La Variolite
- Anne
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Étymologie :
Étymol. et Hist. Ca 1400 [ms. xv e s.] plur. variolez « pustules de l'éruption variolique » (Somme MeGautier, B. N. 1288, fo 54a ds Gdf. Compl.) ; 1811 sing. variole « nom de la maladie infectieuse, contagieuse, caractérisée par une éruption de taches rouges devenant des pustules, qui, après guérison, laissent des cicatrices indélébiles » (L. N. Guérin, Dissertation sur la variole [titre]) ; 1872 « nom de certaines maladies infectieuses et contagieuses des animaux domestiques » (Littré). Empr. au b. lat. méd. variola « maladie infectieuse » (vie s. ds Nierm.), dimin. de varius « ayant la petite vérole » (ca 600, ibid.), avec infl. du lat. varius « varié, bigarré, tacheté, moucheté ».
Lire également la définition du nom variole, d'où dérive "variolite" afin d'amorcer la réflexion symbolique.
Autres noms : Pierre à picot - Pierre à picotte - Pierre à venin - Pierre de la petite vérole - Pierre des bergers - Pierre du crapaud -
Symbolisme :
Selon Elie-Charles Flamand, auteur de Les pierres magiques. (Éditions Le Courrier du Livre. Paris, 1981) :
LA VARIOLITE : Les cours d'eau qui descendent des Alpes — notamment la Durance — charrient de nombreux galets de minéraux et de roches. Parmi celles-ci figure la variolite.
Sur leurs faces polies par le roulement dans l'eau, les fragments de variolite montrent des globules de forme régulière et de couleur verdâtre pris dans une pâte amorphe. Ces figures rappellent les boutons de la variole d'où le nom de la roche.
Encore au début de ce siècle, les bergers cévenols attribuaient aux galets de variolite la vertu de préserver leurs troupeaux d'une maladie qui fit à certaines époques de grands ravages : la clavelée. Les variolites étaient activement recherchées et on les pendait dans de petits sachets au cou de ces moutons qui, au printemps, remontent des grandes plaines méditerranéennes vers les alpages.
Il s'agit là d'une application caractéristique de la magie homéopathique. En effet, la clavelée n'est autre que la variole du mouton.
Julien Pierre, auteur de "Les « pierres à venin » : R. de Bayle des Hermens, Utilisation d'outils préhistoriques dans la médecine empirique et populaire en Haute-Loire'" (Nature « 43 », Fédération de Protection de la Nature en Haute-Loire, n° 27, 1984, p. 12- 15). (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 73ᵉ année, n°266, 1985. pp. 264-265) présente lui aussi les pierres à venin :
Toujours employées en 1976 dans les parties montagneuses de la Haute-Loire et de l'Ardèche, les « pierres à venin » se présentent en séries formées de haches polies, de perles ou anneaux de verre proto-historiques, de galets en variolite de la Durance, de fossiles, de pierres diverses choisies pour leur couleur ou leur forme. Ces ensembles se transmettaient par succession sous Napoléon III : l'un d'eux est évalué dans l'acte notarié à 500 francs or ! On les utilise par friction à l'aide du sac qui les contient ou bien l'eau dans laquelle ils trempent est employée en boisson ou en lavage. Mais la couleur ou la contexture de certaines pierres leur confèrent une vertu particulière. Ainsi, la variolite de la Durance, à l'aspect granuleux, est appelée « pierre du crapaud » et protège contre le venin de ce dernier. De même les « pierres des yeux » sont souvent des agates laiteuses ou des calcédoines bien polies. Toutes ces pierres sont à la fois talisman et panacée.
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