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Le Lin



Étymologie :

  • LIN, subst. masc.

Étymol. et Hist. Plante textile. 1155 sa tige désséchée combustible (Wace, Brut, 13596 ds T.-L. : esprises de lin et de tundre) ; ca 1180 la plante cultivée pour sa fibre (Marie de France, Fables, 17, 3, ibid.) ; id. le fil obtenu de ses fibres [servant à confectionner un filet pour la chasse] (Id., ibid., 17, 7, ibid.) ; id. chemise de lin (Guillaume de Berneville, St Gilles, 2758, ibid.) ; xiiie s. [ms.] filer lin (Lai de la Pastorele, 12 ds K. Bartsch, Romances et pastourelles, II, 79, p. 205). Du lat. linum « lin » désignant la plante, le fil (spéc. « ligne pour la pêche, corde, filet pour la pêche, la chasse »), le tissu.


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Linum usitatissimum ; Bluyalé ; Filé ; Léyon ; Li ; Lignusse ; Linal ; Linette ; Sem glin.

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Botanique :


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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du lin :


LIN - JE SENS VOS BIENFAITS.

Le Lin nous environne tellement de ses bienfaits qu'il est comme impossible de lever les yeux sans les voir briller de toutes parts. Nous lui devons nos toiles, nos papiers et nos dentelles.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Lin - Bienfait.

C’est avec son écorce que nous faisons ces beaux tissus qui nous couvrent.


Phormion - Premier ouvrage.

Les habitants de la Nouvelle-Zélande se font des habits de l’écorce de cette plante, qui est une espèce de lin.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


LIN - BIENFAITEUR.

Si vous faites le bien sachez à qui vous le faites et une grâce abondante se répandra sur vous ; faites du bien au juste et vous recevrez une grande récompense sinon de lui, certainement du Seigneur.

Ecclésiaste : XII, 1, 2.

Le lin est une plante remarquable par sa taille svelte, légère, élégante et par ses fleurs d'un bleu céleste. Sa tige est droite, lisse, cylindrique, rameuse à son sommet et haute d'un mètre trente centimètres. Le lin a été connu dès la plus haute antiquité. On a cru qu'il fut d'abord trouvé dans les lieux voisins du Nil. Isis, dit-on, inventa l'art de le filer et d'en faire de la toile. Les prêtres égyptiens étaient vêtus de lin, d'où leur venait le surnom de Linigeri. Les initiés aux mystères d'Isis portaient aussi des habits de lin. Tous les échantillons d'étoffes diverses trouvées dans les tombeaux de Thèbes et entr'autres une tunique entière, des toiles garnies de frange, une sorte de peluche, des mousselines, un paquet de fil à coudre, etc., ont été reconnus pour être de lin. On cultive aujourd'hui dans presque toute l'Europe cette plante également précieuse pour les arts, l'économie domestique et la médecine.

RÉFLEXIONS.

Souvent les bienfaits nous font des ennemis, et l'ingrat ne l'est presque jamais à demi ; car il ne se contente pas de n'avoir point la reconnaissance qu'il doit ; il voudrait même encore n'avoir pas son bienfaiteur témoin de son in gratitude.

(Mme DE LA SABLIÊRE.)

La joie de faire du bien est tout autrement douce et touchante que la joie de le recevoir : revenez-y encore, c'est un plaisir qui ne s'use point, plus on le goûte, plus on se rend digne de le goûter.

(MASSILLON, Petit Carême.)

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Lin - Je sens vos bienfaits.

Qui pourrait deviner, en regardant celte petite plante modeste, les nombreuses qualités qu'elle possède ? La culture du lin se perd dans la nuit des temps ; les Égyptiens n'en tiraient qu'un faible parti ; mais, chez les Grecs et les Romains, le tissage du lin avait atteint un très haut degré de perfection. Le chanvre leur étant inconnu, les voiles de leurs navires ainsi que leurs cordages étaient faits avec le lin. C'est encore au lin que nous devons cette graine si précieuse qui adoucit tant de maux. Avec ses fibres on fabrique les belles dentelles qui nous parent et des toiles d'une finesse extraordinaire. Sa fleur, d'un charmant bleu, fait rêver aux doux yeux d'un jeune enfant ; et chacun doit dire en la voyant :

Je t'aime, petite fleur

Si gentille et si modeste ;

Ta tête d'un bleu céleste

Représente la candeur.

J'aime ta tige élancée,

Ta robe d’un vert si beau,

O ma belle délaissée

Douce fille du hameau !

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Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :


LIN : Je sens vos bienfaits.

Cette charmante petite plante a des fleurs d'un bleu admirable.


J'aime la mer de Saphir

Qu'au versant de nos collines

Tu formes quand tu t'inclines

Sous les baisers du Zéphir.

Oh ! j'aime te voir encore

Répandre ces pleurs brillants

Qu'en ton sein vers l'aurore,

Comme de beaux diamants !

Pare le sein de Marie,

Couronne ses cheveux noirs,

Fleur de lin, cent fois plus jolie

Que tes sœurs des riches manoirs. F. GOZOLA.

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Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Lin (Linum usitatissimum) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Masculin

Planète : Mercure

Élément : Feu

Divinité : Hulda

Pouvoirs : Argent ; Santé ; Protection.


Utilisation rituelle : Les anciens Germains avaient consacré le Lin à la déesse Hulda qui, dans leur mythologie, fut la première à enseigner aux hommes comment tirer parti de cette plante. Sa culture remonte en effet à l'aube des temps historiques. Non seulement on le filait, mais il servait aussi à l’alimentation. Il est probable que, à ces époques très reculées, le culte du Lin égalait en importance et en faste celui des céréales en Grande-Grèce et à Rome.

La tradition des campagnes a, dans certaines régions, conservé comme un lointain souvenir de ces rites archaïques qui, bien que perdus pour l'homme de science, n'en restent pas moins gravés dans l'inconscient collectif des populations. En Flandre, le jour de la Saint-Jean, les jeunes filles dansaient autour du champ de Lin, puis elles se déshabillaient et folâtraient au milieu des hautes plantes. On disait que cela plaisait au Lin.

Dans les provinces russes de la Baltique, on célébrait encore au XIX e siècle une fête païenne du Lin. Ni les persécutions des chevaliers teutoniques ni la répression des fonctionnaires du tsar n'étaient venues à bout de cette coutume ancestrale.

L'Antiquité indienne voyait au ciel, dans l'aube et dans l'aurore une toile lumineuse sur laquelle s'affairaient des tisserands ; l'épouse divine, l'Aurore, tissait dans le Lin le plus fin la chemise nuptiale, la robe de l'époux divin : le Soleil.

Dans les contes populaires, il est souvent question de chemises ou de robes de Lin, tissées avec une finesse si extraordinaire que la plus ample peut être enfermée dans une noisette.


Utilisation magique : Les graines sont employées dans les vœux d'argent. En Pologne, on brasse ensemble des graines et de la petite monnaie ; on place le tout dans un vase qu'on va déposer sur l'autel de son saint préféré. Plus cette opération est renouvelée souvent, plus l'argent affluera dans le ménage.

Une paire de chaussures neuves serre-t-elle un peu trop le pied ? On la bourre de graines de Lin mouillées. On laisse gonfler, puis germer. Quand les pousses ont atteint quelques centimètres, on donne à manger au bœuf le contenu du soulier droit, à l'âne le contenu du soulier gauche. Il ne reste plus qu'à mettre les chaussures lorsqu'elles sont sèches. Celui qui les porte ne manquera jamais d'argent (Russie subcarpathique).

La jolie fleur « bleu de Lin » est un puissant protecteur contre les sorts en tout genre. Si vous craignez d'être ensorcelé, voici ce qu'il faut faire. À droite de votre lit, mettez une cruche, ou un broc, rempli d'eau de pluie. À gauche, un récipient à demi-rempli du mélange, un tiers graine de moutarde, deux tiers graines de Lin, malaxé jusqu'à ce qu'on ne puisse plus distinguer les unes des autres. Non seulement vous dormirez dans la plus parfaite quiétude, mais à votre réveil vous saurez à quoi vous en tenir. Si tout est resté comme vous l'avez mis la veille, vos craintes sont sans fondement, personne ne vous a jeté un sort. Si l'eau du broc est passée dans les graines, et que celles-ci ont germé, vous aviez joliment raison de vous inquiéter : on a effectivement essayé de vous ensorceler. Mais le charme est rompu. Maintenant le sorcier est sans pouvoir contre vous.

Si le Diable est dans la maison, prenez deux petits sacs, l'un rempli de poivre rouge de la Jamaïque, l'autre de graines de Lin. Jetez-en alternativement des poignées, à toute volée, sur les murs, les plafonds, dans les placards, les cheminées. Avec chaque poignée de poivre rouge, vous hurlez : « Pour l'évêque rouge ! » Avec chaque poignée de Lin : « Pour toi, le Malin ! » Si une femme de cinquante ans, ayant eu des jumeaux mort-nés, attend devant la maison, elle verra Satan s'enfuir par le toit.

Pour que votre enfant soit beau, vigoureux, intelligent, pour qu'il soit plus tard un adulte qui vous fasse honneur, conduisez-le, trois jours, heure pour heure, après l'anniversaire de ses sept ans, dans un champ de Lin et faites-le danser au son de la viole.

Pour passer rapidement un lumbago, nouez-voua une gerbe de Lin autour des reins.

Si vous avez des vertiges, des étourdissements, mettez-vous tout nu par une belle soirée d'été et, juste après le coucher du soleil, courez à perdre haleine à travers un champ de Lin. Faites trois aller et retour, le plus vite que vous pourrez, sans reprendre votre souffle. Vous reviendrez fatigué, peut-être haletant, mais le Lin aura absorbé vos vertiges. Vous en serez débarrassé pour de longues années.

Dans la vallée de Soana, dans le Piémont, on croit que voir en songe du Lin trempé dans l'eau est l'avertissement d'une mort dans le courant de l'année.

En Allemagne, lorsqu'un enfant grandissait mal, ou qu'il ne marchait pas, la veille de la Saint-Jean on le plaçait tout nu dans un pré, et on semait du Lin dans l'herbe et sur l'enfant même. Dès que le Lin commençait à pousser, le petit aussi devait se mettre à grandir et à marcher.

Trois joyeux garçons et trois jolies jeunes filles dansaient un jour de fête dans un champ de Lin. La procession passe, et quand le saint sacrement paraît, ils continuent leur danse comme si de rien n'était. Vient le moment où, soûlés de plaisir, ils veulent se reposer. Ils cherchent une place où s'allonger, mais les Lins se resserrent pour les en empêcher et les fouettent aux jambes pour les contraindre à danser.

Ils dansèrent ainsi une année sans avoir pu s'arrêter un seul moment.

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Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :


Consacré par les anciens Germains à la déesse Hulda, qui la première, dit la légende, montra aux hommes l'utilité de la plante, le lin symbolise la vie, la végétation facile et abondant. Les Égyptiens en avaient fait une plante sacrée et, lui attribuant le pouvoir de faciliter le passage des morts dans l'autre monde, se servaient de ses fibres pour la fabrication des bandelettes des momies. Dans la tradition chrétienne, le lin apparait  également comme un symbole d'immortalité et de résurrection : le suaire n'en fut-il pas tissé ?

Le lin peut servir de talisman : une de ses graines dans une chaussure ou dans une poche protège des sorts - les Danois préfèrent en répandre sur e seuil des maisons ; sa fleur, de couleur bleue, est également très efficace contre les maléfices. Si vous craignez d'être la victime d'un sorcier, suivez ces conseils :


A droite de votre lit, mettez une cruche, ou un broc, rempli d'eau de pluie. A gauche, un récipient à demi rempli du mélange un tiers graines de moutarde, deux tiers graines de lin, malaxé jusqu'à ce qu'on ne puise plus distinguer les unes des autres. Non seulement vous dormiez dans la plus parfaite quiétude, mais à votre réveil vous saurez à quoi vous en tenir. SI tout est resté comme vous l'avez mis la veille, vos craintes sont sans fondement, personne ne vous a jeté un sort. Si l'eau du broc est passée dans les graines, et que celles-ci ont germé, vous aviez joliment raison de vous inquiéter : on a effectivement essayé de vous ensorceler. mais le charme est rompu. maintenant le sorcier est sans pouvoir contre vous.


Pour chasser le diable de chez soi, il faut jeter sur les murs, au plafond, dans les placards et la cheminée, des poignées de poivre rouge, en criant "Pour l'évêque rouge !" et des poignées de graines de lin en disant "Pour toi, el Malin !" Alors le diable fuit par le toit : seule une femme de cinquante ans ayant mis au monde des jumeaux mort-nés peut le voir.

Dans certaines conditions, le lin attire l'argent : les Polonais déposent sur l'autel d'un saint un vase contenant des pièces et des graines de la plante : "Plus cette opération est renouvelée souvent, plus l'argent affluera dans le ménage". Les Russes, eux, portent des chaussures dans lesquelles ils ont fait germer des graines de lin qui, une fois développées, ont servi de nourriture à un bœuf (pour le soulier droit) et à un âne (pour le gauche).

Un enfant qui, après l'anniversaire de ses sept ans, est conduit trois jours de suite, à la même heure, dans un champ de lin où il danse au son de la viole, acquerra beauté, intelligence et force. En Allemagne, pour qu'un enfant se mette à marcher, ou pour remédier à une mauvaise croissance, on le plaçait tout nu le jour de la Saint-Jean, sur de l'herbe en même temps qu'on y sentait du lin. Aussitôt que le lin poussait, l'enfant devait grandir et marcher. En Sicile, on croyait mettre fin à une longue agonie en mettant une taie de lin non encore lavée sur l'oreiller du mourant.

En Sicile toujours, le lin, dont les fils représentent les rayons du soleil et les attirent, est utilisé pour soulager les maux de tête provoqués par une insolation : on y brûle de l'étoupe de lin dans un verre, on pose le verre sur un plat blanc et enfin le plat sur la tête du malade.. Lorsqu'on souffre de vertiges et d'étourdissements, il faut, juste après le coucher du soleil, courir dans un champ de lin et le traverser, le plus vite possible, trois fois aller et retour.

Une gerbe de lin passée autour des reins fait passer un lumbago. Au Portugal et dans une partie de l'Espagne (Galice), l'usage veut que des jeunes gens, le matin de la Saint-Jean, se roulent nus dans les champs de lin pour se prémunir des maladies de peau, et en particulier de la gale et des démangeaisons. Ce rite qui s'appelle "tailler la chemise" est censé, à Rio de Onor, procurer "la jeunesse aux hommes et la beauté aux femmes".

Selon Le Bréviaire du devin et du sorcier (Paris, 1895, p. 128), pour guérir les brebis : "Prenez des brins de lin, que vous attacherez à un bâton de buis ; trempez-le et passez-le trois fois dans le fondement de l'animal et dites trois fois de suite : Passe nobis fratres".

Se parfumer avec la semence de la plante donne le don de divination ; en Italie, voir en songe du lin trempé dans de l'eau annonce une mort dans l'année.

Semé le vendredi saint, le lin est protégé de la gelée (Vosges) ; Allemands et Autrichiens privilégient le mardi gras, la Chandeleur ou la nuit du 1er mai. Les agriculteurs bretons conseillaient d'invoquer pendant les semailles "sainte Geneviève, intrépide fileuse" ou d'envoyer sa femme aux champs sur les genoux : s'ils enflaient, la récolte devait être de grande qualité. Pour obtenir du beau lin, en Wallonie, les femmes dansaient au soleil le jour de la Chandeleur, en Flandre, le jour de la Saint-Jean. Il ne faut pas filer le lin le jour du mardi gras sinon les souris rongeront le fil.

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Eric Pier Sperandio, auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations (Éditions Québec-Livres, 2013), présente ainsi le Lin (Linum usitatissimum) ainsi :


"Cette plante annuelle est cultivée en Europe et en Amérique du Nord, mais on la retrouve aussi à l'état sauvage. Ses fleurs sont d'un bleu violacé et elles fleurissent de juin à la fin août. Les graines sont fines et plates, très brillantes et d'un brun très pâle.


Propriétés médicinales : Une décoction des graines peut être utilisée pour soulager la toux ainsi que les problèmes de congestion pulmonaire ; cette décoction peut aussi soulager les problèmes de digestion ainsi que les infections urinaires. Pour éliminer les pierres à la vésicule biliaire, il est recommandé de prendre environ 30 mL (2 c. à soupe) d'huile de graines de lin et de s'allonger sur le côté gauche pendant environ 30 minutes ; les pierres devraient alors être éliminées par la voie des intestins. Manger quelques graines de lin peut aussi soulager la constipation.


Genre : Masculin.


Déités : Hulda.


Propriétés magiques : Argent - Protection - Beauté - Pouvoirs psychiques - Guérison.


Applications :

SORTILÈGES ET SUPERSTITIONS :

  • Traditionnellement, on offrait du lin sous toutes ses formes à la déesse Hulda, car c'est elle qui est censée avoir appris aux hommes à cultiver cette plante, à filer ses fibres et, finalement, à en tisser le fil pour obtenir du tissu.

  • En Allemagne, on place quelques graines de lin dans ses chaussures afin d'éloigner la pauvreté.

  • Les fleurs bleues du lin étaient portées au Moyen Âge pour se préserver des sorts jetés par les mauvaises sorcières et se défendre des attaques de sorcellerie.

  • Pour vous protéger contre les attaques psychiques durant la nuit, mêlez une quantité égale de graines de lin et de graines de moutarde que vous placez sous votre lit, à côté d'un plat rempli d'eau froide.

TALISMAN DE PROTECTION POUR LA MAISON : Pour empêcher les esprits du mal d'entrer chez vous, mêlez du poivre rouge et des graines de lin dans une petite boîte. Voici comment procéder :

Ce dont vous avez besoin :

  • une chandelle rouge

  • de l'encens de sang-de-dragon

  • une petite boîte de bois ou de santal

  • 45 mL (3 c. à soupe) de poivre de Cayenne

  • 45 mL (3 c. à soupe) de graines de lin.

Rituel : Allumez votre chandelle et faites brûler l'encens. Mélangez le poivre et les graines de lin soigneusement en faisant attention pour ne pas inhaler le poivre (c'est très douloureux pour les narines !). Placez ensuite votre mélange dans la boîte et passez celle-ci plusieurs fois au-dessus de la flamme de la chandelle et des volutes de l'encens en alternant, tout en répétant :


Graines de lin, graines de poivre

Unissez-vous afin de me protéger

Protégez ma demeure et les miens

Des forces du mal et des esprits malins.


Fermez votre boîte soigneusement. Vous pouvez la placer n'importe où dans la maison elle empêchera le mal d'y pénétrer.

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Symbolisme celte :


Dans L'Oracle druidique des plantes, Travailler avec la flore magique de la Tradition de Philip et Stephanie Carr-Gomm, (traduction 2006)  les mots clefs associés à cette plante sont :


en position droite : Aisance - Connexion -Habillement

en position inversée : Malaise - Déconnexion - Petitesse.


Le lin pousse dans le monde entier. Les nombreuses espèces partagent les mêmes propriétés. Les espèces britanniques sont cultivées commercialement dans le sud de la Grande-Bretagne, mais on les trouve aussi à l'état sauvage. Atteignant 120 cm de hauteur, ses fleurs bleu pâle font d'un champ de lin fleuri un spectacle superbe. Les graines de lin, luisantes comme des pépins de pomme, ont des propriétés nutritives et médicinales. L'huile qu'elles contiennent est laxative, a des propriétés anti-cancérigènes et diminue le cholestérol, la pression sanguine et la formation d'athéromes dans les artères.

La carte montre le lin en fleurs. On voit au loin les toits en chaume d'un village, et au premier plan, à côté d'une plante mature, un fuseau.


Sens en position droite. Le lin a vêtu les hommes et a contribué à leur communication par-delà les mers pendant des millions d'années. C'est la plante de la déesse Arianrod, qui file et tisse la toile d'amour et de connexion autour de nous et entre nous. Le choix de cette carte signale l'importance de la connexion et de la communication dans votre vie en ce moment. Une voie spirituelle comme le druidisme enseigne que nous sommes tous connectés. Une fois que nous sommes persuadés de ce fait, beaucoup de nos rêves deviennent possibles. La synchronicité abonde lorsque nous devenons conscients du réseau délibérément utilisé pour envoyer des messages positifs au monde et l'influencer. C'est l'art de la magie, exprimant la loi du karma, où l'énergie positive lancée revient à soi. A mesure que nous nous sentons de plus en plus en accord avec le courant de la vie, que nous éprouvons le sentiment d'avoir une place dans le réseau qui soutient tous les hommes, un élément d'aisance commence à émerger dans notre vie et dans nos relations.


Sens en position inversée. Se sentir déconnecté de la vie et de ses semblables est une expérience très désagréable. Nous savons au tréfonds de nous que quelque chose ne va pas, souvent sans avoir une idée de quoi il s'agit ou de comment redresser la situation. La graine de lin est si petite, la couleur de sa fleur si subtile, sa tige si ordinaire en apparence, pourtant cette plante a été extraordinaire a été parmi celles qui ont le plus influencé le développement de la civilisation. Cela montre que les petites choses peuvent avoir de grands effets. L' "ajustement infime " a ses vertus. Quelques degrés de différence sur l'Atlantique feront accoster un bateau en Amérique du Nord ou en Amérique du Sud, un petit changement dans votre vie affectera votre sentiment fondamental de bien-être et de connexion avec le reste de la vie. Quelques changements simples de votre mode de vie ou de votre relation susciteront un sentiment nouveau d'aisance et d'harmonie, pour vous et pour ceux qui vous entourent.

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Lin, pousse jusqu'à l'aine

Le lin était jadis une plante importante. Comme le note Pline l'Ancien : "Dans quel domaine de la vie n'emploie-t-on pas le lin ?" Son usage remonte à plus de 10 000 ans, débutant en Inde ou au Proche-Orient. Il est cultivé en Grande-Bretagne depuis quelque 5000 ans.

On a découvert des toiles en lin datant de l'âge de pierre au centre celte de la Suisse. Les bandelettes des momies égyptiennes étaient en toile de lin. Ce ne fut qu'au XIXe siècle que le coton a supplanté le lin comme matériel de base pour les vêtements.

Le lin, en plus de vêtir les hommes pendant des millénaires, a permis aussi aux civilisations de commercer et de communiquer les unes avec les autres, car jusqu'à il y a environ 150 ans, la voilure des bateaux était elle aussi en lin. Selon Pline, les Gaulois avaient inventé les matelas bourrés de lin. Depuis la nuit des temps, les femmes étaient responsables du filage et du tissage - le lin était placé sous les auspices de la Déesse dans bon nombre de cultures européennes. L'un de ses noms gaéliques Lion nam bean sith, signifie "le lin de la fée". Pour le druidisme, la déesse du rouet et des étoiles, Arianrod ("roue d'argent") est la patronne du lin. Depuis le Sommerset en Angleterre jusqu'à la Turquie à l'est, des rituels encourageant la croissance du lin étaient pratiqués à l'époque des semailles et de la récolte. Les danses majestueuses et les chants particuliers visaient à encourager le lin à pousser à hauteur d'aine. A l'occasion, les hommes chantaient : "Lin, pousse jusqu’à l'aine", mais le plus souvent c'étaient les femmes qui soulevaient leurs robes et marchaient nues à travers les champs la nuit de la Saint-Jean, ou même urinaient rituellement dessus.

En Écosse, en Italie et en Allemagne, les graines de lin servaient à la divination de l'amour. A la veille de Samain, une jeune fille se cherchant un mari semait la graine en récitant un charme. Si cela réussissait, elle voyait apparaître au-dessus de son épaule gauche l'homme qu'elle allait épouser."

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Mythologie :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


LIN. — L’antiquité indienne voyait au ciel, dans l’aube et dans l’aurore, une toile lumineuse et des tisserands ; l’épouse divine, l’aurore, tissait la chemise nuptiale, la robe de l’époux divin, le soleil. Les dieux s’habillaient d’une robe lumineuse, d’une robe blanche ou rouge, d’argent ou d’or. Les prêtres, sur la terre, ont adopté le même costume blanc dans l’Inde, en Égypte, en Asie Mineure, à Rome, dans les pays chrétiens ; en français, on appelle encore aube la chemise de lin du prêtre et des enfants de chœur. La Délia de Tibulle (I, 329), dans certains jours de fête, s’habillait, elle aussi, d’étoffe blanche :


Ut mea votivas persolvens Delia voces

Ante sacras lino tecta fores sedeat.


Le lin était tellement apprécié dans le nord que, jusqu’au XIIe siècle, dans l’île de Rugen, il tenait lieu de monnaie. « Apud Ranos, écrivait Helmold, I, 38, 7, cité par Hehn (Kulturpflanzen u. Hausthiere, Berlin, 1874), non habetur monota, nec est in comparandis rebus consuetudo nummorum, sed quidquid in foro mercari volueris, panno lineo comparabis. » Güldenstädt, au siècle passé, trouvait encore un usage semblable au Caucase. Dans les contes populaires, il est souvent question de chemises ou de robes tissées avec une finesse si extraordinaire, que la plus ample peut être enfermée dans une noisette. Hérodote et Pline font mention d’un linge envoyé en Grèce par le roi Amasis, dont chaque fil était composé de 360 ou de 365 fils, évidente allusion aux jours de l’an. Dans la chanson populaire vénitienne du grillon et de la fourmi, le grillon file du lin ; la fourmi lui en demande un fil, évidemment pour continuer à filer, les deux animaux figurant dans la mythologie zoologique deux saisons différentes.

Les fils du lin sont censés représenter les rayons du soleil et, d’après une superstition populaire sicilienne, les attirent. A Modica, en Sicile, écrit M. Amabile, pour chasser les maux de tête produits par l’insolation, on brûle, avec accompagnement d’imprécations, de l’étoupe de lin dans un verre où l’on a versé de l’eau ; on place le verre sur un plat blanc, et le plat sur la tête du malade ; on prétend que, de cette manière, on retire de la tête et on attire sur le lin toute la vertu du soleil. Dans la Valle Soana, en Piémont, on croit que voir en songe un linge plongé dans l’eau, est un avertissement de mort dans le courant de l’année. Le lin est symbole de vie, de végétation facile et abondante. C’est pourquoi, en Allemagne, lorsqu’un enfant grandit mal, ou qu’il ne marche point, la veille de la saint Jean on le place tout un sur le gazon, et on sème du lin sur ce gazon et sur l’enfant même ; dès que le lin commencera à pousser, l’enfant aussi doit commencer à pousser et à marcher ; le même rite peut s’accomplir au printemps.

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Contes et légendes :


Dans Le Folk-Lore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906) Paul Sébillot recense nombre de légendes populaires :


Quelques observances augurales se rattachent à la récolte future. L'une d'elles est ainsi décrite dans un quatrain du Finistère dont voici la traduction : Avant de semer ton lin, envoie ta femme (aux champs) sur les genoux ; et si ses genoux enflent, tu es sûr d'avoir d'excellent lin.

[...] Au moment de lancer la dernière poignée de graine, le paysan breton récite une prière composée de vingt vers, dans laquelle il invoque « sainte Geneviève, intrépide fileuse » en lui promettant, si le lin réussit, de faire l'aumône aux malheureux. Quand il arrive à l'engagement de la fin, il fait une croix avec un râteau sur le dernier sillon.

[...] Le lin réussira si les femmes dansent au soleil le jour de la Chandeleur.

[...] On dit en proverbe en Haute-Bretagne en parlant du chanvre :


Il faut chanter en le cueillissant

Ou les filandières s'endorment en le filant.


Il en est de même du lin, et il y a des chansons que l'on chante en faisant cette besogne.

[...] Dans le pays basque la graine de lin dans la chaussure ou dans la poche préserve des sorts.

[...] Plusieurs graines interviennent dans une conjuration destinée à faire venir et à interroger le diable, et elles récompensent sa complaisance. En Basse-Bretagne, un conjurateur faisait aussi l'appel des démons, et distribuait à chacun, pour la même raison [parce que le diable ne s'ne va jamais sans emporter quelque chose] ; une graine de lin.

[...] J'ai parlé au livre de la Mer des gens simples qui voyant un champ de lin fleuri ou un champ de blé que le vent fait onduler se baignent dedans le prenant pour la mer ; d'après un ouvrage publié cette année les habitants de Berck-sur-Mer qui vont porter un poisson au roi, traversent aussi un champ de lin qu'ils croient être la mer.

 

Manuel Vasquez Montalban dans la nouvelle "Assassinat à Prado del rey" (Édition originale, 1987 ; Christian Bourgois Éditeur, 1994) nous demande :


Connaissez-vous le conte d'Andersen sur le lin, l'histoire du lin qui devient à la fin un livre brûlé ? Peu de livres échappent aux flammes.

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Littérature :


LE TISSU DE LIN


Simple tissu de lin qui recèle la marque

du Christ gisant humble mortel

tu fus tissé tu fus blanchi et au soleil

tu séchas quelque jour près d'une barque


Puis il t'advint cette aventure fabuleuse

d'être le dernier drap pour le lit d'un tombeau

qui va marquer la vie et la mort s'il le faut

du fils du Dieu vivant au-delà des chartreuses


Quand ce linge sécha en quelque Galilée

aux buissons épineux que des brebis frôlèrent

un berger presque enfant vit ta blancheur première

et il te respira comme pour un bouquet


Il monta jusqu'en lui comme un léger vertige

il parla au troupeau d'un parfum inconnu

d'un parfum interdit secret et bien venu

c'étaient là les débuts d'un déroutant prodige


Et le berger dansa tout seul sur cette plaine

les moutons regardaient un instant puis broutaient

des signaux incertains passaient et repassaient

sur ce moment tombé de profondeurs lointaines.


Louis Amade, "Le Tissu de lin" in Revue des Deux Mondes, octobre 1982.

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