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Le Buisson ardent




Étymologie :


Le mot Pyracantha vient du grec Pyros, le feu et Acantha, l'épine.


Autres noms : Pyracantha ;



Botanique :


Risques de confusion : Avec les Cotonéasters, dépourvus d'épines et aux feuilles en général caduques.


Toxicité : Le Buisson-ardent élabore des hétérosides cyanogènes, mais ceux-ci sont présents essentiellement dans les graines ; ils sont peu concentrés dans la chair du fruit et sont absents du reste de la plante ; la consommation d'une vingtaine de fruits ne risque d'engendrer que quelques troubles digestifs, se limitant à des nausées, vomissements et diarrhées ; le risque principal demeure la présence de nombreuses épines acérées.

 





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Usages traditionnels :


Adolphe de Chesnel, auteur d'un Dictionnaire des superstitions, erreurs, préjugés, et traditions populaires... (J.-P. Migne Éditeur, 1856) propose la notice suivante :


BUISSON ARDENT, mespilus pyracantha. Dans plusieurs contrées, ce végétal est l'objet d'une sorte de vénération, parce qu'on croit que c'est dans un buisson de celte espèce que Dieu apparut à Moïse, et que c'est pour cette raison que ses feuilles demeurent toujours vertes, et que ses fruits ne se détachent point de l'arbre durant l'hiver.

 

Magali Paris, dans un article intitulé ”Montre moi ton jardin et je te dirai comment tu habites”. (In : Annabelle Morel-Brochet et Nathalie Ortar, autrices de La fabrique des modes d’habiter ; homme, lieux et milieux de vie, L’Harmattan, pp.161-179, 2012) explicite la fonction défensive du Pyracantha :


Configurer son jardin sur le mode de l’exclusion : [...] Marie Jo a quant à elle disposé devant l’entrée de son jardin qui donne sur un espace collectif un obstacle tactile - un massif de plantes piquantes et de fleurs de différentes couleurs - qui joue aussi un rôle de canalisation. Cet obstacle tactile a pour but d’éloigner d’une part les chiens qui venaient y faire leurs besoins et d’autre part les enfants qui venaient butter avec leur vélo contre la claustra en bois du jardin. D’une manière similaire, Yvette a disposé à l’extérieur des murets de brique qui séparent son jardin d’un parc public une haie de pyracanthas afin de se protéger d’éventuelles intrusions.

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Symbolisme :


Dans son Traité du langage symbolique, emblématique et religieux des Fleurs (Paris, 1855), l'abbé Casimir Magnat propose une version catholique des équivalences symboliques entre plantes et sentiments :


BOISSON ARDENT - CONDUITE.

Dès le commencement Dieu a créé l'homme et il l'a laissé dans les mains de son propre conseil. Il a mis devant nous l'eau et le feu, étendez la main vers ce que vous voudrez. Devant l'homme sont la vie et la mort, le bien et le mal ; ce qui lui plaira lui sera donné.

Ecclésiaste. XV, 14, 17 .

Ayez Dieu devant les yeux dans toute votre conduite, et lui-même dirigera vos pas. —

Proverbes m, 6

Le buisson ardent est un charmant arbuste, toujours vert, intéressant par le grand nombre de ses fruits, d'un rouge très vif et faisant l'ornement et la joie de l'automne. Il croit à l'ombre ; il tapisse de ses branches touffues le triste mur que le nord frappe ; telles ces filles vertueuses qui développent leurs douces et attachantes qualités sans que le soleil de la prospérité les assiste de ses rayons ; sans que leur éducation ait causé de peines ou de dépenses ; sans que leur situation présente agrément ou plaisir. Cet arbrisseau est beaucoup plus recherché pour ses agréments que pour ses autres propriétés, quoiqu'on lui attribue les mêmes qu'à l'aubépine.


RÉFLEXIONS.

La droiture de conduite et la réputation universelle de probité attirent plus de confiance et d'estime, et par conséquent, à la longue, plus d'avantages, même temporels, que les voies détournées.

(FÉNELON, De l’éducation des filles.)

Celui qui n'usera des choses de cette vie que comme un hôte et un passager, sera un jour citoyen du ciel et possesseur de tous les biens.

(S. CHRYSOSTOME, Homélies.)

La plus longue vie n'est pas la meilleure ; mais celle qui est la plus occupée au service de Dieu.

(ESPRIT DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.)

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Anne Luxereau, autrice d' "Une approche ethnobotanique des banlieues." (In : Journal des anthropologues, n°49, Automne 1992, Au-delà des périphériques. pp. 49-57) qualifie le Pyracantha d'une manière assez dépréciative :

Plus bas, les buissons de Cotoneaster, Berberis, Mahonia, Weigelia, Pyracantha (cette flore d'autoroute ou de supermarché) qui devaient cacher les remblais et la terre d'un tapis toujours feuillu, commencent aussi à dater.

 

Dans "L'arbre dans le patrimoine culturel immatériel." ( Colloque "Ces arbres, témoins de notre Histoire", Université de Liège, 2009) de Françoise Lempereur, one peut lire que :


L’arbre sacré n’est pas, loin s’en faut, une prérogative de la religion chrétienne. Il existe et a existé de tous temps et sur tous les continents. Ainsi, une peinture de la tombe du pharaon Thoutmôsis III, dans la Vallée des Rois, en Egypte, montre le pharaon allaité par un sein que lui tend la déesse de l’arbre sacré, Isis. Cette peinture est datée des environs de 1450 avant Jésus-Christ. De la même époque sans doute date l’épisode du « buisson ardent », relaté dans l’Ancien Testament (Livre de l’Exode, III), buisson au pied duquel Moïse reçut la révélation du monothéisme. L’arbre, sacré dans les trois « religions du Livre » (le judaïsme, le christianisme et l’islam), est identifié comme un buisson « pyracantha » conservé au pied du Mont Sinaï, dans l’actuel monastère Sainte-Catherine.

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Mythologie :


Le nom vernaculaire de cet arbuste provient de l'épisode biblique du récit de l'Exode 3, 2 : voici la traduction du chapitre 3 par l'Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones :


LIVRE DE L'EXODE


01 Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.

02 L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer.

03 Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »

04 Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! »

05 Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »

06 Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu.

07 Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances.

08 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel, vers le lieu où vivent le Cananéen, le Hittite, l’Amorite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen.

09 Maintenant, le cri des fils d’Israël est parvenu jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font subir les Égyptiens.

10 Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »

11 Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon, et pour faire sortir d’Égypte les fils d’Israël ? »

12 Dieu lui répondit : « Je suis avec toi. Et tel est le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : quand tu auras fait sortir d’Égypte mon peuple, vous rendrez un culte à Dieu sur cette montagne. »

13 Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? »

14 Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS”. »

15 Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob”. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en âge.

16 Va, rassemble les anciens d’Israël. Tu leur diras : “Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’est apparu. Il m’a dit : Je vous ai visités et ainsi j’ai vu comment on vous traite en Égypte.

17 J’ai dit : Je vous ferai monter de la misère qui vous accable en Égypte vers le pays du Cananéen, du Hittite, de l’Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébuséen, le pays ruisselant de lait et de miel.”

18 Ils écouteront ta voix ; alors tu iras, avec les anciens d’Israël, auprès du roi d’Égypte, et vous lui direz : “Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, est venu nous trouver. Et maintenant, laisse-nous aller dans le désert, à trois jours de marche, pour y offrir un sacrifice au Seigneur notre Dieu.”

19 Or, je sais, moi, que le roi d’Égypte ne vous laissera pas partir s’il n’y est pas forcé.

20 Aussi j’étendrai la main, je frapperai l’Égypte par toutes sortes de prodiges que j’accomplirai au milieu d’elle. Après cela, il vous permettra de partir.

21 Je ferai que ce peuple trouve grâce aux yeux des Égyptiens. Aussi, quand vous partirez, vous n’aurez pas les mains vides.

22 Chaque femme demandera à sa voisine et à l’étrangère qui réside en sa maison des objets d’argent, des objets d’or et des manteaux : vous les ferez porter par vos fils et vos filles. Ainsi vous dépouillerez les Égyptiens. »

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