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Le Silphion




Symbolisme :


silphium état de la question
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Suzanne Amigues, "Le silphium - État de la question." (In : Journal des savants, 2004, n° pp. 191-226) : =>


 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), le Silphion a les caractéristiques suivantes :


Toute l'Antiquité s'enthousiasma pour cette herbe que l'on ne trouvait qu'en Cyrénaïque, qui était frappée en effigie sur les monnaies de Cyrène, ville pour laquelle le Silphion était la source d'un commerce aussi régulier que lucratif : le suc que l'on tirait de ses racines jouissait de réputations dithyrambiques dans tout le bassin méditerranéen et se vendait plus cher que l'or.

Les Silphions qui portent ce nom aujourd'hui sont bien moins réputés que leurs homonymes des temps légendaires. Ce ne sont d'ailleurs probablement plus les mêmes plantes. Trois espèces sont communes aux Etats-Unis. Elles ont été acclimatées en Europe comme plantes ornementales, et l'une de ces variétés, le Silphium lacinatum, s'est répandu à l'état sauvage, un peu dans l'est de la France, principalement en Allemagne et en Europe centrale.

Ces trois Silphions sont :

  • le Silphion à feuilles découpées (Silphium lacinatum) - Silphyde - Silphie - Herbe-pilote - Boussole -

  • le Silphion à grandes feuilles (Silphium terebinthinaceum) ;

  • le Silphion perfolié (Silphium perfoliatum).

Pouvoirs : Protection.


Utilisation magique : Une tradition très répandue chez les pionniers américains veut qu'une racine de Silphion, brûlée dans l'âtre au cours d'un violent orage, détourne la foudre de la maison.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 1 (C. Reinwald et Cie, Libraires-Éditeurs, Paris, 1878),


ARISTEUS. Le médecin divin, élève de Chiron et d’une nymphe des montagnes ; il a découvert l’herbe silphion.




Littérature :


Octave Mirbeau, dans Le Concombre fugitif évoque un Silphion particulier :


Il y a bien longtemps que je désirais une merveilleuse plante, qui s'appelle le Sylphium albyflorum. En vain, je l'avais demandé partout, aux horticulteurs, aux collectionneurs, aux muséums, aux jardins botaniques. En vain, je l'avais réclamé de l'Angleterre, de l'Amérique, de la Belgique, et même de ce botaniste, passionné et charmant, de Genève, M. H. Correvon, qui cultive, dans ses curieux jardins de Plainpalais, tout ce que la Flore universelle peut donner de plantes révélatrices de beauté. Comme je me désolais de l'inutilité de mes recherches, quelqu'un me dit :

- Je connais un bonhomme qui l'a, peut-être, votre plante. C'est une espèce d'original, très amusant, et dont la coquetterie est de posséder des fleurs que personne ne possède. Il en a, paraît-il, d'extraordinaires ; allez le voir. Il habite Granville et, par une prédestination singulière, son nom est Hortus.

Le lendemain, j'étais à Granville.

Je trouvai le père Hortus dans son clos. C'était un vieux petit bonhomme, très rouge de peau, très blanc de cheveux, et qui, en manches de chemise, le chef couvert d'un chapeau de paille, en forme de tente, jouait du cornet à pistons devant un hibiscus.

- Je crois que ça y est, me dit-il, en m'apercevant... Cette fois, je le tiens, le gredin...

Et, comme je paraissais intrigué par cet accueil, le père Hortus m'expliqua :

- Voilà... Moi, je n'aime que les plantes qui font des blagues... Seulement, je suis aussi rosse qu'elles... et je les embête... Savez-vous ce que je viens de faire ?... Je viens de féconder un hibiscus... L'hibiscus déteste la musique... Eh bien ! je lui joue du cornet à pistons, juste au moment de la fécondation... Ça l'embête, ça le dérange... ça le met en rage... ça lui fait perdre la boule... et il va se féconder de travers, c'est-à-dire qu'il va me donner des graines d'où sortira une espèce de monstre cocasse, qui sera un hibiscus sans en être un, qui sera une plante comme on n'en a jamais vu...

Je le félicitai vivement de ce procédé de culture et lui expliquai le but de ma visite.

- Moi, je n'ai pas ça, me répondit le père Hortus... ou du moins je ne sais pas si je l'ai... car j'ai un tas de plantes dont je ne sais pas le nom... Mais j'ai autre chose de bien plus curieux que tous vos sylphiums... c'est le concombre fugitif... Je vais vous le montrer...

Et il m'engagea à le suivre.

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