Étymologie :
MANCENILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1527 mancaville prob. par erreur pour mançanille (Trad. de la Celestine de R. de Roxas ds Rom. Philol. t. 15, 1961-62, p. 133) ; 1617 (Mocquet, Voyages en Afrique, Asie..., p. 85 ds DG). Empr. à l'esp. manzanilla, proprement « petite pomme », qui s'est appliqué dans les colonies au fruit du mancenillier à cause de son aspect qui rappelle celui d'une pomme d'api. Manzanilla est lui-même un dimin. de manzana « pomme », du lat. pop. [mala] Matiana, neutre plur. pris comme fém. sing. de [malum] Matianum (Suétone), proprement « pomme de Matius », du nom de Matius, agronome du 1ers. av. J.-C., sur le modèle de [mala] Appiana (Pline) et [mala] Claudiana (Columelle).
MANCENILLIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1658 mancenilier (Rochefort, Histoire naturelle et morale des îles Antilles de l'Amérique, p. 86). Dér. de mancenille*; suff. -ier*.
Lire également la définition des noms mancenille et mancenillier afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Hippomane mancinella - Arbre de mort - Arbre-poison - Médecinier - Noyer vénéneux -
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Botanique :
Dans "Le Mancenillier sur la scène et en poésie." (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 80ᵉ année, n°295, 1992. pp. 435-438) Francis Trépardoux explicite le pouvoir dangereux du mancenillier :
Dans une publication de 1960, les professeurs R. Paris et R. Truhaut l précisent que le mancenillier (Hippomane Mancinella L.), de la famille des Euphorbiacées, est un arbre de l'Amérique tropicale dont l'ombre serait mortelle. Considérant cette assertion comme exagérée, ils indiquent que le suc vesicant de ses feuilles, de ses tiges et de ses fruits est responsable de nombreux et graves accidents par simple contact et que dormir sous cet arbre peut provoquer des dermites et des conjonctivites : n'a-t-on pas rapporté qu'un enfant qui s'y était abrité pendant une averse eut en quelques minutes le dos et le ventre marbrés de vésicules, de brûlures du second degré ? La composition chimique du suc du mancenillier est très complexe. Il renferme des alcaloïdes voisins de la physostigmine, des tanins, des dérivés terpéniques corrosifs parfois carcinogènes (1). Les fruits de l'arbre ressemblent à de petites pommes et ont une saveur agréable de reinette (d'où son nom, Manzanillo, en espagnol). Leur ingestion rend les chevaux fous (2) et cause de graves accidents chez l'homme par brûlure des muqueuses. Comme l'arbre est localisé sur les bandes littorales des Caraïbes, il est d'usage dans la marine de mettre sévèrement en garde les équipages contre ce danger.
Aussi bien le chirurgien des corsaires Alexandre Oexmelin écrit-il vers 1680 : « L'arbre qui porte la mançanilla n'est pas moins venimeux dans sa verdure que son fruit et ses feuilles. Les nouveaux venus d'Europe s'empoisonnent fort souvent ; son fruit est si agréable à la vue et à l'odorat qu'on ne peut se dispenser d'en goûter ; et lorsque quelqu'un en a mangé, tout le remède qu'on lui fait, c'est de le lier et de l'empêcher de boire l'espace de deux ou trois jours ; mais c'est un grand tourment, car il crie qu'il brûle. Tout son corps devient rouge comme du feu et sa langue noire comme du charbon. Si par malheur il en a trop mangé, il n'y a guère de moyen de le sauver. »
Notes : 1) Depuis 1970, quelques auteurs étrangers ont étudié la composition de ce latex en recourant à la spectrométrie de masse. Les principes vesicants et cocarcinogènes, très agressifs, sont de structures diterpéniques : l'huratoxine, la mancinelline, le tigliane, et probablement volatils. Dans la catégorie des tanins sont identifiés les acides ellagiques et l'hippomanine. Leurs concentrations respectives sont mal connues ; elles semblent varier en fonction du cycle biologique, ce qui expliquerait le caractère imprévisible et grave de certains accidents. Ainsi, soixante soldats américains durent être hospitalisés après avoir passé une nuit sous des mancenilliers des Caraïbes. Empoisonnés par l'eau d'une source chargée de ses feuilles, l'amiral Nelson en fut la victime au Nicaragua (in Morin M., Lyon Pharm., 1985-2). Encore méconnues des pharmacologues, ces molécules pourraient intéresser les stratèges militaires adeptes de la guerre chimique. Déjà avec les précautions d'usage au laboratoire, les expérimentateurs sont incommodés par leur manipulation.
2) Dans son Dictionnaire étymologique des noms grecs de plantes (Louvain, 1959), Carnoy donne cette interprétation. Il est permis de penser qu'à l'époque de la conquête espagnole, la folie s'emparait des chevaux à la suite de l'ingestion accidentelle des fruits ou bien de blessures produites par des flèches empoisonnées, imprégnées de latex, qu'utilisaient les Amérindiens.
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Croyances populaires :
Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :
MANCENILLIER. Cet arbre, qui croît aux Antilles, a-t-il réellement des propriétés vénéneuses redoutables, comme le prétendent les voyageurs et même quelques poëtes ? Jacquin se prononce pour la négative, Tussac pour l'affirmative. C'est donc encore un fait qui réclame le contrôle de la science. En attendant l'arrêt de celle-ci, on continue à accuser le mancenillier de renfermer un suc laiteux très abondant et toxique, et d'exhaler une odeur pénétrante telle, qu'il suffit de reposer un instant sous son ombrage, pour éprouver, durant plusieurs heures, des démangeaisons très vives aux yeux, au nez et aux lèvres. Son fruit, d'une apparence séduisante, serait aussi un poison des plus violents.
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Symbolisme :
Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme du mancenillier :
MANCENILLIER - FAUSSETÉ.
Le fruit du Mancenillier ressemble beaucoup à une pomme d'api. Cette apparence trompeuse, jointe à son odeur agréable, invite à le manger ; mais sa chair spongieuse et mollasse contient un suc laiteux et perfide, qui d'abord parait fade, mais devient bientôt si caustique qu'il brûle à la fois les lèvres, le palais et la langue. Tous les voyageurs s'accordent à dire que le meilleur remède contre un poison aussi violent est l'eau de la mer, sur les bords de laquelle cet arbre croît toujours.
Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :
Mancenillier - Fausseté.
Son fruit rose est appétissant et a même une odeur agréable ; mais il est un poison.
Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :
Mancenillier - Fausseté -Tromperie.
Celui qui, pour la première fois, voit un mancenillier d'une espèce nouvelle. La mancenille, en effet, a la forme et la couleur d'une petite pomme jaune luisant teinté de rouge, son odeur est même parfumée. Et cependant c'est un poison terrible, comme le sont aussi toutes les parties du mancenillier, qui renferme un suc blanc et visqueux, dont le seul contact fait lever des pustules sur la peau. Heureusement que cet arbre trompeur ne peut vivre que près des rives de l'Océan, et c'est précisément en buvant de l'eau de mer et en s'y plongeant, que le malheureux qui a goûté le poison peut échapper à la mort.
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Dans Histoire et légendes des plantes utiles et curieuses (Librairie de Firmin Didot, Frères, Fils et Cie, 1871), J. Rambosson poursuit la tradition du sélam à la mode au XIXe siècle :
Sa description ; ses étranges propriétés ; ses usages domestiques ; pomme de la mort ; les flèches empoisonnées ; le curare et ses propriétés ; sa préparation ; description par M. de Humboldt.
Le mancenillier est un arbre de la grandeur du noyer ; son feuillage est semblable à celui du poirier ; ses fleurs sont petites, d'un pourpre foncé ; son fruit est charnu, laiteux, de la couleur et de la forme d'une pomme d'api ; son bois dur, et d'un très beau grain, sert dans l'ébénisterie.
Le nom de mancenillier lui vient de la ressemblance de son fruit avec une petite pomme que les Espagnols appellent mancenilla. Il croît spécialement dans l'Amérique équatoriale et l'Arabie ; il abonde surtout aux Antilles, où il forme de vastes forêts.
Les feuilles, le fruit, l'écorce et le bois du mancenillier sont pleins d'un suc perfide, qui d'abord d'un goût très fade devient bientôt caustique, et brûle à la fois les lèvres, le palais et la langue.
Lorsque l'on coupe les rameaux du mancenillier, il découle de l'arbre ce suc blanc, laiteux, acre, brûlant et mortel dans lequel les sauvages trempent leurs flèches pour les empoisonner. Afin de se mettre à l'abri de ce suc, qui produit sur la peau des ampoules comme le ferait un charbon ardent, les travailleurs prennent la précaution de se couvrir les yeux et le visage d'une gaze préservatrice.
Le fruit vert produit un suc pareil, mais moins actif; mûr, il exhale une odeur de citron qui parfume l'air et semble inviter le voyageur poussé par la soif à s'en rafraîchir.
Cependant ce fruit vénéneux peut devenir une substance alimentaire lorsqu'il est convenablement préparé. Pour le transformer ainsi, les indigènes l'écrasent, le délayent dans de l'eau, l'expriment dans un linge, et en séparent la fécule, qu'ils lavent et font sécher pour en faire une bouillie.
On peut conjurer les accidents de l'empoisonnement en administrant immédiatement un vomitif, auquel on fait succéder des boissons adoucissantes, mucilagineuses, huileuses et délayantes.
Les voyageurs ont beaucoup exagéré les dangers des émanations du mancenillier et de l'eau qui a coulé sur ses feuilles ; il est vrai cependant que les individus qui sont restés longtemps sous l'ombrage de cet arbre peuvent en éprouver de l'incommodité et ressentir des ardeurs à la peau.
Les féroces insulaires connus sous le nom de Caraïbes et quelques tribus du continent employaient spécialement pour empoisonner leurs flèches le suc du mancenillier, dont le fruit est appelé avec tant de justesse pomme de la mort par Cardan.
Quand l'histoire fait mention de cette coutume pour la première fois, elle nous parle du venin des vipères employé pour rendre mortelles les blessures causées par des armes, qui sans cette addition auraient été presque inoffensives. Pline rapporte que les Scythes se servaient de ce venin pour empoisonner leurs flèches.
Dans son Nouveau Langage des fruits et des fleurs (Benardin-Béchet, Libraire-Éditeur, 1872) Mademoiselle Clémentine Vatteau poursuit la tradition du Sélam :
MANCENILLER : Fausseté.
Son parfum et l'aspect de ses fruits attirent le voyageur et l'invitent à venir se reposer à l'ombre de ses rameaux. Mais malheur à l'imprudent ! L'air qu'on respire sous ses feuilles est mortel et ses fruits sont remplis d'un poison violent.
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Littérature :
Francis Trépardoux, auteur d'un article intitulé "Le Mancenillier sur la scène et en poésie." (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 80ᵉ année, n°295, 1992. pp. 435-438) recense les emplois du mancenillier au théâtre et en poésie:
Le poison est fréquemment au théâtre un élément important de l'action. Sa nature demeure généralement inconnue. Exceptionnellement utilisée à la scène, l'intoxication lente par inhalation l'a pourtant été par Eugène Scribe (1792-1861) pour conclure l'opéra de Giacomo Meyerbeer (1791-1864) L'Africaine. Au dernier tableau de l'œuvre, sombre, gigantesque et solitaire, surplombant les eaux de l'océan Indien, le feuillage du mancenillier emplit l'espace du théâtre, parsemé de ses fleurs écarlates. De ce promontoire, Sélika, souveraine abandonnée par son époux Vasco de Gama, contemple l'horizon où disparaît à jamais le navire de ce dernier. Bientôt gagnée par un accès de délire divinement sensuel, elle tombe ensuite dans une prostration comateuse, hypothermique et mortelle.
[...] Au siècle suivant, l'écrivain et scientifique anglais Erasmus Darwin (1731-1802), aïeul de Charles, développe du mancenillier une image symbolique dans un long poème, L'Amour des Plantes, publié en 1789 :
Si le voyageur repose sa tête lasse,
Le sinistre Mancinella hante son lit de mousse,
Prépare le noir poison, et se glissant tout près
Verse le venin exécrable dans son oreille douloureuse.
En 1801, c'est le poète français Charles Millevoye (1782-1816) qui compose une élégie sur ce thème, en y ajoutant les sensations délicieuses ressenties par Zarina lorsque volontairement elle s'étend sous l'ombre du mancenillier.
Quant à l'héroïne de Meyerbeer, c'est à tort, semble-t-il, qu'enivrée du suave parfum de ses fleurs vénéneuses couleur de sang, elle exprime les symptômes visuels et auditifs d'une narcose voluptueuse et hallucinatoire. D'abord agitée, elle succombe en l'espace de trente minutes, environnée du chant céleste des Védas.
Créée à l'Opéra de Paris en 1865, L'Africaine connut un succès énorme, atteignant sa centième représentation en moins d'un an, ce qui ne s'était jamais vu. Elle inspira à Pierre Larousse, dans son Grand Dictionnaire, en 1866, cette remarque : « C'est par pure licence poétique et pour les besoins de la mise en scène que les auteurs de L'Africaine ont placé un de ces arbres à Madagascar, où ils n'ont jamais existé » (1). À quoi un journaliste oppose : « D'après l'illustre Jussieu, je sais que le principe vénéneux de cet arbre est très volatil et que son action peut être plus ou moins prononcée suivant la constitution des individus. Quoi qu'on en dise, Scribe se situe bien dans la vérité scientifique. » Cette incursion insolite des sciences naturelles dans le drame lyrique, exhibant la démence onirique propre aux paradis artificiels fut très appréciée d'un public friand d'exotisme sauvage. C'est l'époque où les progrès de la chimie et ceux des transports terrestres et maritimes permettent à une élite marginale de s'adonner au haschisch, à l'opium, à la morphine ou à la cocaïne. Le poète des Fleurs du Mal (1857) ne précise-t-il pas dans son préambule qu'il a fait rechercher les écorces qui distillent les sucs vénéneux, les ombrages qui exhalent le vertige et la fièvre ?
Dans ses Contemplations, Victor Hugo identifie la noirceur du mancenillier à la torpeur de notre esprit lorsque s'y installent le doute et l'indifférence, niant la générosité de la nature et celle de Dieu. Puis, dans Actes et Paroles, reflet des récentes guerres américaines et européennes, il personnifie les agresseurs et les oppresseurs qui entravent la libération des peuples :
Comme si sur le globe et sous le firmament,
Étant dans sa saison d'épanouissement,
Vaste mancenillier de la terre en démence,
Le carnage vermeil ouvrait sa fleur immense.
Le monde actuel a oublié la symbolique attachée à cet arbre doué d'un pouvoir maléfique parfois meurtrier. Toutefois, comme le souligne le professeur Morin dans une étude publiée par le Lyon pharmaceutique en 1985, Le Mancenillier, un arbre toxique peu connu, la richesse diverse et spécifique de ses composants biologiques devrait susciter de nouveaux travaux scientifiques afin d'en préciser et d'en approfondir la connaissance et d'ouvrir éventuellement la voie à des applications thérapeutiques.
Note : 1) Sur la bordure orientale de l'Océan Indien, dans les îles de Java et de Macassar, existe une espèce arbustive très toxique, de grande taille (25 m), spontanée dans la jungle, dénommée Bohun-upas ou Upas antiaris (Urticacées), décrite par Leschenault de la Tour (1773-1826). Les Malais en utilisaient le latex pour empoisonner leurs fléchettes projetées au moyen de sarbacanes.
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Arts visuels :
D'après les travaux de Agnieszka. Kocik, notamment dans un article intitulé « L’appel de l’infini ou la" mystérieuse loi d’amalgame" selon Victor Hugo (" L’Homme qui rit"). », (in : Marczuk, B., Gorecka-Kalita, J., and Kocik, A. (eds) Alors je rêverai des horizons bleuâtres... : études dédiées à Barbara Sosień. Kraków : Wydawnictwo Uniwersytetu Jagiellońskiego, pp. 353–362, 2013 :
Le dessin de Hugo intitulé L’Ombre du mancenillier (1856) servant d’illustration aux Contemplations (« Aux arbres », XXIV) est, à cet égard, très révélateur. Il renvoie à l’idée de la parenté entre le sommeil et la mort (dans la suite de notre analyse, il y en aura une autre exemplification) qui atteignent celui qui cherche le repos sous l’ombrage vénénifère du mancenillier. Cette conviction fait l’objet, au XIXe siècle, de nombreux commentaires sur les effets prétendus terribles de l’arbre, notamment dans les publications du domaine de la médecine (1). Dans la représentation hugolienne, le mancenillier devient un élément signifiant de l’imaginaire thanathomorphe, par une formidable métonymie visuelle : son ombre prend la figuration d’une tête de mort (2). Le dessin, d’une rare puissance suggestive, est accompagné d’une note manuscrite du poète : « C’était l’heure de la sieste. Il était midi, le soleil en plein triomphe resplendissait ! La plaine immense et nue avait l’haleine d’ une bouche de four. Il cherchait un arbre à l’ombre duquel il pût se reposer. Il rencontra un mancenillier ».
Notes : 1) Voir p. ex. : J. Roques, Phytographie médicale, t. II, Paris, de l’ Imprimerie de Didot le jeune, 1821, p. 294 ; l’ auteur souligne : « [...] les voyageurs ne sont pas bien d’ accord sur les eff ets du mancenillier. Suivant les uns, la vapeur qui s’ échappe de cet arbre est tellement pernicieuse, qu’ elle peut donner la mort à celui qui a l’ imprudence de se reposer sous son ombrage. S’ il faut en croire le père Dutertre, la viande cuite au feu du bois de mancenillier contracte je ne sais qui de malin qui brûle la bouche et le gosier. D’ un autre côté, le père Nicolson, bravant toutes ces assertions mensongères, s’ est assis plusieurs fois impunément à l’ ombre du mancenillier [...] ».
2) Certaines interprétations tendent vers l’ idée de la figuration de la partie axiale du mancenillier. Cf. « Le mancenillier, que l’on appelle également arbre à poison, servait autrefois aux Caraïbes à empoisonner leurs flèches, et l’ ombre même de cet arbre était considérée comme funeste. V. Hugo dessine une tête de mort en guise de racine », [in] Soleil d’ encre, manuscrits et dessins de Victor Hugo, catalogue d’une exposition, Musée du Petit-Palais, par Judith Petit, Marie-Laure Prévost, Roger Pierrot, Paris, Bibliothèque nationale, 1985, p. 151 [cité d’ après] Ch. Godin, La totalité, t. 4 : La totalité réalisée. Les arts et la littérature, Seyssel, Editions Champ Vallon, 1997, p. 598.
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