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La Scrofulaire




Étymologie :


  • SCROFULAIRE, subst. fém.

Étymol. et Hist. Ca 1240 scrophulare (Roger de Salerno, Chirurgia, 2682 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 256) ; xve s. scrofulaire (Le Grant Herbier, n°429, Camus ds Gdf. Compl.). Du lat. médiév. scrofularia, scrophularia (1250 ds Latham), dér. de scrofulae « écrouelles » (v. scrofule) cette plante passant pour avoir la propriété de guérir cette maladie (cf. lat. scrouaria (herba) « herbe aux écrouelles » ds André Bot.), v. aussi Roll. Flore t. 8, p. 153.


Lire également la définition du nom scrofulaire afin d'amorcer la réflexion symbolique.


Autres noms : Scrofularia nodosa ; Agrouelles ; Grande Scrofulaire ; Herbe au fi (verrue) ; Herbe au siège ; Herbe aux écrouelles ; Herbe carrée ; Herbe de Saint-Antoine ; Herbe saint-Cado ; Murraine ; Orvale ; Scrofulaire des bois ; Scrofulaire noueuse ;




Botanique :





Utilisations traditionnelles :


Selon Pierre Labrude, auteur de "Médecine populaire du Nord-ouest de la Lorraine : Marie- Joséphine Bertignon ; les remèdes de nos arrière-grands-mères, Sur les rives de l'Othain." (In : Revue d'histoire de la pharmacie, 82ᵉ année, n°303, 1994. pp. 488-490) :


Pour les polypes du nez, prendre de la poudre de gentiane avec du suc de scrofulaire (?) de consistance sirupeuse et, avec un petit pinceau, enduire le polype matin et soir. Autre moyen : renifler ou porter sur le polype de la poudre d'héliotrope ou en « seringuer » au fond de la narine du suc ou de la poudre dissoute dans de l'eau de plantain plusieurs fois par jour. Le polype tombe sans douleur, sinon on le fait tomber en le tordant avec une pince.

 

Rembert Dodoens, auteur d'une Histoire des plantes... (Vol. 744. de l'Imprimerie de Iean Loë, 1978) nous apprend que l'on croyait aux vertus suivantes :


Le tempérament. - La scrofulaire est chaude et sèche au tiers degré, & de parties fort subtiles.


Les vertus et opérations. - Les feuilles, tige, semence, racine & jus de la grande scrofulaire consument et dissoudent, toute sorte de tumeurs, & durillons, si on les pile avec vinaigre & applique dessus deux fois le jour.

Les feuilles estapées & appliquées guérissent viceres ambulatisz & phagedeniques, & broyées avec sel, & appliquées, les chancres.

Si du jus de cette herbe on lave la face, il oste la rougeur d'icelle.

La racine mégée desseche & guérit les hémorroïdes : pareille vertu a elle broyée & appliquée par dehors. La graine beüe tue les vers.

La seconde espèce est aussi fort bonne contre tous ulcères pourris, & rongeans, appliquée en la même sorte que la première.

La tierce n'est seulement incognue de nom, mais aussi de vertus.

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Symbolisme :


Marcel Coquillat dans un article intitulé "Les Herbes de la Saint-Jean.." (In : Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 15ᵉ année, n°7, septembre 1946, pp. 47-48) rapproche la scrofulaire d'un saint particulier :


Mais il est des plantes attribuées à certains saints parce qu'elles étaient utilisées pour combattre une affection contre laquelle il fallait aussi invoquer le saint. C'est ainsi qu'en Bretagne, la Scrofulaire (genre) est appelée Herbe de Saint-Cadot du fait que ce saint est invoqué, dans la région, pour guérir les écrouelles.

 

Pour Scott Cunningham, auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), la Scrofulaire (Scrofularia nodosa) a les caractéristiques suivantes :


Genre : Féminin

Planète : Vénus

Élément : Eau

Pouvoirs : Protection.


Utilisation magique : Dans les Vosges et en Alsace, la Scrofulaire faisait partie des plantes que l'on faisait passer au-dessus des feux de la Saint-Jean avant de les suspendre dans les maisons, les étables.

Une tradition allemande fait de cette herbe l'amie des fées.

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Mythes et légendes :


D'après Angelo de Gubernatis, auteur de La Mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal, tome 1 (C. Reinwald et Cie, Libraires-Éditeurs, Paris, 1878),


ANTOINE (Herbes de saint —). Plusieurs herbes tirent leur nom populaire de saint Antoine ; Dodonæus reconnaît dans l’antoniana ou herbe de saint Antoine, la lysimachia siliquosa. A Rome, du temps de Bauhin, on appelait ainsi la plumbago de Pline. Bauhin (De plantis a divis sanctisve nomen habentibus, Bâle, 1591) dit qu’il y a six espèces d’herbes de saint Antoine : « Harum plantarum sex species tradit Gesnerus et vocat Epilobia, quidam ad Lysimachias referunt : Idem de Col. Stirp., fol. 59, ait : D. Antonii herba, sic dicta, quod igni sacro medeatur, aliqui Lysimachiis adnumerant, ut Fuchsius. » Le même nom a été donné à la ruta canina ou scrophularia tertia, à la scrophularia maxima ou betonica aquatilis, à la prunella ou symphytum minus. Bauhin suppose que sous le nom de Sancti Antonii napus se cache le ranunculus bulbosus, et sous le nom de Sancti Antoni nuculae, le fruit du staphylodendron. On se rappelle que saint Antoine anachorète est toujours représenté avec un cochon ; les herbes qu’il est censé protéger semblent être tout spécialement affectées au service de son cochon.

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Selon Tony Goupil, auteur d'un article intitulé "Croyances phytoreligieuses et phytomythologiques : plantes des dieux et herbes mythologiques" et (paru dans la Revue électronique annuelle de la Société botanique du Centre-Ouest - Evaxiana n°3 - 2016) :


Enfin venons-en à Hercule, le fils de Jupiter, qui est en rivalité « botanique » avec son père, au vu de toutes les plantes médicinales qui lui sont attribuées. Le câprier (Lappa herculana), la fougère capillaire (Heracleus pogon = barbe d’Héraclès), le grémil (« blé d’Héraclès »), le nénuphar blanc (« massue d’Hercule »), l’origan sauvage d’Hercule (Origanum heracleoticum ou Heracleotice) qui aurait été découvert par lui, la scrofulaire (Heracleon siderion) et enfin le pavot sauvage sous le nom d’Heraclium.

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