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Le Plane

Dernière mise à jour : 23 août




Étymologie :


  • PLANE, subst. masc.

Étymol. et Hist. 1174-78 pleine (Étienne de Fougères, Livre des manières, éd. R. A. Logde, 820) ; xive s. [ms.] planne (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, XIII, 3849 : palme ; var. ms. B.N. fr. 872 : planne ; texte lat. : platanus ; v. A. Thomas ds Romania t. 41, p. 397) ; xve s. plane (Olla ds T.-L.). Mot région. vivant surtout dans les parlers du Nord-Est et de l'Est (ce qui rend douteuse la forme tirée d'Étienne de Fougères, v. aussi T.-L.) issu du lat. platanus « platane » (cf. platane ; v. FEW t. 9, p. 36a).


Lire également la définition du nom plane afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Acer platanoides - Érable blanc - Érable de Norvège - Érable plane - Érable platane - Faux Sycomore - Iseron - Main-découpée - Plane - Plaine -

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Botanique :


Suzanne Amigues, dans "La « science aimable » de Théophraste." "In : Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 145ᵉ année, N. 4, 2001. pp. 1653-1664) restitue la description antique de l'érable plane :

L'observation directe a pu être complétée par une enquête auprès des populations locales, « les gens de l'Ida » en Troade dans le cas de l'érable plane (Acer platanoides L.). Theophraste en décrit certainement d'après nature « la feuille de bonne taille, semblable par sa découpure à celle du platane, étalée mais plus mince, moins charnue, plus souple et plus allongée, avec des lobes tout entiers acuminés et moins découpés vers le milieu, mais davantage à l'extrémité, peu nervures pour leur taille ». Mais sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, notre botaniste a dû se contenter de renseignements partiels : « L'érable vient surtout dans les lieux humides, au dire des gens de l'Ida, et c'est une essence rare. Pour la fleur, ils ne savaient pas ; mais le fruit, d'après eux, ressemble un peu à celui du paliure, en plus allongé toutefois. »

La mention de l'Ida (l'actuel Kaz Dag) évoque le séjour d'Aristote et de ses collaborateurs en Asie Mineure, dans les années 348-343. Plus tard, appelé à d'autres tâches après la fondation du Lycée en 335, Theophraste dut recourir davantage à l'enquête par personne interposée.

 

B. Cabannes et M. Lagacherie, auteurs d'un article intitulé "La forêt fleurit aussi... Quelques arbres à caractère

mellifère et paysager : les érables". (In : Forêt Méditerranéenne, 2003, XXIV (4), pp. 465-470) présentent ainsi le Plane :


De taille un peu plus faible que le sycomore, il peut tout de même atteindre 30 m. Bien que montagnard, il monte moins haut en altitude que celui-ci et descend dans l’étage collinéen, où il supporte un peu mieux la sécheresse. Il réclame des sols frais, bien aérés, et redoute l’acidité trop marquée ou l’hydromorphie. Il affectionne les sols à pH neutre, mais s’adapte aux sols très alcalins. Sa croissance est assez rapide (inférieure au sycomore toutefois). Ses potentialités de production de miel restent modérées (100 à 200 kg par ha) pour certains auteurs, mais nous avons pu constater qu’il est très visité par les abeilles, même en concurrence avec le colza. Ses fleurs, de teinte vive jaune verdâtre, disposées en corymbe, apparaissent avant les feuilles. Il prend une couleur jaune intense, parfois mêlée de rouge, à l’automne.

 





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Usages traditionnels :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


Les conjonctivites sont soignées par les applications sur l'œil malade de jeunes feuilles de plane, Acer platanoides, cuites dans le vin rouge.

[...]

Du bois de l'érable à feuilles d'obier, Acer opulifolium, et du plane, Acer platanoides, on confectionne dans certains cantons les cuillères, les grandes cuillères ou pauches, les seilles et autres ustensiles de cuisine ou de ménage ; mais c'est une industrie qui tend à disparaître.

Son bois servait à confectionner la « vaisselle des Bauges ».

 

Françoise Nicollier et Grégoire Nicollier, auteurs de « Les plantes dans la vie quotidienne à Bagnes : noms patois et utilisations domestiques », (Bulletin de la Murithienne, no 102,‎ 1984, pp. 129-158) proposent la notice suivante :


plano, m. / pleino, m. / plïnno, m. / = érable sycomore, érable plane = Acer Pseudoplatanus, A. platanoides. Les feuilles sont employées surtout pour les chèvres comme fourrage (sèches, comme dessert d'hiver)

 

Suzanne Amigues, autrice de "L'arbre et la forêt. Le bois dans l'Antiquité. Textes réunis par J.-C. Béal, 1995". (In : Topoi, volume 6/1, 1996. pp. 297-302) relève :


L'érable plane portait en grec le nom « parlant » de zygia « bois à jougs » et servait aussi à fabriquer des objets tournés, comme les roulettes de lit (H. P. V, 7, 6). Les propriétés de chaque bois ont dû être de bonne heure connues empiriquement dans toute l'aire de l'essence correspondante et mises à profit pour les mêmes usages fondamentaux.

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Dans un article intitulé "La forêt fleurit aussi... Quelques arbres à caractère mellifère et paysager : les érables." (In : Forêt Méditerranéenne, 2003, XXIV (4), pp. 465-470) B. Cabannes et M. Lagacherie font le point sur les usages des érables :


Leurs qualités paysagères suffiraient, à elles seules, à justifier l’emploi des érables, mais ce sont aussi des arbres utilitaires et alimentaires.

Les érables sont des arbres forestiers qui produisent un bois apprécié, notamment l’érable plane et l’érable sycomore. Leur bois est clair, presque blanc à légèrement brun, satiné, finement maillé, à grain fin et homogène qui donne un beau poli. S’il a de bonnes caractéristiques mécaniques et se travaille bien, en revanche, il est peu durable. Assez dense et dur (plus léger et tendre pour les érables rouge et argenté), il est apprécié en ébénisterie, sous forme de bois massif ou de placages figurés, ondés ou mouchetés, provoqués par des fibres sinueuses. Les sujets ondés sont très recherchés (sycomore et plane), utilisés en décoration et en lutherie (violon, violoncelle, guitare, etc.).

Leur sève contient du sucre. Le plus productif est l’Acer saccharum (érable à sucre), exploité au Canada pour produire le sirop d’érable. Son acclimatation, souvent essayée, est difficile en France.

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Symbolisme celte :


Sur le site http://lejardindesoules.com/les-arbres-du-jardin-symbolique, on peut lire la notice suivante :


"L'érable plane symbolise l’indépendance, la liberté, la réserve, et le sens de l’observation. Pour les druides, une bonne étoile veillait sur la destinée de leurs protégés car l’érable était le messager des dieux. On dit que s’allonger sous cet arbre sert à regonfler les esprits lassés des multiples épreuves de l’existence.

 



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