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Le Tussilage




Étymologie :

  • TUSSILAGE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1671 (Fr. Isaac Quatroux, Traité de la Peste, Paris, E. Couterot d'apr. J. Tolmer ds Fr. mod. t. 14, p. 291). Empr. au lat. tussilago « tussilage », André Bot., p. 324.


Lire également la définition du nom tussilage afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Tussilago farfara - Chasse-toux - Chou de vigne - Farff - Filius ante patrem (le « fils avant le père », parce qu'elle a la particularité de fleurir bien avant la feuillaison) - Herbe à la toux - Herbe aux pattes - Herbe de Saint-Guérin - Herbe de Saint-Quentin - Herbe de Saint-Quirin - Herbe du farfara - Pas-d'âne - Pas de cheval - Pas de poulain - Pied de cheval - Pied de poulain - Racine de peste - Tabac des Anglais - Taconnet -

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Botanique :


Dans "Confusion lors de cueillettes de plantes médicinales." (In :Bulletin du Cercle vaudois de botanique., 2003, vol. 32, p. 17-22) André Dolivo relève une confusion fréquente qui concerne le Tussilage :


Les feuilles de tussilage (Tussilago farfara, astéracées), antitussif utilisé depuis l’Antiquité et honni aujourd'hui, sont parfois difficiles à distinguer de certains représentants de la même famille, en particulier des feuilles d'adénostyle à feuilles d’alliaire (Adenostyles alliariae ) et de celles du pétasite blanc (Petasites albus), tous trois se rencontrant par exemple, au bord des chemins forestiers. Un cas de confusion entre tussilage et adénostyle entraînant une complication grave chez un enfant de dix-huit mois a été relaté par BRUNETON (2001 p. 180). De toute façon, dans le cas d’un enfant aussi jeune, l’usage de tussilage était formellement contre-indiqué.

 

Nathalie Machon et Eric Motard, auteurs de A la découverte des plantes sauvages utiles (Éditions Dunod, 2013, 2015, 2018) nous précisent que


"Le pas d'âne est une espèce dite pionnière (recolonise rapidement des sols mis à nus) qui se rencontre donc sur des sols qui ont été remaniés, tassés ou décapés dans des lieux frais : des jachères, des grèves alluviales, des talus, des coupes forestières, des bermes rases, des fossés...

 

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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


La toux, les rhumes, les maladies de poitrine sont combattues par les tisanes émollientes bien connues : pas d'âne, Tussilago farfara, [...].

[...]

Le pansement des plaies récentes se fait avec les feuilles couvertes d'un duvet épais, telles que celles de plusieurs tussilages, [...]. Elles agissent comme isolant.

 

Dans A la découverte des plantes sauvages utiles (Éditions Dunod, 2013, 2015, 2018) de Nathalie Machon et Eric Motard, on apprend également :


Usage médicinal : le pas d'âne est encore aujourd'hui considéré comme un médicament particulièrement efficace dans tous les types d'inflammation bronchique. Le célèbre botaniste français Coste signale même dans sa flore, au sujet de cette espèce, qu'une infusion de capitules est tonique et stimulante. Les capitules sont utilisés en application externe, sous forme de cataplasme, pour leur effet apaisant sur diverses affections cutanées. Ils sont également efficaces pour soulager la névralgie. Une préparation amère, tonique et diaphorétique (pour induire la transpiration) peut être obtenue à partir de la racine. Attention cependant, le ps d'âne contenant dans ses tissus des alcaloïdes pyrrolizidiniques hépatotoxiques, son usage est à proscrire sur long terme.


Autre usage : en raison de leur parfum de réglisse, les capitules sont utilisés dans la préparation du tabac à pipe. Certains fument même les feuilles roulées et séchées.

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Symbolisme :


Louise Cortambert et Louis-Aimé Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) nous livrent leur vision de cette petite fleur


Automne -Octobre

TUSSILAGE ODORANT - ON VOUS RENDRA JUSTICE.


Le génie, caché sous une modeste apparence, ne frappe point les yeux du vulgaire. Mais si les regards d'un juge éclairé le rencontrent, aussitôt sa force est révélée, et il emporte l'admiration de ceux dont la stupide indifférence n'avait pu le comprendre. Un jeune meunier hollandais, se sentant du goût pour la peinture, s'exerça, dans ses moments de loisir, à représenter le paysage au milieu duquel il vivait. Le moulin, les troupeaux de son maitre, une verdure admirable, les effets du ciel, des nuages, de la vapeur, de la lumière et des ombres, voilà ce que son naïf pinceau rendait avec une vérité exquise. A peine un tableau était-il fini qu'il était porté chez un marchand de couleur, qui, pour le prix, donnait de quoi en refaire un autre. Un jour de fête, l'aubergiste du lieu, voulant orner la salle où il recevait ses hôtes, fit emplète de deux de ces tableaux. Un grand peintre s'arrête dans cette berge il admire la vérité de ces paysages, offre cent florins de ce qui n'avait coûté qu'un écu, et, en payant, il promet de prendre au même prix tous les ouvrages du même auteur. Voilà la réputation du jeune peintre établie, voilà sa fortune faite. Aussi sage qu'heureux, il n'oublia jamais son cher moulin ; on en retrouve l'image dans tous ses tableaux, qui sont autant de chefs d'œuvre. Qui croirait que les plantes ont le même sort que les hommes, et qu'il leur faut aussi un patron pour être appréciées ?

Le tussilage odorant, malgré sa suave odeur, a vécu longtemps ignoré au pied du mont Pilat, où sans doute il fleurirait encore sans gloire, si un savant botaniste, M. Villau de Grenoble, n'avait su apprécier ses qualités bienfaisantes ; cette plante parfumée apparaît dans une saison où toutes les autres fleurs ont disparu. Comme le grand artiste fit l'éloge du pauvre peintre, M. Villau fit celui de l’humble fleur ; il lui donna un rang distingué dans ses ouvrages ; et, depuis ce temps, le tussilage, cultivé avec soin, vient dès les premiers jours de décembre parfumer nos plus brillants salons.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Tussilage odorant (héliotrope d’hiver) - Justice et Fermeté.

Cultivée la première fois par le botaniste Villan, qui la trouva sur le mont Pila, près de Lyon. Cette jolie plante, trop longtemps négligée, fait à bon droit l’ornement des salons pendant l’hiver. 11 est presque impossible de la détruire dans un jardin où elle a pris racine.

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Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


TUSSILAGE ODORANT - JUSTICE.

Mes petits enfants que personne ne vous séduise. Celui qui fait des œuvres de justice est juste comme J.-C. lui-même est juste. Celui qui commet le péché est enfant du démon, parce que le démon pèche dès le commencement.

I Jean 1, 7, 8.

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Tussilage (Tussilago farfara) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Vénus

Élément : Eau

Pouvoirs : Hallucinogène.


Utilisation magique : Les feuilles, séchées et préparées, étaient fumées autrefois comme substitut du cannabis.

 

Pierre Dubois et René Hausman, auteurs de L'Elféméride, Le grand légendaire des saisons, Printemps (Éditions Hoebeke, 2016) mettent en vedette les plantes et les animaux en fonction du calendrier :


Autre petit éclat doré, le tussilage est une « bonne herbe » coriace qui fait la nique à la Vieille. C'est une Mère Tisanière qui l'a jadis plantée pour soigner les vilaines toux d'hiver de son bonhomme de Nuton. Afin de la reconnaître de loin, dès la repousse de mars, elle l'a houppeté d'une touquette jaune qui pousse avant ses feuilles épaisses et cotonneuses en forme de sabot d'âne. De belles feuilles brillantes découpées aux ciseaux avec lesquelles elle concocte des infusions. Tussilage : de tussi, « toux » et « agere » : chasser, contre les maux de poitrine. Et avec lesquelles le bonhomme Nuton prépare son tabac à pipe, à fumer au coin du eu dès octobre ou assis sous les étoiles aux longues et douces soirées des beaux jours. Les ronds de fumée du tabac de tussilage cheminent des pas-d'âne dans le ciel.

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Dans La Magie des Plantes, Douze mois avec la Sagesse des Plantes (Édition originale, 2017 ; Éditions Danaé, 2017), Sarah Kynes propose des recettes rituelles liées à de nombreuses plantes :


[...] Leur nom de pas-d'âne vient de la forme arrondie, comme un sabot, de leurs feuilles. Parce que les feuilles s'ouvrent après l'apparition des graines, cette plante est parfois difficile à identifier.

Tant les Grecs que les Romains se servaient du tussilage à des fins médicinales. Il servait aux Romains de traitement contre la toux, d'où son nom, qui signifie « chasse-toux ». Au Moyen-Âge, on peignait une fleur de tussilage que les assises des portes des apothicaires en remplacement de l'enseigne de leur profession.

Le tussilage est associé à Brigid, et peut servir à lui rendre hommage à Imbolc. Pour rendre hommage à Épona, cueillez quatre feuilles et faites-les sécher entre les pages d'un livre. Quand les feuiles sont bien sèches et aplaties, mettez-les sur votre autel pour représenter des empreintes de sabots. Mettez trois fleurs ou trois feuilles dans un sachet pour les porter comme amulette, ce qui vous aidera à augmenter vos aptitudes psychiques et à renforcer vos expériences de vision. Vous pouvez aussi placer cette amulette sous votre oreiller pour vous aider dans vos travaux oniriques. Émiettez ensemble des feuilles et des fleurs, et saupoudrez-en les endroits d'où vous voulez chasser les énergies négatives. Répandez devant votre porte, cette poudre de tussilage invitera dans votre foyer une atmosphère de paix et de calme.

Le tussilage est associé à l'élément eau et aux déesses Brigid et Épona.

Son influence astrologique vient de Vénus.

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Mythologie :


Selon Wikipedia :


Les Koropokkuru (homme sous les pétasites, en langue aïnoue) sont des « lutins » de la mythologie aïnoue, population aborigène vivant au nord du Japon et à l'extrême est de la Russie. Ces êtres mythologiques habitent sous terre et dans les tiges des feuillages du tussilage et des pétasites. De la taille d'un pied d'enfant, ces « lutins » sont à proprement parler des kamuys (« esprits » en langue Aïnue) végétaux. Établis dans les forêts, ils apparaissent au voyageur perdu pour le guider sur sa route.

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