des courlis eut jadis une heureuse conséquence : « Lorsque le vaisseau qui portait la Sainte Famille en Égypte fut sorti du port, des milliers d'oiseaux voltigèrent autour ; quelques-uns même entrèrent dans la cabine où se trouvaient les saints voyageurs, et, parlant breton, les avertirent qu'un orage allait éclater. Saint Joseph, comprenant leur avis, demanda une embarcation pour le reconduire à terre, et, pendant la traversée, ils chantaient autour de lui. Ils avaient sauvé la Sainte Famille, car une tempête s'éleva presque aussitôt et le vaisseau fut submergé ; or, ces oiseaux étaient des courlis et Jésus, pour les récompenser, a permis que leurs nids ne tombent jamais sous la main des enfants ».
En Ecosse, le courlis est surnommé whaup, du nom d'un lutin au long bec (comme l'oiseau), qui hante les maisons la nuit.
Selon Divi Kervella dans Emblèmes et symboles des Bretons et des Celtes (2001),
"Cet oiseau échassier au long bec qui vit le long des côtes et niche dans les tourbières du centre Bretagne est l'oiseau qui prédit les dangers. Encore faut-il savoir le comprendre. Mais qu'à cela ne tienne ! D'après la légende c'est l'oiseau parlant breton... Il aurait ainsi sauvé saint Joseph, qui lors d'un voyage en mer, aurait été prévenu de l'imminence d'une violente tempête grâce aux avertissements de cet oiseau. Saint Joseph lui-même aurait donc été bretonnant !"
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