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  • Photo du rédacteurAnne

Le Léipoa ocellé


à 1'44.



Symbolisme :


Selon Glenn Albrecht, auteur de Les émotions de la Terre : Des nouveaux mots pour un nouveau monde (Éditions Les Liens qui libèrent, 2020) :


Comment prédire l'existence et la localisation d'une ressource alimentaire... en regardant les étoiles ? Pour établir cette correspondance inspirante, le peuple aborigène Boorong, qui vit sur les bords du lac Tyrrell au nord-ouest de l'État de Victoria, observe la constellation de la Lyre. Une des étoiles du ciel nocturne Boorong s'appelle Neilloan. Elle tire son nom d'un oiseau nichant au sol, de la taille d'une poule et érigeant des monticules : le Léipoa ocellé, Leipoa ocellata. Son nom aborigène est Lowan ou Loan. L'étoile fait partie d'une constellation que les astronomes actuels nomment la Lyre. Pour les Boorong, cette constellation présente la forme générale d'un oiseau avec toutes les caractéristiques du Léipoa - et même une de ses grandes pattes.

Avec ses robustes pattes, le Léipoa creuse un vaste trou circulaire de trois mètres de large dans un sol sablonneux. Il ratisse ensuite feuilles et branchages pour le combler et édifier un petit monticule de soixante centimètres de haut - ces oiseaux constructeurs à grands pieds sont appelés des « mégapodes ». Puis il enterre ses œufs dans sa construction. La décomposition de la matière organique du nid génère de la chaleur, qui permet aux œufs d'incuber jusqu'à l'éclosion. Les poussins éclos doivent ensuite creuser leur chemin vers la sortie et se débrouiller tout seuls dans un environnement rude et aride. John Morieson explique ainsi les liens cosmiques entre l'oiseau et la constellation de la Lyre : « La Lyre apparaît dans l'hémisphère Sud seulement entre mars et octobre, coïncidant avec la période de construction du nid du Léipoa. C'est le premier d'une série de parallèles remarquables entre l'oiseau céleste et l'oiseau terrestre. »

Le comportement saisonnier exubérant de l'oiseau... et de la constellation de la Lyre constitue un autre parallèle remarquable. Une fois par an, en avril, on peut observer les Lyrides, une pluie d'étoiles filantes, dans cette constellation. Ces météorites « nous rappellent les grains de sable, les bouts de brindille, et d'autres matières projetées dans les airs par le Léipoa lors de la construction de son nid ou lors de l'éclosion. » Non seulement la constellation ressemble à l'oiseau, mais elle se comporte comme lui. Enfin, quand l'étoile Neilloan disparaît du ciel en octobre, les œufs du Loan seront prêts à être ramassés.

L'histoire du Léipoa lue dans le ciel étoilé démontre une connaissance précise de la synchronisation des événements cosmiques et terrestres. Certains membres de la tribu des Boorong peuvent avoir cet oiseau comme animal totem. L'empathie spéciale envers le Léipoa interdit la consommation de sa chair - mais non de ses œufs. Prendre soin de son habitat devient l'une des plus grandes responsabilités de leur vie. Le soin et l'empathie humaine interagissent ainsi avec le cycle et la fécondité du Léipoa, qui doivent être respectés, sinon l'oiseau disparaîtrait de l'écosystème. L'histoire du Léipoa dans le ciel illustre une certaine façon de vivre et de se relier aux autres êtres vivants. Elle relie les émotions humaines au cosmos et à l'oiseau. Cette astronomie émotionnelle, une fois comprise, donne aux gens une empathie intime avec les créatures qui, en retour, leur permettent de vivre.

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