Étymologie :
Étymol. et Hist.1. 1558 « celui qui conduit les bœufs » (B. des Périers, Nouvelles Récréations, éd. K. Kasprzyk, p.254) ; 2. 1605 « long bâton pour piquer les bœufs » (Du Pinet, Dioscoride, I, 136 ds Delb. Notes mss) ; 3. 1775 « oiseau qui se perche sur le dos des bœufs pour y chercher les parasites » (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, III, p.175). Comp. de la forme verbale pique de piquer*, et de bœuf*.
Lire également la définition du nom pique-bœuf afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Buphagus - Buphage -
Buphagus africanus - Piquebœuf à bec jaune -
Buphagus erythrorhynchus - Piquebœuf à bec rouge -
Dans son "Petit lexique de la langue créole et des oiseaux". (In : Le Débat, 1985, no 4, pp. 95-110) J. M. G. Le Clézio nous rappelle que les noms vernaculaires confondent plusieurs espèces :
Aigrette : L’aigrette blanche, appelée aussi pique-bœuf, est l’un des exemples de l’entente des espèces. Dans les régions tropicales, elle partage la vie des ruminants et des éléphants en les soulageant de leurs parasites. Croassement semblable à celui des corbeaux.
[Il s'agit ici de l'aigrette pique-bœuf : Bubulcus ibis - Aigrette pique-bœufs -Héron garde-bœufs -
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Zoologie :
Daou Véronique Joiris, autrice d'un article intitulé "Le cri du calao. Symbolique et ethnoécologie baka des relations multi-espèces." (Revue d’ethnoécologie, 2022, no 22) s'interroge sur la relation qui existe entre le pique-bœuf et son hôte :
L’évocation d’un oiseau bien spécifique en rapport avec la tique de l’éléphant est implicite dans la chantefable. Il s’agit du pique-bœuf à bec jaune Buphagus africanus (famille des Sturnidae) spécialisé dans la consommation de parasites de mammifères, dont les tiques, et présent dans les forêts du sud-est du Cameroun (Languy 2019 : 468). Oiseau grégaire, B. africanus pousse « [u]n cri vibrant et dur surtout émis quand les oiseaux sont dérangés » (Serle & Morel 1979 : 175). Il « forme des groupes de 4-6 oiseaux toute l’année et des envolées jusqu’à 20 individus en dehors de la saison de reproduction. » (Fry & Keith 2000 : 663, notre traduction). La participation de B. africanus à des groupes plurispécifiques n’est pas mentionnée pour le sud-est du Cameroun mais elle est signalée ailleurs (Fry & Keith 2000 : 663). Ses dimensions — entre 19 et 23 cm (op. cit.) — sont les mêmes que celles de Nicator chloris qui mesure entre 20 et 23 cm (ibid. : 482), ce qui pourrait laisser penser que ces oiseaux d’espèces différentes se regroupent aisément.
Les auteurs s’interrogent quant à savoir si la relation entre l’oiseau spécialisé dans l’extraction des parasites et l’animal hôte est du mutualisme ou du parasitisme. Les titres évocateurs de leurs publications — Red-billed oxpeckers : vampires or tickbirds ? (Weeks 2000), Mutualism or parasitism ? Using a phylogenetic approach to characterize the oxpecker-ungulate relationship (Nunn et al. 2010), Feeding preferences of the red-billed oxpecker, Buphagus erythrorhynchus : a parasitic mutualist ? (Plantan et al. 2012) — soulignent la complexité et l’ambiguïté de cette relation hétérospécifique. Celle-ci peut aller jusqu’au parasitisme, l’oiseau se nourrissant alors de blessures et les exacerbant. Toutefois, l’hypothèse mutualiste semble l’emporter ; Ndlovu & Combrink (2015), dans une étude sur les préférences alimentaires des pique-bœufs dans le parc national Kruger, en Afrique du Sud, défendent l’idée que les oiseaux « réduisent les charges de tiques sur les ongulés hôtes » et que les « incidents d’alimentation de plaies » sont faibles (op. cit. : 1, notre traduction). Nunn et al. (2010) soutiennent également l’hypothèse d’une relation davantage mutualiste que parasitaire et démontrent que les oiseaux préfèrent « les ongulés de plus grande taille, peut-être parce que les animaux de plus grande taille ont plus de tiques, offrent une plateforme plus stable pour s’alimenter ou permettent à plus de pique-bœufs de se nourrir simultanément » (Nunn et al. op. cit. : 1297, notre traduction).
[...}
Le pique-bœuf à bec jaune est un oiseau particulier bien connu des ornithologues, car il fait partie des rares oiseaux exclusivement spécialisés dans l’extraction de parasites cutanés sur les mammifères (il s’agit, en anglais, d’un « obligate ectoparasites gleaner »). Il est « […] le seul oiseau à se tenir en permanence accroché à la peau des ongulés sauvages et domestiques [qui se nourrit] à peu près exclusivement de parasites cutanés [qu’il] prélève de [son] bec acéré sur la peau des ongulés ». Il « se sert de l’hôte pour se protéger, se retirant de l’autre côté si quelqu’un s’approche et observant l’intrus d’un côté de la tête, du cou ou du tronc de l’hôte. S’il est inquiété, il a tendance à remonter le long de l’hôte jusqu’à son dos où plusieurs oiseaux se rassemblent, sans bouger, avec les parties antérieures relevées et le bec incliné à 45°, puis tous peuvent s’envoler, en poussant des cris, jusqu’à la cime d’un arbre éloigné. […] Il se perche la nuit sur l’hôte » (Fry & Keith 2000 : 663-664, notre traduction).
Cet oiseau, ce pique-bœuf, est considéré comme le représentant du stade final de l’association oiseau-mammifère, l’oiseau se nourrissant quasi exclusivement des parasites du mammifère et celui-ci bénéficiant du toilettage effectué par l’oiseau. Toutefois, une gradation est observée. « Le stade final de l’association est montré par [ces] deux espèces de Buphagus, mais même là, il y a apparemment deux intensités dans l’association avec [le pique-bœuf à bec rouge] B. erythrorhynchus qui complète son régime alimentaire d’ectoparasites prélevés sur [des] invertébrés […], des charognes […] et même des fruits […] tandis que [le pique-bœuf à bec jaune] B. africanus se nourrit entièrement d’ectoparasites » (Dean & McDonald 1981 : 148-149).
Cette spécialisation dans l’extraction des parasites cutanés serait courante en milieu forestier qui favorise la proximité entre oiseaux et mammifères ainsi que la prolifération des insectes et des arthropodes. Dans le sud-est du Cameroun, le pique-bœuf à bec jaune B. africanus – celui qui ne se nourrit que de parasites et qui est le plus spécialisé – est « essentiellement associé au buffle de forêt Syncerus caffer nanus ». (Languy 2019 : 468, notre traduction). Selon Dean & McDonald (1981), les associations oiseaux-mammifères sont « […] particulièrement importantes pour les pique-bœufs dues à leur dépendance totale vis-à-vis des mammifères durant les périodes où les tiques et les mouches piqueuses sont en grand nombre sur le corps des ongulés (buffles de forêt, antilopes bongo et sitatunga) » (op. cit. : 191). Mais elles concernent aussi d’autres espèces d’oiseaux. Ruggiero & Eves (1998), dans leurs relevés déjà évoqués réalisés dans les forêts denses et humides du Nord-Congo, montrent que le jacana africain et le pique-bœuf à bec jaune extraient des arthropodes de la peau de plusieurs mammifères (l’éléphant, le buffle, les antilopes bongo et sitatunga) et que le canard de hartlaub (Pteronetta hartlaubi), le grébifoulque d’Afrique (Podica senegalensis) et la grande aigrette (Egretta alba) ôtent les arthropodes des oreilles et/ou de la zone génitale-périanale du buffle de forêt ainsi que des antilopes bongo et sitatunga. Dean & McDonald (1981 : 147) renseignent une autre espèce d’oiseau spécialisé de ce type — G-C. dichroa, sur un singe (indét.) et sur l’antilope nyala Tragelaphus angasii — en forêt, dans le sud-est de l’Afrique. Selon ces derniers, « la présence parmi ces oiseaux du canard de hartlaub en association avec le buffle de forêt et l’antilope bongo est surprenante mais cela est sans doute dû au fait qu’il se nourrit aussi d’insectes et d’arthropodes. De même, le grébifoulque d’Afrique se nourrit normalement d’arthropodes et il doit sans doute trouver intéressante la concentration d’insectes présente sur et autour des mammifères. Ces formes d’associations oiseau-mammifère représentent vraisemblablement une alternative stratégique aux autres modalités de capture lorsque celle-ci ne sont pas efficientes » (ibidem : 191, notre traduction).
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Symbolisme :
Jack Goody, Edith Zeitlin et Raymond Williams, auteurs de "Alphabets et écriture". (In : Réseaux, volume 9, n°48, 1991. Le nouveau désordre des réseaux. pp. 69-93) établissent un lien ténu entre le pique-bœuf (oiseau ou instrument ?) et les recherches sur l'origine de l'alphabet :
Il reste qu'un premier pas d'importance dans les recherches concernant l'origine de l'alphabet fut franchi avec la découverte, au printemps 1905, par l'archéologue sir William Flinders Pétrie, dans les mines de turquoises de Serâbit El-Khâdem, au Sinaï, son avis, au XVe siècle av. J.-C, mais auxquelles son contemporain A. H. Gardiner attribuait deux siècles de plus. Les signes des inscriptions ressemblaient à ceux de l'écriture hiéroglyphique égyptienne mais le nombre de caractères était suffisamment restreint pour laisser supposer la présence d'un alphabet. C'est Gardiner qui, en 1917, suggéra une lecture. Il avait remarqué des séries récurrentes de signes figuratifs, « pique-bœuf (ou houlette de berger), maison, œil, pique-bœuf » et vu qu'en prenant, pour chaque mot d'une telle série, son initiale cananéenne (suivant le principe acrophonique) on obtenait : « à la maîtresse ». Or c'était là l'épithète favorite de la déesse cananéenne Asherah (ou Ba'alat) identifiée à la déesse égyptienne Hathor dont le temple dominait le lieu de travail des mineurs (ou esclaves). Cette notation protocananéenne fut finalement déchiffrée par l'Américain W. F. Albright, en 1948, époque à laquelle ďautres inscriptions s'étaient ajoutées à celles du Sinaï.
Marguerite Dupire, autrice de Sagesse sereer : essais sur la pensée sereer ndut. (KARTHALA Editions, 1994) étudie notamment la répartition du vivant dans cette cosmologie particulière :
Une substance hay « pique au nez aussi bien qu'à la langue » et, très condensée, échauffe le corps, provoquant des réactions bien connues : l'excès de piment fait suer, rougir les oreilles, tandis que l'ingestion de bile provoquerait des sensations de brûlure à la miction.
[...]
Toutes les variétés de plantes amères et toxiques sont qualifiées de hay, à l'exception de leurs parties consommables car, au concept, s'adjoint alors la perception. [...] Les attributs de ces végétaux hay - amer, piquant, toxique - appartiennent au domaine du perceptible.
Le Sage définit ainsi les animaux hay : « ceux que les Ndut ne mangent pas et qui se mangent entre eux ». Parmi eux figurent le chacal, l'hyène, le charognard, le corbeau, le pique-bœuf, un certain oiseau noir qui se pose sur les plaies des ânes et suce leur sang hay, enfin chez les animaux domestiques, l'âne et le chien. Le Sceptique qui, en tant que guérisseur utilise la méthode de succion du « mauvais sang » noir, du pus et de certains venins de serpents ferait référence à son expérience personnelle quand il dit : « Ces animaux sont hay, c'est pourquoi on ne les mange pas ». Sa définition pseudo-perceptive rejoint celle de la masse, tandis que la définition conceptuelle du Sage conforte celle de l'ethnologue. En effet, on qualifie de hay la viande des chevaux ndut qu'on ne consomme pas, alors qu'on achète et mange à l'occasion celle des chevaux d'abattoir qui, d'après la définition conceptuelle, ne serait donc pas hay.
Ces animaux hay possèdent les caractère suivants : consommateurs de plantes amères, chair amère, sang chaud, graisse collante. Leurs blessures guériraient plus vite parce que la chaleur de leur sang activerait la cicatrisation. [...] Enfin, le caractère hay de ces animaux se transmet génétiquement, et toute l'espèce est dite hay, à l'exception du cheval.
se mangent entre eux | inconsom-mables | mangent plantes amères | chair amère | sang chaud | graisse collante | cicatrisa-tion rapide | transmission génétique | |
Pique-boeuf | ? | M | M | M | I | I | I | I |
P = perceptible - M = métaphorique - I = indéterminé
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Dans "Le cri du calao. Symbolique et ethnoécologie baka des relations multi-espèces". (In : Revue d’ethnoécologie, 2022, no 22) Daou Véronique Joiris montre comment le symbolisme s'ancre dans l'observation de la nature :
D’après une chantefable de la tradition des chasseurs-cueilleurs baka du sud-est du Cameroun, le maître-chasseur originel tìbòlà portait une tique de l’éléphant (kúá) et se déplaçait avec une harpe-cithare (ngɔ̀mbi). À la suite d’événements divers, la tique se métamorphosa en l’oiseau de l’éléphant, un petit oiseau du nom de mókuyɛ̀kuyɛ̀, posté sur le dos de ce dernier, qui lui-même – ou plus exactement son chant « kuyɛ kuyɛ » – se transforma en un pouvoir rituel, celui de localiser le gibier, tandis que la harpe-cithare se trouva directement transformée en un pouvoir attractif du gibier. Le chant « kuyɛ kuyɛ » de l’oiseau est présenté comme un cri d’appel à l’intention de l’éléphant et du maître-chasseur. L’alarme qui interpelle simultanément le gibier et le chasseur est au cœur de l’histoire. (Joiris 1998 : 153-165).
[...]
Enfin, le registre de sens de l’association biologique oiseau-mammifère adopté symboliquement par les chasseurs-cueilleurs baka semble particulier à ce contexte culturel, car des rapports interspécifiques de ce type ne donnent pas automatiquement lieu à de la symbolique biologique. En effet, Boeyens & Van der Ryst (2014) montrent que les agropasteurs tswana, en Afrique du Sud, interprètent la relation hétérospécifique entre le pique-bœuf à bec rouge Buphagus erythrorynchus et le rhinocéros noir Diceros bicornis tout à fait différemment, par analogie à la relation de clientèle (1).
[....]
Conclusion : Dans ce système de représentation, la concordance entre les métaphores et la réalité biologique n’a rien de fortuit. Celle-ci inspire littéralement le sens qui est donné aux choses désignées par les concepts dans la chantefable de tìbòlà. Ce à quoi correspondent les relations interspécifiques au sein de l’association oiseau-mammifère sert de soubassement à la compréhension de l’origine du pouvoir rituel de localisation du gibier. La métamorphose de la tique en oiseau mókuyɛ̀kuyɛ̀ perché sur le dos de l’éléphant, puis la transformation de l’oiseau en pouvoir rituel de chasse, sont des processus conceptuels dont le sens est donné au regard de la complexité des relations hétérospécifiques étudiées par les biologistes et relevées par les ethnoscientifiques.
Au vu de cette perspective, les aptitudes éthologiques de nicator — une des formes de l’oiseau mythique mókuyɛ̀kuyɛ̀ — en tant qu’imitateur, d’une part, et en tant que participant à des envolées d’espèces mixtes, d’autre part, pourraient être interprétées comme des critères ayant déterminé la place centrale accordée à cet oiseau dans le registre symbolique. Il imite le cri d’alarme particulièrement sonore du calao longibande — l’autre forme de l’oiseau mythique mókuyɛ̀kuyɛ̀ — et il présente, lors d’envolées pluri-espèces, une apparence proche de l’oiseau typiquement perché sur le dos de l’éléphant, le pique-bœuf à bec jaune B. africanus — celui qui ne se nourrit que de parasites et qui est le plus spécialisé dans l’alimentation en tiques. Quoique différents, Nicator chloris et Buphagus africanus ont les mêmes proportions et un plumage un peu du même ordre.
Note : 1) « […] les Tswana ont nommé cet oiseau kala ya tshukudu, ce qui signifie le serviteur du rhinocéros, une association qui a enrichi la langue tswana de nombreuses métaphores. […] pour les Tswanas, s'adresser à quelqu'un en disant « tu es mon rhinocéros » équivaut à dire à quelqu'un « tu es mon maître », « ne suis-je pas le ‘kala du choukourou’ ? » ce qui signifie « ne dois-je pas te protéger ? ». On dit qu'en échange de ces bons services, le rhinocéros nourrit une telle affection pour le pique-bœuf qu'il permet à l'oiseau de s'asseoir dans ses narines et dans les coins de sa bouche […] Analogiquement au lien entre le rhinocéros et le pique-bœuf, des obligations réciproques sous-tendent la relation entre un souverain et ses sujets. […] La même métaphore a été utilisée pour exprimer le principe sous-jacent de mutualité dans la relation entre les rois et leurs sujets, comme le reflète le système de prêt de bétail (ma sa). […] Cette métaphore a également été étendue pour capturer l'essence de l'amitié, comme l'exprime l'adage tswana, ‘dikala di kgaoganye le ditshukudu’, qui peut être traduit par 'les pics et les rhinocéros ont suivi leur propre chemin', et porte le sens de 'les meilleurs des amis se sont séparés' […] ». (Boeyens & Van der Ryst 2014 : 36-37, notre traduction).
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Symbolisme astrologique :
Gabriel, le créateur du Site Zooastro.com propose de trouver son animal astral en fonction de la position du Soleil et de la Lune dans notre thème :
Les Oiseaux correspondent au signe de la Balance. La Balance est le signe d’Air cardinal marquant le début de l’automne. Le natif de la Balance recherche classiquement la paix, la tranquillité. Influençable, il peut passer pour incertain parce qu’il ne veut décevoir personne, et est enclin à l’hésitation.
Après le signe de la Vierge, qui a engrangé des résultats matériels, la Balance sent la nécessité de mesurer et de répartir équitablement les productions. Elle agit comme un facteur d’équilibre et de justice.
Dans le monde animal, les Oiseaux sont les meilleurs candidats pour transcrire fidèlement le symbolisme du signe de la Balance :
Les Oiseaux, des âmes sœurs Les Oiseaux sont les seuls Dinosaures survivants. Mais quelle évolution depuis les montres préhistoriques ! Comme s’ils semblaient renier la brutalité de leurs ancêtres, les Oiseaux ont progressivement abandonné les dents. Et pour gagner de la hauteur, ils ont fait de la plume l’instrument du vol. La maitrise des Airs leur a permis de conquérir le monde, et de survivre aux catastrophes. Autre fait notable, les Oiseaux sont majoritairement fidèles en amour, avec un taux de monogamie de 90%, rare dans la nature.
Le Piquebœuf, ou se Rendre utile : Le Piqueboeuf est un Animal Astral Oiseau. Il y a chez le Pique-Bœuf la volonté de s’affirmer par des actes empreints de rigueur et d’harmonie. Cherchant son point d’équilibre, il balance successivement entre la spontanéité et la méditation, l’élan et le retrait. Il met ainsi en place une « mécanique du Juste Milieu ». Porté aux compromis, concessions, et négociations, il fait en sorte d’abandonner ses positions les plus conflictuelles. Son but est de s’élever, de s’épanouir dans une vie paisible, légère et policée. Comment faire durer ce plaisir fragile? Voilà une question qui occupe beaucoup son esprit. Il peut alors paraître hésitant et faible, préférant agir comme facteur d’entente, de dialogue, d’équité, au détriment de sa propre affirmation individuelle.
Sans cesse sur les nerfs, le Pique-Bœuf a un grand besoin de réflexion, de critique, et de sélection afin d’adopter la meilleure réponse face à une situation donnée. Son goût pour la perfection lui procure mille angoisses tant qu’il n’a pas atteint cette optimisation des choses qui l’obsède. Terré dans l’ombre et recroquevillé sur des questions matérielles, il peut lâcher prise et bondir en cas de danger ou de surmenage. Cette sensibilité qui freine les sentiments est sans doute assez difficile à vivre au quotidien. Car il lui faut un milieu très particulier pour se sentir bien, comme une plante qui ne supporte pas tous les types de sols. Elle est toutefois fort utile dans un cadre professionnel et pratique. Son exigence lui permet de mieux maitriser son sujet, même si c’est au détriment de l’instinct et de la spontanéité.
Les particularités du Piquebœuf : La volonté sociable et relationnelle du Pique-Bœuf est retenue par sa nature prudente et critique. Pour développer la symbiose quotidienne à laquelle il aspire, il va être amené à sélectionner méthodiquement ses relations, dans un double souci de rendre service, et de tirer un parti concret de sa rencontre avec l’autre. Il cherche à connaître l’autre dans le détail. Le Pique-bœuf développe des techniques qui permettent aussi bien la maîtrise de soi que la maîtrise de l’autre, avant d’établir un rapport d’utilité réciproque, “gagnant-gagnant”.
Le Pique-Bœuf a donc un esprit à l’écoute, cordial, mais en même temps un peu froid, sérieux, et sobre. Ce rapport de confiance qui s’inscrit dans la durée, même s’il est efficace, comporte un certain stress. La relation n’est jamais acquise. Cette symbiose n’est pas une fusion. Une rupture de l’équilibre est possible à chaque instant, cette personnalité étant susceptible de reprendre sa liberté très vite s’il en ressent le besoin. C’est que chez lui les sentiments sont bridés par une sensibilité très cérébrale. Son état d’esprit s’accommode donc bien d’une certaine promiscuité quotidienne, supportable car limitée, le temps d’une mission.
Les pouvoirs du Pique-Bœuf : Le Pique-Bœuf sait s’associer comme personne à des personnalités très différentes de la sienne. Il se base sur des contrats écrits qui laissent peu de place au sentiment. La mesure, le tact, l’absence d’accroc sont chez lui des obsessions qui lui permettent de rester toujours présent, mais léger et autonome.
Le natif du Pique-Bœuf aura tout intérêt à choisir une activité qui exalte son désir de relations harmonieuses et équilibrées, où il pourra assouvir cette soif de perfectionnement et d’objectivité. Repéré pour son tact et sa franchise, il pourra devenir coach, entraîneur, ou toute activité où il s’agit de valoriser son objectivité dans une relation. Quel que soit le domaine qu’il choisira, il y recherchera le dialogue et l’utilité.
Ex : Jean-Claude Van Damme, Serena Williams, Zac Efron [Soleil Balance - Lune Vierge]
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Mythologie :
Henry Tourneux, Christian Seignobos et Francine Lafarge, auteurs de Les Mbara et leur langue (Tchad) ( ) rapportent le rôle expiatoire du pique-bœuf :
La "chose inexplicable" est un autre motif constant du mythe. Ce n'est pas Rigal qui tue Malam, mais le destin incompréhensible ; en propageant cette interprétation des faits, Rigala essaie de se prémunir contre la vengeance des descendants de Malam. On trouve le même genre de choses dans un autre mythe : "Les fils de Malam ne mouraient pas vite. Ils prirent un chien et l'égorgèrent. Ils dansèrent alors sur lui, comme pour une cérémonie de deuil. Le destin (hewda) fit que, au cours de la danse, ils s'entr'égorgèrent." Le motif du destin ou de la chose inexplicable qui tue se retrouve sur une vaste aire géographique ; l'animal mis à mort est ici un chien, ailleurs un pique-bœuf que l'on enterre, l'histoire se terminant par la mort massive de la population. (1) Ce thème a cours, généralement, chez des populations qui ont été victimes de conquêtes violentes et sanglantes. Incriminer le sort revient à esquiver la réalité historique et à dégager la responsabilité des conquérants. Ainsi, toute velléité de revanche est désamorcée chez les descendants des vaincus, qui cohabitent envore avec les vainqueurs.
Note : 1) Le "motif de l'incompréhensible" se retrouve dans tout le pays musey où le recouvrement de populations s'est souvent déroulé sur le monde de la conquête guerrière. Chez les Domo Dambali, les Dingli, premiers occupants, voyant les gens de Mbarang Tilna (héros fondateur domo) enterrer un des leurs, allèrent tuer un pique-bœuf. Ils l'ensevelirent en plantant des pieux et pleurèrent. Après ce geste, les Dingli furent décimés.
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