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La Salicaire




Étymologie :


  • SALICAIRE, subst. fém.

Étymol. et Hist. 1694 (Tournefort Bot. t. 1, p. 220). Empr. au lat. des botanistes salicaria « id. » (ibid., pp. 220-221 : dans la nécessité où je me suis trouvé d'introduire un nouveau nom pour exprimer ce genre, j'ai cru me pouvoir servir de Salicaria, parce que la plupart de ses espèces se trouvent dans les saussayes), dér. de salix, salicis « saule ».

Lire également la définition du nom salicaire afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Son nom vient du grec « luthrôn » qui signifie « taches de sang », en rapport avec la couleur des fleurs, et « salicaria » fait référence aux feuilles, semblables à celles de certains saules.


Autres noms : Lythrum salicaria - Herbe à la foire - Herbe aux coliques - Lysimaque rouge - Thé des marais -

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Botanique :


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Selon la revue Abeilles et Fleurs (n°752 - Septembre 2013), la Salicaire est décrite ainsi :



 



Vertus médicinales :


Selon Alfred Chabert, auteur de Plantes médicinales et plantes comestibles de Savoie (1897, Réédition Curandera, 1986) :


On a moins souvent recours [pour soigner la dysenterie] à nos autres astringents : à l'infusion de salicaire, Lythrum salicaria [...]. Celles de ces plantes qui agissent doivent leur action au tannin qu'elles contiennent.

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Spagyrie :


Voici la fiche proposée par Viviane Le Moullec dans Élixirs floraux de Viviane à faire soi-même (Éditions du Dauphin, 1997, 2020) :


Mot clef : Vous apprend à bien utiliser votre énergie.


Qui est la Salicaire ? Cette plante de 70 cm de haut environ présente de longues hampes fleuries d'un beau pourpre et se plaît dan les prairies humides, au voisinage des saules (d'où son nom de Salicaire).


Avec quoi réaliser votre élixir ? Cueillez les hampes fleuries. Enlevez toutes les petites fleurs au-dessus d'un récipient ou du bocal dans lequel vous allez prépare votre élixir.


Utilisation traditionnelle : Hémostatique et remède de la diarrhée chez les nourrissons et chez les veaux.


Aide alchimique : La Salicaire limite ou même empêche toute déperdition d'énergie, surtout en atmosphère humide (au sens physique) ou même dégoulinante de "bons" sentiments. Nous dirions plutôt d'une sentimentalité écœurante.

Ce ne sont pas les sentiments qui sont négatifs en eux-mêmes, y compris ceux que l'on qualifie de sirupeux, mais plutôt l'intention qui se cache trop souvent derrière leur douce apparence. S'ils sont si lénifiants, c'est pour mieux piéger ceux qui en sont l'objet.

Si vous avez le moindre doute sur la qualité réelle de certains doux sentiments, prenez un peu de Salicaire et attendez le résultat. Ou bien vous aurez la preuve que les sentiments ne cachaient rien de malsain ou bien leur auteur se trahira de telle manière que vous en pourrez faire autrement que comprendre ses intentions véritables.

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Symbolisme :


Selon Charles Joseph Chambet, auteur de Emblèmes des fleurs, ou Parterre de Flore... (Audin, 1833), dans le langage des fleurs, la salicaire signifie :


Salicaire : Prétention.

 

Louise Cortambert et Louis-Aimé. Martin, auteurs de Le langage des fleurs. (Société belge de librairie, 1842) évoquent rapidement le symbolisme de la salicaire :


SALICAIRE - PRÉTENTION.

Cette belle plante , qui croît sur le bord des eaux , semble prendre plaisir à se mirer dans leur cristal. C'est pour quoi on la compare à une femme à prétentions, éprise de ses propres charmes.

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SALICAIRE — PRÉVENTION.

Ne cherchez point ce qui est trop au-dessus de vous et ne sondez pas ce qui est plus fort que vous ; mais repassez sans cesse ce que Dieu vous a commandé, et ne vous appliquez pas à pénétrer la plupart de ses ouvrages.

Ecclésiastes : II, 22.

 

Dans Les Fleurs naturelles : traité sur l'art de composer les couronnes, les parures, les bouquets, etc., de tous genres pour bals et soirées suivi du langage des fleurs (Auto-édition, Paris, 1847) Jules Lachaume établit les correspondances entre les fleurs et les sentiments humains :


Salicaire - Prétention.

Cette plante, qui croît au bord des eaux, semble y mirer prétentieusement ses beaux épis de fleurs.

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Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s'inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu'elle étudie :


Salicaire - Prétention à la beauté.

Le salicaire est une belle plante qui croît dans les ma rais et sur les bords des eaux courantes où elle élève à la hauteur de deux mètres ses beaux épis de fleurs purpurines. C'est une des plus belles habitantes des prairies humides.

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Salicaire (Lythrum salicaria) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Lune

Élément : Terre

Pouvoirs : Paix - Protection.


Utilisation magique : Pour clore une dispute qui vous oppose à un ami ou à une amie, donnez-lui un peu de Salicaire commune. Répandue aux alentours de la maison, la Salicaire émet des vibrations pacifiantes et tient à distance les forces du mal.

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Philippe Jacques Dubois dans La Grande Amnésie écologique (Éditions Delachaux, 2012 ) nous alerte sur la perte de mémoire qui concerne, notamment, les voyages des plantes sur la planète :


Je raconte souvent l'histoire de la Salicaire. La Salicaire est une jolie plante de couleur pourpre des milieux humides européens qui vit parmi une cohorte de plantes sauvages comme elle et partageant les mêmes affinités écologiques. On l'a exportée en Amérique du Nord au XIXe siècle comme plante ornementale mais aussi parce qu'elle soigne ulcères et dysenterie. L'ennui, c'est qu'elle s'est échappée des jardins où elle était jusqu'alors confinée et s'est répandue dans la nature. Et elle est devenue envahissante, ne laissant nulle place aux autres plantes pour se développer. Comment cela a-t-il pu se produire ? A son arrivée en Amérique du Nord, la salicaire n'a pas rencontré de « mécanisme régulateur » pour limiter son extension. Elle n'a pas trouvé d'ennemis naturels (l'espèce n'est pas consommée parles herbivores), pas de maladies. En Europe, il existe sans doute des insectes phytophages qui limitent sa croissance, ce qui n'était pas le cas Outre-Atlantique. De plus, avec une production de deux millions de graines par pied, l'expansion est devenue rapidement incontrôlée. Résultat, les autorités américaines ont mis en œuvre un plan de lutte biologique, très onéreux, qui consiste notamment en l'introduction d'un insecte phytophage et d'un charançon pour contrôler la propagation américaine de la Salicaire. Mais qui se souvient aujourd'hui en Amérique que la salicaire est venue d'Europe ?

L’amnésie, qu'elle soit générationnelle et/ou individuelle, nous conduit à considérer tous les changements de la nature (les changements de nature) tels ceux que nous venons d'évoquer brièvement comme des événements normaux, suivant des principes d'adaptation et d'évolution « naturels », et donc à les assimiler à notre environnement quotidien. C'est là un grand danger que d'assimiler ce qui est lié à un processus naturel (évolutionniste, adaptatif) à ce qui est la conséquence directe ou indirecte de l'action humaine. Cette banalisation et cette uniformisation des événements conduisent évidemment à leur rapide assimilation, et donc à l'oubli des causes qui les ont générés. Et en boomerang, on reçoit de plein fouet, de quelques années à quelques décennies plus tard, leurs conséquences...

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 2 (C. Reinwald Libraire-Éditeur, Paris, 1882),


PLAKUN. — Herbe magique chez les Russes (Salicaria com.) ; on a soin de la cueillir le matin de la Saint-Jean, sans employer, pour la déraciner, ni couteau, ni aucun autre instrument offensif : il faut donc enlever la racine avec les mains ; on lui attribue un grand pouvoir contre le mauvais œil, contre les sorcières, et spécialement contre le domovoi le démon des étables. (Cf. Markevic, Obyc’ai povierya kuhnya i napitki Malorossian, Kiev, 1860, p. 85.) Dans la Grande Russie, l’on croit que si, de cette racine, on se taille une croix et qu’on la porte, tout le monde vous craindra comme le feu.

 

En Allemagne, on raconte que la Salicaire est le refuge des Kobolds, les lutins gardiens des mines d'or.

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