Étymologie :
GRISET, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. xiiie s. [date du ms.] adj. « un peu gris (en parlant d'un vêtement) » (Pastourelle ds Henry Chrestomathie t. 1, p. 232, 27) ; 2. a) 1721 ornith. (Trév.) ; b) 1780 ichtyol. (Broussonet, Mém. s. les chiens de mer ds Roll. Faune t. 11, p. 158) ; c) 1791 bot. (Valmont de Bomare, t. 4, p. 100). Dér. de gris1* ; suff. dimin. -et* ; cf. a. fr. grisle « gris (en parlant d'un cheval) » (ca 1150 ds T.-L.), grisel « id. » (ca 1350 ds Gdf.), griselet « id. » (1389, ibid.).
PETIT(-)GRIS,(PETIT GRIS, PETIT-GRIS), subst. masc.
Étymol. et Hist. a) 1621 « espèce d'écureuil à dos gris et à ventre blanc ; fourrure de cet animal » (Oudin Esp. Fra.), v. aussi gris, vair ; b) 1926 escargot petit-gris (Lar. mén., s.v. escargot) ; c) ca 1870 bot. (Lemasson, Lex. du pat. vosgien de Fiménil). Comp. de petit* et de gris1*.
Lire également la définition des noms griset et petit-gris afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Tricholoma terreum - Charbonnier - Champignon griset - Fredeluch - Griset - Tricholome couleur de terre - Tricholome terreux -
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Mycologie :
Dans un article intitulé "Les champignons associés aux plantes supérieures." In : Bulletin de la Murithienne, 1962, no 79, pp. 1-13) Marie-Madeleine Kraft explique la double nature saprophyte et mycorhizienne du Tricholome terreux :
Plus que les facteurs climatiques (lumière, température, eau, vent) et que les facteurs édaphiques (nature et acidité du sol), les facteurs biologiques jouent un rôle de premier plan pour les champignons. Ils concernent les rapports des champignons avec le milieu qui les entoure, plus spécialement avec les espèces végétales qui les environnent.
Pourquoi les champignons n'ont-ils pas l'indépendance de la plupart des autres végétaux ? Dépourvus de chlorophylle, et de pigments assimilateurs en général, ils sont incapables de fabriquer eux-mêmes leurs aliments. Végétaux hétérotrophes, ils empruntent leur nourriture, la puisant toute préparée. Ils sont donc liés à leur garde-manger. Par leur nature physiologique et chimique, ils cherchent constamment des substances mortes ou vivantes à ronger, à grignoter, à détruire. Peu de milieux leur sont rebelles, peu d'habitats totalement exclus.
[...]
Ces 3 catégories [saprophytes - mycorhiziens - parasites] sont d'ailleurs trop distinctes pour être exactes, et le domaine mycologique comprend une quantité d'exceptions, de cas particuliers. Tout champignon vit en état d'agressivité instable à l'égard de son support. Certaines espèces semblent pouvoir appartenir à plusieurs catégories : [...] — Le Tricholoma terreum, mycorhizique sous les conifères, se montre presque toujours saprophyte sous les feuillus.
[...]
On peut encore se poser la question: la nature mycorhizique d'un champignon est-elle obligatoire ? Il ne semble pas qu'à l'heure actuelle une réponse générale puisse être donnée à cette question. Pourtant quelques cas d'espèces peuvent faire croire à l'affirmative. Ainsi le Clitopilus prunulus, mycorhizique des feuillus : hêtre, chêne, charme, tremble, peut s'adapter à un état saprophytique si l'humus mis à sa disposition est riche et abondant. On aurait alors affaire à la forme plus fragile, le Clitopilus orcella... mais tous les auteurs ne sont pas d'accord ! De même le Tricholoma terreum, mycorhizique sous les conifères, semble rester saprophytique sous les feuillus où aucune association du mycélium avec les racines n'a pu être mise en évidence.
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Jérémy Tronc, dans un article intitulé "Le « tigré » et le « petit gris »" (paru sur Spot-web dans la rubrique "Grenoble en bref", le mercredi 24 septembre 2008) recommande la prudence dans la cueillette du Petit-gris à cause de sa ressemblance avec un autre champignon :
Le « tigré » est le principal responsable des intoxications par les champignons.
Le « tigré » et le « petit gris » : ce titre n’annonce pas une fable, mais une mise en garde contre la confusion souvent faite entre deux champignons de notre région : le tricholome tigré (Tricholoma pardinum) et le tricholome terreux (Tricholoma terreum). Si ce dernier est un bon comestible, le premier est un toxique violent. Le « petit gris » d’assez petite taille, au chapeau à fines mèches foncées présente un aspect général moins gros, moins trapu que le « tigré » au chapeau à larges mèches grises. Mais il arrive qu’il pousse de petits « tigrés » aux mèches peu marquées. En moyenne montagne, ces deux espèces peuvent pousser en mélange sous les conifères. C’est pourquoi le tricholome tigré est responsable à Grenoble d’une forte majorité des hospitalisations pour intoxication par les champignons (plusieurs dizaines par an en moyenne). Sans être fatal, cet empoisonnement provoque des gastro-entérites sévères et très douloureuses accompagnées d’une puissante déshydratation. Conseils pratiques Ne jamais consommer de champignons : - sans être certain de leur détermination. - qui ont séjournés dans un sac plastique, surtout en mélange avec d'autres espèces - qui poussent dans les lieux pollués (bords de route, culture ou prés ayant reçu des engrais chimique ou des pesticides…) - qui sont trop vieux ou comportent des moisissures Cueillir les champignons avec un panier en osier, un couteau que vous glisser sous la base du pied sans arracher le mycélium. Par précaution, garder vos épluchures au moins 36 heures après la consommation de champignons. Elles pourront permettre d'identifier rapidement la toxine responsable d'un éventuel empoisonnement.
N'hésitez pas à contactez le centre anti-poison au moindre doute. Téléphone : 04 72 11 69 11
Les expos mycologiques d’octobre Du 11 au 13 à Seyssinet Pariset Les 18 et 19 à Voiron
Pour en savoir plus, et notamment sur « La semaine nationale du Champignon » organisée dans toute la France du 13 au 19 octobre, connectez vous au site de la Fédération Mycologique et Botanique Dauphiné Savoie : www.fmbds.org
Le Tricholome tigré à des lames glauques, un pied massif, des écailles concentriques alors que le petit gris a un chapeau gris souris à ardoisé soyeux fibrilleux radialement…
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Usages traditionnels :
Dans le Bulletin n°5 de la Société Mychologique du Sedanais (année 1955) Robert Dubois propose une recette traditionnelle avec des petits-gris :
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Sur le site Sauvagement bon, un article du mercredi 22 octobre 2008 signé par Nicolas Blanche propose une recette toute simple pour mettre en valeur ce champignon :
[Pour le petit-gris] une simple préparation en poêlée permet d'en tirer le meilleur :
Trier 500g de petits gris et les rincer rapidement à l'eau (plus elle sera froide, moins les champignons en absorberont)
Faire revenir un oignon finement émincé dans un fond d'huile sans le colorer (il doit juste être translucide), puis réserver
Faire revenir les champignons au beurre (avec un peu d'huile pour qu'il ne brûle pas) dans une grande poêle sur feu très vif. Attention, plus on remue les champignons, plus ils rendront d'eau. S'ils en rendent trop, ne pas la retirer mais continuer la cuisson jusqu'à évaporation complète
Baisser le feu, ajouter l'oignon et une gousse d'ail finement hachée
Continuer de cuire pendant 30 secondes tout en remuant
Couper le feu, saler, poivrer et ajouter du persil finement ciselé
Mélanger délicatement pendant 30 secondes à chaud
C'est prêt !
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Symbolisme :
Par son surnom, ce champignon est en affinité symbolique avec deux autres Petit-gris : un Écureuil et un Escargot...
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