Le Sprat
- Anne
- 9 mai
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 mai
Étymologie :
Étymol. et Hist. 1re attest. 1694 (Ac.) ; dér. de blanc* adj. − il s'agit de petits poissons brillants −, suff. -aille*. − [blɑ ̃ ʃ ɑ ̃:j]. Durée mi-longue sur [ɑ ̃] dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Pour la finale, cf. suff. -aille. ,,La blanchaille de mer s'appelle aussi blaquets, ou blanchets`` (Nouv. Lar. ill.). − Fréq. abs. littér. : 1.
Étymol. et Hist. 1. 1197 « menu poisson » (Hélinant, Vers de la mort, éd. Fr. Wulff et E. Walberg, XLVIII, 11) ; 2. 1724 « menu bois » (Règlement ds Havard t. 3, col. 713) ; 3. 1752 « petit plomb de chasse » (Trév.). Du lat. minutia « petitesse, exiguïté », en b. lat. « très petite parcelle, poussière ».
Étymol. et Hist. 1772 Sprets ou Sprats (Duhamel du Monceau, Traité général des pesches, II, 420 ds Höfler Anglic.). Empr. à l'angl.sprat, forme, att. dep. la fin du Xvies., de sprot, terme issu du vieil angl. et dont le corresp. néerl. sprot a été aussi empr. par le fr. (v. FEW t. 18, p. 117b et t. 17, p. 191b).
Lire également la définition des noms blanchaille, menuise et sprat afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Sprattus sprattus - Anchois de Norvège - Blanquette - Clupée spratte - Esprot - Glizig (breton) - Harenguet - Melette - Mélette - Menuise - Sprot -
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Usages traditionnels :
Selon Noëlle Icard et Anne-Violaine Szabados, autrices de "Le poisson dans la Grèce ancienne : un aliment déconsidéré ?." (In : Histoire de l’alimentation humaine : entre choix et contraintes. Actes du Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Se nourrir : pratiques et stratégies alimentaires », Rennes, 2013. Paris : Editions du CTHS, 2014. pp. 250-264) :
Les produits de la mer font partie du régime alimentaire de la famille et figurent au menu lors d’occasions particulières, comme les Amphidromies, fête familiale et civique au cours de laquelle le nouveau-né est accueilli officiellement au foyer, cinq ou sept jours après sa naissance. Le menu comprenait, entre autres, des sprats, poulpes et seiches (1).
Note : 1) Athénée II 65c ; IX 370c-d
On peut lire sur le site Phare d'Eckmül, un article intitulé "Le sprat la petite sardine en mode scandinave" (publié le 9 décembre 2019) qui révèle certains usages traditionnels du sprat en Scandinavie :
Une note scandinave dans votre cuisine : Les sprats sont très utilisés dans la cuisine scandinave, en gratins, canapés ou salades. Ils constituent l’ingrédient principal d’une célèbre spécialité suédoise, la Tentation de Jansson (Janssons frestelse en suédois), un gratin à base de pommes de terre, de sprats et d’oignons. Ce plat roboratif et très populaire est consommé en toutes occasions : autrefois, les travailleurs les emportaient dans leur matlåda (panier repas), mais il est aussi associé à des moments de fête : il trône en bonne place dans le julebord, le buffet de Noël suédois, et se consomme aussi en fin de soirée ou d’une nuit blanche, remplaçant alors notre soupe à l’oignon. Ce même plat est également connu en Finlande sous le nom de « Janssonin kiusaus ».
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Symbolisme :
Chat GPT consulté le 10 mai 2025 fait les propositions suivantes (un peu comiques pour certaines !) :
Le sprat, petit poisson de la famille des Clupeidae (proche du hareng et de la sardine), n’a pas une symbolique aussi largement développée dans les traditions ou les mythologies que d'autres animaux plus emblématiques. Toutefois, on peut lui attribuer certains symbolismes indirects ou culturels en fonction de son rôle dans la nature, l'économie et les traditions alimentaires.
Symbolisme possible du sprat :
Abondance et modestie :
Le sprat est un poisson abondant, souvent consommé dans les régions côtières d’Europe du Nord. Il peut ainsi symboliser la nourriture simple, abondante, modeste, et accessible.
Comme la sardine, il peut représenter une richesse humble, liée à la mer.
Collectivité et coopération :
Le sprat vit en bancs serrés, comme beaucoup de petits poissons pélagiques. Cela peut symboliser l’esprit de groupe, la solidarité ou encore la sécurité dans l’union.
Vulnérabilité et sacrifice :
En étant une proie fréquente pour de nombreux prédateurs (poissons, oiseaux, humains), le sprat peut symboliser la vulnérabilité, voire une certaine forme de sacrifice naturel, en tant qu'élément clé de la chaîne alimentaire.
Ressource locale et identitaire :
Dans certains contextes culturels (comme en Lettonie, Scandinavie ou Russie), le sprat fumé ou en conserve fait partie des traditions culinaires et peut donc incarner une identité régionale, voire une fierté locale.
Simplicité face à l’excès : Par opposition aux mets luxueux, le sprat peut évoquer la frugalité, un retour à l’essentiel, voire une critique indirecte de l’excès ou du snobisme culinaire.
Le sprat : symbole du petit face à l'immensité : Dans un monde dominé par le clinquant et la grandeur, le sprat, petit poisson anonyme des mers froides, devient un symbole poignant de la discrétion et de la résilience des invisibles. Là où le requin fascine et où le dauphin émeut, le sprat reste ignoré, malgré son rôle essentiel dans l’équilibre de l’écosystème marin.
Littérairement, il incarne :
L’humilité nourricière : petit mais nourrissant, modeste mais vital, il devient une métaphore du don silencieux, du travail invisible qui soutient les structures plus grandes.
La survie collective : comme il ne peut survivre seul, son image évoque la force du groupe, la solidarité face à l’adversité, la résistance anonyme de ceux qui n’ont pas de nom célèbre mais sans qui rien ne tiendrait.
La tragédie du sacrifice : pêché en masse, souvent mis en boîte, fumé, conservé, il peut représenter l’être sacrifié au progrès, l’individu broyé par les logiques industrielles, ou l’innocent pris dans les rouages d’un monde trop grand.
La beauté du banal : en art ou en poésie, le sprat devient un éloge de ce qui est oublié, répétitif, minuscule, mais pourtant chargé de vie, de texture, de présence.
Dans un poème ou une œuvre contemporaine, le sprat pourrait être :
une métaphore de l’artiste modeste, qui produit sans gloire ;
une figure de l’ouvrier, du précaire, de l’humain du quotidien ;
un écho à l’âme collective, qui n’existe que par les autres.
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Symbolisme alimentaire :
Pour Christiane Beerlandt, auteure de La Symbolique des aliments, la corne d'abondance (Éditions Beerlandt Publications, 2005, 2014), nos choix alimentaires reflètent notre état psychique :
Le Sprat représente la Force rassemblée, un type de vie énergétique à haute concentration. Le Sprat nous dit : « Allons ! En avant! Où ES-TU ? Ne reste pas en arrière ! Pourquoi n'entres-tu pas dans la VIE avec toute ta force ? Ouvre ta porte et saute dans la vie ! » Les énergies s'avivent. Le JE est mis au défi d'ÊTRE ENTIEREMENT LUI-MÊME, de ne pas rester à traîner vaguement quelque part à l'arrière-plan de son JE... « Entre dans ton corps avec toutes tes forces vitales et RESSENS comment cette force vitale nourrit, réchauffe et renforce chaque cellule de ton corps. Manifeste-toi ! Montre au grand jour... qui TU ES ! »
Celui qui a très envie de Sprat a besoin de se donner corps, de se donner puissamment "forme terrestre". Il a besoin de "chaleur". Il est trop fluide. Il a tendance à se perdre dans les sphères dimensionnelles plus ténues, "absentes", du rêve. Il devra s'amener davantage au sein de la vie. Il est trop "un néant", trop absent quelquefois. Séjournant trop peu dans les sphères charnelles, terrestres, il ne se connaît pas encore vraiment. Il "flotte" trop en lui-même. Il est àla recherche de lui-même. Il est trop enclin à séjourner dans l'esprit, dans les sphères des pensées, sans VIVRE suffisamment dans la force enthousiaste de son corps. Il lui faudra "s'attirer à l'intérieur" de son corps pour parvenir en lui-même à une concentration consciente, activement impliquée. La Foi en sa Force, la Conscience de son Être Puissant. Il ne s'abandonne pas lui-même ; il ne se laisse pas partir au loin en planant dans les airs, il ne se permet pas de s'étier, en se diluant, jusqu'à des sphères plus éthérées. Désormais, à l'instar du Sprat, il se concentre très fortement dans son JE.
Celui qui éprouve une grande envie de Sprat a tendance à "s'engourdir par le froid". Il demeure trop frigide envers la vie. Il ne s'autorise pas vraiment à "vivre". Il se donne trop peu de chaleur, trop peu de chaleur vitale. Il devra se prendre en main, en charge.
« Allez, en avant ! », dit le Sprat. Il faut que l'être humain apprenne à ressentir ses forces profondes. Il aspire en fait à sa chaleur, à sa force. Il ne permet pas suffisamment aux énergies vitales de circuler dans tout son corps, de le pourvoir en carburant. Il perd trop son temps en détails, en choses pour lesquelles il n'a pas besoin d'être réellement en contact avec sa profonde source de puissance. il vit trop à la surface de lui-même ; il s'accroche trop à une petite partie de son JE. Peut-être a-t-il quelquefois le souffle court, parce que souvent il se berce de belles paroles d'auto-justification, parce qu'il croit devoir tout garder sous contrôle par sa "pensée". Le Sprat, cependant, veut ouvrir de force toutes les frontières et lui demande de ne plus se terrer dans un recoin de son être. Il devra se mettre debout, se redresser, tendre ses muscles comme un puissant loup de mer et se désencrasser une bonne fois les cordes vocales en rugissant avec enthousiasme... comme Popeye. cette image de la sphère du Sprat symbolise, dès lors, l'être humain qui "perce" à travers les brumes, qui cesse de s'immobiliser, qui ne réprime plus ses forces vitales sous l'emprise d'une petite voix tyrannique obtuse en lui-même. C'est l'être humain qui maintenant se libère, qui se laisse ÊTRE, qui croit à son ampleur, à son espace intérieur, à ses forces et à la capacité de vivre cette richesse dans son Corps !
Les forces vitales auxquelles naguère il ne donnait pas la possibilité de se manifester, qu'il s'employait - inconsciemment - à réprimer, ont désormais le droit d'exister. Le voici qui entre en lui-même, en tant que JE avec toute sa puissance, avec toute sa présence concentrée dans le corps !
Il doit prendre conscience de son JE et de sa Force, auxquels jusqu'ici il a trop facilement omis de prêtre attention, dont il n'a pas fait suffisamment usage. Et pourtant, l'envie de Sprat indique la présence de forces fabuleuses qui 'attendent que de pouvoir donner consistance à un JE fort, par quoi le corps et l'âme s'unissent en une indestructible alliance. A présent, les énergies vitales parcourent librement tout son corps, sans limites. « JE SUIS... fortement, puissamment, superbement... présent en moi-même ! », dit le Sprat.
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