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Le Cœur

Photo du rédacteur: AnneAnne

Dernière mise à jour : 6 déc. 2024




Étymologie :


Étymol. et Hist. I. Organe central de la circulation. A. Ca 1050 « siège de la vie » (Alexis, éd. Ch. Storey, 445 : Ço'st granz merveile que li mens quors tant duret) ; 1130-40 (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 62 : Ele ama Deu et Deu l'ama, Trestot son cuer li adona). B. Ca 1100 au propre (Roland, éd. J. Bédier, 2965 : [Li emperere ad fait] tuz les quers en paile recuillir). C. Ca 1100 p. ext. « la poitrine » (ibid., 3448 : L'escut li freint, cuntre le coer li quasset). D. 1195-1200 « siège des sensations physiques » (Renart, éd. Martin, branche 11, 565 : il avoit a son cuer grant fein); ca 1200 « estomac » (ibid., branche 9, 1724 : A pou que li cuers ne me faut) ; xiiie s. « région épigastrique » (J. Le Marchand, Mir. N.-D. de Chartres, 5 ds T.-L. : a vomir les convenoit Du mal qui au cuer leur venoit) ; 1508 dire tout ce qu'on a sur le cœur (Eloy d'Amerval, Livre de la Deablerie, 147b ds IGLF) ; 1633 coucher du cœur sur le carreau « vomir [jeu de mots tiré des cartes] » (Comédie des Proverbes, acte II, scène 2, Anc. Théâtre fr., t. 9, p. 42). E. Fin xiie s. « partie centrale » (Mort Aymeri de Narbonne, 607 ds T.-L. : El cuer de France). F. 1340 « objet en forme de cœur » (v. Gay). G. 1585 « as de cœur » (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, t. 2, p. 202 ds IGLF). H. 1600 « sorte de cerise » (Ol. de Serres, Théâtre d'Agric., VI, 26 ds Hug.). II. Centre de la vie intérieure. A. Siège des émotions, de l'affectivité. Ca 1050 (Alexis, 464 : Ne puis tant faire que mes quors s'en sazit) ; ca 1100 (Roland, 317 : Tro avez tendre coer) ; 1er tiers xiiie s. (Lancelot du Lac, éd. O. Sommer, t. 5, partie 3, p. 353 : il navoit oi noveles ... qui tant li feissent mal au cuer) ; 1167-70 p. méton. cœur désigne la personne chérie (G. d'Arras, Ille et Galeron, 4160 ds T.-L.). B. Siège du désir, de la volonté. Ca 1050 (Alexis, 166 : Quant tut sun quor en ad si afermét) ; ca 1162 de son cuer « de toute son ardeur, très sincèrement » (Flore et Blancheflor, 1925 ds T.-L.) ; début xive s. avoir au cuer de (faire qqc.) (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, livre V, 460) ; 1579 de gayeté de cœur (H. Estienne, Precellence du lang. fr., 359 ds IGLF) ; 1585 du meilleur de mon cœur (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, t. 2, p. 275). C. Siège du sentiment moral, du courage. Ca 1100 (Roland, 1107 : mal seit del coer ki el piz se cuardet) ; ca 1220 son cuer reprendre « reprendre courage » (G. de Coincy, Mir., éd. Koenig, I Mir 18, 326) ; 1508 à cœur vaillant, rien impossible (E. D'Amerval, loc. cit., 138b). D. Siège de l'intelligence. 1130-40 « discernement » (Wace, Ste Marguerite, 431 : Lors cuers, lor sens, fais oscurer) ; ca 1190 « savoir intuitif » (M. de France, Lais, Guigemar, 547, éd. J. Rychner : Mis quors me dit que jeo vus pert) ; ca 1220 les ielz dou cuer (G. de Coincy, Mir., éd. Koenig, II Ch 9,3792) ; cf. au xviie s. le cœur en tant que siège de la grâce, permettant la communication avec Dieu (Pascal, Pensées, section IV, 278 et 277, éd. Brunschvicg, t. 13, p. 201 : C'est le cœur qui sent Dieu, et non la raison; le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ; section XII, 793, t. 14, p. 232 : aux yeux du cœur et qui voient la sagesse). E. Siège du souvenir, de la mémoire. Ca 1190 (M. de France, Fables, 70, 61 ds T.-L. : Senz quer fu e senz remembrance) ; ca 1200 retenir par cuer (Poème moral, éd. Bayot, 1036) ; ca 1220 savoir par cuer (G. de Coincy, Mir., éd. Koenig, I Mir 11, 757) ; 1690 (Fur. : On dit aussi, qu'on fait dîner quelqu'un par cœur quand on ne luy a point donné à dîner) ; 1694 p. ext. de savoir par cœur : apprendre une chose par cœur (Ac.), v. aussi Tobler, Sitzung der philosophisch-historischen Classe vom 27. October 1904, Berlin, p. 1274, 1275. Du lat. class. cǒr (peut-être par l'intermédiaire d'une forme *cǒre, Fouché, p. 656, Bl.-W.1-5) qui, dans la conception antique, est à la fois le siège de la vie et des fonctions vitales, et celui des passions et des émotions, des pensées et de l'intelligence, de la mémoire et de la volonté (cf. gr. κ α ρ δ ι ̓ α « cœur » et aussi « entrée de l'estomac », « siège des passions et des facultés de l'âme »; v. aussi K. Weinberg ds Arch. St. n. Spr., t. 203, 1966-67, pp. 1-31) ; pour par cœur, v. Bambeck, Lat. rom. Wortstudien, no 126.


Lire également la définition du nom cœur afin d'amorce la réflexion symbolique.

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Anatomie :


Roger Durand, dans un article intitulé "Le corps, temple de vie"  (Revue Le Son bleu n°2 et 3, juin/septembre 2007) nous éclaire sur l'anatomie spirituelle du corps humain :


La constitution trinitaire de l’homme : L’Etre humain est une étincelle divine, une âme spirituelle et une personnalité (le pôle MATIERE de notre schéma initial). Cette personnalité est quadruple : intellect, émotionnel, corps de vitalité ou corps éthérique, corps physique tangible. C’est l’interpénétration entre le corps de vitalité et la partie physique tangible qui constitue le corps humain. Toute la dynamique énergétique du corps humain provient du corps de vitalité, la partie tangible n’est qu’un récepteur passif de ce qui se passe dans ce dernier. Les systèmes sanguin, nerveux, endocrinien, immunitaire jouent un rôle essentiel dans le transfert de la vitalité au corps organique. C’est notre étincelle divine qui insuffle la « vie » dans notre corps. Ce transfert se fait par un fil de matière subtile, le fil de vie ou sutratma, qui vient s’ancrer dans le centre énergétique du cœur situé entre les omoplates dans la matière éthérique. Un deuxième fil, le fil de conscience, part de l’âme spirituelle et se fixe dans le centre de la tête. Le corps de vitalité a un statut à part lors de la genèse de la personnalité à chaque incarnation. Il résulte en effet d’une extension de l’âme spirituelle dans la matière physique de la personnalité. Il est donc littéralement l’âme du corps physique. Nous verrons ultérieurement que ce corps de vitalité est le récepteur de toute une série d’influences. Il porte, entre autres propriétés, l’information qui « tient » l’être objectif. A la mort de l’être humain, les fils de vie et de conscience sont coupés, la partie objective n’est plus tenue et se désagrège.

[...]

Les corps subtils : Le corps de vitalité est tout particulièrement en résonance avec le corps émotionnel. Les perturbations de ce dernier entraînent bon nombre de maladies, par le biais du corps éthérique. En revanche, un corps émotionnel stabilisé par l’âme spirituelle et le plan du cœur (le plan budhique) va apporter une forme d’harmonie dans le corps physique.


Les états de conscience : Le corps de vitalité est le grand relais de la créativité humaine. Le contact de plus en plus conscient avec le plan du cœur fait descendre dans le monde physique « le vrai, le beau et le bien ».

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Symbolisme :


Selon le Dictionnaire des symboles (1ère édition 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,


Le cœur, organe central de l'individu, correspond de façon très générale à la notion de centre. Si l'Occident en fait le siège des sentiments, toutes les civilisations traditionnelles y localisent au contraire l'intelligence et l'intuition : c'est peut-être que le centre de la personnalité s'est déplacé, de l'intellectualité à l'effectivité. mais Pascal ne dit-il pas que les grandes pensées viennent du cœur ? On peut dire aussi que, dans les cultures traditionnelles, la connaissance s'entend en un sens très large, qui n'exclut pas les valeurs affectives.

Le cœur est effectivement le centre vital de l'être humain, entant qu'il assure la circulation du sang. C'est pourquoi il est pris comme symbole - et non bien sûr comme siège effectif - des fonctions intellectuelles. On trouve cette focalisation en Grèce. Elle est importante en Inde où le cœur est considéré comme Brahmapura, la demeure de Brahma. Le cœur du croyant, dit-on en Islam, est le Trône de Dieu. Si, dans le vocabulaire chrétien également, le cœur est dit contenir le Royaume de Dieu, c'est que ce centre de l'individualité, vers lequel la personne fait retour dans la démarche spirituelle, figure l'état primordial, et partant le lieu de l'activité divine. Le cœur, dit Angelus Silesius, est le temple, l'autel de Dieu : il peut le contenir entièrement. Le cœur, lit-on encore dans le Houang-ti nei king, est un organe royal ; il représente le roi ; en lui réside l'Esprit. Si l'église cruciforme s'identifie au corps du Christ, l'emplacement du cœur est occupé par l'autel. Le saint des Saints est dit être le cœur du Temple de Jérusalem, lui-même cœur de Sion, qui est, comme tout centre spirituel, un cœur du monde.

Le double mouvement (systole et diastole) du cœur en fait aussi le symbole du double mouvement d'expansion et de résorption de l'univers. C'est pourquoi le cœur est Prajâpati : il est Brahmâ dans sa fonction productrice, il est l'origine des cycles du temps. Selon Clément d'Alexandrie, Dieu, cœur du monde, se manifeste selon les six directions de l'espace. Allah est semblablement Cœur des cœurs et Esprit des esprits.

Parce qu'il est au centre, les Chinois font correspondre au cœur l'élément terre et le nombre cinq. Mais en raison de sa nature - car il est le soleil - ils lui attribuent aussi l'élément feu. il s'élève jusqu'au principe de la lumière, comment le Sou-wen. La lumière de l'esprit, celle de l'intuition intellectuelle, de la révélation, brille dans la caverne du cœur. L'organe d'une telle perception est, selon le Soufisme, l'Œil du Cœur (Ayn el-Qalb), expression qu'on retrouve dans nombre de textes chrétiens, et notamment chez saint Augustin.

Le cœur est le Roi, disait le Nei-king. La fonction du cœur est de gouverner, confirme un texte ismaélien. Le cœur, enseigne le maître taoïste. Liu-tsou, est le maître du souffle ; ceci pourrait s'expliquer par la seule analogie entre le rythme cardiaque et la respiration, identifiés dans leurs fonctions de symboles cosmiques. Mais Plutarque utilise la même image : le soleil diffuse la lumière comme le cœur diffuse le souffle. Or, dans le Taoïsme aussi, le souffle (k'i) est la lumière ; il est l'esprit.

A suivre.

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Dans Le Temple de l'âme : La Parole divine du corps humain (Éditions Dangles, 1998) Roland Arnold décrypte la symbolique du cœur :


1. Le cœur : Du latin cordis (cœur), le cœur, organe central de l’individu, correspond de façon très générale à la notion de centre ; il est le centre vital en tant que moteur assurant la circulation sanguine.


a) L’homme intérieur : Dans la tradition biblique, le cœur symbolise l’homme intérieur, la vie affective, le siège de la sagesse, de l’émotion et de l’amour profane ou spirituel. Il est également l’endroit où se développent les sentiments, l’intelligence (apprendre par cœur) et l’intuition. C’est pourquoi il est pris comme symbole, et non bien sûr comme siège effectif, des fonctions intellectuelles.

Le cœur est à l’homme intérieur ce qu’est le corps à l’homme extérieur.

Le mot cœur est employé dans la Bible une dizaine de fois pour désigner l’organe, alors qu’on trouve plus de mille exemples dans lesquels son interprétation est métaphorique.

Dans l’islam, le cœur du croyant, dit-on, est le trône de Dieu. Chez les chrétiens, le cœur contient le Royaume de Dieu.


Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. (Matthieu 5, 8)


Un représentant des Chartreux écrira dans Amour et Silence : « Notre Seigneur Jésus-Christ veut que nous fassions le vide dans notre cœur, mais c’est pour l’emplir de divin ; et cette purification est toujours incomplète si elle ne s’achève pas en cette plénitude...

Ainsi, un cœur pur est un cœur sans mélange, et tout est pur amour. Mais purifier le cœur est un véritable travail intérieur, pour voir...


Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

Matthieu 13, 15.

Lorsqu’un homme écoute la parole du Royaume et ne la comprend pas, le Malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur.

Matthieu 13, 19.

Dans la notion de cœur, il y a donc bien plus à comprendre que le simple aspect anatomique. Il en va d’une connaissance au-delà de l’apprentissage et, pour tout dire, d’une sorte d’« inconnaissance du cœur », au-delà de la raison.

En Chine, le cœur est l’organe royal : il est le roi, le souverain qui gouverne. Et ce n’est pas par hasard que Dieu sonde le cœur et les reins de l’homme.

Nous pouvons considérer le cœur comme étant situé à la racine des membres supérieurs qui débouchent sur les mains, qui vont exprimer les œuvres de l’être humain.

Les mains sont les prolongements du cœur. Et un proverbe, issu de la sagesse profonde du peuple, illustre bien ce thème : « Mains serrées, cœur étroit. »

La parole, autre œuvre de l’homme, est liée au cœur : « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Matthieu 12, 14.)

Les fruits révèlent la nature de l’arbre ; les paroles, les actes révèlent les secrets du cœur et l’esprit qui y habite. Dans ce sens, le cœur est aussi le lieu secret, caché et profond. « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. » (Matthieu 15, 8).

Ne vous amassez pas des trésors sur la terre (champs extérieurs), où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel (la tête, champs intérieurs), où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

(Matthieu 6, 19-21)

Le cœur est malheureusement resserré chez beaucoup de personnes dans la mesure où leur richesse s’enfle, idée qui est exprimée par une parole du Christ : « On ne peut pas aimer Dieu et Mammon !


b) La vie affective : Le cœur réagit vivement à la vie émotive, qui est la traduction des pulsions inconscientes incontrôlées, et il peut nous renseigner sur le côté caché et intime de l’homme.

Les problèmes cardiaques sont dus à des décharges nerveuses erronées, au-delà du champ conscient, liées à un trop-plein émotionnel et affectif. Les « problèmes de cœur » font écho aux relations d’amour négatives, c’est-à-dire de l’ordre de la possession, aux pensées restrictives sur le plan spirituel.

Les hommes sans cœur, ou ayant un cœur dur comme la pierre, font le profil des futurs cardiaques.

L’amour entre les couples d’humains est l’icône de l’Amour divin. Le cœur en est le centre d’expression.

Le cœur est un complexe nerveux à libérer car il a un fonctionnement automatique, autonome, d’une perfection extraordinaire. En fait, il s’agit d’évoluer vers une vie affective, émotionnelle, juste ; cette « bonne orientation » du cœur est offerte à celui ou celle qui cherche et écoute Dieu.

A ce propos, l’anatomie nous rappelle que cet organe a des oreillettes, c’est-à-dire des petites oreilles pour écouter et pour entendre. Nom venant du latin auricula (petite oreille), et qui a donné le verbe ausculter.

Comment est-il possible que le cœur entende ? Pourquoi a-t-il des oreilles ? Il ne peut que s’agir d’une écoute d’un autre niveau, de l’écoute intérieure du Dieu vivant en nous.

Les anatomistes du Moyen Age n’étaient certainement pas ignorants de cette fonction spéciale, et il me semble qu’ils aient souhaité nous transmettre cette connaissance à travers les âges. Qu’ils en soient ici remerciés.


c) Ecouter son cœur puisque le cœur écoute... Le cœur, muscle creux comportant deux oreillettes et un seul ventricule, fonctionne de façon autonome. L’automatisme cardiaque est une propriété spécifique du tissu nodal dont les cellules, en raison de leur caractère embryonnaire, auraient conservé la propriété de se contracter rythmiquement. En effet, chez le fœtus, l’activité cardiaque débute très précisément le vingt et unième jour (3 fois 7) en un point particulier tout aussi précis : c’est le primum movens, et nous sommes dans le mystère absolu ; à un moment donné de l’évolution, il y a explosion d’une énergie donnant la première contraction du cœur, puis son rythme. Personne ne sait comment cela se produit. Et ces impulsions rythmées ne s’arrêteront que soixante, quatre-vingts, voire cent années plus tard.

La merveille, c’est qu’il y a quelque chose, un top de départ, un rythme, une vie, plutôt que rien !

Les affections déréglées, possessives et dominatrices engendrent des tensions cardiaques et finalement donnent des troubles cardiaques. « Avoir mal au cœur » n’est pas un vain mot. Les problèmes cardiaques sont avant tout une invitation à un lâcher-prise, ce qui correspond à un désencombrement des pensées « malsaines » dans le sens non saintes, afin de laisser battre le cœur en harmonie et en paix.

Le cœur est aussi symbole de l’amour. L’adolescent fou amoureux ne grave-t-il pas un cœur dans l’écorce d’un bel arbre ? Le cœur amour nous enseigne le rythme du don gratuit car le cœur vibre sans « pourquoi ? », tout comme l’amour se donne et se vit sans « pourquoi ? ».

Le cœur bat la vie pour célébrer son Créateur, Dieu.

Mourir sans perdre la vie nous entraîne à mourir aux émotions et aux sentiments négatifs, pour vivre avec intelligence (de legere, lire au-dedans). et avec l’Intelligence divine, qui se déploie en grâce et miséricorde.

Le système artériel et veineux du cœur a une disposition en forme de couronne, à tel point qu’il a été appelé « système coronaire », du latin corona, la couronne. Celle-ci nous rappelle l’Onction divine représentée par la couronne, symbole d’accomplissement et de perfection. Nous sommes tous roi ou reine quelque part, et nous sommes appelés à goûter dès à présent au Royaume de Dieu, qui est ici et maintenant (Maintenant, dans le sens de main tenant celle de Dieu). C’est le message principal du Nazaréen.

N’oublions pas que ce symbolisme est très fortement exprimé par le rituel de la traditionnelle galette des Rois mages, célébré dans toutes les familles le jour de l’Epiphanie, début janvier. Celui ou celle qui a le bonheur de tirer la fève est couronné d’une couronne dorée, la fève étant le germe de la vie spirituelle.

Quiconque le fait battre pour célébrer son orgueil et sa vanité en subira les conséquences. Au plus profond de son centre, va naître l’angoisse, l’angor, pouvant aller jusqu’à la mort par arrêt cardiaque. L’infarctus, du latin in « dans » et farcire « farcir », lésion localisée qui ressemble à de la farce, n’échappe pas à l’économie neurologique mal gérée.

Le cœur est couronné par le sang, lieu de l’âme, nous l’avons vu, et il ne bat que pour écouter l’Amour de Dieu. Laisser parler son cœur, écouter son cœur..., nous chantent les poètes. Et quiconque entre dans cette compréhension en tirera le bénéfice pour sa santé.


d) Quand le cœur va bien, tout va bien. Le cœur donne le rythme à la vie qu’on mène, et les troubles du cœur, tant le rythme que la fonction, dénotent un trouble du rythme de la vie.

Toutes émotions, colères, peurs, angoisses, excitations, font partie des pulsions inconscientes, à savoir des forces venant de la partie nébuleuse et ténébreuse de la pensée. C’est cette partie inaccomplie qui doit se transformer en lumière, ce que les cardiaques sont invités à faire durant leur repos forcé. Car tout problème du cœur impose une convalescence où le patient doit retrouver une vie calme avec absence d’effort. Toute charge cardiaque est alors éliminée, comme si l’être atteint était obligé de rentrer à l’intérieur de lui-même, pour méditer sur la folie de sa vie. Ecouter son cœur, parce qu’il a des choses à dire, peut entraîner un changement radical de la manière de vivre, seule condition pour espérer une longue vie. Tout cardiaque devrait être invité à faire du yoga ou de la méditation pour trouver la paix du cœur.

Car les affections du cœur rappellent à l’ordre et à la sagesse ontologique.

Les problèmes cardio-vasculaires sont nombreux et complexes, et même s’ils sont liés à la nourriture et au sport, ils ont toujours des rapports avec les histoires de cœur, avec la capacité d’amour ou au contraire son substitut : la possession.

Et l’angor ou angine de poitrine, un des premiers signes des troubles du cœur, est générateur d’angoisse, qui est la représentation symbolique de l’angoisse devant la mort, devant Dieu et le sacré.


♣ Méditation : la vie symbolique du cœur au quotidien :

– être écœuré ;

– sans cœur, cœur de pierre ;

– cœur de fer ;

– cœur en or ;

– mal au cœur ;

– enfant de chœur ;

– le cœur sur la main ;

– à cœur ouvert ;

– un grand cœur ;

– avoir le cœur barbouillé (nausée) ;

- joli comme un cœur ;

– serrer sur son cœur ;

– cela fend le cœur ;

– donner son cœur ;

– cœur fidèle ;

– le courrier du cœur ;

– avoir le cœur gai, gros... ;

– de gaieté de cœur ;

– si le cœur vous en dit ;

– vider son cœur ;

– parler cœur à cœur ;

– de bon cœur ;

– en avoir le cœur net ;

– au cœur du problème ;

– Dieu connaît vos cœurs (Luc 16, 15) ;

– le Sacré-Cœur, le Cœur divin.


e) Méditation sur le cœur.


Alors Jésus leur dit : Ô hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire... (Luc 24, 25).


Les disciples sur le chemin d’Emmaüs (Peuple obscur) ne reconnaissaient pas le Christ ressuscité(1). Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures (Luc 24, 32) ?

[...] en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi (Ephésiens 3, 17).


Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Romains 5, 5).


Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! (Galates 4, 6)


[...] car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses. Bien aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. (I Jean 3, 20-21)


Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. (Jean 14, 27)


Et que la paix du Christ... règne dans vos cœurs

Et soyez reconnaissants. (Colossiens 4, 15)


A Saadi, de conclure :

Tout ce que tu vois rend grâce à Dieu.

Le cœur attentif sait cela.

Ce n’est pas seulement la fleur sur le rosier,

qui Lui rend grâce,

chacune des épines également le louange.


Le cœur, organe noble par excellence tant il est à l’intérieur du corps, représente l’intérieur des choses et est protégé par le thorax, qui veut également dire cuirasse, car la nature ne protège que ce qui est précieux.


Note : 1) C’est-à-dire nous-même évolué et éclairé ; ressuscité à la vie spirituelle.

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Michel Odoul, auteur de Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi (Nouvelle Édition revue et corrigée Albin Michel, 2002) nous donne sa vision symbolique du cœur, apprise de la philosophie et de la médecine chinoise :


Je vous présente dans le tableau suivant les noms des douze méridiens de base et des organes qui leur sont associés :


YIN

YANG

Méridiens ou Organe

Poumons Rate-Pancréas Coeur Reins Maître-Coeur Foie

Gros intestin Estomac Intestin grêle Vessie Triple Foyer Vésicule Biliaire

Le Principe du Feu : Il est, comme son nom l'indique, celui de la flamme, de ce qui brûle en nous. Cette flamme est intérieure, qu'il s'agisse de l'aspect passionnel d'un individu mais aussi de son aspect « lumineux », de sa clarté psychologique et intellectuelle. La brillance, l'intellect, l'intelligence de l'esprit et aussi la spiritualité dépendent de ce Principe. La vision claire des choses, la liberté d'esprit, la puissance de compréhension et la fulgurance d'analyse appartiennent au Feu. Il donne par conséquent la lucidité mais aussi, à l'inverse, la subjectivité.

La compréhension que nous avons du monde dépend de la qualité du Feu.

De lui viennent le plaisir, la joie, la satisfaction heureuse. Le monde des émotions dépend du Principe du Feu et la passion qu'il porte peut devenir parfois violence si elle est en excès. C'est le Principe des envolées, qu'elles soient émotives, lyriques ou autres. Dès que le passionnel est présent, le Feu l'est aussi. L'optimisme, l'enthousiasme, la facilité d'élocution et d'expression dépendent de lui, ainsi d'ailleurs que notre ardeur, notre fougue et notre serviabilité.

Quatre méridiens sont associés au Principe du Feu, ceux du Cœur et de l'Intestin Grêle, du Maître Cœur et du Triple Foyer.


Le méridien du Cœur (signe astrologique chinois du Cheval) : Le Cœur est associé à l'Été. Son méridien aide à adapter les stimulations externes à la condition interne du corps. . Il est de ce fait intimement lié à l'émotivité et régularise le fonctionnement de tout le corps par son action sur le cerveau et les cinq sens. Il est considéré par les Taoïstes comme « l'Empereur » des organes et du psychisme. L'intelligence et la conscience dépendent du Cœur. Une relation très étroite existe entre le Cœur, le Maître Cœur (que l'on appelle le « Premier Ministre ») et le cerveau. Tout déséquilibre du Cœur rejaillit sur tous les autres méridiens. Il contrôle la distribution du sang et régit le système vasculaire. Comme il est en relation avec la langue, il permet de distinguer les saveurs.

Au niveau physiologique, ce méridien correspond donc à la langue et aux vaisseaux sanguins, et se localise physiquement au front et se repère par le teint. Sur le plan psychologique, il est associé à la conscience, à l'intelligence, à la passion, à l'éclat mais aussi à la violence. C'est l'amour, mais l'amour passionnel, celui qui brûle, qui consume.

Son heure solaire de force se situe de 11 à 13 heures et il termine son trajet sur la face interne du bout de chaque auriculaire.

[...]

Le méridien du Maître Cœur (signe astrologique chinois du Chien) : Le Maître Cœur est un organe virtuel qui est associé au Cœur dont il reprend les correspondances avec le Principe du Feu. Il assiste le méridien du Cœur en contrôlant le système circulatoire central et règle ainsi la nutrition du corps. Toutes les relations du Cœur avec les autres organes transitent d'abord par le Maître Cœur (aidé du Triple Foyer) qui va tendre à équilibrer celles-ci. Son rôle est de transmettre à tout le corps les ordres du Cœur dont il est, en fait, le porte-parole. Les Taoïstes l'appellent d'ailleurs le « Premier Ministre », alors que le Cœur est considéré comme « l'Empereur ». Il est donc celui qui est chargé de relier et d'harmoniser tout ce qui se passe à l'intérieur. Il structure, construit, entérine et légifère tout ce qui concerne notre conceptualisation intérieure des choses et c'est lui qui veille au respect des repères intérieurs, des croyances établies. C'est enfin lui qui a la charge de la sexualité et de son équilibre.

Le Maître Cœur est lié aux vaisseaux sanguins pour leur structure, au myocarde et au péricarde et aussi au cerveau par son action importante sur le psychisme et la qualité du mental. C'est lui qui fait circuler, qui a la charge de la diffusion des choses, tant sur le plan physique (circulation sanguine) que sur le plan psychologique (circulation des idées, fluidité du raisonnement, capacité à recycler les idées). Les émotions qui lui sont associées sont la joie, le plaisir et le bonheur.

Son heure solaire de force se situe de 19 à 21 heures et il termine son trajet au bout du majeur de chaque main.

[...]

Le cœur : C'est l'organe principal de la circulation sanguine. Il est la pompe maîtresse de cette circulation, mais une pompe intelligente et autonome dont la finesse de réaction est extraordinaire. Par son rythme, il est capable de répondre instantanément à la moindre sollicitation, qu'elle soit physiologique (effort) ou psychologique (émotion). En étroite relation avec le cerveau, il est capable de réguler très précisément les pressions et les rythmes circulatoires nécessités par les circonstances environnementales. C'est lui qui commande, dirige notre capacité d'adapter les réactions intérieures aux exigences extérieures. Le cœur est un muscle dit «involontaire », c'est-à-dire qui fonctionne en dehors de notre volonté consciente. Sa relation avec notre Inconscient est forte et explique l'influence importante de nos émotions conscientes et inconscientes sur notre rythme cardiaque. Siège traditionnel de l'amour et des émotions, sa relation privilégiée avec le cerveau, qui dépend de lui en énergétique, nous montre combien un amour véritable ne peut se contenter d'être passionnel mais qu'il se doit d'être aussi « intelligent » Il risque sinon l'aveuglement.


Les maux du cœur : Ils nous parlent de nos difficultés à vivre l'amour et à gérer nos émotions qui ont tendance à prendre le pas sur le reste dans notre vie. Ils peuvent signifier aussi que nous laissons trop de place au ressentiment, à la haine, à la violence, que nous refoulons ou exprimons par des biais (sport, jeux, blessures). Pendant ce temps-là, la place de l'amour de la vie, de nous-mêmes, des autres, de ce que nous faisons diminue chaque jour. Or, rappelons-nous que le cœur distribue le sang en nous. Si nous cultivons des états émotionnels négatifs, ils vont être distribués de la même manière. On dit en énergétique que l'état du Cœur et du Chenn (sa représentation spirituelle) se voit au teint de la personne et à l'éclat de ses yeux, de son regard.

Les palpitations, les tachycardies, les infarctus et autres problèmes cardiaques expriment toute notre peine à gérer nos états émotionnels ou, au contraire, à leur laisser la possibilité de s'exprimer, de vivre en nous. La prise trop au sérieux de la vie et de tout ce qui s'y passe, l'absence de plaisir dans ce que nous faisons ou ressentons, le peu d'espaces de liberté et de décontraction fragilisent les énergies du cœur et peuvent se traduire par des tensions cardiaques. Mais l'excès de plaisir ou de passion fragilise aussi les énergies du Cœur et peut se traduire par les mêmes effets.

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Le site La Vague de Vie propose un fascicule intitulé "Le symbolisme des organes du corps humain" (malheureusement non sourcé) dans lequel on peut lire la notice suivante :


COEUR : Porte de l’âme, dressée entre le monde de la Force et celui de l’Essence, le cœur constitue le centre de l’existence sur le plan physique, révélant l’ordonnance de la matière et la discipline des énergies vitales. Il est le principe vital et de détermination individuelle, le noyau central de l’énergie créatrice par laquelle tous les atomes physiques sont maintenus en place, subordonnés à la volonté de vivre de l’âme. Par le flot sanguin, il répand la vitalité; par le flot lymphatique, il répartit la conscience dans la densité. Figure de Regulus, la Coupe divine, voilà la Source de l’Amour, la Force créatrice centrale qui dispose de tout. On l’appelle le canal libre de l’énergie vitale de l’âme ou le corridor entre l’âme et l’Esprit. Cet organe nourricier qui anime la circulation décrit le centre magnétique et vital de la réalité humaine.

Le cœur désigne le centre de l’amour, du don de soi, de la compassion, de la connaissance, de la croissance, de l’expansion, de la prospérité. Il permet à la vie spirituelle ou à la force vitale de s’écouler et d’entretenir l’énergie et la vie des autres centres. Il conditionne également le développement de l’organisme intérieur indépendant, se fondant sur la vérité de la conscience intérieure. Image de la puissance de la réversibilité, il accumule dans son espace fermé les grandes forces vitales. Les mystiques le désignent comme l’organe de la contemplation et de la vie spirituelle, en plus de l’appeler le berceau de la Seconde Venue du Christ. Voilà le centre rassembleur de tout ce qui va et vient dans le corps et le psychisme. Il diffuse la nouvelle d’être dans toutes les parties du corps. Il rend la connaissance effective, affective et agissante. Il règle le rythme vital, alimentant le sentiment du Moi.

Le cœur sert de creuset mystérieux duquel chaque force prend de l’altitude en se posant la question de sa propre authenticité. Cet athanor réunit les apparents contraires à titre de carrefour et d’espace de fusion. Par lui, l’être apprend à tout assembler et à rassembler toutes les facettes de son être au service du but unique. Il résout l’antagonisme entre l’intérieur et l’extérieur, calcinant ces antagonismes par l’oxygène et la force vitale. Il veut donner et donner sans cesse, sans attente, de façon impersonnelle et inconditionnelle, comme le fait le Soleil. Voilà le vaisseau de la véritable vie amoureuse et affective, le centre de la conscience de l’être incarné. Principal instrument de l’âme, il contient un point, quelque part, où toute question devient vaine : c’est le point de fusion avec l’Omniscience de l’Amour divin. Principe de beauté, de sérénité, de paix, d’harmonie, il figure le lieu sacré où s’opère la transformation de l’humain en divin par la réalisation de l’Amour pur. Y vibre cette conscience qui dirige l’être humain et la censure, entretenant tous ses membres et tout son être. Il distille l’amour de soi et la compassion pour atténuer les peurs d’habiter dans un monde parfois apparemment hostile. Il cherche toujours à rassurer pour permettre d’accepter la vie dans ce monde, pour y maintenir le désir de vivre et de perpétuer la vie à ce niveau.

Organe central de l’individu, correspondant à la notion de centre, siège de l’amour le plus élevé, de l’intuition, mais aussi de l’équilibre, il lui permet de faire retour, dans la démarche spirituelle, vers son état primordial. Voilà le Roi, le lieu de l’Activité divine. Son double mouvement, systole et diastole, figure le mouvement d’expansion et de résorption de l’Univers. Il illustre l’Œuvre de Dieu, le Créateur, dans sa fonction productrice, depuis l’Origine des Temps. Centre de la Lumière de l’Esprit ou de la Révélation, il gouverne la vie de l’être, lui enseignant l’essentiel. C’est le Maître du Souffle, celui qui sera placé sur la Balance du Jugement après la transition. Il symbolise la Présence divine en chacun, comme la conscience de cette Présence. En lui brille la Triple Flamme. Principe de la vie et de la personnalité, le cœur désigne l’homme intérieur avec sa vie amoureuse et affective, se révélant comme le siège de l’intelligence vraie et de la sagesse. Centre de l’attention, de la vigilance, de la mémoire et de l’imagination, voilà le lieu secret et caché de la conscience, le point insaisissable où la Créature rencontre son Dieu, la Présence de l’Esprit sous son double aspect de Connaissance et d’Être.

Du point de vue mystique, le cœur figure le Portail étroit, le carrefour des réseaux de circulation, qui reçoit en totalité la tonalité qui véhicule l’une ou l’autre des voies d’expression. Autrement dit, à titre d’agent directoire, il constitue la porte commune de la circulation entre le flux des divers corps. Il agit comme le médiateur du haut et du bas. De la sorte, il offre l’initiation la plus grande : celle de l’amour inconditionnel et impersonnel. Siège de l’Âme ou de l’Enfant divin, il contient le diamant et la couronne. Il ouvre sur tous les chemins de la Vie, permettant de visiter toutes les demeures de l’Au-delà. Il aide à connaître le vrai visage de sa personnalité au-delà des leurres, des artifices, de l’ironie, de la fourberie. Il engendre le grand face à Face avec Dieu. Cet agent actif, intelligent, censeur et initiateur, reçoit une fonction de sélection. Il engendre la simplicité et la fluidité. Voilà l’organe qui reçoit et qui donne sans compter, où se passent toutes les réactions. Il conduit au centre de soi-même, à ou se trouve toute particule en mouvement, animées par sa Divinité intime. Il sert de symbole à la conscience, à l’amour, à la vérité, à la sincérité. Il permet de monter ou de descendre au centre des choses. En ce centre, tout se croise, se mêle et se crée.

Le cœur évoque souvent les pensées les plus cachées, les plus secrètes, les plus intimes et les plus authentiques d’un être. Il révèle les efforts à produire, le degré d’amour à rayonner et la joie de vivre à découvrir. Lié au chiffre zéro, il peut incliner vers l’amour ou sombrer dans les pièges de l’attachement. Il invite à découvrir le plus court et le plus sûr chemin pour parvenir au centre d’une situation enrichissante. Il suggère parfois de se rendre plus disponible aux autres, à un projet, aux évènements. Il invite toujours à établir un contact avec une source d’énergie qui unit en soi-même et raffermit les liens avec les êtres chers ou précieux, capable de renouer certains liens défaits. Il commande qu’on cultive l’esprit d’union, le contraire radical de la séparativité et de l’égoïsme.

Dans sa notion purement physique, le cœur peut incliner vers des entreprises mièvres et capricieuses puisqu’il reste alors uniquement le véhicule des sentiments. Or les sentiments, qui préfèrent garder bon, aimable, sentimental ou romanesque, peuvent induire dans une quête de satisfactions éphémères et relatives. Il faut illuminer son cœur, l’ouvrir à l’Amour divin, pour pouvoir parler d’intelligence du cœur qui répond à des élans purement divins. A l’apparition d’un cœur, on peut être sûr qu’une voix lumineuse cherche puissamment à se faire entendre. Il faut se donner le droit de l’écouter pour entendre le message d’un rythme vital et mieux intégrer ses pensées ou ses sentiments. Autrement, on risque de sombrer dans les émotions fortes et complexes, engluantes. Est-on appelé à se réjouir de la Présence de Dieu ou de celle de l’être aimé ? Est-on appelé à mieux s’aimer soi-même, sans culpabilité, sans regrets, sans remords? Est-on appelé à mieux promouvoir son bien-être ? Doit-on mieux situer son centre d’intérêt ? Le cœur, c’est la Coupe du Graal.


Les affections au cœur : Manque profond d’amour de la vie et du sens évolutif, problème émotif qui perdure ; manque d’enthousiasme ; vie de robot (métro, boulot, dodo) ; confiance dans l’effort et la pression ; intransigeance ou intolérance ; séparativité ; perte du sens du partage et de l’échange ; manque de générosité ; égoïsme vital ; chagrin prolongé ; existence monotone ou activisme ; vie dans l’amertume et la dureté ; refus de s’ouvrir aux autres ou d’exprimer ses sentiments ; manque de franchise et de spontanéité. On n’a jamais écouté son cœur, on a toujours écouté sa tête, ses intérêts ou les autres. Déséquilibre entre le donner et le recevoir. Oubli de l’esprit de service. Attitude de séparativité. Épuisement de sa vitalité. Les émotions ont tendance à prendre le pas sur le reste dans sa vie. On laisse trop de place au ressentiment, à la haine, à la violence, qu’on refoule et exprime par le biais d’autres moyens (sports, jeux, toxicomanies).

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Jacques Martel dans Le Grand Dictionnaire des malaises et des maladies (Éditions Quintessence, 2007) nous éclaire sur les significations du cœur et de ses atteintes :


ANGINE DE POITRINE OU ANGOR : Angine vient d’un mot latin qui est le verbe ANGO qui signifie serrer, étouffer, donnant ANGOR qui signifie oppression puis angoisse. C’est une douleur très vive associée à la région principale du cœur♥ (centre énergétique de l’amour). Ce manque temporaire d’oxygène au niveau des muscles du cœur♥ apporte toutes les conséquences que je connais : insuffisance du débit sanguin dans cette région, intervention chirurgicale, pontage, etc.

Le cœur♥ représente souvent le moteur ou l’engin de mon système. L’angor est l’angoisse du cœur♥. Lorsque je donne trop d’amour avec une attitude d’attachement, il se peut que le cœur♥ se fatigue de toutes ces préoccupations et qu’il n’éprouve plus suffisamment de joie25 dans ces situations (d’où le débit sanguin diminué). Si je suis en situation d’angine, il est possible que je prenne la vie et les choses que je fais et que j’aime beaucoup trop à cœur♥. Mes inquiétudes autant que mes joies sont amplifiées exagérément : je m’irrite et je me blesse facilement, je vis de l’insatisfaction, de la tristesse ou de l’irritation par rapport à une situation qui, somme toute, n’est pas si grave que cela. J’ai l’impression d’être bafoué. C’est comme si dans mon cœur♥, c’était la guerre... Quelle est la personne que je veux « serrer » tout contre moi en permanence et que je peux refuser de laisser aller si le moment en est venu ? Mon attention est constamment sur cette chose ou personne. Je veux que « nous soyons unis à jamais » mais cela n’est peut-être pas possible. Au lieu de me détacher et de couler avec le courant de la vie, je veux contrôler, je veux tout garder. Cela est lourd à porter et amène une incertitude quant à la direction à prendre. Le sentiment de perte, de vide quand je laisse aller peut faire peur et cela est très douloureux si je garde tout pour moi, que je cache mes émotions à l’intérieur de moi. Il se peut que je reçoive un premier signal d’alarme de mon corps à la suite de ces états d’être : spasmes ou douleur perçant le cœur♥. Ce dernier lance un S.O.S. afin que je prenne conscience des sentiments qui m’habitent et du fait que je suis en quelque sorte en train de me détruire par mes pensées disharmonieuses, mettant en péril mon harmonie intérieure, et me donnant « mauvaise conscience ». De grandes joies peuvent aussi amener des crises d’angine car, à ce moment, le centre d’énergie de l’amour (le cœur♥) s’ouvre davantage et peut activer la mémoire de grandes peines qui sont présentes et ainsi provoquer une crise d’angine. Je fais peut-être beaucoup par obligation et non avec joie et plaisir. Ainsi, la joie arrête de circuler. C’est comme si je mettais l’attention sur les autres (leur bonheur et leurs malaises) plutôt que sur mon bien-être à moi en premier. Mon ego est tellement présent et actif qu’il est séparé de la totalité de l’être, ce qui entraîne un blocage sur le plan émotionnel. C’est une augmentation inconsciente de l’estime de soi en plaçant presque exclusivement l’attention sur autrui. C’est le principe judéo-chrétien du don par le sacrifice : Donner aux autres ! Je deviens vulnérable et la peur de m’ouvrir à ceux que j’aime se manifeste. « Plus rien ne m’atteint, mais les douleurs commencent ! » Spasmes, points au cœur♥, extrémités froides (mains et pieds). Mon corps m’avertit sérieusement que quelque chose cloche (cet avertissement est généralement plus reconnaissable sur le plan métaphysique psychique que physique). Je peux vouloir inconsciemment quitter la « vie terrestre » parce que j’ai l’impression d’être étouffé par les soucis et que je ne sais pas comment m’en sortir, mais le temps n’est pas nécessairement venu ! Je me sens écrasé, opprimé et je n’ai plus le goût de faire des efforts. Qu’est-ce que je crains, au fond ? Il est intéressant de prendre conscience que puisque l’angine se manifeste par une restriction des vaisseaux sanguins, je dois me demander si je restreins ou limite l’amour que les autres me donnent ? Est-ce qu’il est facile pour moi d’accepter ↓♥ l’aide que l’on m’offre ? Est-ce que je mérite tout ce qu’on m’offre ? Ou ai-je tendance à vouloir contrôler ce qu’on me donne, ne sachant pas comment je réagirais à une « surdose » d’amour et d’affection ? Je vais avoir tendance à jouer « à la patate chaude » (le cœur♥ étant communément appelé la « patate » au Québec) car je redonne tout de suite ce que j’ai reçu, ne sachant pas accepter ↓♥ dans mon cœur♥ les cadeaux reçus. Je peux avoir l’impression qu’on me demande beaucoup trop et qu’il faudrait que je règle les difficultés de tout un chacun. Cela m’amène à avoir une attitude de mépris. Cependant, toutes ces situations peuvent provenir de mon attitude par rapport à moi-même je peux être une personne de type compétitif qui centre toute mon énergie sur moi, qui m’en demande énormément et qui met de côté toutes mes difficultés affectives. Mon cœur♥ souffre alors de ne pas parler de mes émotions. Je prends conscience que la vie est un échange continuel. Je donne autant que je reçois, comme la contraction et la dilatation des vaisseaux sanguins, sinon je vis un déséquilibre et mon attention doit revenir à cet équilibre nécessaire à une vie saine. C’est un processus fondamental dans l’existence humaine car je suis un être divin qui doit s’exprimer dans cet équilibre.

Ma prise de conscience est celle-ci : J’accepte ↓♥ de cesser de prendre la vie au sérieux et je reste ouvert ! C’est facile car je n’ai pas envie de mourir mais j’ai envie de vivre, de m’ouvrir à l’amour et de cesser toute lutte de pouvoir. Je mets mon attention sur les beaux côtés de la vie. J’apprends à m’aimer tel que je suis mon énergie vitale pourra ainsi reprendre vie. Ce sont les premiers pas vers un rétablissement sérieux de cette maladie. J’exprime ce que je vis et j’apprends à m’accepter ↓♥ tel que je suis. Je prends soin de moi car mon bonheur ne peut dépendre que de moi. Je passe de la honte et de la haine à l’amour. Un dernier point à signaler surveiller toutes les expressions reliées au cœur♥ « un cœur♥ de pierre, un cœur♥ dur, il n’a pas de cœur♥, c’est un sans cœur♥ », etc. Chaque expression est l’indication qu’il se passe quelque chose qui mérite mon attention...


CŒUR♥ (EN GÉNÉRAL) : Le cœur♥ est relié au quatrième chakra ou centre d’énergie : ce chakra est Y1N-YANG, autant masculin que féminin, autant mental qu'émotionnel. Il symbolise la maison et représente l’amour (mes émotions, ma capacité d’aimer), la joie, la vitalité et la sécurité. D’une façon symbolique, le côté droit du cœur♥ représente le père et le côté gauche, la mère. L’énergie du cœur♥ irradie dans tout le corps, surtout entre le cou et le plexus solaire. Le cœur♥ est une sorte de pompe énergétique qui fait circuler la vie (le sang) à travers le corps tout entier. Cette circulation sanguine distribue l’énergie vitale nécessaire au bonheur, à l’équilibre, à la joie de vivre et à la paix intérieure. Il est donc essentiel que je manifeste l’amour en dirigeant l’énergie du cœur♥ vers les plus belles énergies spirituelles disponibles. Si je vis une situation où j’ai l’impression qu’on m’a « arraché le cœur♥ », que mon être tout entier est impliqué, que je ne suis pas assez nourri par l’amour des autres, que je prends la vie trop au sérieux, mon cœur♥ va réagir. Une affection au cœur♥ me ramène à un aspect de l’amour fondamental qui vient du fait que soit je ne m’aime pas assez, soit je ne reçois pas cet amour des autres, de la vie ou de Dieu. Cela m’amène à me demander si je vis de la culpabilité qui me fait ne pas me sentir à la hauteur et digne d’être aimé... Plus je mets l’attention sur l’amour, la compassion et le pardon, plus mon cœur♥ travaillera dans la joie, la paix et l’allégresse. Mon cœur♥ sera affectivement stable et à l’abri de toutes les déceptions. Un cœur♥ au rythme doux et harmonieux indique une personne calme intérieurement. Mon rythme cardiaque varie lorsque je suis déséquilibré, perturbé en amour ou sensible à mes émotions.

J’accepte ↓♥ de m’ouvrir à l’amour, je remets tout blâme au soin de l’univers, je cesse de me critiquer au point de me rendre malade et surtout J’accepte ↓♥ de me pardonner. C’est en me pardonnant que je peux accepter ↓♥ davantage l’amour des autres.


CŒUR♥ — ARYTHMIE CARDIAQUE : L’arythmie cardiaque est un trouble du rythme cardiaque.

Le cœur♥ représente l’amour et des problèmes de palpitations sont pour moi comme un signal d’alarme, un appel au secours en ce qui a trait à l amour. Une peur profonde de perdre ou de ne pas avoir l’amour dont j’ai tant besoin fait en sorte que mes problèmes de palpitations sont comme un cri au secours par rapport à l’amour. Mon cœur♥ bat aussi vite que je vis ma vie. J’ai l’impression de ne pas avoir le contrôle, je ne me sens pas en sécurité. J’ai besoin de retrouver plus de calme dans ma vie. Je cherche dans toutes les directions mais je ne trouve pas de réponses à mes questions. Mon cœur♥ bat pour plusieurs choses différentes à la fois : ce peuvent être des personnes (en amour) mais aussi des choses que j’aime faire avec passion (travail, hobbys) et j’ai l’impression d’avoir à faire des choix. Je sais que je dois laisser aller quelqu’un ou quelque chose mais c’est très difficile. Je m’en sens incapable, ma dépendance étant très grande. Je vis la dualité : moi ou les autres : qui mets-je en priorité ? De qui dois-je m’occuper en premier ? Les choix sont difficiles à faire. Je me sens divisé et ce, peut-être par rapport au sens de la vie elle-même. Je peux m’amouracher des gens car j’ai tant besoin d’être aimé ! Comme mon cœur♥, je suis instable dans ma vie par rapport à mes réactions émotives. Il y a des choses qu’on me demande de faire et que je fais à contrecœur♥. Au lieu de vivre à mon propre rythme, je suis celui effréné de la société. Une anomalie de mon pouls68 me montre comment « entre les deux, mon cœur♥ balance », combien il m’est difficile de prendre une décision avec toutes ses implications. Dans le cas où les ventricules du cœur♥ se contractent de façon anarchique et inefficace, il s’agit alors de fibrillation ventriculaire. Cet état peut provenir d’une atteinte du muscle cardiaque, d’une électrocution, d’un moment de panique dans le cas du fœtus (à la naissance). Si cet état n’est pas réglé dans les minutes qui suivent, c’est la mort subite. Cela dénote une décision importante que j’ai à prendre dans ma vie par rapport à l’amour, et qui est vitale. Je me sens impuissant. Je commence par me donner tout l’amour dont j’ai besoin afin de remplacer mes inquiétudes par plus de sécurité intérieure et je fais confiance à la vie. La fibrillation auriculaire me montre qu’il n’est pas légitime pour moi d’aimer qui je veux, de la façon que je veux. Je sens des contraintes reliées au fait de démontrer mon amour pour les gens. La tachycardie se caractérise par la contraction rythmique rapide du cœur♥. Ses battements s’accélèrent à plus de 90 pulsations par minute et cet état est souvent dû à des efforts ou à des émotions fortes. Une situation angoissante, un effort physique ou mental et la peur provoquent un déséquilibre affectant momentanément mon cœur♥ qui me lance un S.O.S. Les tachycardies sont perçues de façon pénible en cas d’angoisse, l’adrénaline induisant alors des battements très forts ou lorsqu’un rythme anormal apparaît. J’ai cru toujours devoir faire plus et plus vite pour être aimé ou même pour avoir le droit de vivre. Je peux aussi avoir l’impression d’avoir à reprendre le temps perdu dans une certaine situation. La bradycardie quant à elle est un ralentissement des battements cardiaques. Elle est d’abord favorisée par la pratique de sports d’endurance ; de façon anormale, le cœur♥ peut se ralentir brusquement et provoquer un malaise, ce qui justifiera parfois l’implantation d’un pacemaker. L’accumulation de peines profondes, particulièrement par rapport à mon père, pourra m’amener ce malaise, comme si mon cœur♥ n’en pouvait plus de souffrir et décidait d’arrêter de battre. Je me mets en retrait pour me protéger car je n’ai plus le goût de me battre. Je préfère savourer chaque instant de bonheur et d’amour car il me semble qu’ils sont rares. L’extrasystole (contraction prématurée) me montre combien je suis en manque d’amour de mes parents, particulièrement de mon père. L’amour se présente à moi de façon interrompue, souvent à la suite de séparations et de retrouvailles fréquentes qui me déchirent le cœur♥. Dans l’une ou l’autre de ces situations, je prends conscience que l’amour est en jeu. Je respire calmement et profondément, je suis à l’écoute de mon cœur♥.

Je laisse aller tout ce qui n’est plus bon pour moi. Je choisis le chemin que je veux suivre avec détermination. J’accepte ↓♥ que l’harmonie revienne dans ma vie, autant au niveau affectif que social.


CŒUR♥ — INFARCTUS (... DU MYOCARDE) : Lorsque j’entends parler de quelqu’un qui a eu un infarctus, dans le langage populaire, cela signifie habituellement que la personne a eu un infarctus du myocarde. C’est aussi appelé « crise cardiaque » ou « attaque cardiaque ». L’organe le plus fréquemment touché par un infarctus est le cœur♥, le centre de l’amour à l’intérieur de moi, le noyau de mes émotions.

L’attaque cardiaque est pour le corps une façon désespérée de me montrer que je vais trop loin, que je mets beaucoup trop d’attention sur des détails qui ne sont pas importants. Je « chéris » et protège mon statut social, au lieu de revenir à l’essentiel de ma vie qui est la joie de vivre du cœur♥ en famille, d’exprimer l’amour, de s’aimer soi-même, de savourer chaque moment avec intensité. C’est comme si je commettais une infraction au code du « bien-être et de l’amour de soi ». J’ai très peur de ne pas réussir. Je tiens tellement à tout ce qui fait partie de mon « territoire » (ma femme, mon travail, mes amis, ma maison mon fief, etc.), que si j’ai l’impression d’avoir perdu ou que je suis sur le point de perdre quelque chose ou quelqu’un à l’intérieur de mon territoire, je peux résister à ce qui arrive et je ferai une crise cardiaque. Je sens que je suis sur le point de devoir abdiquer, démissionner. Je risque de voir tout basculer dans ma vie. Je voudrais « de tout mon cœur♥ » rester le chef, le maître à bord. Je ne veux pas démissionner, renoncer aussi facilement. Je regarde tout ce que j’ai pu acquérir au fil des années et je regarde si maintenant j’ai l’impression qu’on m’a dépossédé ou qu’on va le faire. Ce peuvent être des objets, des personnes, ma fierté, mes capacités physiques, intellectuelles ou affectives. Mon niveau de convoitise, d’envie est démesuré. Je peux même avoir l’impression qu’on veut m’exproprier car je ne suis plus le bienvenu. Est-ce qu’on m’empêche de diriger à ma façon ? Les attaques cardiaques sont aussi reliées à mes propres sentiments et à ce que je vis par rapport à ceux-ci. Jusqu’où suis-je capable de sentir l’amour et de l’exprimer aux autres ? Jusqu’à quel point suis-je capable de m’aimer et de m’accepter ↓♥, tel que je suis ? Est-ce que je m’oblige à être « quelqu’un d’autre » et à en faire trop pour prouver aux autres ce que je suis et ce que je vaux ? Le fait que je me mésestime au plus haut point m’empêche de laisser qui que ce soit entrer dans mon univers et dans mon cœur♥. Parce que j’ai l’impression d’être faible, je donne une image dure aux autres. J’ai un océan d’émotions pris en dedans et si j’accepte ↓♥ d’y plonger, j’ai l’impression que je vais me noyer tant j’ai accumulé depuis si longtemps ! C’est pourquoi l’engagement devient pour moi quelque chose de difficile à vivre. C’est ma colère, ma frustration, mon agressivité, ma haine qui, trop longtemps refoulées, n’en peuvent plus et qui explosent. La découverte des aspects les plus importants et significatifs de la vie ne se réduit pas à la quantité d’argent gagné ou au succès que j’ai. Autant le cœur♥ peut être associé à la compassion et à l’amour, autant il peut être associé à son opposé qui est l’hostilité, la haine et le rejet. L’attaque cardiaque survient souvent dans une période de ma vie où, soit que la compétition est trop forte, soit que je vis une pression financière, combinée à la désaffection grandissante de la famille et des proches aimés. La vie devient un combat. Je vis des affrontements qui m’amènent un niveau de stress élevé. C’est tout ou rien et ma vie perd son sens si j’ai un échec. Je m’étourdis dans mille et un projets afin de ne pas être en contact avec mon intérieur et les personnes qui m’entourent. Je me sens bafoué. C’est la séparation entre mes sentiments, mon implication, mes relations et l’Univers ainsi que ses rythmes naturels qui atrophient mon cœur♥. Je n’ai plus de plaisir ou le « cœur♥ à l’ouvrage ». Au lieu d’écouter mon corps et mon cœur♥, je me restreins au maximum. Tout est programmé, tout est compartimenté. Je pense rejeter les autres mais dans le fonds, je me rejette moi-même. Je me retrouve seul, sans amour. Je ne crois pas avoir le droit de m’arrêter : je ne peux vivre que dans le travail... Je pense qu’on me méprise mais c’est plutôt moi qui me méprise. Je veux « m’arranger tout seul » ! J’ai parfois le goût de déguerpir, tout laisser derrière moi car cela en fait trop. Je n’ai plus la fibre du combattant. Plus je me distance des autres, plus je me rapproche d’une certaine façon vers ma mort affective. J’ai l’impression de tomber en ruines. Je crois devoir me battre. J’ai à repousser les limites que je me suis imposées et qui m’empêchent maintenant d’accéder à un nouveau niveau d’amour et d’acceptation ↓♥. Si je me réfugie dans mon côté rationnel et que j’emprisonne mon corps pour l’empêcher de ressentir les différentes émotions de mon quotidien, il se durcit et j’anéantis les chances de pouvoir comprendre et de pardonner, autant à moi qu’aux autres, afin de pouvoir guérir mes blessures intérieures.

J’accepte ↓♥ d’aller avec le courant et de prendre le temps d’accepter ↓♥ tout ce que la vie a à me donner et à m’apprendre, afin de retrouver la paix intérieure et de ressentir dans tout mon corps la tendresse, la douceur et l’amour qui m’habitent et qui ne demandent qu’à nourrir mon cœur♥ et à le garder en santé. II s’agit d’une occasion rêvée pour refaire mes priorités, de voir ce qui est réellement important. J’accepte ↓♥ qu’il y ait des facettes de ma personnalité que je refusais de voir et je sais que j’ai toute la force nécessaire pour me regarder dans le miroir et m’accepter ↓♥ tel que je suis. J’accueille mes émotions pour enfin reprendre contact avec mon côté affectif qui me permet d’expérimenter la vie au maximum. J’accepte ↓♥ de mériter d’être aimé et qu’on me donne de l’aide.


CŒUR♥ — MYOCARDITE : La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque (myocarde). Elle est une des causes de mort subite chez les jeunes personnes lors d’un effort violent. Chez l’adulte, elle se traduit par une défaillance cardiaque aiguë (et souvent mortelle).

Je ne me sens pas « en plein pouvoir de mes moyens ». J’ai peur que « mon cœur♥ flanche » ou que je « n’aie pas le cœur♥ assez solide » : ceci au sens propre mais aussi figuré. J’ai un mental très fort et je ne sais pas comment gérer mes émotions. Je me sens en dualité, entre deux situations, entre le cœur♥ et la tête. Ma faiblesse émotive se transpose dans mon travail, je n'ai plus le « cœur♥ à l’ouvrage » et il m’est de plus en plus difficile d’accomplir les tâches demandées. Mon estime de moi est affectée et je me demande comment je peux me sortir de ce pétrin... Je me sens dans une prison et si je ne vois aucune solution, je peux, inconsciemment m’attirer une myocardite qui va mettre ma vie en danger.

J’accepte ↓♥ de m’arrêter et de contacter les émotions qui ne demandent qu’à être exprimées. Je fais la paix avec les situations non réglées du passé et je vis le moment présent. Je suis au sommet de ma forme lorsque mon côté rationnel et émotif sont en équilibre et que chacun a la place qui lui revient. Je retrouve l’amour en moi et par le fait même, ma stabilité : c’est ce qu’on appelle l’intelligence du cœur♥.


CŒUR♥ — PÉRICARDITE : La péricardite est une inflammation souvent infectieuse (virale) du péricarde, membrane enveloppant le cœur♥.

Puisqu’elle sert à protéger le cœur♥, il y aura péricardite si je sens que mon cœur♥ va être attaqué, autant au sens propre que figuré. J’ai peur pour mon cœur♥ et celui de quelqu’un d’autre. La mauvaise nouvelle d’un problème au cœur♥ d’une personne que j’aime me renvoie automatiquement à ma propre peur que moi aussi il m’arrive quelque chose. Est-ce que j’ai l’impression que l’intégrité de ce qui constitue mon territoire est en danger ? Ai-je l’impression d’être « brûlé à vif » ? Est-ce que je me sens constamment insatisfait par rapport à moi-même et par rapport à la vie ? Est-ce que je vis une situation où je me sens déchiré ? Est-ce que je vis de la colère par rapport à mon père qui reste loin, à l’écart de moi, de ma vie ?

Au lieu de manifester de la colère, j’accepte ↓♥ de rester calme, j'apprends à apaiser mes angoisses et je demande à être protégé en tout temps, sachant que tout ce qui arrive est pour le mieux.


CŒUR♥ — PROBLÈMES CARDIAQUES : Parce que le cœur♥ symbolise l’amour, la paix et la joie de vivre, les problèmes cardiaques proviennent souvent d’un manque d’amour, de tristesse, d’émotions enfouies qui refont surface même après plusieurs années. Tous les amours secrets, impossibles, l’amour familial bafoué par des conflits vont « attaquer » mon cœur♥. Mon cœur♥ est endurci par mes blessures antérieures. Je crois sincèrement que la vie est difficile, stressante et qu’elle est un combat de tous les instants. Je me sens souvent en position de survie, dans un état où je pense que seul mon effort rapportera quelques dividendes. Je dois m’ajuster au rythme des autres et cela crée un stress immense. Je suis inquiet, surexcité, angoissé, j’ai de la difficulté à mettre mes limites ou je suis trop fragile pour garder mon équilibre émotionnel. J’étouffe inconsciemment mon enfant intérieur et l’empêche d’exprimer toute cette merveilleuse joie de vivre. Une douleur cardiaque me montre que je m’accroche et dépend de quelqu’un ou quelque chose ; mon insécurité m’amène à vivre une grande tension intérieure. Le cœur♥ est associé à la glande du thymus ; cette dernière qui est responsable de la production des cellules T du système immunitaire s’affaiblit et résiste de moins en moins aux invasions si je vis beaucoup de colère, de haine, de frustration ou de rejet de moi-même. Une insuffisance cardiaque me montre combien je peux me juger incompétent et je vois certaines situations de ma vie comme un échec. Au lieu de suivre les élans de mon cœur♥, je préfère écouter les autres, ce qui me freine dans mon évolution. Le cœur♥ a besoin d’amour et de paix. La vie est faite pour être prise avec l’attitude d’un enfant : ouverture, joie, curiosité et enthousiasme. Même si j’ai des besoins affectifs à combler, j’essaie de rester dans un équilibre harmonieux, avec une ouverture du cœur♥ suffisante pour apprécier chaque geste de mon existence. Si je dois être « opéré à cœur♥ ouvert », est-ce que j’ai toujours parlé « à cœur♥ ouvert » de mes difficultés et de mes peines aux gens concernés ?

J’accepte ↓♥ de m’aimer davantage, de rester ouvert à l’amour pour moi et les autres. Je m’amuse, je me détends, je prends le temps d’être. J’arrête de me « prendre au sérieux ». Je me sens libre d’aimer sans obligation, sachant que je suis heureux quand même. Il existe plusieurs expressions pour décrire le cœur♥ et ses différents états : être « sans cœur♥ », « avoir du cœur♥ », « écouter son cœur♥ ». Si quelqu’un me fait une remarque comme « tu n’as pas de cœur♥ », je vérifie ce message que la vie m’envoie. C’est peut-être le signe que j’aurais avantage à changer quelque chose. Est-ce que je vis un déséquilibre ? Ai-je des palpitations ? Suis-je perturbé sur le plan émotionnel ? Qu’importe la réponse, je n’attends pas d’être malade pour comprendre et accepter ↓♥ les changements dans ma vie. Je reste éveillé, j’ouvre mon cœur♥ à tout ce qui est bénéfique pour moi. Je suis à l’écoute de mon cœur♥..


CŒUR♥ — THROMBOSE CORONARIENNE : Une thrombose coronarienne est la formation d’un caillot dans une artère coronaire (au niveau du cœur♥). Ce blocage de la circulation du sang provoque la constitution d’un infarctus du myocarde dès la 15e minute d’obstruction dans la quasi-totalité des cas.

Ce caillot affecte l’organe principal qui représente l’amour, soit le cœur♥. Je me dois de vérifier ce qui dans ma vie m’empêche d’aimer librement. Cela peut être une colère, un ressentiment violent que j’ai pu avoir par rapport à quelqu’un que j’aime. En quoi est-ce que je me sens attaqué dans mon amour-propre ? Ai-je eu une nouvelle qui semblait me déposséder de ma raison de vivre, de ce qui me permettait de manifester mon amour ? J’ai tendance à m’isoler. Je ne me sens pas à la hauteur dans ce qui se présente à moi. Je n’ose pas mettre des choses en avant de peur de « tomber de haut ».

J’accepte ↓♥ de faire la paix avec moi-même et avec les autres. Pour régler cette situation, je prends conscience des forces d’amour qui m’habitent, je m’abandonne et je découvre que l’Univers m’apporte le soutien dont j’ai besoin.


ENFANT BLEU : La venue de l’enfant bleu est liée à une malformation de son cœur♥ au stade embryonnaire, qui a comme conséquence de remettre en circulation le sang pauvre en oxygène (sang bleu) dans la grande circulation artérielle, sans passer par les poumons pour y recevoir plus d’oxygène (sang rouge).

Si je suis un enfant bleu, aussi appelé bébé bleu, j’ai pu capter, dans le sein de ma mère, une grande peur qu’elle avait en elle de s’ouvrir à l’amour du monde extérieur. Cela pouvait provenir d’une grande blessure et d’un « repli sur soi par rapport à l’amour » causés par un événement qui lui aurait brisé le cœur♥ ». Je ne dois pas tenir ma mère responsable de mon état. Par la loi des affinités, je suis arrivé dans cette famille parce que j’avais des défis semblables à relever par rapport à l’amour. Je ne fais que manifester plus concrètement dans le physique la prise de conscience que j’ai à faire et, ma mère et moi, nous pourrons nous aider mutuellement en cela.

J’accepte ↓♥ dès à présent que l’amour est la vie elle-même et que mon pouvoir grandissant d’amour formera un bouclier d’amour qui me protégera lors de mes échanges avec le monde extérieur.


MALFORMATION (EN GÉNÉRAL) ... (AU CŒUR♥ ...) : Une malformation est une anomalie d’une partie du corps existant à la naissance et due à un trouble du développement pendant la vie intra-utérine. Contrairement aux déformations acquises après la naissance, les malformations sont toujours et par définition congénitales, c'est-à-dire présentes à la naissance. Elles peuvent être héréditaires ou bien acquises suite à un conflit, un traumatisme ou un choc pendant la vie utérine.

Quel mal y a-t-il eu en moi lors de ma formation ? Une malformation m’indique une prise de conscience particulière (souvent par rapport à une peur) reliée à la partie du corps concernée (aller lire le texte concernant cette dernière). Puisque je suis en résonance avec mes parents, eux aussi peuvent avoir le même conflit. Par exemple, une malformation congénitale du cœur♥ m’indique que je prends la vie très à la légère. Le cœur♥, représentant l’amour, est une pompe qui aspire et retransmet. Je mets de côté mes émotions, ma profondeur spirituelle. La vie pour moi ne vaut pas grand-chose et l’amour n’est qu’un concept très vague qui ne s’applique pas à moi. Le manque d’amour est d’abord dirigé envers soi, envers les autres ou envers la vie en général. Je suis ici pour apprendre à pardonner et à m’ouvrir à cette forme d’énergie qu’est l’amour. Dès le départ, je me suis fermé à cette circulation fluide en moi.

J’accepte ↓♥ de régler les circonstances de ma naissance et de m’ajuster dans ce que j’ai à dépasser afin de ressentir cette énergie et cet amour. J’apprends à pardonner et à prendre soin de mon cœur♥. Je m’accepte ↓♥ tel que je suis et je m’ajuste en faisant de mon mieux, sans me critiquer, et je prends conscience que je fais partie du grand tout. Plus je ressens de l’amour pour ce que je suis, plus je suis en mesure de le retransmettre aux gens qui m’entourent. J’accepte ↓♥ de prendre pleinement goût à la vie. De savourer chaque instant, d’explorer chaque facette de la vie, autant physique qu’émotive. J’accepte ↓♥ d’expérimenter l’amour sous toutes ses formes, de comprendre avec mon cœur♥ la vraie valeur de la vie terrestre.


LE COEUR : Mon amour.


NB. : Que se passe-t-il lors de l'application de cette technique qui consiste à lire syllabe par syllabe le texte en prenant au moins une seconde pour chaque syllabe. Ce qu'il faut comprendre d'abord c'est que plus vite je lis et plus ma lecture se situe au niveau de mon mental, dans ma tête. Plus je lis lentement, plus la lecture est en contact avec le centre d'énergie du cœur aussi appelé chakra du cœur. Tous les malaises et les maladies sont des interprétations, conscientes ou inconscientes, que j'ai faites par rapport à une situation ou une personne lors d'un manque d'amour. Alors c'est comme si ce message, ou même cette blessure, pourrions-nous dire, a été enregistré au niveau de l'amour qui correspond pour l'être humain au centre d'énergie du cœur.

Mes blessures par rapport à un manque d'amour sont enregistrées dans mon cœur sous forme de rejet, d’abandon, de colère, d'incompréhension, de tristesse, de déception, etc. Pour pouvoir faire le changement de ce message enregistré à l'intérieur de moi-même je dois activer l’information au point de départ, c'est-à-dire, je dois être en contact avec la mémoire de cette blessure qui s'active lorsqu'une situation semblable se produit dans ma vie. C'est comme si la situation permettait d'activer l'émotion, car elle est mise en résonance avec l'événement.

Ainsi lorsque j'active dans mon cœur le souvenir de ce qui m'a causé de la peine, de la tristesse, de la colère, etc., j'ouvre ainsi le centre d'énergie du cœur pour laisser l'énergie d'amour entrer et apporter la guérison, par le fait même de la prise de conscience accompagnatrice.

Afin que l'exercice de prononciation soit plus efficace, j’imagine que ma bouche se trouve au niveau de mon cœur et que des paroles en sortent. Je puis ressentir durant l'exercice soit des picotements dans différentes parties de mon corps ou des courants de chaleur, de la peine, de la tristesse ou toute autre sorte d'émotions qui peuvent monter. En cas d’émotions fortes de peine ou de tristesse, il suffit de rester calme, car tout est sous contrôle et le corps sait ce qu'il est capable de gérer.

 

André Chabot, Jean Didier Urbain et Xavier Deflorenne, auteurs d'un Dictionnaire illustré de symbolique funéraire. (Éditions Mémoire Nécropolitaine, 2009) proposent plusieurs entrées relatives au cœur :


CŒUR : Le cœur est mécaniquement l’organe central de l’appareil circulatoire. Il désigne le centre ou le plus profond d’un être ou d’un objet. Pour les Anciens, le sang propulsé par le cœur était le siège de l’âme. Vérification faite, les battements du cœur, ses contractions, ses palpitations, ses hésitations révèlent les avatars de notre vie intérieure, nos pensées, nos affections, nos amours, notre volonté. Employé comme symbole sur les pierres tombales et les sarcophages du Christianisme pour témoigner de la foi du défunt, il devint le signe généralisé de la charité selon la formule de l’apôtre Paul : « La charité procède d’un cœur pur ». Aujourd’hui les cœurs profanes sculptés dans la pierre, quelquefois signes de mariage, affirment inlassablement que le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants ! « Trop de larmes trop de douleurs chaque jour déchirent mon cœur… Tu es parti de ta vie mais non de ma vie, tu vis dans mon cœur… En vain la terre te cache mon cœur te voit toujours… La plaie de mon cœur ne se fermera jamais… Tout brisé qu’il est, je te garde mon cœur… Ton âme immortelle restera vivante dans nos cœurs ».


CŒUR DE JÉSUS : Le Sacré Cœur de Jésus symbolise la charité, une des trois vertus théologales avec l’ancre de l’espoir et la foi en la croix. Sur les premières pierres tombales chrétiennes, le cœur témoignait de l’esprit chrétien du défunt. L’apôtre Paul avait parlé de la « charité qui provient d’un cœur pur », ce qui en fit le signe généralisé de la charité avant que ne fût instaurée au dixième siècle la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.


CŒUR DE MARIE : Le cœur enflammé percé de sept épées, c’est le cœur de Marie blessée par les sept glaives qui font d’elle Notre Dame des Sept Douleurs. La couronne d’épines qui y est associée rappelle quant à elle le martyre de Jésus. Le symbolisme des sept douleurs est détaillé et énuméré dans l’ordre chronologique :

  • La première douleur qui annonce toutes les autres, c’est la prophétie de Siméon dans le temple de Jérusalem où il reconnaît l’Enfant Jésus comme le Messie.

  • La seconde : la fuite en Égypte.

  • La troisième : la disparition de l’Enfant Jésus pendant trois jours.

  • La quatrième : la rencontre de Jésus portant sa croix et montant au calvaire.

  • La cinquième : Marie au pied de la croix assiste à la crucifixion.

  • La sixième : la déposition de croix et la remise à sa mère.

  • La septième : la mise au tombeau de Jésus.

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Pauline Petit retrace l'histoire du symbole du cœur dans un article intitulé "Le cœur, organe de l’amour" (publié sur le site de France Culture le 14 février 2020) :


On le trouve imprimé sur les cartes de Saint-Valentin, gravé au canif sur les troncs d’arbre, coupé en deux parties d’un même pendentif qui lie des amoureux... Le cœur est partout. Comment ce bout de chair battant et sanguinolent est-il devenu l’une des représentations de l’amour ?


Deux pétales rouges arrondis qui se rejoignent sur le haut et se terminent par une pointe en forme de V : voilà un cœur. Des courriers enflammés aux émoticônes en passant par les bijoux et les tee-shirts “I ♥ NY”, le cœur est devenu le motif du transport amoureux, l’icône qui signifie l’action d’aimer. Mais d’où vient cette forme lisse et symétrique, bien loin de l’organe sanglant que nous portons en nous ? Comment le cœur, ce “mot charnel et sensible, mot rond dans lequel il y a du sang” comme l’écrivait Anna de Noailles dans La Nouvelle espérance, est-il devenu un symbole de l’amour ?


La symbolique du cœur : de l’intériorité à l’affectivité : Le cœur, “viscère rouge en forme de cône renversé situé dans le médiastin, constitué d'un muscle (myocarde) doublé de deux tuniques (péricarde, endocarde)...” selon sa définition médicale, a toujours été l’objet de mythes. Avant même d’être associé à l’amour, le cœur humain symbolisait, du fait de sa position supposée dans le corps humain, le centre de l’être, siège de son intelligence. Comme on peut le lire dans le Dictionnaire des symboles (Robert Laffont, 2000), les religions lui ont accordé une place essentielle et ce, dès l’Antiquité. Dans la religion égyptienne par exemple, on déposait lors de la psychostasie le cœur du défunt sur la balance du jugement divin. C'était aussi la coutume de placer sur la poitrine du mort une amulette appelée “scarabée de cœur” sur laquelle était gravée une formule censée empêcher le cœur de témoigner contre le défunt au tribunal d’Osiris. Le cœur était en effet considéré comme le berceau des secrets... On retrouve cette même idée dans la tradition hébraïque : évoqué dans l’Ancien Testament, il désigne l’organe caché de l’homme, celui au sein duquel ses intentions les plus intimes peuvent trouver refuge. Dans la tradition islamique également, le cœur, et ses nombreuses enveloppes protectrices, est moins “l’organe de l’affectivité que celui de la contemplation et de la vie spirituelle”.

Comme le note Roger Parisot dans Le Cœur (Pardès, 2000), l’affectivité a commencé à gagner le cœur à mesure que sa physiologie était mieux comprise. William Harvey, grand médecin anglais auquel on attribue la compréhension de la circulation sanguine générale, observait dans son Motu Cordis (1628) les effets de nos émotions sur le cœur. Touché par la sensibilité de cette “pompe rotative” qui bat au rythme de nos sentiments, le sérieux médecin devait lui-même se montrer passionné au moment de décrire l’ingénieux organe vital : “Le cœur est (...) le foyer divin qui, exerçant ses fonctions, nourrit, chérit, accélère le corps tout entier, et est le fondement de la vie, la source de toute action” (cité par Martin Kemp dans Christ to Coke, How Image becomes Icon, Oxford University Press, 2011).

Dans son Traité des passions de l’âme (1649), Descartes examinait ces incidences psychosomatiques : l’accélération du pouls de l'amoureux, la sensation de “chaleur agréable” et le désir qui “agite le cœur plus violemment qu’aucune des autres passions”... Résumant ces vues, le physiologiste Claude Bernard écrivait : “Les sentiments que nous éprouvons sont toujours accompagnés par des actions réflexes du cœur ; c’est du cœur que viennent les conditions de manifestations, quoique le cerveau en soit le siège exclusif.” (“Étude sur la physiologie du cœur”, Revue des Deux Mondes, 1865). Quand la médecine se fait science du cœur, les expressions consacrées trouvent tout leur sens : notre cœur bat la chamade à la vue de l’être aimé ou se brise victime d’un chagrin amoureux.

La conception du cœur comme organe des émotions s’est ainsi ancrée dans notre imaginaire. Lorsqu’en 1967, le chirurgien cardiaque Christian Barnard réalise la première transplantation cardiaque entre une jeune femme de 26 ans décédée dans un accident de la route et Louis Washkansky, un homme âgé de 55 ans, l’épouse de ce dernier confiait être “pétrifiée” à l’idée de voir les sentiments de son mari changer, persuadée “comme tout le monde, que le cœur contrôlait les émotions”... Même lorsque les connaissances en anatomie n’étaient pas encore très précises, l’amour semblait couler dans les veines à partir du cœur : les Romains, raconte l’historienne américaine Marilyn Yalom dans The Amorous Heart : An Unconventional History of Love (Basic Book, 2018), croyaient qu’il existait une veine, appelée la “vena amoris”, qui allait du cœur au quatrième doigt de la main gauche, l’annulaire.


L’éclosion formelle du cœur, de la botanique à l'anatomique : Mais comment en est-on arrivé à dessiner le cœur comme un triangle arrondi et échancré pour exprimer l’amour ? Les origines de cette forme telle que nous la connaissons aujourd’hui sont incertaines. Deux pistes doivent cependant être explorées pour essayer d’en avoir le cœur net. La première est botanique. Le symbole de l’amour résulte de la schématisation de la forme des feuilles de lierre qui, étant vivaces toute l’année, symbolisaient la fidélité et l’endurance. On évoque aussi la ressemblance avec les feuilles de figuiers ou les graines de silphion, une plante condimentaire et médicinale très appréciée dans l'Antiquité gréco-romaine, aujourd’hui disparue. Si les premiers cœurs représentés en sculpture ou dans des fresques étaient bien inspirés des plantes, souligne Marilyn Yalom, ils avaient souvent une “valeur décorative”.

La seconde voie d’explication est à nouveau anatomique. Toujours dans Christ to Coke, How Image becomes Icon, l’historien de l’art Martin Kemp observe les tâtonnements scientifiques de la représentation du cœur. Si les dessins anatomiques réalisés par Léonard de Vinci sont d’inspiration végétale (le génie, qui s’adonnait parfois à la dissection, soutenait que les artères sanguines prenaient racine dans le cœur comme le tronc et les branches d’un arbre de la graine), progressivement, les planches médicales représentent des “cœurs humains” plus réalistes “dont la forme se rapproche de la forme conventionnelle du cœur que nous connaissons”, comme celle du Traité d’anatomie humaine de Govard Bidloo (1685).

Disséqué et analysé sous toutes ses coutures, le cœur trouve son image romantique à la fin du Moyen Âge. C’est au monde chevaleresque de l’amour courtois ou “fin’amor”, que l’on doit la systématisation du cœur aux lignes rondes et épurées qui nous sont aujourd’hui familières. Tantôt littéral et sanguinolent, tantôt désincarné et réduit au motif percé d’une flèche, les manuscrits enluminés de la littérature médiévale fournissent de nombreux exemples de cœurs. Dans son étude, Marilyn Yalom date “la première image connue de l’icône du cœur indubitable” en 1344, dans Le Roman d’Alexandre, l’un des grands livres d'images médiévaux. Dans l’illustration ci-dessous, une femme tient un cœur vraisemblablement reçu de l’homme qui se tient devant elle. Alors qu’elle accepte son offrande, il touche sa poitrine pour lui indiquer d’où vient son cadeau.

"Jeunes femmes capturant au filet des cœurs ailés”, Petit Livre d'Amour de Pierre Sala. “L’Offrande du cœur”, Illustration du Roman d’Alexandre, 1338-1344.

Des manuscrits aux enseignes des jeux de cartes en passant par les armoiries, l’icône du cœur s’est popularisée. Au XVIe siècle, l’humaniste Pierre Sala a contribué à l’histoire du cœur amoureux avec son Petit livre d’amour, recueil d’emblèmes dans lequel le symbole occupe le premier rôle (ill. ci-dessus). Du XVIIe au XIXe siècle, "la représentation de l’adoration du Christ en la forme du Sacré-Cœur a été décisive dans la normalisation iconique et formelle du cœur", explique Martin Kemp. Le “Sacré-Cœur" est représenté par un cœur rouge-sang, couronné d’épines duquel émanent des rais de lumière ou des flammes. Au cours du XIXe siècle en France, certains catholiques donneront à la dévotion du Sacré-Cœur une coloration royaliste, rappelant les cœurs arborés par les Chouans de Vendée et ceux qui auraient dû orner les étendards royaux sous le règne de Louis XIV.

Le symbole païen s’est aussi installé dans l’univers iconographique populaire. Au XXe siècle, il devient même un motif commercial, utilisé sur les cartes et les boîtes de chocolat pendant de la période de la Saint-Valentin. L’icône s’est même faite verbe en devenant un logo, décliné en émojis. Le “♥” a envahi “l’art graphique international, notamment avec la campagne de publicité « I ♥ NY » pour « I love New York », initié en 1977, raconte Martin Kemp. Le département du développement économique de l’État de New York avait chargé l’agence de publicité Wells Rich Greene de monter une campagne pour la ville. Le rébus a été conçu par Milton Glaser, designer graphique, pour un budget de 1 500 dollars.” Son design est tombé dans le domaine public, entraînant d’infinies variations.


Représenter l’amour : le cœur comme motif artistique : Les artistes, peintres, sculpteurs ou photographes se sont bien entendu saisis de ce motif universel pour exprimer les mille et unes facettes de l’amour. Dans une exposition intitulée “Cœurs. Du romantisme dans l’art contemporain, le Musée de la Vie romantique à Paris met ces jours-ci en lumière les représentations du symbole de l’amour, en résonance avec les thématiques classiques du romantisme. À travers une sélection de 40 œuvres contemporaines, le cœur devient le personnage principal des phases du sentiment amoureux.

Signe de l’émoi naissant et des premiers tourments, il est délicatement tenu, comme dans les scènes d’offrande de l’amour courtois, par une adolescente dans la toile de Françoise Petrovitch Dans mes mains (2018). Mais son côté mièvre peut aussi être tourné en dérision, comme l’explique Gaëlle Rio, directrice du musée : “Le cœur est volontairement kitsch chez Pierre & Gilles, ou est érotisé et détourné dans le Tableau de mariage de Philippe Mayaux, où la forme du cœur est aussi celle des fesses”.

Pour ne pas conclure sur le cœur brisé par la blessure d’amour, que représente dans son ambivalence Annette Messager avec son convalescent Cœur au repos en filet de pêche noir, à la fois fragile et endurant, l’exposition interroge le cœur "gravé et éternel". Il transcende, presque ironiquement, la mort avec le crâne de Gilles Barbier : “En le mettant à l’envers, l’artiste fait apparaître la cavité nasale en forme de cœur, et y inscrit 'cœur éternel'", commente Gaëlle Rio. Dans un ultime pied de nez, le cœur-symbole survit au cœur-organe.

Du monde de l'art à la vie quotidienne, le cœur a su se faire une place dans nos communications numériques, et même faire évoluer son implicite charte graphique : au-delà du classique cœur rouge, il existe plus d’une trentaine d’émoticônes contenant un cœur. Mais, comme l'interrogeait l'historienne Marilyn Yalow dans une conférence consacrée à ce symbole, le ❤ qui ponctue nos messages est-il véritablement capable de transmettre toutes les nuances de l’amour ?

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