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Le Diplodocus

DerniĂšre mise Ă  jour : 24 avr.



Étymologie :


  • DIPLODOCUS, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1890 (Lar. 19e Suppl.). ComposĂ© du gr. ÎŽ Îč π λ Îż ́ Îż ς « double » et de ÎŽ Îż Îș Îż ́ ς « poutre » en raison des os doubles de la queue de l'animal et de sa grande taille.


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.

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Zoologie :


Document Ă  lire : Dinonews

 

J. P. Magnol dans un article intitulé "Appareil digestif, appareil locomoteur et stratégies de prise alimentaire chez les Dinosaures" paru dans la Revue de médecine vétérinaire (2003, vol. 154, p. 543-563) :


— Les dents de Diplodocus sont petites, longues, cylindriques, la couronne n’étant pas plus large que la racine. ProjetĂ©es vers l’avant, assez rĂ©guliĂšrement espacĂ©es Ă  la façon d’un peigne, elles Ă©taient destinĂ©es Ă  effeuiller les extrĂ©mitĂ©s des rameaux pour en dĂ©tacher feuilles ou aiguilles, non mastiquĂ©es et dĂ©gluties en l’état. Chez Camarasaurus et Brachiosaurus, la couronne est creusĂ©e en forme de gouge. L’appareil dentaire, simple appareil de capture, semble totalement inapte Ă  la mastication. Fiorillo a pu montrer, grĂące Ă  l’étude des facettes d’usure de la couronne, que Camarasaurus consommait des vĂ©gĂ©taux plus grossiers que Diplodocus. Les jeunes CamarasauridĂ©s toutefois se rapprochent de ce point de vue des DiplodocidĂ©s, suggĂ©rant pour les premiers des diffĂ©rences dans le rĂ©gime alimentaire entre sub-adultes et adultes et une possible compĂ©tition entre CamasauridĂ©s juvĂ©niles et DiplodocidĂ©s.

[...]

Les particularitĂ©s du squelette axial et appendiculaire influent sur la hauteur de capture. Il apparaĂźt clairement que, compte tenu de leur morphologie gĂ©nĂ©rale, les Ankylosaures restĂšrent plaquĂ©s au sol tandis que les Sauropodes du Jurassique furent parfois capables d’écrĂȘter le faĂźte des arbres. Les hautes branches ou les cimes sont en effet atteintes par les animaux qui peuvent porter leur tĂȘte, donc leur appareil de capture, Ă  leur niveau. Plusieurs solutions Ă©volutives conduisirent au mĂȘme rĂ©sultat. L’animal put utiliser son long cou vertical prolongeant des membres thoraciques plus hauts que les pelviens (Brachiosaures), ou bien mettre Ă  profit un trĂšs long cou (la hauteur du prĂ©lĂšvement des vĂ©gĂ©taux est estimĂ©e entre 4 et 6 m, pour Diplodocus et Apatosaurus. (EncadrĂ© 2) ou encore se dresser sur ses membres pelviens, la queue formant tripode. Cette aptitude Ă  se dresser sur les postĂ©rieurs en prenant appui sur la queue fut, pour certains palĂ©ontologues [5] partagĂ©e par les Apatosaures, les StĂ©gosaures et Diplodocus. Cependant, les arguments d’ordre anatomique avancĂ©s par cet auteur sont loin de faire l’unanimitĂ© parmi les spĂ©cialistes. Dodson, en outre, critique cette interprĂ©tation compte tenu des difficultĂ©s Ă  assurer une irrigation cĂ©phalique correcte.


EncadrĂ© 2 — FlexibilitĂ© du cou et hauteur de la prise alimentaire chez les Sauropodes.

Stevens et Parrish estiment, Ă  partir d’une modĂ©lisation informatique, la relation entre le degrĂ© de libertĂ© des facettes zygapophysaires (surface, orientation, conformation en 3D) et la mobilitĂ© du cou chez deux diplodocidae : Apatosaurus Brontosaurus louisae et Diplodocus carnegii. En position neutre (facettes prĂ© et postzygapophysaires centrĂ©es) les cous des deux sauropodes (L = 6,2 m pour Diplodocus et 5,3 m pour Apatosaurus) sont portĂ©s rectilignes et inclinĂ©s, la tĂȘte se trouvant proche du sol (1,6 m pour Apatosaurus et 0,8 m pour Diplodocus). Cette attitude qui renoue avec les premiĂšres descriptions, s’éloigne des reconstructions plus rĂ©centes. La flexibilitĂ© maximale latĂ©rale et dorso-ventrale dĂ©pend de la rĂ©sistance opposĂ©e au dĂ©placement par les capsules articulaires. Par analogie avec les caractĂ©ristiques du cou des oiseaux modernes, les auteurs estiment que le dĂ©placement maximum est atteint lorsque le chevauchement n’est plus que de 50 %. Sur ces bases thĂ©oriques, Stevens et Parrish constatent que la hauteur maximum de la tĂȘte, donc du prĂ©lĂšvement des vĂ©gĂ©taux, est de 6 m pour Apatosaurus et de 4 m seulement pour Diplodocus (en dehors de l’adoption d’une position tripodale). La flexion ventrale maximum, en revanche, pourrait porter la tĂȘte (pour les deux taxons) Ă  environ 1 m 50 au-dessous du niveau du sol permettant une exploitation aisĂ©e des vĂ©gĂ©taux des berges des riviĂšres encaissĂ©es, voire des plantes sub-aquatiques. Les auteurs concluent que ces deux taxons contemporains se nourrissaient Ă  partir des strates infĂ©rieures de la vĂ©gĂ©tation arbustive (fougĂšres, cycadales, prĂȘles, peut-ĂȘtre plantes aquatiques...) avec un avantage pour Apatosaurus dont la gamme des mouvements cervicaux Ă©tait plus Ă©tendue latĂ©rodorsalement et latĂ©roventralement.

[...]

Les donnĂ©es analytiques prĂ©cĂ©demment exposĂ©es sont diversement corrĂ©lĂ©es. C’est ainsi que les arcades dentaires simples, rĂ©duites Ă  un appareil de prĂ©hension, s’accompagnent gĂ©nĂ©ralement de la prĂ©sence de gastrolithes, tĂ©moins probables de l’existence d’un estomac musculeux. Deux grands groupes de dinosaures herbivores peuvent ĂȘtre, sur ces bases, distinguĂ©s.


A - Les « non-masticateurs : comme les Sauropodes (Saurischiens) du Jurassique (Diplodocus, Camarasaurus...) et du CrĂ©tacĂ© (Titanosaures). Leur long cou, mobile, et peutĂȘtre pour certains (Apatosaures, Diplodocus, Barosaures...) l’aptitude Ă  se dresser sur leurs membres pelviens, autorisaient la cueillette entre le sol et une hauteur de plusieurs mĂštres. Des travaux rĂ©cents portant sur la hauteur de capture pour Diplodocus et Apatosaurus, accordent un lĂ©ger avantage Ă  ce dernier (EncadrĂ© 2). Brachiosaurus adulte qui bĂ©nĂ©ficiait de membres thoraciques trĂšs longs, atteignait quant Ă  lui le couvert vĂ©gĂ©tal vers 12 mĂštres. Le rĂ©gime Ă©tait donc probablement Ă©clectique : fougĂšres, ginkgos, conifĂšres, fruits de Nilssonian, peut-ĂȘtre Czekanowskiales, Caytoniales... L’étude des facettes d’usure des dents des BrachiosauridĂ©s a permis Ă  Fiorillo de suggĂ©rer un rĂ©gime alimentaire diffĂ©rent et moins ligneux pour les jeunes que pour les adultes. Les premiers entraient peut-ĂȘtre en compĂ©tition avec les DiplodocidĂ©s consommateurs de vĂ©gĂ©taux plus tendres. Les arcades dentaires constituaient chez ces herbivores un simple appareil de capture destinĂ© Ă  effeuiller les rameaux. CorrĂ©lativement les muscles masticateurs Ă©taient faibles et les muscles des joues peu dĂ©veloppĂ©s. En revanche, l’estomac musculeux (analogue au gĂ©sier des oiseaux granivores) jouait le rĂŽle d’un broyeur, rĂŽle facilitĂ© par la prĂ©sence de gastrolithes. La cuve Ă  fermentation se situait probablement Ă  l’avant de la rĂ©gion abdominale compte tenu de la disposition de l’os pubien.

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Selon Ronan Allain, dans son ouvrage intitulĂ© simplement Histoire des Dinosaures (Éditions Perrin, 2012),


"Nul besoin donc d'aller chercher plus loin pour comprendre d'oĂč vient la fascination qu'exercent sur nous les dinosaures. Armand FalliĂšres, neuviĂšme prĂ©sident de la IIIe RĂ©publique, en fit d'ailleurs l'amĂšre expĂ©rience en 1908 lors de l'inauguration, dans la galerie de palĂ©ontologie du MusĂ©um national d'histoire naturelle, du squelette de Diplodocus offert par le magnat de l'acier Andrew Carnegie. Face au gigantesque sauropode, le prĂ©sident FalliĂšres n'aurait rien trouvĂ© d'autre Ă  dire que :


"Quelle queue : Quelle queue !"

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Symbolisme :

Selon le site http://www.animalspirits.com/dinosaur2.html, la sagesse du Diplodocus comprend :


  • L'utilisation appropriĂ©e de l'instinct ;

  • Connexion aux ConifĂšres / aux Pins ;

  • La capacitĂ© Ă  atteindre des objectifs Ă©levĂ©s ;

  • Faciliter le mouvement ;

  • Auto-croissance.

 

Selon le site http://timberwolfhq.com/animals-spirit-power-totem/ le Dinosaure symbolise la sagesse ancienne.

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Georges-Arthur Goldschmidt, dans un article intitulé « La décision du monstrueux » et paru dans la revue Imaginaire & Inconscient, (vol. n°13, n°1, 2004, pp. 11-14) prend l'exemple du diplodocus pour éclaircir la notion de monstruosité :


Ce ne sont jamais les choses qui sont monstrueuses, ni Ă  plus forte raison les animaux ou les plantes, ils sont simplement de l’ordre de la nature et peuvent, en effet, « dĂ©passer l’entendement », ĂȘtre ou trop grands ou trop petits, mais ils sont toujours et quels qu’ils soient, accordĂ©s Ă  eux-mĂȘmes, en conformitĂ© avec eux-mĂȘmes. Ils ne sont pas intentionnellement monstrueux. Un diplodocus ou un tyrannosaure ne sont pas monstrueux, ils sont simplement diplodocus ou tyrannosaure. Le difforme ou le gigantesque ne sont pas forcĂ©ment monstrueux. Le monstre du Loch Ness n’est monstrueux que pour qui le trouve tel. Il n’y a pas de monstrueux en soi dans l’ordre de la nature.

Pour qu’il y ait du monstrueux, il faut du vis-Ă -vis, du regard ou de la parole. Il peut y avoir du monstrueux dans le discontinu Ă©prouvĂ© comme tel, comme basculant sur le dĂ©sarroi. Celui qui se trouve en prĂ©sence du monstrueux le juge tel. Dire qu’il y a du monstrueux, c’est probablement se situer du cĂŽtĂ© de l’humain, c’est se revendiquer d’un certain consensus, d’une continuitĂ© reconnaissable et d’origine humaine que le monstrueux interrompt et compromet. Une inondation, un incendie ne sont pas monstrueux ; monstrueux est de les provoquer, d’en ĂȘtre Ă  l’origine.

[...]

Il ne s’agit pas d’ailleurs de faire savamment l’historique ou l’étymologie du mot et d’en rappeler les diffĂ©rentes acceptions; il est beaucoup plus intĂ©ressant de le situer, tel qu’on peut le ressentir dans son emploi tout simple, aujourd’hui. Peut-ĂȘtre, en effet, le monstrueux n’est-il pas autre chose que dĂ©ni – la forme derniĂšre du dĂ©ni Ă©tant le meurtre. Le meurtre supprime toute parole. On tue pour ne pas entendre l’autre rendre le meurtre inutile par ce qui peut ĂȘtre objectĂ© Ă  son accomplissement. On tue pour ne pas entendre. Le meurtre est monstrueux puisqu’il instaure le nĂ©ant lĂ  oĂč il y avait quelqu’un. Le monstrueux est l’inverse de la grĂące, qui n’est rien d’autre que comprendre avant qu’il ne soit trop tard. Le meurtre a pour destination la suppression d’une parole encore possible et, de ce fait, il est le monstrueux en soi. Le monstrueux commence quand on ne laisse plus parler. Devant le meurtre, devant le monstrueux, on est atterrĂ©, hors langage.

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Selon le site http://www.dragonsofjustice.org/basic/totemList.html, les Dinosaures herbivores :


  • sont Ă©motionnels et peuvent voir Ă  travers les Ă©motions ;

  • Ă©voquent la gentillesse ;

  • sont pacifiques et dĂ©fenseurs de la paix ;

  • sont capables de gĂ©rer au mieux les problĂšmes.

 

Étienne Cornevin dans « Chaosmos », paru dans Ligeia, vol. 125-128, n°2, 2013, pp. 177a-177a relie le diplodocus Ă  l'idĂ©e que nous nous faisons du chaos :


Nous imaginons le chaos comme un Ă©tat d’aprĂšs la destruction, paysage aprĂšs la bataille, champ de ruines, magasin d’anticailles aprĂšs le passage d’un hippopotame rĂȘvant qu’il est un diplodocus se prenant pour un Ă©lĂ©phant ivre, mais il serait peut-ĂȘtre plus intĂ©ressant et sĂ»rement plus original d’imaginer un chaos d’avant-aprĂšs, un symposioum des parapluies, machines Ă  coudre, tables Ă  repasser, et objets par milliers du merveilleux moderne. HĂ©tĂ©roclites du monde entier, unissez-vous ! Et puis, par un habile usage de la machine Ă  remonter le temps, rĂ©tro-projeter ce fatras Ă  l’origine du monde. Bien mĂ©langer, et vous obtenez un nĂ©-cosmos convenablement chaotique, Ă  moins que ce ne soit un nĂ©o-chaos, convenablement cosmique : disons « chaosmos », et n’en parlons plus.

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RaphaĂ«le Bertho dans un article intitulĂ© "Les grands ensembles. Cinquante ans d’une politique-fiction française". (In : Études photographiques, 2014, no 31) reprend Ă  son compte la mĂ©taphorisation des barres d'immeuble de banlieue, dirait-on aujourd'hui, en diplodocus :


[...] De fait, l’iconographie institutionnelle ici Ă©tudiĂ©e, mĂȘlant vue aĂ©rienne et vue terrestre, noir et blanc et couleur, chimie et pixel, soutient dans un premier temps la vision d’un État visionnaire, Ă  l’origine de l’édification de citĂ©s modernes idĂ©ales. Elle accompagne ensuite le retournement critique consacrant la dĂ©nonciation d’une politique dĂ©sincarnĂ©e conduisant Ă  la lente dĂ©sintĂ©gration de ces Ă©difices jusqu’à leur implosion, au sens figurĂ© comme littĂ©ral, Ă  la fin du siĂšcle. Le travail historiographique engagĂ© il y a une vingtaine d’annĂ©es sur les grands ensembles a pour objet de s’abstraire de ces rĂ©cits, tout aussi prĂ©gnants l’un que l’autre, pour en faire non plus les fidĂšles destriers de la modernisation ou des « diplodocus repoussants » (1), mais des objets d’histoire. Cette dĂ©marche semble aboutir Ă  la consĂ©cration patrimoniale de ces architectures, dans un mouvement qui convoque de nouveau l’image et sa puissance formelle pour asseoir leur devenir monument.

[...]

AprĂšs le temps de la reconstruction, puis celui du discrĂ©dit, vient le temps des ruines. En 1973, la circulaire Guichard61 met officiellement un coup d’arrĂȘt Ă  la rĂ©alisation « des formes d’urbanisation dĂ©signĂ©es gĂ©nĂ©ralement sous le nom de “grands ensembles” [
] » et marque le dĂ©but de la mise en Ɠuvre de la politique de la ville. La photographie accompagne de nouveau Ă©troitement le dĂ©veloppement de ces actions « d’humanisation du bĂ©ton62 » dans les annĂ©es 1970 et 1980, cette fois encore afin de documenter et de lĂ©gitimer l’intervention Ă©tatique qui se fonde sur une faillite consensuelle des grands ensembles. Ces derniers sont perçus comme la source de tous les maux de la ville contemporaine, responsables de fait d’une dĂ©sagrĂ©gation sociale rĂ©sultant du manque d’équipement et de l’isolement gĂ©ographique. Au cours de la premiĂšre pĂ©riode, le choix de l’État consiste, au regard de la dĂ©gradation d’un certain nombre de logements sociaux durant les annĂ©es 1970, Ă  engager une vaste politique de rĂ©habilitation. Afin de justifier cette derniĂšre, les services de l’État enregistrent en couleurs la dĂ©liquescence des ensembles urbains, la dĂ©gradation physique des bĂątiments et exposent le « mal ĂȘtre » des banlieues. Dans cette citĂ© radieuse laissĂ©e Ă  l’abandon, les enfants jouent Ă  cĂŽtĂ© des carcasses de voitures dĂ©sossĂ©es qui jonchent les anciens espaces verts : le rĂȘve moderniste est dĂ©mantelĂ© terme Ă  terme.

De mĂ©taphorique, cette destruction devient effective Ă  la fin des annĂ©es 1980. L’éradication du premier de ces « diplodocus repoussants », en 1986, fait l’objet d’une large couverture mĂ©diatique, dans les journaux comme Ă  la tĂ©lĂ©vision. L’implosion de l’immeuble Debussy de la citĂ© des 4000 Ă  la Courneuve est transformĂ©e en grand spectacle. L’immeuble est soufflĂ©, dans une volontĂ© de faire disparaĂźtre ce qui est alors considĂ©rĂ© comme les stigmates des errements de la politique urbaine d’antan. Quand la recherche des traces de la dĂ©sagrĂ©gation lente des citĂ©s se fait en plan rapprochĂ©, au pied des tours, la scĂ©nographie de leur disparition fait Ă©cho Ă  celle de leur Ă©rection. L’immeuble est isolĂ© dans sa masse, entitĂ© gigantesque Ă  la dĂ©coupe rĂ©solument gĂ©omĂ©trique qui se dĂ©tache sur l’horizon par l’adoption d’un point de vue panoramique ou en perspective. Les images sont ainsi utilisĂ©es dans une visĂ©e projective qui se fonde sur le renversement du mythe, dĂ©construisant la fiction moderne sur son propre territoire iconographique.


Note : 1) Bruno VayssiĂšre, Reconstruction, dĂ©construction : le hard french ou l’architecture française des Trente Glorieuses, Paris, Picard, 1988, p. 7.

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Littérature :


Dans la nouvelle "Pour piano et chant" extraite du recueil Les Cinq Plages de Stanislas Perceneige (1949) et écrite par Jypé Carraud, on assiste à un dialogue quelque peu étrange :


"- Le préambule est exact ?

- HĂ©las !

- Eh bien, continuez. J'en ai assez de reconstituer des diplodocus.

- Hein ?

- Comme Cuvier. Avec un bout de vertĂšbre.

- Je... je continue. [...]

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Le Diplodocus et la petite Anna


Le diplodocus

prit l’autobus.

Il dit Ă  l’employĂ© qui mangeait :

 » Bon appétit ! »

Et l’employĂ© s’évanouit.

Les vingt places assises

étaient déjà prises.

« Je reviens de loin », dit le diplodocus,

« et j’ai les pieds bien fatiguĂ©s ».

Mais la petite Anna

fit celle qui ne comprenait pas.

Aussi le diplodocus

-debout dans l’autobus-

mangea la petite Anna.


Moralité :

si tu prends l’autobus

cĂšde ta place au diplodocus.


Jacqueline Held, "Le Diplodocus et la petite Anna" in Dikidi et la sagesse : antifables, (Jean-Pierre Delarge Ă©diteur, 1976.)

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Dans le roman policier Le Parme convient Ă  Laviolette (Éditions DenoĂ«l, 2000) de Pierre Magnan, on dĂ©couvre que le diplodocus peut devenir un Ă©lĂ©ment de mĂ©taphore :


"- Qui est-ce le Misé Lachugot ?

- Oh, un sculpteur soi-disant !

- Mais n'allez pas vous figurer du marbre ou de la pierre ! Lui, c'est les racines.

- Il sculpte les racines ?

- Pardieu pas ! Il est trop feignant pour ça ! Il les trie !

- Oui. Il revient de la montagne avec des fagots de bois mort ! Une fois il a traĂźnĂ© jusqu'ici un chĂȘne foudroyĂ© qui ressemblait Ă  un diplodocus ! Et il y a pendu des lanternes vĂ©nitiennes dans les branches noires ! C'est un fabricant de roulements Ă  billes qui le lui a achetĂ© pour sa pelouse d'Angleterre ! Ils ont bu ensemble l'argent de la sculpture pendant trois jours.

Les yeux leur sortaient de la tĂȘte. L'Ă©normitĂ© du monde, la façon dont il allait, les expulsait Ă  coups de pied dans le train hors de leur enveloppe goguenarde. Par rapport aux sculptures du barbu et aux douze bouteilles de pure malt vides qu'on avait trouvĂ©es alignĂ©es Ă  cĂŽtĂ© de la poubelle aprĂšs le passage du fabricant de roulements Ă  billes et du camion qui avait emportĂ© l'Ɠuvre d'art, Auzet leur paraissait anodin. Ils admettaient leur incomprĂ©hension, leur ignorance, leur crainte obsĂ©quieuse devant ce qu'on ne conçoit pas."

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Arts visuels :




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