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Le Buis



Étymologie :


  • BUIS, subst. masc.

ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1160-70 buis désigne le bois (Thomas, Tristan, 1787 dans T.-L.) ; xiiie s. bois (Pyrame et Thisbé, 176, ibid.), forme attestée jusqu'en 1443, Compt. du temple dans Gdf. Compl. ; 1680 spéc. technol. (cordonnerie) bouis (Rich.) ; 2. 1360 buix désigne la plante (Le propriétaire des choses, 1. 17, ch. 20 dans Gay) ; 1471 bouys (Inv. du roi René à Angers, ibid.) ; xve s. buys benoit (Gloss. Lille, 39a dans T.-L.). L'a. fr. bois est issu du lat. bŭxus « buis » désignant d'abord l'arbuste (Ennius dans TLL s.v., 2263, 62) puis le bois (Virgile, ibid., 2263, 82) et l'objet fait en buis (Virgile, ibid., 2264, 9) ; v. aussi André Bot. Buis est issu soit de bŭxus, *boysus, par action fermante de y (avec peut-être infl. de buisson*), soit de bŭxeus, forme adjectivée. Bouys (1471) est issu de buis, [ẅi] ayant dès la fin du xiiie s. tendance à passer à [wi] (Fouché, p. 405).


Lire aussi la définition du nom pour amorcer la réflexion symbolique.

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Toponymie :


Buis-les-Baronnies (26 063) - Buis-sur-Damville (27 416) - Buissard (05 025) - La Buisse (38 061) - La Buissière (38 062) - La Bussière (45060) - La Bussière (86040) -

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Botanique :


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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les teintures végétales ne pouvant supporter la concurrence des teintures chimiques dont le prix est bien moindre, les plantes tinctoriales ont cessé d'être cultivées, et on en récolte plus guère celles qui croissent dans nos vallées et sur nos montagnes. Je me souviens d'avoir vu dans mon enfance arracher, pour la teinture, l'épine-vinette et l'Asperula cynanchica ; aujourd'hui personne n'y songe. L'énumération que je fais des plantes tinctoriales spontanées en Savoie n'a donc qu'un intérêt historique. [...]

Les feuilles du buis, Buxus sempervirens, sont employées pour teindre les cheveux en blond.

[...]

Cérémonies religieuses - De nos plantes à feuilles résistantes, le buis est la seule qui soit bénie le dimanche des Rameaux.

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Spagyrie :


Voici la fiche proposée par Viviane Le Moullec dans Élixirs floraux de Viviane à faire soi-même (Éditions du Dauphin, 1997, 2020) sur le Buis (Buxus sempervirens) :


Mot clef : Pour bien s'entendre avec son ordinateur et les machines.


Qui est le Buis ? Le Buis est un buisson en général tout petit car on le taille en bordures basses. En revanche, un Buis centenaire est un arbre véritable. Sa croissance très longue, sa faculté à concentrer des principes amers, en fait un végétal apte à la patience et aux travaux de fond.


Avec quoi réaliser votre élixir ? Utilisez les feuilles ; ou (si vous avez le temps d'attendre), cueillez les rameaux fleuris en mai.


Utilisation traditionnelle :

Fébrifuge : C'est un fébrifuge efficace quoique délicat à employer car il peut se révéler rapidement toxique. Jadis, il remplaçait la quinine. La dose que j'ai vu employer par un paysan du Larzac est de 5 feuilles mises à infuser dans un bol d'eau chaude, deux fois par jour, pour combattre la fièvre.

A raison d'une feuille à infuser par tasse d'eau et une fois par jour, il est recommandé d'en faire une cure à la fin de l'hiver. commencer 15 jours avant l'équinoxe de printemps et terminer quelques jours après l'équinoxe.

Fébrilité : Le Buis a une action apaisante pour les épileptiques et toute personne redue fébrile par la vie moderne. Il agit surtout sur le stress provoqué par les lumières brillantes et scintillantes. Par conséquent, il aide à supporter les violents éclairages urbains, aux enseignes clignotantes et à la fatigue visuelle engendrée par les écrans multiples devant lesquels la majorité d'entre nous passe son temps.

Bien qu'une très légère tisane de buis, prise régulièrement, soit efficace, une goutte d'élixir en cure de 3 semaines, suivie d'une interruption d'une semaine (correspondant au dernier quartier de la lune) devrait soigner encore plus profondément.

Beauté : Une douzaine de feuilles infusées pendant une heure dans une tasse d'eau fournit une lotion de rinçage pour les cheveux (ne pas rincer ensuite) à chaque fois qu'on se lave la tête d'avoir des cheveux à la vigueur renouvelée.


Aide alchimique :

Pour cesser d'être encombré ! Quand une personne croule sous les encombrements de la vie quotidienne et perd de vue ses buts spirituels, elle peut faire appel au Buis. Il se montre un peu sec et sévère mais au moins ne s'encombre pas de paroles inutiles pour aider la personne à retrouver ses intentions d'autrefois, sans laisser certains proches ou l'opinion publique décider à sa place.

L'esprit de rigueur et de netteté du Buis le rend précieux pour toutes les personnes travaillant avec l'informatique et les machines de haute précision. Ceux qui n'aiment pas leur ordinateur peuvent espérer, grâce au Buis, laisser tomber une partie de leurs peurs. Ceux qui aiment ces intéressantes machines obtiendront une aide pour devenir encore plus clairs, plus organisés, plus efficaces, plus conscients des avantages et de la puissance de cette technologie.

L'ami... des joueurs d'échecs. Au fait, le très sage Buis fait savoir qu'il apprécie la compagnie des joueurs d'échecs et qu'il est disposé à aider tous ceux qui consentiront à réaliser un élixir afin de leur faire découvrir en profondeur les règles de ce jeu. en remerciement, le Buis les aidera à tenir très longtemps, avec une attention très profonde, sans que leur corps ne s'ankylose trop et que leurs proches ne leur reprochent de les oublier...

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du buis :


BUIS - FERMETÉ - STOÏCISME.

Le Buis aime l'ombre ; il supporte, sans changer sa verdure, le froid et le chaud ; il n'exige aucun soin, et dure des siècles.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Buis - Stoïcisme et Pauvreté.

Le buis croît dans les terrains stériles, sur les rochers, et résiste à toutes les rigueurs des saisons. Son écorce est rude et calleuse comme les mains du pauvre artisan. Son fruit ressemble à la marmite qui compose toute la batterie de cuisine du pauvre. Sa feuille se creuse pour recevoir une goutte de pluie ou de rosée comme la main du pauvre pour recevoir l’obole de l'aumône.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BUIS - STOÏCISME.

Ne vous abandonnez pas au désespoir : sachez surmonter la douleur et souvenez - vous de la fin qui nous attend.

Ecclésiaste. XXXVIII, 20.

Le buis est un arbrisseau de troisième grandeur, à feuilles ovales, luisantes et d'un beau vert. Les fleurs sont jaunâtres et réunies en paquets axillaires. Les fleurs mâles offrent un calice à quatre folioles colorées , entourées de trois petites bractées ou écailles. Les fleurs femelles sont situées au centre de chaque paquet de fleurs mâles. Couvrant au loin les collines et les montagnes des contrées tempérées et méridionales de l'Europe et de l'Asie, jouissant d'une verdure perpétuelle, le buis devait attirer, dès la plus haute antiquité, l'attention de l'homme, aussi est-il mentionné, chez les plus anciens écrivains, comme une plante intéressante, sous un grand nombre de rapports. Théophraste le cite comme un arbrisseau commun sur le mont Cytherus, dans la Galatie ; il fait l'éloge de la dureté de son bois, de sa longue durée et de ses usages. Virgile, dans ses Géorgiques, pour mettre en contraste les terrains cultivés avec les simples productions de la nature, qui ont aussi leur utilité et leurs agréments, nous transporte sur les rochers incultes et sauvages (1). – Semblable aux philosophes stoïciens qui se jouant des passions, bravaient tous les événements de la vie, le buis conserve sa verdure dans les terrains les plus arides et pendant le froid le plus rigoureux.


DU BUIS.

Le buis est un arbrisseau qui s'élève à la hauteur de trois à quatre mètres sur une tige tortueuse, à rameaux opposés tétragones ; il croit en abondance dans les contrées tempérées et méridionales de la France, mais il lui faut une exposition froide, car la chaleur lui est contraire. Son bois est dur, jaunâtre, d'un tissu fin, susceptible d'un beau poli ; il sert à faire des peignes, des instruments à vent, des ustensiles à vis, des écuelles, des cuillers, des manches d'outils, des écrous, des tablettes, des planches à graver, des cannelles, des tabatières, etc. C'est le plus inaltérable et le plus pesant de nos bois d'Europe. Il est aussi très bon pour le chauffage ; les cendres sont excellentes pour la lessive.

Les branches du buis dont on a coupé plusieurs fois les tiges sont connues sous le nom de broussins ; elles ont une grande dureté et sont agréablement marbrées. C'est avec ces broussins qu'on fait de ces jolies tabatières si agréablement veinées. La plus grande consommation de buis se fait à Saint-Claude et dans ses environs, chaque paysan emploie toute la saison de l'hiver à tourner ; chacun d'eux a son genre dont il ne s'écarte pas. L'un fait uniquement des grains de chapelets, l'autre des sifflets, celui-ci des boutons, celui-là des cannelles, des fourchettes, etc., etc. Voilà d'où vient que tous ces objets sont à si bon marché. Leur débit fait subsister ces habitants, qui n'ont pour vivre que le produit de leur bétail, un peu de seigle et des pommes de terre.

Il faut, pour être employé, que le buis soit bien sec, sans quoi il se tourmente. Celui qu'on coupe pendant la sève se contourne considérablement ; il est sujet à se fendre en se desséchant. Pour avoir du buis propre à être travaillé, et qui se déjette le moins possible, on le renferme, après qu'il a été abattu, dans une cave obscure pendant quatre à cinq ans, puis on le tient dans un magasin où le jour ne pénètre pas. Quelquefois, avant de l'employer, on le laisse tremper dans l'eau pendant vingt-quatre heures ; on le fait ensuite bouillir, après quoi on le met dans du sable, de la cendre ou du son, et on l'y laisse plusieurs semaines.

Le buis est très propre à décorer les bosquets d'hiver, avec les autres arbres verts. Son feuillage, d'un vert bien moins obscur est plus agréable à la vue. Quoique son tronc ne soit que d'une grosseur médiocre, il acquiert quelquefois une dimension très considérable. Balla rapporte qu'il existait auprès de Genève un buis dont le tronc avait près de six pieds de circonférence. Cet arbrisseau souffre le ciseau : on peut lui donner toutes les formes que l'on veut ; on en fait des palissades, des berceaux impénétrables aux rayons du soleil, de belles haies vives, des boules, des pyramides, des vases, et avec la variété naine, de jolies bordures pour les parterres et les plates bandes, mais elles ont l'inconvénient de donner asile à beaucoup d'insectes, ce qui les fait exclure assez généralement des jardins potagers.

L'emploi du buis en médecine est aujourd'hui très borné, il passe pour sudorifique. Toutes les parties de cet arbrisseau ont une saveur amère et nauséabonde. On prétend que les chameaux broutent volontiers les sommités du buis, qu'il en résulte des accidents graves et même la mort. L'emploi du buis, tel que nous venons de l'exposer, était à peu près le même chez les anciens. Nous trouvons dans Pline le jeune, qu'on le plantait dans les jardins et qu'on lui donnait différentes formes. Du temps de Virgile, il était employé aux ouvrages de tour. Ailleurs c'est un instrument de musique, c'est le fifre qui annonçait les fêtes de Cybėle ; on en faisait encore, comme chez nous, des toupies et des sabots pour les jeux des enfants.


RÉFLEXIONS.

La vraie fermeté est douce, humble et tranquille. Toute fermeté âpre, hautaine et inquiète est indigne de soutenir les œuvres de Dieu.

(FENELON, Lettres spirituelles.)

Il n'y a que les personnes qui ont de la fermeté qui puissent avoir une véritable douceur : celles qui paraissent douces n'ont, pour l'ordinaire, que de la faiblesse qui se convertit aisément en aigreur.

(LAROCHEFOUCAULT)


Note : 1) Virgile, Georgiques : Liv. II, v. 437.

 

Selon Pierre Zaccone, auteur de Nouveau langage des fleurs avec la nomenclature des sentiments dont chaque fleur est le symbole et leur emploi pour l'expression des pensées (Éditeur L. Hachette, 1856) :


BUIS - FERMETÉ - STOÏCISME.

Arbrisseau toujours vert, dont le bois est jaunâtre et très dur. De là , le choix qui en a été fait pour symboliser la fermeté.

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Buis - Stoïcisme.

Ils n'est pas besoin que le terrain soit bon pour cultiver le buis ; cette plante supporte aussi bien le froid que le chaud. On le voit pousser aussi vigoureux dans une bonne terre que dans un terrain sablonneux ou sur les rochers. Les jardiniers l'emploient généralement pour faire des bordures et soutenir les corbeilles et les massifs.

 

D'après le Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


"Le buis, consacré dans l'Antiquité à Hadès ou Cybèle, était et demeure un symbole funéraire, en même temps que d'immortalité, parce qu'il reste toujours vert. Cette signification est en rapport avec l'usage du buis le jour des Rameaux dans les pays nordiques, à la place des palmes, préférées dans les pays chauds, et avec le fait qu'on plante des rameaux de buis sur les tombes.

Parce qu'il est en outre un bois dur et compact, le buis symbolise la fermeté, la persévérance : d'où son utilisation dans la confection des maillets des loges maçonniques. A cause de cette dureté, les Anciens en faisaient des fouets, des toupies, des peignes, des flûtes et surtout des tablettes. Celles-ci étaient recouvertes d'une couche de cire et l'on pouvait ensuite écrire sur ces solides bases.

Les Gaulois avaient divinisé le buis, symbole d'éternité.

D'autre part, parce qu'il avait été classé parmi les arbustes infernaux, on le regardait communément comme un symbole de stérilité. De ce fait, les Anciens prenaient bien soin de n'en pas présenter aux autels de Vénus, déesse populaire de l'amour, de peur de perdre, par une telle offrande, leurs facultés viriles. Mais, pense Lanoé-Villène, ceci n 'était qu'une superstition et je crois qu'au contraire, dans le principe, les arbres dont le feuillage reste verdoyant pendant l'hiver ont dû d'abord être consacrés à Aphrodite, car la couleur verte lui a toujours été attribuée spécialement.

Rien de surprenant, à vrai dire, que le même arbuste soit consacré à Aphrodite, à Cybèle, à Hadès et symbolise en même temps l'amour, la fécondité et la mort, s'il est l'image du cycle de la vie."

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes (Éditions Robert Laffont, 1995 et 2019), Éloïse Mozzani nous propose la notice suivante :

Symbole de persévérance (en raison de la dureté de son bois), et surtout d'immortalité de l'âme car il reste toujours vert, le buis était dans la tradition grecque consacré à Pluton, dieu protecteur des arbres à végétation perpétuelle. Cependant, considéré comme arbuste funéraire et infernal, jadis consacré à Hadès (dieu grec des Morts), il représentait aussi la stérilité, comme l'atteste cette superstition des Anciens : « Quoique le myrte, consacré à Vénus, offre une grande ressemblance avec le buis, ils n'avaient garde d'offrir ce dernier à la déesse de l'Amour, de peur de perdre, par une telle offrande, leurs facultés viriles ».

Les Gaulois divinisèrent également le buis tandis qu'une légende chrétienne attribuait son feuillage sombre et luisant, « comme s'il était baigné des larmes du Sauveur », au fait que Jésus rendit son dernier soupir sur une croix de buis. Il s'imposa chez les chrétiens, notamment avec le rituel des Pâques fleuries : en souvenir de l'entrée triomphale à Jérusalem de Jésus dont les disciples portaient des rameaux de palmier ou d'olivier, on fait bénir le dimanche des Rameaux des branches de buis qui étaient souvent vendues aux portes des églises. Le buis bénit, qui doit être fleuri, d'où le nom de Pâques fleuries, a un grand pouvoir magique. Il porte bonheur, refoule l'orage et la foudre - au premier coup de tonnerre le jeter au feu -, et conjure les mauvais sorts ; en Sologne, on recommandait si quelqu'un était possédé par le diable d'en former une guirlande et de la placer autour de son lit. Un rameau de buis bénit servait également de goupillon pour répandre de l'eau bénite sur les moribonds. Selon une croyance berrichonne, la branche placée entre les doigts du défunt dans le cercueil fleurit tous les printemps s'il est allé au paradis. Mélangé aux graines de céréales ou planté dans les champs, le buis bénit donne une bonne moisson ; posé sur les ruches, il fait prospérer les abeilles et les empêche de s'éloigner.

Pour connaître son futur époux, une jeune femme peut, le premier vendredi de n'importe quel mois, mettre sous son oreiller un crucifix et une branche de buis bénit liée avec ses jarretières, et, avant de s'endormir, réciter cinq Pater et cinq Ave.

Le buis bénit protège de la peste ; celui qui est ramassé pendant le sanctus de la messe du dimanche des Rameaux et bu en infusion remédie aux maux d'estomac et à la colique. Trois feuilles mangées le même jour, en disant trois Pater, met à l'abri de la fièvre pendant toute l'année. On purge des vaches en mélangeant à leur breuvage cinq feuilles de buis bénit. En Belgique et au Luxembourg, l'eau dans laquelle a cuit la plante, passée sur un crâne chauve, fat pousser les cheveux.

Plus le buis est fleuri aux Rameaux, plus on peut espérer des rentrées d'argent dans l'année ; en revanche celui qui en porte un brin à l'église au cours la procession des Rameaux est condamné à mort. Pour certains, la floraison de l'arbuste promet de nombreuses couvées de poulets.

Le buis non bénit, qui porte malheur en Bretagne (environs de Rennes), protège le voyageur des dangers : il doit en couper une branche de la main gauche et le jeter derrière lui (Pyrénées). Des brins placés en croix et déposés dans les placards en chassent les fourmis (Languedoc) ; dans le nid des poules, les mêmes croix de buis favorisent la reproduction (Franche-Comté).

Des bains de pied dans des décoctions de branches et de feuilles de buis agissent contre la fièvre ; le traitement est plus efficace encore si on a remercié la plante en la cueillant. Une couronne de buis posée sur la tête du malade puis accrochée au plafond guérit les maladies de peau. Une couronne de buis posée sur la tête du malade puis accrochée au plafond guérit les maladies de peau.

Le jour des Rois ou la semaine suivante se pratiquait une divination, très populaire en Bourgogne, consistant à « faire tourner le buis » : on plaçait des feuilles de buis sur la plaque du foyer en formulant la question sur laquelle on souhaitait être éclaté ; sous l'effet de la chaleur, certaines feuilles tournaient sur elles-mêmes (indiquant une réponse favorable), ou noircissaient et restaient immobiles (réponse négative). Si deux feuilles de buis correspondant chacune à un jeune homme et à une jeune fille, se rapprochent, toujours sous l'effet de la chaleur, il y aura mariage.

Autrefois, à Noël, les enfants brûlaient des feuilles de buis sur un réchaud ; si elles pétillaient toutes, elles annonçaient la mort prochaine de la personne la plus âgée de la maison et le mariage d'une fille.

Le buis qui prospère dans un jardin de bon augure. On prétend encore que ceux qui prennent un rameau des buis entourant la tombe d'Héloïse et Abélard au cimetière du Père-Lachaise (Paris) se marient dans l'année.

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Selon Didier Colin, Auteur du Dictionnaire des symboles, des mythes et des légendes (Larousse Livre, 2000) :


"Cet arbuste aux feuilles toujours vertes, que l'on trouve dans les lieux calcaires, fut choisi pour remplacer les palmes, feuilles de palmier ou de dattier que la foule venue pour acclamer l'entrée de jésus dans Jérusalem, une semaine avant la Pâque, coupa pour célébrer cet événement. Depuis lors, les Chrétiens fêtent le dimanche des Rameaux, qui précède celui de Pâques, en offrant des rameaux de buis symbolisant l'immortalité et l'éternité. Par ailleurs, le bois de buis, réputé pour sa consistance et sa solidité, était utilisé pour fabriquer des flûtes, des pipes et des toupies. De ce fait, c'est aussi un symbole de persévérance et de fermeté."

 

Liz Marvin, autrice de Grand Sage comme un Arbre (Michael O’Mara Books Ltd, 2019 ; First Éditions, 2021 pour la traduction française) transmet les messages qu’elle a pu capter en se reconnectant aux arbres :

Lâcher prise : le Buis commun

Les arbres aussi subissent des chocs, des blessures et des contretemps, et bien qu’ils ne soient pas capables de se déplacer, ils savent aller de l’avant. Au lieu de gaspiller de l’énergie pour réparer une partie abîmée, ou lutter contre une infection, un arbre isole la zone pour qu’elle n’affecte pas les tissus sains. Le Buis commun est un maître en la matière. Loin de se soucier des brindilles perdues, il redistribue son hormone de croissance, l’auxine, si bien qu’il devient encore plus fort et touffu. C’est la raison pour laquelle il convient si bien pour les petites haies, et les topiaires.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


BUIS (Buxus sempervivus, L.). — Dans un chant populaire allemand du XVIe siècle, on voit le buis en rivalité avec le saule (1). Le premier, qui est toujours vert, représente l’hiver et cède la placé au saule qui représente le printemps. Mais, dans l’âge et dans le pays de la chevalerie, tout combat devait se faire d’une manière courtoise, et le buis finit par reconnaître loyalement la supériorité de son rival. En Allemagne, en Ecosse, en Angleterre, le buis et le saule remplacent souvent l’olivier, le dimanche des palmes ou rameaux. D’après les croyances helléniques, le buis était spécialement consacré au dieu Pluton, qui protégeait surtout les arbres à végétation perpétuelle, symbole de la vie qui se continue dans l’hiver, dans l’enfer, dans l’autre monde. Les anciens avaient cependant, au sujet du buis, une superstition curieuse : quoique le myrthe consacré à Vénus, offre une grande ressemblance avec le buis, ils n’avaient garde d’offrir ce dernier à la déesse de l’Amour, de peur de perdre, par une telle offrande, leurs facultés viriles. La patrie du buis qui devait être la Paphlagoine, et précisément Kytore, près de la ville d’Amastris, où il devait sans doute pousser en abondance à l’état sauvage, puisque le proverbe grec, au lieu de « Tu as porté des chouettes à Athènes, des vases à Corinthe, des marbres à Paros, etc., » disait parfois : « Tu as porté du buis à Kytore ».


Note : 1) Nun, wend is hören nüwe mär

Vom buchsbom und vom felbinger ?

Sie zugen mit einandreti her

Und kriegtent mit einandren.

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Croyances populaires :

D'après Véronique Barrau, auteure de Plantes porte-bonheur (Éditions Plume de carotte, 2012) : le buis est "un bois qui a de la veine".


Buis divin : De l'avis des Chrétiens d'antan, les feuilles brillantes de cette plante semblent avoir été arrosées par les larmes de Jésus sur sa croix de buis. Divinisé par la religion catholique, le buis fut également considéré comme sacré par les anciens Grecs et les Gaulois. Sa verdeur éternelle et la résistance de son bois conféraient à l'arbre une image d'immortalité, de persévérance et par extension de porte-bonheur. Prenons l'exemple des allées de buis dans un jardin qui sont toujours du plus bel effet décoratif. Si leur croissance est de plus florissante, les propriétaires ont toutes les raisons de se réjouir car elle est un présage de bon augure. En Isère, dans la commune d'Apprieu plus précisément, il était de bon ton de posséder un buis dans son jardin. Choyé par les générations qui se succédaient, l'arbre devait être régulièrement taillé et certainement pas enlevé. Ce sacrilège aurait apporté déshonneur et malchance sur le fautif.


Les buis bénis : Lors du dimanche des Rameaux, nombre de paroissiens se rendent encore dans les églises avec un rameau de buis pour le faire bénir. Plus il était fleuri, plus l'argent affluerait dans l'année. Sa réputation de porte-bonheur était autrefois si grande que certains athées achetaient eux aussi des brins bénis sur le parvis des églises pour les emporter chez eux. Selon une croyance commune, la présence d'une telle branche dans une maison mettrait en effet les habitants à l'abri des sortilèges et des orages. Cette dernière protection s'opérait en jetant simplement le rameau dans le feu au premier coup de tonnerre. Les paysans n'oubliaient jamais de planter une ramille de buis dans leur champ pour préserver leurs récoltes des fléaux météorologiques et des animaux nuisibles. De la même façon, un brin était fixé sur al porte de chaque local abritant du bétail afin que nulle maladie ni maléfice ne puissent nuire aux animaux.

Protecteur, le buis béni l'est aussi pour les hommes souhaitant se prémunir de la peste ou de la fièvre. Trois feuilles ingurgitées le dimanche des rameaux tout en récitant trois Pater préserveraient de la fièvre toute une année.


Des rameaux gourmands : Dans le Limousin, le buis était destiné aux adultes, les enfants portaient quant à eux une petite branche de sapin décorée de friandises. Tout aussi gâtés, les petits habitants de l'Yonne portaient une branche de buis pourvue soir de pommes ou de gâteaux, soit de rubans, de fleurs, de pruneaux et de pommes.


Buis non béni, buis maudit ? Les rameaux de buis bénis étaient censés détenir des vertus exceptionnelles. Pourtant et à l'exception des Bretons vivant près de Rennes persuadés que le buis non consacré était facteur de troubles, les branches n'ayant pas reçu de bénédiction était à même de conférer de la chance. dans les Pyrénées, tout voyageur pouvait ainsi se préserver des périls potentiels en brisant un rameau de buis de sa main gauche et en le jetant derrière son dos."

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Littérature


"Je m'abritais sous les buis. C'était un vin ce feuillage, surtout remué. Puis je repartais et je me disais en respirant profond : « Il faut de l'air frais pour l'odeur des buis. » En effet, au bout de cent pas elle était douce-amère comme une cire de ruche."

Jean Giono, Les Âmes fortes, folio p. 272-273.

 

Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque aussi le Buis :

8 janvier

(La Bastide)


Je ramasse entre les pierres un rameau de buis dont les feuilles ont été grignotées par les insectes ; et je cesse de comprendre... Le choc du normal (du logique, de l'écologique, des rapports entre végétaux et phytophages) et de l'anormal (ces pauvres limbes hachés, mâchouillés, torturés) jette le trouble dans on espoir limité.

C'est un impossible rêve de vouloir pénétrer les choses à la fois par l'intellect et par le se sens, par la raison et par l'intuition. Spinoza, au secours !

[...] 31 janvier

(La Bastide)

[...] Le buis aux micro-fleurs olivâtres fait reluire ses limbes. Quinze feuilles par rameau ; quinze rameaux par souche ; quinze souches par buisson : le compte est bon ? Voilà cinquante mille six cent vingt-cinq miroirs solaires vert sombre, méticuleusement cirés par leur A. D. N. domestique.

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